Jean-Marie Le Pen � Rivarol"Nous sommes gouvern�s par des immigr�s � tous les niveaux"
Publication: 07/04/2015 18h39
CEST Mis � jour: il y a 11 minutes
n-JEANMARIE-LE-PEN-large570.jpg
POLEMIQUE - Jean-Marie Le Pen a ses petites habitudes. Et lorsqu'il se brouille avec sa fille Marine, c'est dans les colonnes de l'hebdomadaire d'extr�me droite Rivarol que le pr�sident d'honneur du Front national aime r�gler ses comptes. Un choix hautement symbolique puisque le journal est ouvertement hostile � la strat�gie de d�diabolisation port�e par Marine Le Pen.
Dans un entretien exclusif et "� coeur ouvert" � para�tre ce jeudi et dont des extraits ont �t� adress�s � la presse ce mardi 7 avril, Jean-Marie Le Pen revient donc sur sa derni�re dispute avec sa fille � propos des camps de concentration dont il r�affirme qu'ils sont "un point d�tail" de l'histoire de la Seconde guerre mondiale.
"On n'est jamais trahi que par les siens", se d�sole-t-il � propos du d�saveu de la pr�sidente du FN, tout en maintenant sa position: "Je ne suis pas homme � changer d'avis ou � ramper".
CCACzg6WYAEnd0r.jpg
Candidat, m�me contre l'avis de Marine Le Pen
Alors que son pr�c�dent d�rapage pourrait lui co�ter son investiture � la t�te de la liste FN en PACA pour les prochaines �lections r�gionales, Jean-Marie Le Pen persiste et signe: "Je suis candidat t�te de liste pour mettre � la porte les socialo-communistes."
Pas question donc de c�der la place � sa petite-fille Marion Mar�chal-Le Pen ou � quiconque d'autre. "Je rappelle que j'ai fait aux derni�res �lections europ�ennes, il y a moins d'un an, plus de 33% des voix dans la r�gion Paca. Je suis donc l�gitime pour conduire la liste du Front national dans cette r�gion o� de surcro�t, je suis conseiller r�gional et pr�sident du groupe FN depuis 1992", poursuit-il.
Quant � la rumeur selon laquelle, en cas de victoire, il c�derait la pr�sidence de la r�gion � son fid�le Bruno Gollnisch, Jean-Marie Le Pen oppose un d�menti sans ambiguit�: "Je suis candidat � la pr�sidence de la r�gion Paca par la logique des choses."
Les pr�c�dents d�rapages de Le Pen par LeHuffPost
P�tainistes, immigr�s, homosexuels
La suite de l'interview s'apparente visiblement une longue s�rie de provocations destin�es � embarrasser sa fille et � g�ner sa strat�gie de normalisation du FN. Ce dernier prend d'ailleurs la d�fense de l'ex-candidate FN Anne-Sophie Lecl�re, exclue du parti et poursuivie en justice pour avoir partag� sur Internet une caricature de Christiane Taubira grim�e en singe.
Toujours sur la Seconde guerre mondiale: "je n'ai jamais consid�r� le Mar�chal P�tain comme un tra�tre". Sur les homosexuels au FN: "Ils otn tendance � se regrouper m�me s'ils se d�testent les uns les autres. Ils forment une communaut�". Sur les immigr�s: "Nous sommes gouvern�s par des immigr�s et des enfants d'immigr�s � tous les niveaux. [...] Quel est l'attachement r�el de Valls � la France? Cet immigr� a-t-il chang� du tout au tout?"
Jean-Marie Le Pen va m�me jusqu'� prendre ses distances avec la R�publique fran�aise et le jeu d�mocratique. "Ils commencent � me gonfler tous avec la R�publique!", s'agace-t-il avant d'estimer comprendre "que l'on mette en cause la d�mocratie, qu'on la combatte".
En politique internationale, Jean-Marie Le Pen pr�ne une alliance avec la Russie "pour sauver l'Europe bor�ale et le monde blanc".
Quand Le Pen traitait Rivarol de "taliban hyst�rique"
Ce n'est pas la premi�re fois que le pr�sident d'honneur du FN s'�panche ainsi dans l'hebdomadaire d'extr�me droite. Au lendemain de la pol�mique qui l'avait oppos� � sa fille sur l'emploi du mot "fourn�e", Jean-Marie Le Pen y avait attaqu� la strat�gie de d�diabolisation de la pr�sidente du Front national en ces termes: "Si la diabolisation d�pendait d'attitudes extravagantes, extr�mistes nous ne serions pas du tout diabolis�s, ce qui n'est pas le cas."
Avant cela, un autre entretien accord� � l'hebdomadaire lui avait valu une condamnation � trois mois de prison avec sursis et 10.000 euros d'amende pour y avoir d�clar� que l'Occupation allemande n'avait pas �t� "particuli�rement inhumaine".
Pendant la campagne interne pour la pr�sidence du FN, Rivarol avait ouvertement pris partie contre Marine Le Pen, d�sign�e comme une "ennemie" de la cause nationaliste face � son adversaire Bruno Gollnisch. Jean-Marie Le Pen avait alors vol� au secours de sa fille en qualifiant l'hebdomadaire
de "taliban hyst�rique". Les voil� r�concili�s.