2. Une acoustique fortement améliorée, à un détail près
Une solution de refroidissement plus élégante
AMD a fait de la Radeon HD 7990 une carte dual-slot qui n'a besoin que de deux connecteurs d'alimentation auxiliaires à huit broches. Il n'en reste pas moins que son TDP correspond exactement au maximum autorisé par les spécifications électromagnétiques du PCI-SIG pour un emplacement PCIe x16 et deux connecteurs huit broches : 375 watts.
Mais l'exploit demeure : AMD est parvenu à mettre au point une carte « fleuron » n'occupant que deux emplacements alors que les produits de PowerColor, HIS et Asus étaient tous considérablement plus encombrants. Pour atteindre un tel résultat, la société a sélectionné la crème de la crème de ses GPU Tahiti. En préparation du lancement de cette nouvelle carte, elle a depuis un bon moment déjà mis de côté ses puces les plus efficaces, celles qui consomment le moins et montent le mieux en fréquence. Alors que ses partenaires devaient composer avec les puces qu'ils recevaient et étaient par conséquent forcés de monter la tension pour faire grimper en fréquence (ce qui affecte forcément la consommation). AMD, grâce à ces Tahiti triées sur le volet, a pu atteindre la barre du gigahertz tout en abaissant les tensions, ce qui lui a permis de plafonner la consommation à 375 watts.
La Radeon HD 7990 n'est pas pour autant facile à refroidir (ni à faire taire, soit dit en passant). Au lieu de l'unique ventilateur axial qu'utilise Nvidia sur sa GeForce GTX 690 ou même du centrifuge soufflant de la Radeon HD 6990, AMD a ici opté pour... trois ventilateurs axiaux ! Ils ne sont pas renforcés pour plus de stabilité et leurs ailettes ne sont pas particulièrement épaisses, mais ils tournent suffisamment lentement, même en charge classique dans les jeux, pour régler le problème le plus épineux de la Radeon HD 6990 : les nuisances sonores dues à la ventilation. Dans les jeux, le bruit de la Radeon HD 7990 est quasiment imperceptible.
Ce type de design a néanmoins un prix. Trois ventilateurs placés côte à côte ne peuvent être efficaces que s'ils ne se mettent pas de bâtons dans les roues. En clair, cela signifie qu'il faut canaliser l'air à la verticale au lieu de horizontalement ; par conséquent, les fentes de ventilation qui ornent la face arrière et servent sur la plupart des cartes graphiques à laisser s'échapper l'air chaud sont ici pratiquement inutiles. La chaleur générée par les deux GPU est donc directement renvoyée dans le boîtier de l'ordinateur et le choix de ce dernier est particulièrement important. AMD recommande actuellement deux modèles : l'Antec Eleven Hundred, doté de deux ventilateurs latéraux de 120 mm et le Cooler Master HAF-X, également équipé d'une ventilation latérale. Les amateurs optant pour un boîtier différent devront absolument monter leur machine en tenant compte de la circulation de l'air chaud. Autant dire que les boîtiers au format réduit sont exclus.
L'AMD Radeon HD 7990 mesure 30,5 cm, soit autant que la Radeon HD 6990 et 2,5 cm de plus que la Nvidia GeForce GTX 690. Heureusement, ses deux connecteurs d'alimentation à huit broches sont situés sur le haut de la carte et n'ajoutent donc aucune longueur à la carte. L'arrière de celle-ci est par ailleurs recouvert d'une plaque de métal. Étant donné que les ailettes du premier ventilateur dépassent légèrement du cache en plastique, il est fortement déconseillé de monter une configuration Quad-CrossFire où les deux 7990 sont enfichées l'une à côté de l'autre.
Mais quel est donc ce sifflement ?
Les ventilateurs de la Radeon HD 7990 tournent en silence, et cela fait du bien, mais la carte est victime d'un autre problème acoustique. Il y a quelques mois, PowerColor nous avait envoyé son AX7990 6GBD5-A2DHJ Devil13, et nous avions été très désagréablement surpris par le sifflement émis par ses bobines d'induction, totalement indigne d'un produit coûtant tout de même la bagatelle de mille euros.
Dans une moindre mesure, la Radeon HD 7990 souffre d'un problème similaire. AMD nous l'a expliqué comme une conséquence de l'oscillation entre les charges de travail lourdes et légères, qui entraîne des pics et des creux d'appel de courant faisant vibrer les condensateurs en céramique et la carte de circuits imprimés elle-même. Le volume et la tonalité de ce phénomène varient effectivement en fonction de la tâche que l'on demande à la carte d'exécuter, mais il s'est montré suffisamment perceptible lors de nos tests en situation réelle de jeu pour que plusieurs des volontaires de Bakersfield (Californie) nous demandent de leur expliquer ce qui se passait.
La solution constitue à activer la synchronisation verticale, ce qui a pour effet de plafonner le framerate et d'éviter ces variations de charges de travail ; ce n'est pas idéal, mais cela fonctionne. Igor de Tom's Hardware Allemagne a enregistré quelques vidéos et mené des analyses de fréquences que nous passons en revue plus loin dans cet article. Nous vous laissons l'occasion de décider par vous-même s'il s'agit d'un défaut rédhibitoire.