Et alors, la levure, h’lal ou h’ram ?
SOIT DIT EN PASSANT
20 Juin 2016
Et alors, la levure, h’lal ou h’ram ?
Pièce jointe 24173
Par Malika Boussouf
journaliste, écrivaine
Par Malika Boussouf
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Il est des jours comme ça où il fait bon partager les remarques ineptes
que l’on peut recevoir dès lors que l’on touche à ce que d’autres pensent
relever du sacré, autrement dit, que l’on fasse référence, même sans le
nommer explicitement, au divin Créateur. Lorsqu’un lecteur tente, dans un
excès de zèle absurde pour ne pas dire bouffon, de m’obliger à m’adapter
à son humeur féconde durant le mois de jeûne ou de me donner un cours
de morale religieuse, je me réjouis de ne pas en avoir des comme lui dans
mon entourage immédiat, tellement leurs bondieuseries produisent l’effet
inverse en moi. Du coup, je comprends mieux pourquoi, à flirter avec pareilles
niaiseries, le beau pays qui est le nôtre court un danger certain ! Surtout
lorsqu’ils nous la font à la : «c’est moi que je sais» ! je reproduis, ici même,
le contenu du mail que j’ai reçu cette fois d’un certain B. N. «Salam, c’est suite
au passage : … En plus d’être abandonnés par le ciel… (paru dans votre billet
ou votre ticket du 14.06.2016), que, ya madame, je vous envoie ce modeste
message pour vous demander d’être humblement sage envers votre Créateur.
vous êtes libre d’écrire tout ce que vous voulez, vous serez seule comptable» !
Pour celles et ceux qui ne l’ont pas lu, dans le billet, en question, je racontais
comment un charlatan faisant autorité sur une chaîne de télévision avait vivement
recommandé de ne pas consommer de levure importée, fabriquée selon sa
brillante expertise avec du porc. Et je me souvenais qu’un imam avait, en son temps,
déconseillé aux diabétiques de s’injecter de l’insuline parce que cette dernière était
préparée avec de la graisse de porc sans rien proposer en échange.Ceux-là ne vont
rater aucune occasion de vous juger inadaptés à la représentation qu’ils ont des mystères
de la création.Et ce sont ces mêmes parvenus à la prière,à mon sens, peu crédibles et
qui ne prendront pas le risque de comprendre ce qui se développe ailleurs comme réflexion
autour des notions de bien et de mal qui vont courir vous sermonner.Comment oser dire
du ciel qu’il en a abandonné quelques-uns sur le bas-côté ?
M. B.
Ramadhan quand tu nous tiens !
SOIT DIT EN PASSANT
21 Juin 2016
Ramadhan quand tu nous tiens !
Pièce jointe 24173
Par Malika Boussouf
journaliste, écrivaine
Par Malika Boussouf
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Il est des jours comme ça où il nous paraît tout à fait approprié
d’évoquer ces moments où il nous est impossible d’aligner deux
phrases tellement le jeûne peut, de façon incontestable, empêcher
d’aller au bout d’une réflexion. Je vais continuer à parler de
la pénibilité des heures qui s’égrènent tout en sachant que des
esprits retors vont me reprocher d’évoquer le mois sacré en
des termes taxés de peu élogieux. C’est là que l’on se surprend à
remarquer qu’il n’y aura pas eu un séisme, une sécheresse,
une inondation ou un Ramadhan sans que l’un ou l’autre ait influencé
le port du voile, la fréquentation plus effrénée des lieux de culte
et les discours sur l’absence de conviction religieuse, mère de tous
les vices. On ne peut pas, alors qu’une coupure d’électricité est
venue aggraver le piteux état dans lequel baigne notre cerveau,
faire l’impasse sur les échanges que l’on a eus la veille ou quelques
semaines plus tôt avec des amis et qui trouvent, étrangement,
les meilleures raisons de remonter à la surface. Cela devient plus
sérieux lorsque l’on évoque, par exemple, la multiplication
d’écoles à la philosophie branlante. Des instituts qui vont vous
former des férus en théologie. Des gardiens du savoir, certains
d’avoir fait le tour des mystères qui guident le monde dans lequel
nous évoluons. Et c’est à ceux-là que la gestion des lieux de culte
est confiée, comme le sera la célèbre mosquée du chef de l’Etat,
lequel aura, en partie, bradé le pays pour combler les bienheureux
que nous sommes. Des snipers dont le rôle n’est pas de comprendre
ce que vous dites mais de veiller à ce que la ligne verte à ne pas franchir
ne le soit jamais.Une majorité d’entre eux se pense suffisamment armée
pour reproduire la leçon apprise par elle tandis que d’autres s’autorisent
à crier au loup. Il m’est tellement cher ce pays où l’on s’essouffle à trouver
une réponse à tout et où lorsqu’il y a une panne d’électricité on l’a met soit
sur le dos de la chaleur en été soit sur celui du froid en hiver.
Je l’adore ce pays où chacun se fabrique les réponses qui conviennent
le mieux à ses états d’âme.
M. B.
Allez, encore un petit effort !
SOIT DIT EN PASSANT
22 Juin 2016
Allez, encore un petit effort !
Pièce jointe 24173
Par Malika Boussouf
journaliste, écrivaine
Par Malika Boussouf
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Il est des jours comme ça où en même temps que vous spéculez
sur la matérialité de la réussite, il y a l’ombre de notre ministre de
l’Education qui s’invite au cœur de la réflexion. Et tandis que
j’admire ce courage dont elle nous fait la démonstration au quotidien
qui tranche tellement avec la mollesse de tout un régiment de
collègues à elle, je me demande si Nouria Benghebrit est
téméraire parce qu’on l’encourage à l’être ou si elle a réussi à
imposer son tempo à un système qui n’a jamais veillé à élever ou
à préserver la qualité de son enseignement ? Faut-il croire
qu’en Algérie et sans parrainage, l’on puisse oser hausser le ton sans
courir le risque d’une méchante punition ? Mais pourquoi s’inquiéter
de la démarche empruntée quand l’essentiel est que le résultat puisse
la justifier ? Il n’en demeure pas moins que je trouve honteux et même
plus le recours à des méthodes aussi sévères pour s’assurer que
les nouvelles épreuves du baccalauréat se déroulent mieux que
la première fois. A croire que le monde devient fou à lier. Quand
les uns ferment leurs frontières et s’entourent de barbelés pour se
protéger des migrants qui s’infiltrent de partout comme un mal
contagieux dont il faut impérativement se tenir éloigné, d’autres
comme les dirigeants algériens pensent avoir trouvé la solution
pour ne pas se faire déborder sur les flancs.Les islamo-conservateurs
élevés dans le giron du pouvoir et abreuvés à ses combines et à ses
coups de boutoir ne s’essoufflent pas. Leur fermeté va-t-elle enterrer
la volonté d’en finir avec la médiocrité d’un corps censé assurer
l’avenir de nos enfants ? Comment veiller le mieux à ce que le pays
n’ait pas à pâtir du niveau de sa relève ? Tout le monde se doute, pourtant,
d’où partent les fuites et qui en est responsable. Alors pourquoi ne pas
y mettre un terme plutôt que d’engager une riposte inopportune ? Limiter
les connexions à internet et en priver tout un pays juste pour empêcher
des fuites de sujets d’examen dénote de la fragilité du pays et de son
degré de sous-développement. Pourquoi focaliser l’attention de tous sur
ce qui devrait n’en intéresser qu’une partie ?
M. B.
Médiocrité à toute épreuve !
SOIT DIT EN PASSANT
23 Juin 2016
Médiocrité à toute épreuve !
Pièce jointe 24173
Par Malika Boussouf
journaliste, écrivaine
Par Malika Boussouf
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Il est des jours comme ça où, lorsque le nom de la ministre de l’Education
est évoqué, je ne peux m’empêcher de penser à ces femmes et ces hommes,
à toutes ces potentialités qui veillent à empêcher le pays de s’écrouler.
A toute cette force de travail qui produit et porte l’Algérie à bout de bras tandis
que d’autres trouvent plus bénéfique de participer à la foire d’empoigne !
Un affrontement au cœur duquel se côtoient un ton détestable qui gonfle pour
mieux se faire entendre et une violence qui voudrait dicter les règles à suivre.
Il va sans dire que pour les premiers, celles et ceux que l’on appelle
«les cadres de l’ombre», la parole est verrouillée. Ils n’ont pas voix à un autre
chapitre que celui de travailler s’ils ne veulent pas se faire débarquer à la première
riposte. Ce serait pourtant tellement plus fructueux d’entendre s’exprimer des voix différentes, dissonantes ! D’entendre s’affirmer des avis opposés, complémentaires,
des profils qui ne disent pas oui tout le temps sans prendre le temps de réfléchir
aux conséquences de leurs positions.En même temps, je suis assaillie par les
images de potentats qui se font menaçants dès lors que sont tentées des percées
dans leurs rangs. Même si Madame Benghebrit est présentée par ses détracteurs
comme la protégée du clan au pouvoir, elle n’en inspire pas moins le respect.
Ce n’est pas parce que je suis une femme que je lui tire chapeau, mais je ne
déteste pas voir l’une de mes congénères donner une méchante leçon de résistance
au conservatisme ambiant.Et puis, comment ne pas soutenir le combat mené par
elle contre les promoteurs de l’enfermement et autres animateurs d’un islam
réactionnaire ? Ceux qui ne conçoivent pas l’accomplissement du progrès via l’œil
éclairé d’une femme vivent son autorité comme une insulte. Je ne déteste pas,
non plus, le bras de fer entre la ministre, les islamo-conservateurs et leurs relais,
y compris dans le corps enseignant dont le niveau s’est depuis longtemps révélé
inapte à faire évoluer nos enfants.Voilà que brusquement l’on décide que,
c’est assez ! Et c’est une femme, bien courageuse, que l’on envoie au charbon !
M. B.
Entre l’ordre établi et la morale !
SOIT DIT EN PASSANT
25 Juin 2016
Entre l’ordre établi et la morale !
Pièce jointe 24173
Par Malika Boussouf
journaliste, écrivaine
Par Malika Boussouf
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Il est des jours comme ça où, plutôt que de penser à
se raconter, pour l’utilité de la transmission, des histoires
de partage et de passage de relais, on court au plus simple.
A ce qui n’exige aucun effort mental. Les démonstrations
de force régulières pour faire respecter l’ordre établi,
ceux qui en ont fait la triste expérience confirment qu’elles
sont tout à fait adaptées à nos dirigeants. Quant à préserver
la morale dont on n’hésite pas à laisser croire qu’elle est
défaillante, cela fait belle lurette que l’on ne s’inquiète
plus de trouver ceux qui s’en chargeront. Tous les rappels
auxquels viennent se greffer les mises en garde et les
incitations à craindre, à rejeter et à vouloir se défendre
contre cette tragédie qui se joue ailleurs et qui
pourrait bien nous atteindre sont pathétiques ! Lorsque nous
regardons ce qui se passe à l’extérieur, rien du comportement
des autres ne nous est étranger.Cette force que mettent les pays
touchés par le terrorisme islamiste à positiver, à transformer
la douleur en chansons, à écrire, à créer et à faire en sorte que
l’innommable ne terrasse pas ce que la nature offre comme
moyens d’aimer être là où l’émotion exulte est admirable.
Faire barrage à la prolifération d’actes barbares.Défier la brutalité
et l’horreur et redoubler de créativité pour ne pas laisser le temps
se figer sur l’ignominie. Les Algériens, confrontés au pire durant
plus de dix ans, ont, eux aussi, été capables de se retrouver,
de se regrouper pour manifester leur solidarité avec les disparus,
les survivants et les familles de victimes de la barbarie intégriste.
A chaque menace, des dizaines de milliers de personnes sortaient
pour occuper la rue et dire «on n’a pas peur !» et affirmer que
l’on n’a pas l’intention de s’effacer face aux massacres, convaincus
que le bien se montre toujours plus déterminé et met davantage de
hargne à triompher du mal même si ce dernier pousse sur le fumier
et qu’il est difficile à anéantir. Tout cela on a connu. Qu’en reste-t-il
aujourd’hui ? Rien, si l’on s’en tient aux comportements hypocrites
qui fleurissent un peu plus durant le mois de Ramadhan.
M. B.
Indolence et laisser-aller !
SOIT DIT EN PASSANT
26 Juin 2016
Indolence et laisser-aller !
Pièce jointe 24173
Par Malika Boussouf
journaliste, écrivaine
Par Malika Boussouf
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Il est des jours comme ça où, à moins de les passer minutieusement
en revue, vous ne réussirez pas à identifier les raisons qui font
qu’au fil des ans, les Algériens ont renoncé à défendre leurs droits et à
réclamer que justice leur soit rendue en cas de nécessité. Depuis que
la gestion du pays a été cédée au pouvoir en place, les besoins se sont
multipliés tandis qu’en haut lieu on ne craint même plus de ne pas y répondre.
Lorsque l’on n’aura plus les moyens matériels d’acheter la paix, on
n’hésitera pas à recourir à la force pour maintenir l’ordre, garder les rênes et
entretenir les privilèges et l’impunité des courtisans. Durant tout son règne,
Bouteflika aura fait en sorte de convaincre l’Algérie d’en bas d’intégrer la menace.
Aujourd’hui, c’est chose faite. Voilà donc où nous aura conduits un système
qui, pour n’avoir pas été décrié en temps voulu, n’aura ni mesuré l’ampleur
des dégâts causé par lui ni jugé bon de s’amender en passant le relais à mieux
armé. Des voix dissonantes au sein de l’appareil d’Etat, on en n’a jamais entendu.
Et pour cause ! On choisit ses membres en fonction de la capacité qu’ils ont à
s’adapter à la philosophie du clan. En dehors, il y en a quelques-unes bien sûr
mais elles ne comptent pas dans le sens où elles ne suscitent aucune réaction
dans l’immédiat. Les otages, ce sont ces Algériens, jeunes et moins jeunes.
Tout un pays au cœur d’enjeux dont il n’arrive pas à vraiment cerner la finalité.
Pourquoi ne pas réagir ou presque sur un effondrement du système qui ne
travaille plus qu’à se protéger de coups de boutoir compulsifs ? La situation a
atteint un tel niveau de médiocrité que l’on se demande si même avec la meilleure
volonté du monde on arrivera à remonter la pente et rebâtir autour de ce qui a été
détruit.Les choses se compliquent, ont-elles des chances de produire le moindre
effet positif sur l’avenir du pays ? Aurons-nous les moyens qu’il faut pour triompher
des lenteurs et enjamber les difficultés ? On raconte qu’à une époque, nos gouvernants
se sont joués de la culture et de l’éducation, histoire de les mettre à un niveau familier.
M. B.
Pour la tribu et son honneur !
SOIT DIT EN PASSANT
27 Juin 2016
Pour la tribu et son honneur !
Pièce jointe 24173
Par Malika Boussouf
journaliste, écrivaine
Par Malika Boussouf
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Il est des jours comme ça où il n’est pas utile de réfléchir longtemps pour
se faire une idée, plus ou moins précise, de ce qui préoccupe essentiellement
la gent masculine algérienne. Comment cerner ses passe-temps favoris ?
De quelle façon s’éclate-t-elle le mieux ? En veillant à ce que les femmes se
couvrent de haut en bas, lorsqu’elles mettent le nez dehors et encore plus si
elles veulent aller nager, pardi ! Parce que si le but est d’empêcher le pays de
courir à sa perte, il faut, dans une urgence absolue, corser les règles de conduite
dont des femmes peu respectueuses auraient tendance à vouloir s’affranchir.
Pour décider d’un accoutrement inspiré, allez savoir par quel pervers ou importé
d’une galaxie où soumission et obéissance ne vous assurent ni protection ni
clémence des pasdarans en jeans et baskets, et dont le discours est dicté par un
dangereux aveuglement, sont à pied d’œuvre. En l’absence de réaction d’une
société civile qui pense ainsi échapper au pire, nos futurs geôliers gagnent du
terrain de façon spectaculaire. A ce rythme, ils pourraient bien se réveiller un matin
avec l’envie de s’inviter chez nous pour une emprise plus efficace sur notre quotidien.
Durant la décennie noire, lorsque les uns répondaient à l’appel des femmes à sortir
manifester leur rejet de l’islamisme et de son bras armé, d’autres, plus proches des
thèses fanatiques, s’empressaient de voiler leurs femmes, leurs filles ou leurs sœurs.
A en croire les arriérés mentaux en passe d’assurer la relève, l’Algérie, avant qu’ils
ne se décident à y mettre un terme, baignait dans la luxure. C’était Sodome et
Gomorrhe ! Et à qui la faute ? Aux femmes bien entendu. On aura noté qu’à chaque
fois que les hommes se sentent menacés dans cette autorité dont ils craignent d’être
amputés, ils s’entraînent à sévir d’abord chez eux, avant de courir bomber le torse
ailleurs, dans une démonstration autrement plus virile. Ce billet n’avait pas vocation
à servir de préambule au prochain.Et pourtant ! Lorsque que des jeunes s’organisent
en comités pour garder l’honneur de la vaste tribu, c’est bien pour que le meilleur soit à venir.
M. B.
Quand le religieux croise le sexe !
SOIT DIT EN PASSANT
29 Juin 2016
Quand le religieux croise le sexe !
Pièce jointe 24173
Par Malika Boussouf
journaliste, écrivaine
Par Malika Boussouf
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Il est des jours comme ça où lorsque l’on découvre, en parcourant la presse,
qu’un imam a abusé d’une fillette de 8 ans, on s’arrête de respirer un
moment avant de remarquer que c’est celui-là même qui conduit la prière au
quotidien, que c’est celui-là même qui rappelle les règles de conduite dont il
ne faut pas se laisser déposséder, que c’est celui-là même qui, parce qu’il
est censé ne rien ignorer de ce qui invite à l’exemplarité, vous réciterait à
l’épuisement les versets arguments, que c’est celui-là même qui appelle les
fidèles à s’en tenir scrupuleusement à ce que la charia autorise et à ce
qu’elle qualifie d’illicite, que c’est celui-là même qui enjoint au monde de
s’écarter du moindre fait qui ne réponde pas à une quelconque intégrité.
Il y a quelques mois, je m’interrogeais sur la difficulté à admettre qu’un vœu
de chasteté ne soit pas systématiquement dénoncé par l’Eglise dès lors qu’il
est rompu par l’un des siens. Personne, à par elle, ne comprenait
pourquoi l’Eglise, régulièrement secouée par des scandales de pédophilie,
se murait dans un silence coupable quand elle ne s’entêtait pas à nier
les déviances sexuelles du personnel clérical.Une majorité de chrétiens
n’avait, alors, ni compris ni admis que les actes de prêtres abuseurs seraient
étouffés pour préserver l’honneur d’une institution aussi sainte soit-elle.
Face au traumatisme que les victimes d’imams ou de prêtres ont beaucoup
de mal à surmonter, la justice n’est pas autorisée à intervenir. Les uns comme
les autres opèrent discrètement jusqu’au jour où une victime prend son
courage à deux mains et se décide à rendre public ce qu’elle et ses semblables
ont jusque-là subi dans une douloureuse solitude et un silence entendu.
Comment peut-on être obsédé par un corps frêle et innocent quand des moments
d’intimité entre adultes consentants peuvent tout à fait être convenus ?
La volonté de se conformer au vœu de chasteté pour les uns et à la
multiplication d’échanges sexuels adultes pour les autres paraît tellement
complexe ! L’imam prédateur n’a écopé que de 4 ans de prison !
Violence, inceste et pédophilie ont encore de beaux jours !
M. B.
Des terroristes habités par l’amour ?
SOIT DIT EN PASSANT
03 Juillet 2016
Des terroristes habités par l’amour ?
Pièce jointe 24173
Par Malika Boussouf
journaliste, écrivaine
Par Malika Boussouf
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Il est des jours comme ça où je me trouve stupide de ne pas avoir compris
plus tôt qu’il y avait des terroristes «habités par la haine». Lorsque dans
un discours à la nation française et alors qu’il rendait hommage à un
couple de policiers sauvagement assassinés, le président Hollande a
prononcé la phrase, j’ai cru halluciner. J’ai spontanément supposé que si
le chef de l’Etat français avait tenu à dénoncer la tuerie en employant ces
termes, c’est qu’il était sans aucun doute convaincu de l’existence de
terroristes habités par l’amour ! Pourquoi évoquer un chef d’Etat qui n’a aucun
rapport avec ce qui se passe chez nous ? Comme l’ancienne puissance
coloniale garde toujours un l’œil rivé sur le reste de la planète et donc sur
nous, je ne vois pas pourquoi je me priverai du plaisir de relever les
incohérences ou les bourdes, si l’on préfère, que je trouve bien amusantes,
de son magistrat suprême. Et comment ne pas applaudir, par ailleurs, les
propos de celui par la voix duquel j’apprends qu’il y a une distinction à
faire entre les terroristes qui portent la haine en eux et ceux qui seraient
habités par l’amour de leur prochain et une générosité de cœur qui les
affranchiraient des premiers ? Et pendant que l’on s’éreinte à comprendre
comment un profil lambda peut passer d’un état d’esprit serein à un autre
aussi troublant par la violence qu’il incarne, un chef d’Etat s’adresse à
ses administrés dans un langage qui contredit le fait que pour se comporter
comme il le fait, il faut incontestablement que le terroriste ou celui qui
s’entraîne à le devenir soit mû par des sentiments violents.Je serais française,
j’aurais du mal à croire que l’on travaille à me protéger parce que je ne peux
pas imaginer un apprenti égorgeur habité par autre chose que la haine.
Du coup, allez savoir pourquoi je repense à ces thrillers où l’on regarde,
impuissants, le héros s’asseoir sur un lit sous lequel est cachée une bombe.
De l’autre côté de l’écran, on lui crie en vain de courir se mettre à l’abri. On sait
que notre agitation est inutile. Il ne nous entend pas.
M. B.