
Envoyé par
zadhand
A la une/Actualité_Rapport sur le crash d’avion d’Air Algérie au Mali
23 Avril 2016
L’erreur humaine confirmée
Les conclusions finales de l’enquête menée autour du crash d’avion d’Air Algérie,
qui avait fait 116 morts, en juillet 2014, au Mali, ont été rendues publiques, hier, à Bamako.
Les spécialistes ont confirmé la défaillance technique de l’appareil et préconisé onze
recommandations dont le contenu n’a pas été rendu public. Les familles continuent,
elles, de décrier l’utilisation d’un «vieil appareil» conduit par des «pilotes épuisés».
En fait, et selon le rapport publié hier dans la capitale malienne, le crash est le résultat de
«la non-activation du système antigivre». Les enquêteurs français chargés de l’enquête
ont établi que «les capteurs de pression des moteurs avaient été obstrués vraisemblablement
par des cristaux de glace et les systèmes d’antigivrage n’ont pas été activés par l’équipage».
Le ministre malien des Transports chargé de la présentation du rapport en question a ajouté
que «l’obstruction des capteurs a perturbé le fonctionnement des moteurs limitant la poussée
à un niveau insuffisant pour que l’avion poursuive son vol à un niveau de croisière».
Il faut savoir aussi que le responsable malien a tenu à faire état de «difficultés rencontrées dans
l’enquête» en raison de «données inexploitables d'un des enregistreurs de vol qui ont limité
l'analyse du comportement de l'équipage en vol».Ces conclusions confirment donc l’erreur humaine
déjà mise en avant par le Bureau d'enquêtes et d'analyses (BEA) français. Ce bureau avait déjà révélé
auparavant qu’il n’y avait pas eu «manœuvre de récupération du décrochage réalisée par l'équipage.
L'avocat des familles des victimes avait, de son côté, qualifié d'«accablants» les dysfonctionnements
révélés par l'enquête judiciaire sur l'accident. Le BEA, autorité responsable des enquêtes de sécurité
dans l’aviation civile française, a apporté son assistance technique à la commission d'enquête sur
les accidents et incidents d'aviation civile malienne, à la demande du Mali. Ces conclusions confirment
le rapport préliminaire. «L'enquête de sécurité s'achève par la publication du rapport final et l'émission
de onze nouvelles recommandations de sécurité après l'analyse approfondie de l'enchaînement des
séquences».Après Bamako, le même rapport devait être publié hier après-midi au Bourget, près de Paris,
lors d'un point de presse. «Il y a eu une succession d'erreurs, de maladresses et d'incompétences qui,
à la fin, coûtent cher», avait estimé, de son côté, la présidente de l'association des victimes françaises.
La boîte noire de l'aéronef, qui n'était «plus en fonctionnalité depuis au moins un mois», n'a pu être
exploitée par les enquêteurs, avait précisé Mme Tricot, ajoutant que les pilotes, «trop fatigués»,
avaient «enchaîné les missions en Espagne sans repos depuis un certain temps».
L'avion avait, par ailleurs, un plan de vol initial qui indiquait qu'il partait d'abord pour la Mauritanie,
avait-elle relevé, citant le rapport du BEA.Les familles ont pris le «ferme engagement» de chercher
la «vérité» sur ce qu'il s'est passé «dans ce vieil avion qui volait depuis vingt ans qu'on a envoyé tuer
nos enfants, nos parents», avait affirmé Me Ouédraogo, le président des proches des victimes burkinabè,
qui a perdu sa fille cadette dans l'accident.
R. N.
Confirmation des défaillances techniques de l'avion
Publié le 21 - 05 - 2016
Crash du vol Ouagadougou-Alger
L'expertise judiciaire sur le crash de l'avion affrété par Air Algérie, survenu le 24 juillet 2014 au Mali qui avait fait 116 morts, a confirmé vendredi dernier à Paris les défaillances techniques du DC-9-83 de Swiftair, révélées en avril dernier par le Bureau d'enquêtes et analyses (BEA). Le rapport de l'expertise judiciaire, présenté devant une centaine de parties civiles reçues par les deux juges d'instruction, a confirmé « dans les grandes lignes les investigations précédentes » et est « assez cohérent » avec les conclusions du BEA, ont indiqué Me Bertrand Courtois et Me Sébastien Busy, qui représentent l'association Victimes AH5017 Ensemble.
L'avocat Courtois a ajouté que des compléments d'investigations étaient « nécessaires », relevant que des « questions se posent sur la formation des pilotes et l'information des compagnies par les constructeurs ». Les conclusions du rapport du BEA, autorité française d'enquêtes de sécurité de l'aviation civile, avaient fait état que le système antigivre n'a pas été activé par les pilotes, relevant qu'aucun problème n'a été signalé par l'équipage lors de ses contacts avec les contrôleurs aériens d'Ouagadougou et de Niamey et aucun message de détresse n'a été reçu par les centres de contrôle. « L'accident résulte de la combinaison des événements suivants : la non-activation des systèmes d'antigivrage des moteurs, l'obstruction des capteurs de pression (...), la réaction tardive de la part de l'équipage à la diminution de vitesse (...), l'absence de réaction de la part de l'équipage à l'apparition du buffet, du vibreur de manche et de l'alarme de décrochage et l'absence d'actions adaptées sur les commandes de vol pour sortir d'une situation de décrochage », avait résumé le rapport. Selon toujours Me Courtois, « les juges ont précisé que toutes les pistes étaient ouvertes et rien n'était tranché ». Le vol 5017 d'Air Algérie affrété auprès de la compagnie espagnole de leasing Swiftair avait décollé, rappelle-t-on, le 24 juillet 2014 à 00h45 (heure locale) de l'aéroport international d'Ouagadougou à destination de l'aéroport Houari-Boumediène d'Alger avec 116 personnes à son bord. Une heure après, Air Algérie avait annoncé avoir perdu le contact alors que l'appareil survolait le Mali. L'avion s'était écrasé dans le nord du Mali, dans la région de Gossi, avec 110 passagers à bord, dont des Algériens, des Français, des Burkinabè, des Libanais et six membres d'équipage, tous Espagnols. Air Algérie avait indiqué que « l'avion n'était pas loin de la frontière algérienne quand on a demandé à l'équipage de se dérouter à cause d'une mauvaise visibilité et pour éviter un risque de collision avec un autre avion assurant la liaison Alger-Bamako », ajoutant que « le signal a été perdu après le changement de cap ». A l'époque, on pensait à une attaque terroriste en raison de l'instabilité de la situation au nord du Mali. Hypothèse réfutée par le BEA qui avait révélé, en avril 2015, que la cause principale de l'accident était la « non-activation » par les pilotes du système d'antigivre des moteurs, dysfonctionnements qualifiés par l'avocat des familles des victimes du crash d'« accablants ».
Pour leur part, les familles des victimes ont créé une association, l'Association AH5017,
pour « apporter le plus de soulagement possible » à toutes les familles touchées par ce drame.
L'association s'est élevée par ailleurs contre la décision d'inhumer les restes mortels
non identifiés des victimes à Bamako au Mali.