Chut ! ça viole en Afrique
SOIT DIT EN PASSANT
21 Février 2016
Chut ! ça viole en Afrique
Malika Boussouf
Journaliste, écrivaine
Pièce jointe 21735
Par Malika Boussouf
[email protected]
Il est des jours comme ça où j’éprouve une certaine amertume à reprendre une information
qui, à l’époque de sa publication, avait suscité beaucoup d’émotion. Un grand malaise était
palpable, notamment, auprès de ceux qui découvraient en leurs soldats dépêchés, en Afrique,
pour assurer la paix à ces populations en proie à des conflits permanents,
des monstres en treillis d’un genre nouveau. Aujourd’hui encore, l’abjection, rendue publique
par la presse occidentale, il y a plus d’un an déjà, n’a pas encore été punie.L’infamie n’est
pas décrite en tant que telle, parce que les faits dénoncés seraient encore hypothétiques.
Ils ne sont pas encore «avérés» ! «Avéré» est l’un des termes que l’on emploie souvent
quand on veut, entre autres, noyer le poisson et faire oublier le délit. De décembre 2013
au printemps 2014, des soldats ont trompé leur ennui en agressant sexuellement des enfants
et autres adolescents.Au début du mois en cours, on parlait encore d’allégations de viols alors
qu’un petit garçon de 7 ans et sa sœur à peine plus âgée que lui venaient d’enfoncer le clou
en affirmant qu’ils avaient, eux aussi, été abusés en échange d’une bouteille d’eau et de biscuits.
Encore une fois, les doigts accusateurs ont été pointés en direction de militaires français de
la mission Sangaris, stationnés à proximité d’un camp de réfugiés près de l’aéroport de Bangui.
Ce qui est terriblement injuste, c’est que l’on en parle de façon épisodique. Je n’arrive même
pas à me représenter l’image de ces Rambo, envoyés spéciaux pour y protéger des populations
sans défense et qui se paient en retour de façon aussi infâme.
Des Casques bleus français mais aussi des soldats de quatre ou cinq autres nationalités
sont pointés du doigt. Et plutôt que de tenter d’en finir avec les déviances qui se multiplient là
où l’on pense pouvoir agir à l’abri des regards, c’est le chef de la mission de l’ONU en
Centrafrique que l’on démet de ses fonctions pour avoir fait fuité l’affaire. La sanction a été
exécutée par Ban Ki-moon en personne. L’honneur est-il sauf pour autant ?
M. B.
Laissez-moi choisir vos dessous !
SOIT DIT EN PASSANT
22 Février 2016
Laissez-moi choisir vos dessous !
Malika Boussouf
Journaliste, écrivaine
Pièce jointe 21735
Par Malika Boussouf
[email protected]
Il est des jours comme ça où je me demande s’il ne faudrait pas
interdire la vente de dessous féminins à ces hommes drapés
dans des tenues d’un autre âge, et qui n’en prétendent pas moins
vous orienter, si tel est votre besoin, sur la meilleure façon
de les porter. Les hommes ignorent tout des échanges qui
s’opèrent à l’abri des regards indiscrets, à l’exception
de ceux qui s’aventurent dans les boutiques en question en vue
d’offrir un cadeau à la femme de leurs rêves. Dans ce cas-là,
les conseils sont les bienvenus même s’ils sont débités
par des «barbes rousses» gras et bedonnants. il y a aussi ceux
qui écarquillent des yeux amusés, lorsque leur épouse ou
petite amie raconte sa virée dans cet espace où le temps
s’arrête au profit d’un baratin tout à fait bien huilé pour
la vente. Et puis je me dis que non, qu’il ne faut rien
interdire du tout parce que travailler dans la lingerie fine
a toutes les chances d’adoucir leur mode de pensée et
d’approche à l’égard du sexe opposé quand cela ne les fait
pas basculer de l’autre côté de la barrière. C’est là que
le kamis et la barbe au nombril ne servent plus qu’à donner
le change aux promoteurs de la lapidation et autres coupeurs
de têtes. Bon, j’admets volontiers que les choses ne sont pas
aussi légères et roses que cela, mais je trouve la situation
tellement cocasse que je n’hésite pas à pousser le bouchon
quand je me retrouve dans une situation similaire. J’aime bien,
si je suis d’humeur légère, en discuter avec mon vendeur,
un œil rivé sur ce sourire en coin de pervers.
J’en rajoute une couche quand je le sens hésitant, histoire de
le faire sortir de sa tanière. Je n’ai aucun mal à lui faire
dire ce que je veux et à la première perche tendue, il se
lâche totalement. Je n’oublie pas, dans l’affaire, que ses dents,
rougies au siwak, sont rompues à la tâche qui consiste à vous
convaincre qu’elles en savent beaucoup plus que vous n’imaginez
sur ce que vous avez envie de porter et à quelle occasion
vous devriez vous parer de tel ou tel dessous. Le comble de
l’hallucination, je l’atteins au moment où il me suggère que
le bon goût, je l’ai tout juste en face des yeux.
M. B.
Faux frères et vrais ennemis ?
SOIT DIT EN PASSANT
23 Février 2016
Faux frères et vrais ennemis ?
Malika Boussouf
Journaliste, écrivaine
Pièce jointe 21735
Par Malika Boussouf
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Il est des jours comme ça où, au pied du lit déjà, on commence par se dire que garder
un œil critique sur le monde qui nous entoure est vital et que se nourrir du quotidien
pour mieux rebondir est salutaire à plus d’un titre. Il arrive aussi que l’on se demande,
à haute voix, si l’Algérie a une chance de sortir, un jour, du stress pour renouer
avec la démocratie et la prospérité avant de nous arrêter sur cette consternante
incapacité à réagir. Vous remarquerez que je ne parle pas d’épanouissement parce que
si je le dis à haute voix, je m’attend à une réplique du genre : «c’est quoi ce
délire ?» Et parce que je ne doute pas une seconde que sortir de ce gouffre qui menace
de nous engloutir devient la priorité des priorités, je m’interroge sur le profil le mieux
à même de combler nos attentes et celui qui, frappé d’indignité, ne saura ni ne pourra
orienter le bateau Algérie dans une direction qui la mènera à bon port.
Pour ne pas avoir à me torturer l’esprit en cherchant une réponse immédiate qui calme
mon impatience, je mets ma mauvaise humeur, passagère, sur le compte d’un émoi
matinal. Oui, mais comment faire l’impasse sur ces règlements de comptes quasi quotidiens
qui empêchent de se concentrer sur les choses essentielles ?
Au diable donc l’émoi qui n’en est plus un ! J’en suis déjà à me demander pourquoi
nous serions contraints de vivre à l’ombre de débats nauséeux qui, dès lors qu’ils
sentent mauvais, détournent l’attention des vraies préoccupations ? Comme celle,
par exemple, de se demander s’il y a ou non une opposition au pilote qui n’est pas
dans l’avion ? Autrement dit, pourquoi sont-ils tous là à se taper dessus après
avoir partagé autant de luttes et de revendications ? Encensés un jour et voués
aux gémonies le lendemain, c’est tellement troublant !
Ce déballage d’une rare violence n’est pas rassurant, mais il a l’avantage de renseigner
sur le caractère superficiel et conjoncturel des alliances. En Algérie, les forces
se neutralisent sans se soucier des véritables enjeux. Tant que les Algériens,
premiers concernés, ne s’exprimeront pas en faveur d’un changement,
rien n’oblige à entamer un vrai débat.
M. B.
Je voile ma sœur et toi, je te viole
SOIT DIT EN PASSANT
24 Février 2016
Je voile ma sœur et toi, je te viole
Malika Boussouf
Journaliste, écrivaine
Pièce jointe 21735
Par Malika Boussouf
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Il est des jours comme ça où je hais le lien trop vite fait entre les violeurs d’un soir et leur origine
qui, hélas, se trouve être la mienne. Quand des promoteurs d’interdits, chez eux, se jettent sur
la première femme venue ailleurs et qu’ils se font expulser pour ce délit, j’avoue ne ressentir
aucune compassion pour eux. Et je ne me sens pas le moins du monde solidaire de tous
les obsédés et autres agités que l’Allemagne aura décidé de virer de chez elle. Lorsque
vous apprenez que 25 des violeurs du 31 décembre à Cologne sont des Algériens, ça vous met
les nerfs juste là où vous n’avez pas envie qu’ils soient. Quand la chancelière allemande,
Angela Merkel, demande à Sellal de la débarrasser des clandestins algériens qui lui polluent
son espace, je me dis que je n’aurais pas aimé être à la place de ce dernier.
Je veux bien croire que l’absence de perspectives d’avenir justifie le fait qu’ils s’en aillent tenter
leur chance ailleurs en se fondant dans la masse des migrants pour arriver à destination.
C’est la meilleure ruse qu’ils aient trouvée pour contourner les problèmes de visas qui leur
sont refusés au vu du profil qu’ils proposent qui n’est ni attrayant ni crédible pour la délivrance
du sésame. Mais il faut croire qu’il n’y a pas que l’envie de travailler qui les fait se précipiter
en Europe. Ils embarquent avec eux leur détermination à s’affranchir de leurs frustrations sexuelles
une fois foulée cette terre d’Europe «trop tolérante et permissive» avec ses enfants.
Sans doute armés de la conviction qu’en terre non musulmane ils pourront s’adonner sans scrupules
aux plaisirs de la chair, les voilà partis pour ne rien s’interdire chez ces mécréants où toute agression
devient licite. Je ne vais pas m’excuser de penser ainsi. Je ne milite pas en faveur de ce genre
de droits humains. Il y a ceux qui n’ont aucun problème à se faire une place dans le monde civilisé
et ceux qui s’y conduisent comme des sauvages et méritent d’être rendus à ce pays d’origine dont
ils auront entre-temps bien terni l’image.
M. B.
L’assassin court toujours. La police aussi !
SOIT DIT EN PASSANT
05 Mars 2016
L’assassin court toujours. La police aussi !
Malika Boussouf
Journaliste, écrivaine
Pièce jointe 21735
Par Malika Boussouf
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Il est des jours comme ça où je me demande vraiment à quel niveau situer l’intelligence
et la perspicacité occidentales. Il est inutile de me hurler dessus sous prétexte que
je n’arrive pas à répondre à mes propres interrogations.9+Oui, j’avoue ne pas toujours
savoir s’il faut prendre au pied de la lettre tout ce que l’on nous sert comme informations
ou se méfier d’un contenu qui, de mon point de vue, manque intentionnellement
de rigueur. Il y en a qui vont esquisser un sourire railleur en lisant ce billet.
Un sourire chargé de cette conviction selon laquelle je ne posséderais décidément
pas le talent qu’il faut pour résoudre l’énigme qui me permettrait d’accéder au sens que
l’on veut donner à cette précieuse information destinée à diverses opinions publiques.
Je veux bien admettre que cela soit vrai ! Mais alors, qui pourrait m’expliquer pourquoi
et dans quel but, surtout, on transforme un terroriste présumé «Salah Abdeslam»,
suspecté d’avoir pris part au carnage de Paris en novembre dernier, en personnage
dont on pense indispensable de transformer l’histoire ordinaire en une sorte
d’épopée susceptible d’influencer le recrutement de futurs assassins ? L’histoire
«fascinante» d’une cavale qui, parce qu’elle n’en finit pas de livrer ses petits travers,
pèsera, sans conteste, dans le choix des futures recrues. Ceux-là-mêmes qui iront grossir
les rangs de Daesh en Syrie et en Irak ou serviront de bras armé à l’organisation terroriste
dans les pays où celle-ci a plus besoin de tisser et faire fonctionner des réseaux que de s’implanter.
Je n’ai peut-être pas saisi le vrai but poursuivi par les pourvoyeurs de ce genre d’informations,
mais je peux affirmer que la seule évocation du petit malfrat belge, auquel sa fiancée a annoncé
par voie de presse qu’elle rompait avec lui, me donne de l’urticaire. J’ignore si ce qui intéresse
le plus le lecteur, c’est ce qu’il a fait, mangé, bu et traversé comme frontières durant les quatre
ou cinq mois qui ont précédé les attentats ou ce que livre ou pas l’enquête !
En attendant, l’assassin court toujours, et toutes les polices d’Europe aussi.
M. B.
La crise et taqachouf, c’est pareil !
SOIT DIT EN PASSANT
06 Mars 2016
La crise et taqachouf, c’est pareil !
Malika Boussouf
Journaliste, écrivaine
Pièce jointe 21735
Par Malika Boussouf
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Il est des jours comme ça où vous éprouvez une forte envie de comprendre de quoi la crise
que l’on évoque ici et là sera faite. Celle dont on ne cesse de nous avertir qu’elle est à
nos portes ne présagerait rien qui vaille le coup de se morfondre en l’attendant.
La question qui se pose avec de plus en plus d’acuité tourne essentiellement autour de quoi
sera organisé le fameux taqachouf qui nous pend au nez. On tente de nous préparer
à l’incontournable obligation de nous serrer la ceinture. Et comme, côté pouvoirs publics,
on en connaît un rayon sur les conséquences d’une colère mal encadrée et que l’on est rompu
à l’exercice qui consiste à calmer les esprits, on prend toutes les précautions pour préserver
le calme dans la cité Algérie. Ne pas attiser la colère qui couve ni provoquer ceux qui
envisageraient d’en découdre avec l’autorité paraît être l’une des fermes recommandations
en vigueur. Les consignes du régime seraient de caresser dans le sens du poil ceux qui
n’auraient rien à perdre à s’exprimer violemment et à tout saccager si l’on s’aventurait à mettre
en péril un confort et des privilèges ou, dans un autre cas, à aggraver une précarité déjà fort
pénible à supporter. Parce que s’il est vrai que la vie ne se résume pas à endurer des épreuves,
elle doit aussi et surtout permettre aux gens, en leur donnant les moyens, de réaliser
leurs rêves. Seulement voilà, en prévision du maudit taqachouf que l’on nous sert à toutes
les sauces sans avoir l’air d’y toucher, on commence par appréhender la terrible idée de devoir
abandonner ses espérances et à réaliser que se bercer d’illusions, c’est tout juste bon pour
les gogos.On se dit aussi, pour encaisser le coup le moins péniblement, qu’il vaut mieux regarder
les choses froidement parce que la crise, elle, est tellement mondiale que personne n’y échappera,
même pas les systèmes les mieux protégés. Balivernes que tout cela ! Je doute fort que l’idée
de ne pas être seuls dans la galère puisse consoler qui que ce soit.
J’imagine mal la réaction des Algériens si l’on cessait de leur importer les produits qu’ils ont appris à consommer !
M. B.
Pour quelques privilèges de trop
SOIT DIT EN PASSANT
07 Mars 2016
Pour quelques privilèges de trop
Malika Boussouf
Journaliste, écrivaine
Pièce jointe 21735
Par Malika Boussouf
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Il est des jours comme ça où, après avoir mis tellement de fougue à débattre, par exemple,
des raisons qui ont précipité le voyage du directeur général de la Cnas en France,
nous nous sommes surpris, des amis et moi, à nous réjouir de la tournure que prenaient
enfin les évènements.Chacun d’entre nous a, à un moment, ressenti de la honte à regarder
son pays se faire rappeler à l’ordre pour défaut de paiement de prises en charge médicales
dont personne ne doute qu’elles aient plus servi le bien-être de privilégiés du système
qu’à soigner de pauvres bougres sans appui ni protection ni parrainage. Nous en étions à nous
réjouir, avant même d’en avoir la totale certitude, que l’Algérie se soit enfin décidée à clore
le chapitre des interpellations françaises concernant les chaudes factures jusque-là impayées
et à en finir avec les scandaleuses ardoises que ses protégés sèment ici et là à chacun
de leurs voyages ! Plus de 31 millions d’euros de prises en charge seront réglées sur le dos
des pauvres contribuables que nous sommes. C’est la dette la plus élevée qui ait jamais été
contractée par un pays étranger auprès d’hôpitaux français.
Quant à ce que les responsables algériens espéraient, en faisant la sourde oreille aux injonctions
de leurs prestataires outre-mer, ils seraient bien les seuls à avoir pu penser, un seul instant,
que l’on fermerait les yeux sur les montants faramineux dépensés à remettre d’aplomb les protégés
en question dont certains ne résident même pas sur le territoire national !
Parce qu’il ne faut pas croire, la somme indécente sus-évoquée n’a pas été dépensée pour soigner
des citoyens ordinaires ! Et la délégation algérienne qui s’est précipitée à Paris pour calmer
la menace émise par l’administration française le sait bien. Tout le monde sait qui bénéficie
de soins à l’étranger ! Le Président Zeroual a, lui, confié ses yeux à des praticiens nationaux.
Qui oserait nous certifier que la vue n’est rien comparée aux insignifiants soins dentaires,
pédicures médicales et autres petits soucis esthétiques qui font partie des multiples
gratifications accordées aux fidèles ?
M. B.
Et une journée pour nous les femmes !
SOIT DIT EN PASSANT
08 Mars 2016
Et une journée pour nous les femmes !
Malika Boussouf
Journaliste, écrivaine
Pièce jointe 21735
Par Malika Boussouf
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Il est des jours comme ça, où il nous arrive, à nous les femmes, de nous arrêter
un moment, de poser nos paniers comme on dit, histoire de respirer un bon coup
et de réfléchir à la condition qui nous est faite.
Ce n’est qu’à la fin des années 70 que les Nations-Unies, composées en majorité
d’hommes qui y représentaient leurs Etats respectifs, ont fini par convenir que
l’on ne pouvait parler de systèmes égalitaires ou prétendre que le monde travaillait
à être plus juste et plus à l’écoute des siens, sans faire un point sérieux sur
le statut des femmes. Aujourd’hui, le 8 Mars, décrété journée internationale
des femmes, marque la résistance de ces dernières et leurs luttes contre toutes
les discriminations qui les touchent de même qu’il sert de journée de manifestation
pour abattre tout ce qui s’élabore et se construit à leur détriment. Mais pourquoi
ne pas le dire clairement ? Les femmes ont encore du mal à imposer leurs mêmes
prédispositions à gérer les affaires de la cité.
Je ne ferais pas l’impasse sur celles qui n’ont aucun scrupule à emboîter le pas
à ceux qui les asservissent en singeant leur comportement, pour faire
la démonstration de leurs capacités à dominer, à se faire autoritaires et à faire
bon usage de ce pouvoir réservé au «sexe fort».
Proportionnellement parlant, elles sont plutôt rares celles qui, une fois
leur promotion sociale assurée, n’ont pas, par mimétisme, emprunté,
aux responsables masculins, ce comportement qu’elles avaient auparavant dénoncé.
Les femmes alibi, prêtes à marcher sur le dos d’autres femmes pour atteindre
ce statut, on en connaît quelques-unes chez nous. Les victimes, elles, n’ont
pas changé de profil, même si, plus conscientes des enjeux, elles ne se font
plus d’illusions sur la représentativité de celles auxquelles elles ont fait
la courte échelle et qui leur ont tourné le dos, une fois leurs ambitions satisfaites.
S’il faut rendre hommage aux infatigables militantes rompues aux obstacles
à franchir, il faut saluer, tout aussi chaleureusement, celles des femmes
qui donnent de leur temps et de leur voix pour témoigner, interpeller et sensibiliser.
A. T.
Vivre longtemps et mieux ?
SOIT DIT EN PASSANT
09 Mars 2016
Vivre longtemps et mieux ?
Malika Boussouf
Journaliste, écrivaine
Pièce jointe 21735
Par Malika Boussouf
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Il est des jours comme ça où, à la seule évocation du petit-déjeuner, beaucoup d'entre nous
se demandent ce qu'ils vont bien pouvoir avaler, histoire de garder la forme durant
les premières heures de la journée, sans faire mal à leur balance. Je ne sais pas vous,
mais moi, la question relative au menu du matin bouscule régulièrement ma nonchalance,
avant que je ne tranche pour un maigre repas au détriment d'un autre plus tentant, mais moins
recommandé. Comme dans une espèce de rituel névrotique, j'hésite quelques instants avant
de réprimer toutes ces envies matinales qui me mènent la vie dure, interpellée que je suis
par l'évocation de tout ce que je découvre au quotidien et qui m'agace souverainement.
Ce que je lis à propos des bonnes et des mauvaises choses à consommer me terrifie.
Et me voilà déprimant à l'idée d'avoir, encore une fois, à faire le tour de ce que
les experts ès nutrition nous engagent à manger ou pas. Quand je lis, par exemple,
que dès la quarantaine entamée, il faut surveiller son alimentation si l'on veut préserver
sa santé et continuer à bien vivre, à contrôler son rythme cardiaque, son poids et son
bon cholestérol ou encore empêcher les rides d'apparaître ou stimuler cette satanée sexualité
qui se met en mode veille, etc., je déprime, un moment, avant de reprendre mes esprits
et de me consoler en me disant que mes lectures sont sans aucun doute fondées parce que
les écrits en question sont publiés par des gens sensés qui n'oseraient pas s'en prendre
à notre précieuse santé. Je retrouve ainsi sourire et confiance, et m'installe confortablement
dans une espèce de dictature du bien-fondé que je m'entête à vouloir assumer,
même si je trouve épuisantes les innombrables recommandations qui fleurissent tout autour.
Celles qui vous autorisent à penser que vous venez d'intégrer une communauté avec laquelle
vous allez échanger et qui va vous accompagner dans votre quête du graal. Evitez ce site
qui vous recommande de manger dans le noir «pour ressentir le seuil de satiété».
Il y en a d'autres qui vous conseillent de ne pas vous laisser dépouiller de votre libre arbitre.
M. B.