Les courbatures sont là : que faire ?
3. Le froid contre les courbatures : mythe ou réalité ?
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La cryothérapie, un traitement par le froid, existe depuis l’antiquité, mais n’intéresse les scientifiques que depuis les années 70. Elle repose sur les capacités du froid à réduire le calibre des vaisseaux (vasoconstriction), à soulager la douleur et à aider à résorber les hématomes. C’est ainsi qu’ont fleuri les sprays de froid, ancêtres des poches de glace, sur les terrains de sport pour calmer la douleur suite à un choc. Mais qu’en est-il des courbatures ? De nombreuses études se sont consacrées à la question mais les conclusions diffèrent. Les immersions dans l’eau froide ont montré des effets conséquents dans certaines études alors qu’elles étaient comparables à un placebo dans d’autres. Les différences résident dans les protocoles des expériences et les modes d’application de cette technique. Ainsi, il semble que pour avoir un effet, le temps d’immersion doit être d’au moins 20 minutes pour que la température corporelle puisse diminuer de manière significative. Pour le reste, aucun consensus ne se dégage : à quel degré doit-on fixer la température ? Doit-on laisser le muscle en immersion au repos ? Combien de temps après l’effort ?
La voie de l’alternance
Les immersions dans l’eau froide permettent de lutter contre l’œdème en diminuant le flux sanguin, et auraient donc une action antidouleur. Mais qu’en est-il des immersions dans l’eau chaude ? Sur ce point, les études sont unanimes : elles ne seraient pas efficaces pour atténuer les courbatures. En revanche, l’alternance des immersions froide et chaude a obtenu des résultats intéressants. Elle provoquerait une succession de vasoconstrictions et de vasodilatations et agirait comme une pompe sur le muscle. Une fois de plus, les résultats dépendent beaucoup des protocoles, mais ce moyen semble plus efficace que l’immersion seule en eau froide.
4. Les antidouleurs, inefficaces contre les courbatures
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Aussi étrange que cela puisse paraître, les médicaments antidouleurs (antalgiques, analgésiques) ne semblent avoir que peu d’effet sur les courbatures, voire même pas d’effet du tout. De nombreuses études se sont penchées sur leur efficacité et la plupart d’entre elles démontrent que ces substances sont comparables à un placebo, particulièrement les antidouleurs les plus communs (Ibuprofène, Paracétamol et Aspirine). Pire, ils réduiraient la croissance musculaire en entravant le processus de réparation des microlésions. Une étude sur des lapins a ainsi montré que la prise de flurbiprofène, un anti-inflammatoire, suite à des exercices induisant des courbatures, rendait les muscles plus faibles. Les chercheurs se sont aperçus que les lapins ayant ingéré le médicament étaient devenus moins forts que les lapins de contrôle.
Un mécanisme encore mal compris
Comment expliquer que les anti-inflammatoires n’aient pas d’incidence sur les douleurs liées aux courbatures, alors qu’il s’agit précisément d’un processus inflammatoire ? C’est un mystère qui reste à résoudre pour la recherche. Toujours est-il que la prise d’anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) tels que l’aspirine ou l’ibuprofène est déconseillée en raison de la perturbation possible des mécanismes de reconstruction. Le Naproxen semble d’ailleurs particulièrement nocif pour les muscles, alors même qu’il est sans doute le seul antidouleur à avoir une efficacité modérée sur la douleur liée aux courbatures. Il faudra donc se passer de la trousse à pharmacie les lendemains de course ! Ou courir plus régulièrement…
Récapitulatif des études portant sur les antidouleurs
Antidouleur Etudes sur la douleur liées aux courbatures (voir sources) Ibuprofène Aucun effet : 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10
Effet positif : 2, 3Paracétamol Aucun effet : 11, 12 Aspirine Aucun effet : 11, 12
Effet léger : 13, 14Naproxen Effet positif : 15, 16, 17, 18
Aucun effet : 19Autres (Codéine, Ketoprofen...) Aucun effet : 20, 11, 21, 22, 10