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Les sangsues médicinales sont remises au goût du jour dans les cabinets de naturopathie comme dans les services de chirurgie des grands hôpitaux.
Cette pratique ancestrale s’accorde avec les dernières avancées de la médecine moderne, comme les greffes de peau ou d’organes. Les bienfaits des sangsues s’étendent à de nombreux domaines, notamment pour traiter vos troubles de la circulation.
Apprenez à mieux connaître les vertus de ces petites bêtes, aujourd’hui à la Clinic Alternativ de Genève, et connues depuis la plus haute Antiquité.
La sangsue médicinale
La Sangsue Médicinale est un animal invertébré appartenant à la famille des vers annelés (avec anneaux) : les annélides. C’est une cousine de notre lombric des jardins.
Une sangsue adulte, de 3 à 4 ans, pèse 3g et mesure environ 10 cm en longueur sur 1,5 cm de large. Elle peut se rétracter pour prendre une forme d’olive, et mesure alors la moitié de sa longueur.
Sur 600 sortes de sangsues, à peine 15 sont utilisées en médecine. La plus utilisée en thérapeutique est lasangsue médicinale ou Hirudo medicinalis, qui donne son nom à l’hirudothérapie. La sangsue verte et la sangsue grise sont de qualité égale en thérapie.
L'Hirudo medicinalis est reconnue pour ses vertus thérapeutiques. Le principe est simple, le petit animal joliment irisé, s’agrippe à la peau des êtres humains pour leur permettre d’éliminer une petite quantité de sang et beaucoup de toxines.Pendant le processus, la sangsue augmente considérablement en taille et finalement, lorsqu’elle est saturée, elle se détache.
L’effet des sangsues est tellement bénéfique que de nombreux hôpitaux les utilisent, y compris le Centre Hospitalier et Universitaire Vaudois, et la Clinique Universitaire de Genève. En Suisse, l’hirudothérapie est largement développée. En Allemagne, elle est pratiquée au sein même des hôpitaux.De nouveau très à la mode, des chaires d’enseignement se sont ouvertes en Allemagne, en Angleterre, en Russie.
L'hirudothérapie fait toujours partie de la médecine traditionnelle de nombreux pays, comme la Russie, la Turquie ou l'Inde, pour tenter de traiter les varices, les tendinites, les arthroses, les hématomes, les furoncles et même les attaques cérébrales.
En France, l'utilité des sangsues est reconnue par l'industrie pharmaceutique, et surtout par la chirurgie réparatrice, lors de réimplantations d'organe et de greffes de peau.
Alors que la Sangsue fait un retour progressif chez les médecins et les pharmaciens, elle a, depuis une trentaine d’années, acquis sa place dans les services de chirurgie réparatrice et traumatologique. Aux Etats-Unis, on appelle les sangsues des « auxiliaires médicales ». La pose de sangsues permet d’éviter le risque de nécrose par congestion veineuse le temps que la circulation sanguine reprenne normalement dans le greffon.
Les applications pratiques de l’hirudothérapie relèvent aussi de pathologies beaucoup plus courantes qui peuvent être soignées dans le cabinet d’un médecin ou d’un naturopathe. Mais cette approche reste encore très novatrice en France et peu de thérapeutes la pratiquent. De façon générale, on n’en est encore qu’au début de la renaissance de cette thérapie en France. À peine une vingtaine de thérapeutes l’utilisent de façon sérieuse.
L’hirudothérapie
Dominique Kaehler Schweizer est docteur en médecine, spécialiste en psychothérapie et médecine traditionnelle européenne. Elle pratique en Suisse depuis plus de 30 ans et a su concilier les traditions naturopathiques germanique et française.
Diplômée en formation pour adultes, elle enseigne la phytothérapie et les techniques drastiques de dépuration (hirudothérapie, saignées et ventouses) dans son propre institut et dans plusieurs écoles naturopathiques suisses. Elle se consacre aussi à la diffusion des sangsues médicinales en Suisse. C’est elle qui a formé les thérapeutes de la Clinic Alternativ, qui pratiquent les soins d’hirudothérapie.
« Ces véritables «pharmacies ambulantes» s’étaient éclipsées à la fin du XIXe siècle, à l’avènement de la médecine cellulaire; en compagnie de la médecine humorale, elles ont été chassées d’un grand coup de balancier. «Aujourd’hui, constate Dominique Kaehler Schweizer, le balancier a retrouvé son équilibre, les humeurs retrouvent leur place aux côtés des cellules!»
« Les sangsues, explique la doctoresse, font un remarquable travail de dépuration, de nettoyage entre les cellules, là où stagnent les déchets dumétabolisme et de l’environnement. Mieux, leur salive a des effets anticoagulants, anti-inflammatoires et anesthésiants. » (Extrait de La Tribune de Genève du 17 octobre 2009, « Les sangsues reviennent en force »)
En suçant le sang, les sangsues injectent des substances pharmacologiques actives et bénéfiques. Au début, elles produisent un anesthésiant qui leur permet de "mordre" à travers la peau sans causer de douleur. La morsure de la bestiole ressemble à une piqûre d’ortie qui persiste quelques minutes puis la douleur s’efface. Ensuite, elles secrètent une salive complexe dont la formule n’est, de nos jours, qu’incomplètement connue.
Action dépurative
Le premier effet mis en évidence de l’hirudothérapie est le bienfait de la saignée. L’effet de la saignée estdépuratif, décongestionnant, anti- inflammatoire et relaxant.
De plus, elle produit une hémodilution, diminue la pléthore, augmente le flux lymphatique et enfin stimule la production des globules sanguins.
Sous l’action anticoagulante, l’effet décongestionnant se poursuit pendant 12 à 14 heures. Les résultats sont rapides et impressionnants. Après le traitement, les saignements continuent de 2 à 12h, et le patient perd à peu près la même quantité de sang que celui absorbé par la sangsue.
Action thérapeutique
L’effet « saignée » est très intéressant à lui seul, mais il est tout-à-fait secondaire en comparaison des bienfaits de la salive que la sangsue injecte dans le corps de son hôte.
Cette salive contient plus de 60 enzymes aux nombreuses propriétés : des substances anti-inflammatoires, antibiotiques, analgésiantes.
Une de ses enzymes, l’Hirudine, est aujourd’hui synthétisée et utilisée couramment comme médicament anti-coagulant.
La Destabilase, autre substance bénéfique de la sangsue médicinale, dissout la fibrine, principal composant descaillots sanguins. La salive de sangsue peut donc, non seulement, empêcher la formation de thrombose mais elle peut aussi dissoudre un caillot déjà formé.
Les sangsues sont utiles pour remédier aux situations de congestions, d’inflammations, de douleurs. Environ 120 malaises et maladies peuvent être traités avec les sangsues.
- les congestions et pléthores comme les varices, les hématomes, les hémorroïdes…
- les inflammations comme le zona, les furoncles, les tendinites, l’arthrose
- les douleurs comme dorsalgies et névralgies, les stases veineuses
- mais aussi migraines, otites, acouphènes, troubles gynécologiques, traumatologie post-opératoire, hypertension...
Les résultats sur les troubles que cette thérapie ancestrale peut résoudre sont souvent spectaculaires. L’arthrose du genou en est le meilleur exemple : « avec 80% de réussite, les sangsues sont le meilleur traitement avant la prothèse », confie le Dr Kaehler Schweizer.
Une séance d’hirudothérapie dure vingt minutes pour un furoncle; jusqu’à une heure et demie pour les traitements les plus longs. Aujourd’hui les sangsues sont issues d’élevage de laboratoire contrôlé.Une fois la thérapie terminée, la sangsue nourrie et rassasiée est détruite par congélation ou renvoyée au laboratoire où elle finit sa vie dans un aquarium pour sangsues à la retraite.
La première indication : le traitement des maladies veineuses.
« Grâce à ses propriétés d’hémodilution, d’anticoagulation et de vasodilatation, la sangsue s’avère être une thérapeute de premier choix, surtout pour les cas de mauvaise circulation sanguine locale. Lessangsues sont employées pour soigner les troubles circulatoires et de maladies veineuses (varices, phlébites) ou pour soigner les patients qui ont eu un infarctus ou une attaque cérébrale. En outre, comme elle active la circulation, l'hirudothérapie peut accélérer la guérison. » Arte.tv, « Les Sangsues au service de la Médecine »
Du fait de leur capacité à décongestionner les capillaires où il y a une stase, les sangsues sont préconisées en cas de varices et de thrombophlébites. La première pose se fera d’abord au niveau dubassin pour faciliter la remontée du sang par les jambes.
Les sensations de jambes lourdes et les thromboses superficielles disparaissent.
Par ailleurs, les sangsues ne seront pas suffisantes pour traiter des thromboses profondes. Mais surtout parce qu’aujourd’hui le traitement par anticoagulants, systématique, est antinomique avec la pose de sangsues.
(Extrait de Pratiques de Santé, le Journal de la Médecine Naturelle)
N’hésitez pas à vous renseigner auprès des thérapeutes de la Clinic Alternativ de Genève.
Les sangsues médicinales à travers l’Histoire
L’utilisation thérapeutique de la sangsue fait partie des plus anciennes connaissances de l’humanité. Son utilisation est ainsi attestée en Inde, en Chine, en Egypte, parfois pour des périodes se situant 3500 ans avant J.-C.
Dans un tombeau de Thèbes En Egypte, datant de 1600-1300 avant J.-C., une peinture murale représentait un médecin appliquant une sangsue sur le front d’un malade.
L’usage des sangsues est également décrit par un grand nombre de médecins grecs, latins et arabes. La première référence écrite date du second siècle avant J.-C. pour le traitement des morsures venimeuses.
Pline l’Ancien (23 à 7
9 après J.-C.) conseillait cette médication dans le traitement des phlébites et des hémorroïdes.
A l’époque de la médecine des humeurs, basée sur l’équilibre des liquides dans notre organisme, les médecins avaient recours aux sangsues pour éliminer du corps les substances antipathiques et restaurer ainsi la balance des quatre humeurs (sang, phlegme, bile jaune, bile noire), altérée dans la maladie. Cette pratique fut généralisée par Avicenne.
Jusqu’à la fin du Moyen-Age, les médecins traitèrent de nombreuses maladies par des applications de sangsues ; le mot « sangsue » prit alors plusieurs sens : il désigna un traitement, un cataplasme, une drogue et même l’apothicaire qui procurait l’animal.
En s’ouvrant sur le monde, les Européens ont découvert que toutes les sociétés «primitives» en Afrique, dans les îles d’Asie ou d’Océanie connaissaient l’usage des sangsues. En Australie, des bains de purification par les sangsues dans une fontaine d’eau naturelle se pratiquaient chaque année pour prévenir toute maladie.
A la Renaissance, l’usage de sangsues tombe en défaveur par rapport à celui de la saignée pratiquée à la lancette –couteau chirurgical-, bien connue chez Molière.
Au XVIIIème siècle, les sangsues ont été remises à l’honneur en particulier dans le traitement des phlébites et des hémorroïdes. A l’époque de la Révolution, faute de chirurgiens, elles étaient utilisées pour réaliser les saignées.
Le XIXème siècle est le siècle du grand retour de la sangsue. La sangsue est de nouveau perçue comme un outil thérapeutique unique. L’influence de Broussais (1772-1838), chirurgien de l’armée napoléonienne a été décisive pour la sangsue et pour son commerce.
Broussais préconisait l’application de sangsues de préférence sur l’abdomen et une diète stricte, pour soigner toutes les maladies, qui n’étaient que des variantes de l’inflammation de l’estomac. L’engouement médical et populaire pour la pose des sangsues est extraordinaire : il se fit sentir jusque dans la mode au début des années 1820, avec les « robes à la Broussais » dont les garnitures simulaient des sangsues, ainsi que dans la littérature : Balzac, dans la « Physiologie du mariage ».
La quantité de sangsues utilisée entre les années 1830 et 1840, aurait été d’environ 60 millions par an. Dans le même temps, la Russie consommait annuellement 30 millions de sangsues pour traiter des affections aussi diverses que la tuberculose, l’épilepsie ou les rhumatismes.
L’usage massif entraîna ainsi progressivement le dépeuplement des marais français. Dans un premier temps, la France dut recourir aux pays voisins, jusqu’en Hongrie ou en Turquie.Des voitures sillonnaient la France, renfermant des sacs continuellement abreuvés d’eau, et remplis de millions de sangsues.
Les hôpitaux parisiens, à eux seuls, en utilisaient plus d’un million par an. Favorisé par l’amélioration du transport, le commerce de la sangsue a pris, à cette époque, une dimension mondiale. Les Etats-Unis furent aussi de gros clients pour l’Europe.
Le commerce des sangsues devint ainsi une activité majeure des apothicaires.
Parmi les activités issues de cette inflation, le Dictionnaire encyclopédique des sciences médicales cite le rôle des femmes gardes-malades qui prennent en main la pose des sangsues et vont lesappliquer à domicile. Les médecins gardent le privilège de l’indication thérapeutique et délèguent àces gardes-malades l’application du traitement. Ce même dictionnaire considère qu’il s’agit là d’unenouvelle profession.
Une nouvelle activité apparut aussi, celle de l’hirudiniculture ou culture contrôlée de sangsues dans des étendues d’eau artificielles ou remodelées. Rolland, pharmacien à Sens, proposa de substituer l’hirudiniculture à la pisciculture dans un certain nombre d’étangs !
Après l’épidémie de choléra de 1834, le prestige de l’hirudothérapie déclina. Pasteur et l’avènement de l’asepsie achevèrent l’engouement pour les sangsues, celles-ci apparaissant comme de grands vecteurs de germes.
La découverte de l’hirudine par Haycraft en 1884 leur fait souvent préférer, par la suite, les extraits de sangsues. Haycraft a découvert l’hirudine et son pouvoir anti- coagulant. Il est, dès cette époque, amplement démontré que ce n’est pas à la petite saignée locale, provoquée par la succion de la sangsue, qu’il faut attribuer les heureux effets de cette thérapeutique, mais bien à la pénétration dans l’organisme de la protéine qu’elle sécrète : l’hirudine. Aujourd’hui, des préparations à base d’extrait de sangsues existent sur le marché comme Hirucrème® qui se recommande pour les affections veineuses, varices, ecchymoses, hémorroïdes…
Les sangsues disparaissent du Codex français en 1938, et donc des officines, comme dans la plupart de nos pays voisins. Les nouveaux concepts émergents de la médecine, l’apparition des nouvelles molécules de l’industrie pharmaceutique entachèrent leur réputation tant auprès des thérapeutes qu’auprès des patients. C’était l’avènement de la médecine cellulaire.
Pourtant les recherches sur les sangsues continuent. P.-E. Morhardt, conclut en 1949 : «Les indications de la sangsue concernent d’abord les maladies du système veineux, notamment des thromboses et embolies, les phlébites, les hémorroïdes, de même la ménopause surtout compliquée de troubles circulatoires… ».
Le dictionnaire des spécialités pharmaceutiques Vidal de 1960 mentionne encore en une pleine page les indications thérapeutiques des sangsues médicinales.
La sécurité sociale cessa de rembourser leur utilisation en 1972.
Mais dans le même temps, la sangsue retrouvait les faveurs de la médecine, et plus précisément celles de la chirurgie, dans les services de chirurgie plastique et traumatologique des hôpitaux et cliniques. Parallèlement, la naturopathie les réhabilite dans leur rôle thérapeutique.
La sangsue est de nouveau au cœur de l’actualité car elle effectue un retour remarqué même dans les cabinets des médecins généralistes pour le traitement de différentes affections : phlébites, arthrose, intoxications sanguines….
Les références de cette Histoire des sangsues sont tirées du livret Les Sangsues, de Sylvain Malassis et du site sangsue-medicinale.com
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