Conférence Internationale pour la Paix au Proche-Orient

A LA UNE/INTERNATIONAL_Conférence de Paris pour la paix au Proche-Orient
le 07.06.16 |10h00
«Si la communauté internationale a une réelle volonté de réaliser
une paix durable au Proche-Orient, il lui faut traiter des points
essentiels du conflit dont la poursuite de l’occupation militaire,
l’impunité dont jouit Israël, l’expansion de la colonisation,
la confiscation des terres, le droit des Palestiniens à l’autodétermination,
à la liberté et à la justice», a dit Hanane Aachraoui de l’Organisation de
libération de la Palestine (OLP).Malgré un communiqué final timide,
la réunion tenue vendredi dernier à Paris, dans le cadre de l’initiative française
visant à relancer le processus de paix au Proche-Orient, est une
«étape importante», a estimé l’Organisation de libération de la Palestine (OLP).
Mais certains responsables palestiniens, parmi lesquels le ministre des Affaires
étrangères, Ryad Al Malki, ont fait part de leur déception devant un communiqué
final de la réunion duquel ont disparu quelques points fondamentaux
contraignants pour l’Etat hébreu. M. Al Malki a affirme que «les Palestiniens
attendaient un meilleur communiqué final», accusant des pays «d’avoir tout
fait pour faire disparaître certains points contraignants».
Le secrétaire général de l’OLP, négociateur palestinien en chef depuis le lancement
du processus de paix en 1993, Saeb Erekat, a tenu pour sa part à relever le côté
positif de la réunion de Paris, la qualifiant d’étape très importante et a souligné
«le message clair» qu’elle envoie à Israël. «Si l’on permet à Israël de poursuivre
ses politiques de colonisation et d’apartheid en Palestine occupée, il y aura plus d’extrémisme et de sang versé. Il n’y aura pas de coexistence et de paix», a dit le responsable palestinien dans un communique.
M. Erekat a insisté aussi sur une approche multilatérale alors que l’Etat d’Israël
exige des négociations bilatérales directes. Le secrétaire général de l’OLP a
précisé que son organisation privilégiait l’approche multilatérale en raison de son expérience. L’OLP a à son actif plus de 22 ans de négociations directes avec Israël.
Durant toutes ces années, les Palestiniens n’ont rien gagné alors que l’Etat hébreu
a renforcé son occupation, triplé le nombre de colons dans les Territoires palestiniens occupés et violé des accords signés.Une trentaine de pays arabes et occidentaux
étaient représentés à cette réunion, en plus de l’Organisation des Nations unies,
de l’UE, des Etats-Unis, de la Russie, de la Chine et de la Turquie. Les Etats-Unis, protecteurs d’Israël, étaient représentés par le secrétaire d’Etat, John Kerry.
Celui-ci a participé à cette réunion juste pour faire pression et empêcher la publication
d’un communiqué final dénonçant ouvertement Israël pour son occupation des
territoires palestiniens ou ses politiques de colonisation et d’apartheid.
Pressions américaines
M. Kerry a réussi dans sa mission puisque ce communiqué final, qui appelle à
une solution à deux Etats (israélien et palestinien) n’a rien apporté de nouveau.
Les participants à la réunion de Paris — les Israéliens n’étaient pas présents
puisqu’ils ont rejeté dès le début l’initiative de paix française ont réaffirmé leur
soutien à la solution de deux Etats et promis de convaincre les deux parties de
reprendre les négociations de paix. Un communiqué qui satisfait plutôt Israël,
qui se voit vainqueur de ce nouveau défi politique face aux Palestiniens et au
reste de la communauté internationale. Ce n’est sûrement pas ce genre de
communiqué, plein de généralités et où il n’y a aucun plan précis visant à mettre
un terme à l’occupation, qui poussera les Palestiniens à revenir au processus de négociations directes avec l’Etat hébreu.Des négociations qu’ils ont quittées en
2014, lorsqu’Israël a refusé d’arrêter la colonisation dans les Territoires occupés.
«Le communiqué final de la réunion de Paris, qui met l’occupant et l’occupé sur
le même pied d’égalité et leur fait prendre la responsabilité de la situation qui
prévaut actuellement, de façon égale, ne contient pas de plan de travail précis,
ni d’objectifs concrets», a estimé Hanane Aachraoui, membre du comité exécutif
de l’OLP.«Si la communauté internationale a une réelle volonté de réaliser
une paix durable, il lui faut traiter des points essentiels du conflit dont la poursuite
de l’occupation militaire, l’impunité dont jouit Israël, l’expansion de la colonisation,
la confiscation des terres, le droit des Palestiniens à l’autodétermination, à la liberté
et à la justice», a déclaré Mme Aachraoui dans un communiqué de presse publié
hier. Les Palestiniens sont reconnaissants envers la France qui tente de faire revivre
un processus de paix mort depuis des années, mais espéraient beaucoup plus
que ce qui a été réalisé à Paris, vendredi.
15 Palestiniens arrêtés par l’armée d’occupation israélienne
Quinze Palestiniens ont été arrêtés, hier, par l’armée d’occupation
israélienne en Cisjordanie, a rapporté le Club des prisonniers palestiniens.
Les forces d’occupation ont fait incursion dans les villes de Ramallah,
Beït Lahm, Al Khalil et Jenine, a indiqué le Club.
L’armée d’occupation israélienne mène quotidiennement des campagnes
d’arrestation à l’encontre de dizaines de Palestiniens dans les villes et localités
de Cisjordanie sous divers prétextes. Près de 7000 Palestiniens ont été arrêtés
au cours de l’année 2015, dont 400 enfants de moins de 18 ans,
selon un bilan officiel. APS
Fares Chahine