En quoi Ramadhan est-il spécifique en Algérie ? Parce que
tu peux faire réparer ton pneu crevé chez ton vulcanisateur
et acheter tes…
zalabias et kelbellouz chez lui !Demain, c’est l’épreuve du baccalauréat. La semaine dernière, deux autres examens ont eu lieu. Le passage de la 5e primaire au collège. Et le brevet de l’enseignement moyen. Et là, en cette veille de bac, me revient cette hallucinante question posée par une journaliste à la ministre de l’éducation, Nouria Benghebrit : «y aura-t-il un barème de correction plus clément pour les candidats à l’épreuve de français dans le sud du pays, ces régions ayant souffert du manque de professeurs dans la matière ?» D’abord, le regard estomaqué de la ministre. On le serait à moins. Ensuite, sa réponse polie. Polie, mais ferme : «Aucune différence dans les normes et barèmes de correction quelle que soit la région du pays. S’il y a eu des manques d’enseignants, ce n’est pas à la veille d’un examen, en fin d’année, qu’il faut en parler, mais au moment du constat de carence.» En vérité, la question de cette consœur n’est que le reflet exact d’une topographie du trabendisme scolaire que Benghebrit a trouvée en place à son arrivée. Une sorte de «coutume de la médiocrité» installée au fil des années. On mégote. On négocie sur le bout du bout d’un trottoir une faveur de région, une dérogation de circonscription, un passe-droit dans une ruelle de passes qu’était devenu ce secteur ! Qu’importe qu’au fil des «arrangements», des montages bidouillés, des petits commerces que l’on entretenait avec l’éthique, lui chipant des grammes, puis des kilos, puis des tonnes sur la balance de la qualité, nous dégringolions inexorablement sur l’échelle de la valeur de nos examens et diplômes. Seul importait le «deal» ! Un peu moins sévère avec le français au Sud. «La Aâtaba», la limitation des cours susceptibles d’être retenus le jour de l’examen et enfin, le must des must, comme cette fameuse année dont tous les prédécesseurs de Benghebrit doivent se souvenir, le coup de fil qui détermine, arrête le taux de réussite. Par avance. Alors, aujourd’hui que cet «ordre national de la médiocrité» est bousculé par cette dame, que sa réponse est «non au marchandage des notes et du niveau», la pyramide inversée du savoir algérien s’étonne, s’offusque et crie à l’arbitraire. La pyramide inversée, celle dont le point culminant est planté dans le sable et dont le cul rôti au soleil crie à l’inflation de sévérité et à la surenchère. Vous savez à quoi ça me fait penser, tout ça ? A ces marchands au noir qui pullulent en dehors du marché, qui squattent les trottoirs environnants et qui appellent à l’émeute dès qu’on leur demande d’intégrer enfin la structure officielle
«l’espace marché» et de libérer la voie publique. Ils trouvent cela scandaleux.
Ce qui, traduit en langage universel, veut dire qu’ils refusentle retour à la normalité.
Et plaident pour la pérennisation de la schizophrénie.En clair, ils nous suggèrent de fumer
encore et encore du thé pour rester éveillés à notre cauchemar qui continue.
H. L. |