Les retraités
Le 07 Juillet 2015
Libre débat
Honte à ceux qui s’attaquent aux personnes âgées !
Il est aberrant, décevant et décourageant lorsqu’on constate qu’en 2015, après 52 années d’indépendance, on n’arrive même pas à assurer ou améliorer au moins une vie moyenne ou garantir une couverture sociale digne de ce nom aux personnes âgées. Au moment où certains pays accordent beaucoup d’attention et une considération particulière à cette frange en lui offrant une pension dans les règles de l’art, la gratuité totale des soins médicaux, du transport, des visites médicales et sociales à domicile, des voyages, des prises en charge dans les stations thermales, des accès faciles et gratuits aux multiples aires de jeux, aux jardins publics, etc.,
chez nous, les retraités sont totalement isolés, oubliés et complètement ignorés.
Ils sont souvent assis ou allongés sur les bords des trottoirs en respirant poussière, air pollué et mauvaises odeurs des poubelles et des eaux usées. Où sont passés les responsables censés défendre ces derniers qui ne cessent de crier et écrire à longueur d’année face au pouvoir d’achat actuel, à l’augmentation à vive allure des prix des produits alimentaires, des fruits et légumes, des produits d’entretien ménager, des appareils électroménagers, des transports, des affaires scolaires, de l’habillement, auxquels s’ajoutent mensuellement le loyer et les charges ? Ils végètent dans la misère bouclant difficilement les fins du mois, au moment où la caisse se porte bien et se développe de mieux en mieux que les années précédentes par le biais de recrutements massifs dans les secteurs public et privé, et ceux en attente d’activité, sans évoquer les investisseurs qui se présentent au fur et à mesure pour préparer le terrain. Certains parmi eux sont déjà en activité et ont vu leur chiffre d’affaires augmenter. Pourquoi certains responsables ne veulent-ils pas prendre en charge convenablement la situation sociale de ces pensionnés au moment où les bilans financiers de la Cnas et de la CNR sont souvent positifs ?
Or, l’enveloppe dégagée pour les pensions n’est qu’une goutte par rapport à d’autres enveloppes qui ont vu leur destination dans un compte pertes et profits, ou tout simplement ont été jetées par les fenêtres.
Retard de virement des pensions
A titre d’exemple, avec les simples contributions du ministère de l’Education nationale, du ministère de l’Enseignement supérieur et celui de la Formation et de l’Enseignement professionnels aves ses travailleurs, ses élèves, ses étudiants, ses stagiaires et ses apprentis, ajoutant un seul secteur privé qui détient usines et centres commerciaux à travers plusieurs régions avec leurs cotisations de sécurité sociale peuvent et suffisent largement à la prise en charge totale des retraités. Cependant, les responsables concernés n’ont pas une volonté sérieuse de solutionner certaines revendications légitimes qui existent depuis très longtemps dans les textes administratifs, législatifs et réglementaires de la République algérienne démocratique et populaire.
Ces messieurs sont allés plus loin en se moquant et s’acharnant contre cette pauvre frange de la société. A commencer par le retard du virement des pensions dans le cadre des mesures exceptionnelles, en particulier à l’approche du mois sacré de cette année. Ces derniers n’ont pas vu leurs pensions versées comme à l’accoutumée.
Auparavant à l’approche des fêtes religieuses et celle du mois de Ramadhan, les virements se faisaient automatiquement une semaine à l’avance, permettant aux intéressés de prendre tout leur temps de faire leurs prospections facilement et librement pour procéder aux achats des provisions nécessaires pour leur famille. Malheureusement, cette année nos responsables ont pris la décision d’annuler purement et simplement ces mesures qui existaient depuis plus de 20 ans. Cette décision est une honte pour le gouvernement puisqu’ils n’ouvrent droit qu’à une seule mensualité et ne présentent aucun préjudice à n’importe quel responsable. Alors pendant ce temps les journaux Echourouk et annahar du 4/6/2015 et du 16/6/2015 annonçaient que le virement a été déjà effectué le 14/6/2015. Depuis cette date les retraités ne cessent de se présenter matin et soir aux centres payeurs pour s’enquérir du versement, supportant déplacements, chaleur, sueur, souffrance et chaînes insupportables surtout les premiers jours du mois sacré. Au final ce n’est que vent et mensonge. Le virement ne s’est fait que le 22/6/2015.
Actifs et retraités regroupés dans une même marmite
Qui est donc responsable de cette situation mauvaise et très fâcheuse ? Pourquoi ces bruits pour rien à l’encontre de ces vieux qui ont donné tous leurs efforts, leur énergie et leur savoir-faire jusqu’au dernier souffle ? On dit que celui qui porte la couronne a besoin d’autrui. L’attente est plus dure à supporter que le feu. Certaines personnes font les promesses pour le seul plaisir de ne pas les tenir. Chaque fois, on ne leur offre qu’un morceau de bois incomplet qui ne donne que de la fumée, mais pas de feu pour se réchauffer alors que le gros poisson qui vit dans l’eau a toujours soif ! La question qui se pose aujourd’hui est : pourquoi, dans un passé récent, juste pendant le mois de mai 2015, loin de l’accueil du Ramadhan, le virement a été effectué le 19/5/2015 au lieu du 22/05/2015 ?
Or, il n’y avait aucun évènement encore moins une fête religieuse entre le 19 et le 22 du mois de mai 2015. Quelle gestion ? Quelle contradiction ? Quand on suit quelqu’un de bon on apprend à devenir bon ; quand on suit un tigre on apprend à mordre.
- Arrêtez de faire des retraités des heureux, ils doivent l’être en temps utile et non en temps inutile.
- Arrêtez de cacher le soleil avec le tamis et de jouer aux entourloupettes ! Ce soleil n’oublie jamais un village, même s’il est petit.
- Arrêtez aussi de vous moquer, de vous acharner et de mépriser ceux qui ont donné toute leur jeunesse pour l’Algérie.
A l’heure actuelle ces derniers n’arrivent pas à comprendre pourquoi les pouvoirs publics ne répondent pas aux revendications principales et légitimes tant attendues qui se résument et se limitent à :
- De quel droit, par quelle loi les pouvoirs publics les privent d’une régularisation automatique concernant la majoration conjoint à 600 fois le salaire horaire du SNMG article 15, original de la loi 83 – 12 ?
- De quel droit, de quelle restriction les priver du droit au bénéfice des œuvres sociales ?
- Sur quelle base, sur quelle restriction et sur quel bilan financier de la CNR, le conseil d’administration décide avec aveuglement et sans étude fiable d’une modique revalorisation de 5% réduite à 2,65% nette devant un pourrissement du pouvoir d’achat ?
- De quel droit, de quelle loi et dans quel cadre fiscal les actifs et les retraités sont regroupés dans une même marmite pour leur faire payer une imposition plus excessive que celle des actifs sur les avantages supérieurs à 45 000 DA ? Alors que la cotisation de la sécurité sociale est uniquement de 2% généralisée pour l’ensemble des retraités, quel que soit leur avantage ?
Catégorie intarissable sur ses revendications
Faire soumettre ou assujettir un impôt de 11 140 DA sur un avantage de 60 000 DA à un retraité est une honte pour le gouvernement : c’est un vol caractérisé, c’est aussi un mauvais soulier imposé et supporté par force blessant régulièrement les pieds, en oubliant que la mort est un vêtement que tout le monde portera.
Détail du calcul d’une pension soit : 75 000 DA salaire moyen
75 000 DA x 80% = 60 000 DA avantage principal
. 60 000 x 2% = 1200 DA sécurité sociale
. 60 000 -1200 = 58 800 DA avantage imposable
. 11 140 DA IRG selon barème
. 47 660 DA pension nette.
Une perte sèche de 27 340 DA. Un taux d’imposition qui revient à 18,96% soit :
. 58 800 x 18,96% = 11 148,48 arrondis à 11 140 DA d’IRG par mois.
. 16,96% de plus que la cotisation de la sécurité sociale. Qui dit mieux ? Cet impôt excessif retenu à la source esquinte totalement la pension et n’arrange nullement les retraités, surtout devant l’absence totale d’infrastructures et de structures d’accueil pour ces derniers et d’autant plus qu’ils ne dépendent plus du monde du travail, n’ont aussi aucune relation avec la législation du travail. Il y a une très grande différence entre travailleur et travailleur retraité. On dit que celui qui est privé de la vue est préférable à celui qui ne voit pas la vérité. Le ministère des Finances, avec sa direction générale des impôts, assistée par un conseil de la fiscalité, méconnaissent ou ignorent peut-être la notion et le sens du monde du travail et sa législation. Ou tout simplement une fuite volontaire pour ne pas appliquer les règles réelles et fondamentales de la fiscalité ordinaire. Celui qui n’a pas vécu les moments difficiles du monde du travail de l’époque ne connaît pas la valeur des personnes âgées en retraite.
La logique des choses voudrait au moins que les pouvoirs publics comprennent et imposent aussi sans passer ou aller par 36 chemins une baisse d’IRG à 2% au même titre que la cotisation sécurité sociale, juste une contribution pour assurer la couverture des travaux des déposes et poses des trottoirs occupés partiellement par ces anciens travailleurs retraités.
Cette catégorie reste intrangisante sur ses revendications et entend solliciter les autorités publiques afin de prendre en charge effectivement ces dernières déjà exposées depuis plus de 10 années et qui méritent toute l’attention nécessaire dans un esprit d’équité et de justice sociale pour une amélioration acceptable du pouvoir d’achat. L’impact financier pour la CNR est en réalité insignifiant, normalement le ministère du Travail et de la Sécurité sociale, la direction centrale de l’UGTA, la CNR et la FNTR sont la ceinture qui tient le pantalon d’un retraité. Bonne santé, bon courage et bonne fête de l’Aïd El-Fitr pour toute l’équipe du Soir d’Algérie.
Un collectif de conjoints et de fils de travailleurs retraités
Courrier des lecteurs
Appel au soutien des retraités
Permettez-moi de lancer par le biais de votre journal un appel à Mr M. O. Anane de Azazga dont le témoignage concernant la non-validation des années de formation a été publié le 20 mars 2012 de nous envoyer une copie de la correspondance en sa possession émanant de la Cnas au président de l'association des anciens étudiants de l'INHC Boumerdès qui confirme le prélèvement de la quote-part retraite des présalaires versés aux étudiants.
La contribution de Mr M. O. Anane est d’un grand apport dans ce dossier qui reste traité différemment selon l'interprétation de chaque agence CNR.
Il est anormal et injuste de voir des cas similaires traités différemment. Mes salutations
A. Mahor Bacha
Pension de retraite plafonnée
Je suis un retraité touché par le plafonnement de ma pension CNR (15 fois le SNMG), soit un montant brut mensuel de 270 000 DA. Est-ce qu’une future augmentation du SNMG constitue l’unique cas qui pourrait conduire à une augmentation du montant de ma pension ou y a-t-il d’autres cas ? Je vous en remercie d'avance. Meilleures salutations.
A. Nedjai
Réponse : Le montant de l’avantage principal brut de la pension ne peut en aucun cas être supérieur à 15 fois le montant mensuel du salaire national minimum garanti (SNMG), et ce, conformément aux dispositions de l’article 17 de la loi n° 83-12 relative à la retraite modifiée par la loi n° 99-03 du 22 mars 1999. Il est donc clair que toute augmentation future du SNMG sera répercutée sur le montant de votre pension. Vous êtes aussi concerné par la revalorisation annuelle des pensions de retraite.