Algérie ! En moins de 48 heures, augmentation
fulgurante de la consommation de…… Primperan !
- Tu vas où comme ça, avec ton plateau de lait et de dattes ?
- A l’aéroport !
- Si c’est pour accueillir Chakib Khelil, c’est trop tard, il est déjà rentré. Jeudi !
- Oui ! Oui ! Je sais, j’y étais. J’y étais même avec une bassine d’eau !
- Une bassine d’eau ?
- Pour lui souhaiter un bon retour en lui lavant les pieds en signe de déférence. Selon nos coutumes…
- Nos coutumes ? T’es d’où, toi ?
- Peu importe ! Ne me retarde surtout pas, faut que je sois à l’heure à l’aéroport.
- Pour y faire quoi, mon Dieu ?
- Accueillir le plus grand économiste qu’ait connu l’Algérie depuis l’indépendance.
- Mais il est déjà rentré au pays, non ? Ce n’est pas Abdelhamid Brahimi, dit «Hamid la Science»,
dit aussi «L’éplucheur de patates à l’envers» ?
- Non ! Penses-tu ! Lui, c’est juste un bon économiste. Là, aujourd’hui, par contre, je vais souhaiter
bon retour au meilleur des économistes, à la crème des économistes.
- Mais c’est qui, à la fin, ton génie de l’économie et de la finance ?
- Farid Béjaoui, pardi ! Qui veux-tu que ce soit
d’autre ?
- Béjaoui ? Farid Béjaoui ? Ce vol...
- Oups ! Pas un mot de plus ! Tu te tais ! Tu ravales ta fiente et tu te prosternes devant les gloires de l’Algérie.
Farid est intelligent. Farid est beau gosse. Farid sait faire des affaires. Et Farid a fait la révolution !
- Farid Béjaoui a fait la révolution ? Tu te fous de
moi ? C’est un gosse !
- Tu as l’impression qu’il est jeune. En apparence, il est jeune. En fait, il est tellement bourré de talent
qu’il a aussi réussi à rester jeune. Pourtant, il était déjà aux côtés d’El Mokrani lors de l’épopée contre l’invasion française.
- Aux côtés d’El Mokrani ? Contre la France. Farid Béjaoui ?
- Oui M’sieur. Farid Béjaoui ! Bon, d’accord, je te le concède, ils ont eu, par la suite, un léger différend sur des histoires
de cotation boursière. Les places françaises et le CAC40 lui ont offert un pont d’or. Farid a accepté, posant une seule condition.
Que ce pont ne soit pas construit par Haddad. Mais je parle, je parle, et le temps et le lait tournent. Laisse-moi aller
à la rencontre avec l’histoire recomposée.
- Dis ! Dans ton histoire, y a une place pour moi ? Et tu crois que Farid-El-Watani accepterait que je lui lave les pieds en guise
de cadeau de bienvenue ?
- Bien sûr ! Dans l’Algérie nouvelle, dans le pays civil, il y aura de la place pour tous ceux qui renieront le thé
qu’ils ont un jour fumé pour tenter de rester éveillés à leur cauchemar qui continuait.
H. L.
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