La Palestine demande un vote des Nations-Unies pour que les troupes israéliennes se retirent de Palestine avant 2016









Le gouvernement palestinien a demandé au Conseil de sécurité des Nations-Unies de voter une résolution au cours des deux prochains mois afin d’établir une échéance (novembre 2016) pour que l’armée israélienne se retire de Cisjordanie et de la bande de Gaza.



Riyad Mansour, ambassadeur des territoires palestiniens aux Nations-Unies et observateur non membre de l’organisation, a déclaré ce vendredi avoir proposé cette résolution étant donné l’échec constant des négociations entre les États-Unis et Israël, et ce dans le cadre de l’établissement d’un État palestinien indépendant.

Les Palestiniens ne sont pas disposés à participer « aux mêmes négociations qui, depuis plus de 20 ans, n’ont absolument rien produit », a-t-il confié à AP. Les derniers pourparlers, qui ont eu lieu en avril, soit 9 mois après les précédentes négociations, n’ont amené à aucun accord concret sur le terrain.

Mansour a ajouté que la défaite imminente de cette résolution ne signifierait pas une impasse pour l’État : « Cela ne sera pas un processus définitif », a-t-il déclaré : « La principale option est de procéder à un vote »

Et la résolution fait effectivement face à une très forte opposition qui inclue Israël et son plus proche allié, les États-Unis






Jeudi, les responsables palestiniens ont déclaré qu’ils bénéficient de 7 votes « pour ». Or, au Conseil de sécurité, composé de 15 membres, une résolution doit non seulement bénéficier d’au moins 9 votes pour être approuvée, mais il faut également qu’aucun veto des 5 membres permanents ne soit appliqué, et les États-Unis figurent parmi ces 5 membres.

Samantha Power, ambassadrice des États-Unis, a déclaré plus tôt ce mois-ci que la seule solution au conflit israélo-palestinien est une solution obtenue via des négociations entre les deux parties.

L’ambassadeur d’Israël aux Nations-Unies, Ron Prosor, a déclaré qu’en promouvant cette résolution, les Palestiniens« contournent les négociations en agissant de manière unilatérale et en esquivant le véritable dialogue ».



Riyad Mansour L’ambassadeur palestinien aux Nations-Unies


Mansour a déclaré que les Palestiniens sont déterminés à voter cette résolution, et que « le point central de notre résolution est sa chronologie ».

Si cette résolution n’est pas approuvée par le Conseil de sécurité des Nations-Unies, Mansour affirme que les Palestiniens tenteront également leur chance à l’Assemblée générale, une branche des Nations-Unies où 193 membres sont représentés. Aucun veto n’est applicable aux résolutions, mais ces dernières ne sont pas légalement contraignantes.

L’ambassadeur palestinien affirme qu’une autre issue consisterait à « produire des preuves juridiques sur le terrain qui attestent de notre existence en temps qu’État », en rejoignant davantage de conventions et de traités, ainsi que laCourt Pénale Internationale (CPI), ce qui consisterait en une « reconnaissance que l’État palestinien existe ».

L’Assemblée générale des Nations-Unies a voté en faveur de la garantie à la Palestine d’être observatrice non membre depuis août 2012. La Palestine a par ailleurs gagné le droit de devenir membre des institutions des Nations-Unies et des organes conventionnels, et de recourir à la CPI concernant l’activité colonialiste israélienne dans les territoires occupés.

En 2014, la Palestine a rejoint pas moins de 15 conventions et traités internationaux.

Avant de devenir un État observateur aux Nations-Unies, la Palestine a rejoint l’UNESCO, le programme éducatif, culturel et scientifique des Nations-Unies. Suite à cela, les États-Unis ont décidé de cesser tout financement destiné à cette organisation.

La politique étasunienne rend impossible toute appartenance de la Palestine aux Nations-Unies, puisque les États-Unis peuvent appliquer leur droit de veto contre les recommandations des Nations-Unies visant à intégrer la Palestine dans l’Organisation. Concernant toutes les autres branches des Nations-Unies, où les États-Unis ne disposent pas de droit de veto, une loi spécifique existe pour empêcher tout soutien si jamais la Palestine venait à devenir membre des Nations-Unies.