Le pari risqué de Facebook dans les jeux vidéo
Facebook veut réinvestir le marché, avant l’avènement de la réalité virtuelle.
L'ogre des réseaux sociaux rêverait-il de devenir roi dans la diffusion des jeux vidéo ? Facebook a récemment annoncé un partenariat avec Unity , boîte à outils préférée des développeurs. Le but : aider les éditeurs à faire des jeux au format Facebook. La société de Mark Zuckerberg prépare dans la foulée une plate-forme de distribution dématérialisée pour concurrencer le leader mondial Steam, à destination des utilisateurs. Facebook veut ainsi signer son retour dans les jeux vidéo. Mais il voit plus loin encore, avec la réalité virtuelle. Son casque Oculus Rift a été officiellement lancé cette année.
Un vecteur d'engagement
« Le jeu vidéo est un vecteur d'engagement et de monétisation de ses utilisateurs », explique Jean Pujol, consultant en culture digitale chez Wavestone. Ainsi, sur plus de 1,7 milliard d'utilisateurs, le réseau social compte 650 millions de joueurs. Un bassin de gamers actifs qui fait rêver beaucoup d'éditeurs. Le groupe affirme même avoir reversé 2,5 milliards de dollars de revenus aux éditeurs de jeux vidéo en 2015.
Mais sa plate-forme de jeux a perdu en attractivité. « Facebook a longtemps occupé une place de choix dans les jeux vidéo, jusqu'à la fin des années 2000 », explique Laurent Michaud, en charge des jeux vidéo à l'Idate. Rappelez-vous : Farmville, Candy Crush, et tous ces petits jeux qui fleurissaient sur vos murs Facebook. Des jeux dits « casual », simples, addictifs et occasionnels, que le réseau social diffusait. Vos « amis » vous invitaient peut-être même à y jouer. « Mais la société a raté un virage avec l'avènement de l'iPhone et la bascule vers les jeux mobiles », continue l'expert.
Vers l'Oculus Rift
A long terme, « L'objectif de Facebook est la réalité virtuelle. Les jeux vidéo ne sont qu'un premier pas », explique Leslie Griffe de Malval, analyste-gérant chez Fourpoint. Facebook a investi 2 milliards de dollars en 2014 pour racheter la start-up Oculus VR , créatrice du casque de réalité virtuelle du même nom. La firme emploie ainsi, désormais, près de 400 personnes dans ce domaine. Le réseau social rêve d'améliorer ses interfaces, mais aussi de proposer des concerts en immersion depuis chez soi, ou de faire passer des fêtes de famille ensemble malgré la distance.
Mais le pari est risqué. L'Oculus Rift coûtera 699 euros. Un prix peu accessible au grand public. Seuls les détenteurs de PC puissants pourront jouer. Et la concurrence s'annonce acharnée. Steam et HTC sortent également leur casque Vive, la version concurrente . Google, Microsoft, Sony et Apple sont aussi dans la course. « 2016 ne sera pas l'année de la vente en masse à des prix abordables. Cela va prendre un certain temps », avait averti John Riccitiello, le PDG d'Unity. Prochaine étape : avec la commercialisation de l'Oculus Rift en France le 20 septembre.
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