Djokovic - Nadal : la guerre des chefs est relancée
En réalisant un étincelant doublé Indian Wells–Miami, Novak Djokovic a non seulement lancé sa saison mais il s’est surtout rapproché du numéro un mondial, Rafael Nadal.

Le sport de haut niveau est souvent une affaire de cycles. Le tennis ne fait pas exception bien au contraire même, ce sport où le mental et la confiance font si souvent la différence. Roi de la fin de saison 2013, Novak Djokovic semblait lancé comme une balle pour s’imposer à l’Open d’Australie. A Melbourne, dans son tournoi du Grand Chelem favori, il a calé. Ce fut encore le cas à Dubaï. Mauvais cycle donc, correspondant notamment avec ses premières semaines de collaboration avec Boris Becker.
Après avoir conquis le titre à Indian Wells plus avec les tripes qu’avec son niveau de jeu, le Serbe a remis ça à Miami. Et là, côté tennis, ce fut absolument phénoménal, Nadal étant presque réduit à un rôle de punching ball lors de cette finale, qui était également le 40e affrontement entre les deux champions.
Il est assez rare de voir l’Espagnol ainsi dépourvu. En galère au service, terriblement maladroit à la relance (60% en coup droit simplement), Rafa a certes bien aidé Djokovic mais dès que l’échange était lancé, quel festival du Serbe ! Sa capacité à absorber et à éteindre le lift de Nadal est unique et il donne surtout le sentiment d’avoir toujours du temps (comment fait-il ?) et de pouvoir presque choisir à sa guise la direction qu’il va donner à la balle. Même si je ne suis pas très fan de l'esthétique Djokovic, son relâchement au moment de la frappe est extraordinaire et lui permet aussi de ne pas trop consommer d’énergie. Ce dimanche, il a été tellement souverain dans l’échange qu’il n’a même pas eu à déployer ses ailes en défense.
Djokovic - Nadal : la terre battue comme juge de paix

Après Shanghai et Bercy l’an dernier puis Indian Wells et donc Miami, Djokovic est invincible en Masters 1000 depuis octobre dernier, série à laquelle on peut ajouter le Masters. Le Serbe engrange les points et Nadal ne peut pas suivre le rythme de nouveau infernal du joueur de Belgrade. En un peu plus d’un mois, Djokovic a réduit de moitié l’écart qui le séparait de l’Espagnol (il n’est plus que de 1 920 points) et pris la tête de la Race, le classement qui ne prend en compte que les points engrangés depuis janvier. La saison sur terre battue, avec notamment les 5 000 points en jeu des trois Masters 1000 et de Roland-Garros, va donc s’avérer passionnante. Et forcément indécise, car sur l’ocre, l’écart entre les deux hommes, béant ce dimanche, va se réduire. Mais Djokovic va forcément débarquer à Monte-Carlo, où il est tenant du titre, avec le vent en poupe.