Antonio Guterres
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Ban Ki-moon quitte l’ONU sur un bilan décevant
31.12.2016

Le secrétaire général des Nations unies sud-coréen,
dont le successeur, Antonio Guterres, prendra ses fonctions
le 1er janvier, est resté dix ans à la tête de l’organisation.
En dix ans et deux mandats à la tête des Nations unies,
Ban Ki-moon n’a jamais su dépasser les blocages inhérents
à l’organisation internationale et incarner son rôle de « pape
diplomate ».Dans un monde plus divisé et incertain,il laisse
à son successeur, Antonio Guterres, qui prend ses fonctions le
1er janvier 2017, une organisation discréditée par la guerre en Syrie.

Un réformateur à la tête de l'Onu

Jamais un secrétaire général de l'Onu n’a semblé être autant l’homme de la situation. Jamais la tâche n’a paru plus difficile.
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Il a de l'expérience, du charisme et de l'ambition.
L'ancien Premier ministre portugais ne mâche pas ses
mots, est lucide sans être cynique. «Le fait que nous
assistions au déclenchement d'un nombre si important
de nouvelles crises, sans qu'aucunes des anciennes ne
soient réglées, illustre clairement l'absence de capacité
et de volonté politique de mettre fin aux conflits, voire
de les prévenir », écrivait Antonio Guterres fin 2015
alors qu'il terminait ses deux mandats à la tête du Haut
Commissariat aux réfugiés (HCR). Volontariste, ce
catholique plein de compassion a profondément
restructuré l'agence de l'ONU réduisant d'un tiers les
effectifs installés au siège, à Genève, pour les réaffecter
autant que possible sur le terrain. « Vous ne pouvez
imaginer ce que c'est que de voir de tels niveaux de
souffrance », avait-il avoué lors d'un débat organisé par
« The Guardian ».L'ONU doit « reconnaître ses insuffisances »
Sa nomination au poste de Secrétaire général, fait unique,
a été acquise à l'unanimité. Il va falloir maintenant qu'il
mène les 193 pays de l'organisation vers la réforme
majeure de l'institution qu'il appelle de ses voeux et qui
doit, dit-il, « reconnaître ses insuffisances ». Comme il
va falloir qu'il se fasse entendre des Etats sur les dossiers
difficiles de la Syrie, du Yemen ou du Soudan du Sud.
D'ores et déjà les ONG s'inquiètent de sa capacité à
vaincre l'égoïsme et l'opportunisme des Etats. Mais
d'aucuns se souviennent de son extrême habileté à avoir
organisé l'intervention des Nations Unies au Timor
Oriental, une ancienne colonie portugaise, en 1999.Tout
comme ils reconnaissent en lui un formidable tribun,
polyglotte de surcroît. ce qui lui a valu le surnom de
« marteau piqueur parlant »..Diplomate agile.Avant d'être
un diplomate agile et un orateur convaincant, cet ingénieur
a d'abord été un militant. Engagé au parti socialiste
portugais au moment de la Révolution des Oeillets, il sera
nommé secrétaire d'Etat en charge de l'industrie à 25 ans!
Premier ministre de 1995 à 2002, il n'a pas pu achever son
deuxième mandat après une défaite de son parti lors
d'élections locales. Mais il a pu, profitant de la présidence
tournante de l'Union européenne, faire adopter l'agenda de
Lisbonne pour la croissance et l'emploi et organiser le
premier sommet entre l'Union européenne et l'Afrique. Il
lui appartient désormais de naviguer des eaux internationales
de plus en plus imprévisibles et dangereuses