Réunion des membres de l’Opep à Alger
Boutarfa se dit optimiste
le 10.09.16 | 10h00 Réagissez
Alger cherche à bâtir un consensus susceptible de stabiliser le marché pétrolier,Alger tente de concilier les producteurs de pétrole autour d’un accord
la seconde initiative du genre après l’accord de Doha.
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Noureddine Boutarfa, ministre de l’Energie
potentiel sur le gel de la production et le soutien des prix, à quelques
jours d’une réunion informelle prévue à la fin du mois en cours à Alger.
Après avoir rencontré la semaine dernière ses homologues iranien et
qatari, le ministre de l’Energie, Noureddine Boutarfa, s’est entretenu hier
avec son homologue russe et devait se réunir, dans la soirée, à Paris,
avec le ministre saoudien de l’Energie, Khalid Al Falih, et le secrétaire
général de l’Opep, Mohammed Barkindo. Etait inscrite au crayon-feutre
au menu de la réunion une proposition de l’Algérie, qu’elle soumettra aux
participants à ladite réunion. Alger cherche à bâtir un consensus susceptible
de stabiliser le marché pétrolier, la seconde initiative du genre après l’accord
de Doha, qui s’est soldé par l’échec des producteurs à contenir la production
à ses niveaux de janvier dernier. Noureddine Boutarfa juge qu’une nouvelle
initiative se justifie par la nécessité de stabiliser le marché, marqué depuis
plus de deux années maintenant par un déséquilibre entre l’offre et la demande
induisant une chute drastique du cours du baril qui avait commencé à baisser
en juin 2014, passant d’un peu plus de 110 dollars jusqu’à 40 dollars. Dans
le sillage de cette chute des cours, l’équation budgétaire s’est compliquée pour
plusieurs pays producteurs qui savent pertinemment que leur marge de
manœuvre ne tient plus qu’à une remontée des prix du pétrole.Dans la matinée
d’hier, Noureddine Boutarfa s’est entretenu avec son homologue russe,
Alexandre Novak. Le ministre s’est dit optimiste quant à l’issue de ses
conciliabules avec les responsables des différents pays producteurs de pétrole.
De l’avis de Noureddine Boutarfa, la réunion informelle des pays membres de
l’Opep, prévue le 27 septembre à Alger, «offrira l’opportunité pour parvenir à
un accord qui favorisera la stabilisation du marché du pétrole».Depuis Moscou,
Noureddine Boutarfa a indiqué hier que «l’Algérie a, dans ce sens, une
proposition qu’elle soumettra aux participants de la réunion d’Alger. Nos
consultations menées auprès de nos partenaires montrent qu’il y a un
consensus autour de la nécessité de stabiliser le marché. C’est déjà un
point positif», ajoutant que la rencontre d’Alger «pourrait bien déboucher sur
une entente» des acteurs concernés par la question.L’Algérie plaide pour
l’option de gel de la production qui, si elle est retenue lors de la prochaine
réunion d’Alger, permettrait au marché d’absorber une partie de l’excédent
de l’offre. Après l’échec de l’accord de Doha conclu par l’Arabie Saoudite,
la Russie, le Qatar et le Venezuela, Alger veut offrir les conditions d’un
meilleur consensus avec, au préalable, un accord sur le gel de la production
et, en aval, la mise en place d’un dispositif d’évaluation des niveaux de
production.Pour réunir les conditions de succès à la réunion de l’Opep d’Alger,
le ministre de l’Energie a eu, au cours de la semaine dernière, des
consultations avec ses homologues d’Iran et du Qatar. Il devait rencontrer hier
soir le ministre saoudien de l’Energie, Khalid Al Falih, à Paris, ville qu’il a
ralliée à partir de Moscou juste après des entretiens avec son homologue russe,
Alexandre Novak. Noureddine Boutarfa plaide pour une fourchette des prix
oscillant entre 50 et 60 dollars. Il a estimé à ce propos qu’«un prix du pétrole
inférieur à 50 dollars n’était pas acceptable, et n’est favorable ni aux pays
producteurs ni à l’économie mondiale dans son ensemble. Un prix acceptable
serait entre 50 et 60 dollars».Alors que l’Iran s’agrippe inlassablement à son
droit de quota d’avant les sanctions occidentales, l’Arabie Saoudite reste
scotchée au principe de défendre les parts de marché, plutôt que de défendre
les prix par le moyen d’un gel de la production. Pour bon nombre d’analystes,
la Libye, l’Irak, le Nigeria et l’Iran pourraient être à l’avenir les pierres
d’achoppement pour un potentiel accord sur la production. Noureddine Boutarfa
a fait savoir qu’Alger travaille pour aplanir les différends qui minent les rapports
entre les producteurs de pétrole.Interrogé sur la position de l’Iran quant à l’option
d’un gel de la production, le ministre a fait savoir que ce pays «est en droit
d’augmenter sa production. Mais, il est nécessaire qu’il fasse preuve de flexibilité
et de responsabilité dans ce contexte-là».
La prochaine réunion informelle del’Opep, qui devrait discuter notamment du gel
de la production du brut, se tiendra en marge du 15e Forum international de
l’énergie (IEF 15), prévu à Alger du 26 au 28 septembre.
Ali Titouche