Maintenant que Hollande a remanié son gouverne-
ment, que va-t-il faire ? Remanier son …
…second gouvernement !Avril 2019. Le Conseil constitutionnel a validé le résultat de la présidentielle. Il l’a consolidé en plus solide encore, on ne sait jamais, des fois que des répliques de tous les séismes qui secouent le pays depuis 1999 mettent à mal le bâtiment central. Abdekka l’a remporté avec un score écrasant. Pour prouver la bonne fois du régime sans sel ni saveur qui nous dirige, le Conseil constitutionnel annonce que le terme «écrasant» sera désormais enseigné à l’école, en tamazight. Le 5e mandat ainsi entamé a ce gros avantage par rapport aux autres qu’il se limitera à un seul point au programme des réalisations. Une fois par mois, pas plus, car plus ça entraînerait de trop grosses dépenses, la présidence achèterait un journal du jour, un titre exemplaire bien sûr, sortirait le fauteuil roulant et son occupant sur le perron d’El-Mouradia, disposerait le journal déplié sur les genoux du Président chéri et adoré de tous et ordonnerait aux caméramans et aux photographes de filmer et de photographier cette Une du jour, en prenant soin de bien faire ressortir en gros plan la date. L’opinion, ensuite, pourra à loisir vérifier chez le buraliste qu’il s’agissait effectivement du canard en cours de validité. Le peuple rassuré, vaquerait alors à ses occupations quotidiennes, celles qui sont les siennes depuis 1999, faire des émeutes, casser du mobilier urbain, brûler des pneus, arracher les affiches d’attributions de logements sociaux, et dans la foulée, arracher aux maires les ongles de leurs pieds. A l’Assemblée, et au Sénat aussi d’ailleurs, les questions au gouvernement se limiteraient à celle-là : «La Une de ce mois-ci vous a-t-elle plu ?» Une commission parlementaire pourrait, le cas échéant, sans que cela soit une obligation, convoquer des experts infographes et des rédacteurs en chef pour les interroger sur les aménagements qu’il sera possible d’introduire dans les « Une » des mois prochains pour les rendre encore plus attrayantes. Au bout du 5e mandat, une dernière sortie sur le perron, une dernière Une finiront par convaincre tout le monde d’une et d’une seule nécessité : devant un bilan aussi brillant, devant la seule promesse faite en avril 2019 et tenue, Abdekka n’aura pas d’autres choix que de rempiler pour un 6e mandat.
Je fume du thé et je reste éveillé, le cauchemar continue.
H. L.
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