Les retraités
Le 21 Avril 2015
Libre débat
A quand la prise en charge effective des retraités ?
Nombre de retraités qui croyaient en finir avec l’érosion du pouvoir d’achat ont le moral aujourd’hui au plus bas : les raisons sont multiples, à commencer par l’abrogation de l’article 87 bis de la loi 90-11 non élargi à cette catégorie. Les pouvoirs publics continuent à garder le silence et font la sourde oreille en les privant de nombreux avantages tels que : la mutuelle, les œuvres sociales, la prime de départ à la retraite, la baisse de l’IRG, la revalorisation au compte-gouttes, la majoration pour conjoint à charge qui devait passer de 2 500 DA à 5 000 DA, systématiquement à 600 fois le salaire horaire du SNMG.
L’article 15, original de la loi 83-12, n’a pas vu le jour de son abrogation comme le 87 bis. Disparition totale de la carte de transport ce qui est un manque de considération pour cette catégorie au moment où dans certains pays, elle voyage et se soigne gratuitement. La plus grande partie est âgée de plus de 60 ans, où est passée la fameuse loi du 29 décembre 2010, portant protection des personnes âgées ? Cela fait déjà 4 ans passés, aucun communiqué verbal ou écrit, pas un seul mot prononcé ou adressé à ces personnes à l’occasion de cet événement. Où est passée la fameuse promesse de résoudre les problèmes sociaux des retraités après les élections présidentielles ? Où est le petit cadeau promis lors de la campagne électorale ? Le sujet occupe aujourd’hui une bonne place dans les conversations des retraités qui se demandent à quand l’application et la prise en charge effectives de ces mesures tant attendues et revendiquées depuis 2008? En particulier l’IRG (l’imposition fiscale) qui regroupe actifs et retraités dans une même marmite, où sont passés les premiers responsables concernés pour répondre à ce sujet ? C’est inacceptable, on n’est pas encore arrivé à offrir une vie normale à ces retraités.
Comment garder le moral quand on voit l’injustice régner uniquement dans le milieu de petites catégories sans défense ? Comment ne pas se lamenter, ne pas s’arracher les cheveux quand on voit et constate que des retraités payent plus d’impôts que les actifs sur les mêmes revenus dépassant les 45 000 DA.
La logique des choses voudrait que les pouvoirs publics doivent sérieusement résoudre ce problème d’impôt avec la majoration pour conjoint à charge, car cette catégorie ne dépend plus du monde du travail et n’a aucune relation de travail.
Encouragement et aide
Dans ce cadre, logiquement, il faudrait procéder à l’inversement des cotisations actuelles. 7% de sécurité sociale et 2% d’IRG à partir d’un avantage dépassant les 45 000 DA. 2% de sécurité sociale et exonération totale de l’IRG sur les avantages de moins de 45 000 DA. Cette frange habituée auparavant à s’habiller correctement, se documenter, mener une vie moyenne, condition oblige, n’arrive pas aujourd’hui à se maintenir debout. Pour finir les 30 jours du mois, elle est souvent obligée d’aller vers le crédit auprès de ses voisins commençants.
Ces retraités ont donné toute leur énergie, leurs efforts et leur savoir-faire aux futures générations avant et après la décennie noire pour permettre à notre pays de demeurer toujours debout. Ils nécessitent un encouragement et une aide, au même titre que les fellahs, les éleveurs, les artistes, les artisans, les boulangers, les entreprises, les prestataires de services et les fonctionnaires. Les pouvoirs publics à leur tête le ministère du Travail, de l’Emploi et de la Sécurité sociale, la CNR avec son conseil d’administration, et l’UGTA avec ses 48 présidents des comités de wilaya de la Fédération nationale des travailleurs retraités n’ont pas la volonté de solutionner et régler ces faux problèmes qui pèsent lourdement sur les pensionnés. Alors que le taux d’imposition pour les entreprises du secteur de production ne dépasse pas les 15%, les entreprises économiques ont vu leur chiffre d’affaires augmenter de plus de 18%, l’Etat peut toujours imposer à cette catégorie un impôt sur la fortune. Le marché informel sévit toujours dans les rues, l’Etat ferme les yeux, les caisses enregistrent chaque année des pertes allant de 3,5 à 4 milliards de dollars, le travail au noir enregistre quand à lui plus de 4 millions de travailleurs non déclarés à la Sécurité sociale, ni au fisc ; par passivité, l’Etat ferme les yeux sur les mesures de poursuites judicaires contre les hors-la loi, on compte un manque à gagner de 10 000 milliards de dinars, soit l’équivalent d’environ 100 milliards d’euros.
Quelle justice ?
On offre et on octroie sans contrepartie des aides financières de 50% à 100% qui ne rapportent par la suite aucun bénéfice, ni avantage au développement socioéconomique. On gaspille de l’argent dans n’importe quelle festivité loin de notre culture. L’Ansej accorde des sommes colossales pour l’acquisition du matériel de haut de gamme qui est tout de suite revendu à moitié prix. Les affairistes, les importateurs et les industriels préfèrent importer des produits et objets parfois mal adaptés à coups de devises sonnantes et trébuchantes que d’investir dans nos découvertes largement plus proches des besoins réels de la société. Pour encourager le divorce officiel et le divorce à blanc, on crée une loi pour la création d’un fonds de pension alimentaire, sujet non revendiqué ni sollicité par la société civile. Par contre, on refuse, on marginalise ceux qui demandent
et revendiquent leurs droits légitimes.
On offre 20% à 35% à des catégories qui ne dépassent même pas 15 ans de travail et de cotisation et on n’offre que 15% à ceux qui totalisent plus de 32 ans de travail et de cotisation.
Quelle justice ? C’est pour cette raison du plus fort qu’on arrive à une inégalité où l’agent d’administration perçoit une pension égale ou supérieure à celle de l’administrateur. C’est une honte pour le gouvernement lorsqu’on constate que ses fonctionnaires aujourd’hui retraités sont mal nourris, mal habillés, et mal pris en charge dans tous les domaines. A quoi servent les aides financières aux producteurs, aux éleveurs, aux artisans qui nous vendent par la suite leurs produits à des prix exorbitants? L’indigestion du riche est la vengeance de la faim du pauvre. L’inégalité, l’injustice et la cherté de la vie nous poussent à agir, réagir ainsi. Merci et bon courage à l’équipe du Soir d’Algérie.
Un collectif de fonctionnaires retraités
Mutuelle de l’industrie du pétrole
Note aux adhérents
Il est porté à la connaissance de l’ensemble des adhérents (actifs & retraités), que des accords, par avenant aux conventions conclues avec les entreprises et le partenaire social, imposés par la nécessité impérative d’asseoir sur le long terme la pérennisation du fonds de la PCR (ndlr/ Pension complémentaire de retraite), fixent dorénavant le taux officiel d’attribution, pour le calcul de la pension complémentaire de retraite, à 0,625% par annuité cotisable, étalée sur une période de 32 ans d’activité pour cumuler un taux maximum de 20%.
Par ailleurs, la Mutuelle de l’industrie du pétrole est engagée dans l’élaboration d’un dispositif statutaire pour la mise en conformité avec la loi n°15-02 du 04/01/2015 relative aux mutuelles sociales.
Courrier des lecteurs
Revalorisation de ma pension de retraite anticipée
En retraite anticipée depuis octobre 2007 et ayant bénéficié de l’exécution, après ma sortie en retraite, d'un jugement de justice définitif, avec effet rétroactif (de 1988 à 1998) avec changement de ma rémunération (règlement pécuniaire), et ce, en 2010. J'ai 60 ans, pourrais-je prétendre à la revalorisation de ma pension de retraite anticipée ? Dans l’affirmative, quelles sont les pièces à fournir à la CNR ? Salutations.
Belkheir Boushaba
Réponse
Au plan légal, les retraites proportionnelle et sans condition d’âge sont réputées définitives et non révisables.
Mais au vu de votre décision de justice ayant pour conséquence la révision à la hausse des salaires ayant servi de calcul de votre pension de retraite, la CNR doit en prendre acte et recalculer votre pension de retraite, à condition bien entendu que votre ancien employeur verse les cotisations sociales dues.
Arriérés de salaire et révision de pension de retraite
Permettez-moi de vous remercier pour votre considération au profit de vos lecteurs par le biais de votre journal. Sorti en retraite en décembre 2012, j'ai bénéficié de la revalorisation de 2014 (soit une somme de 5 800 DA).
Aujourd'hui j'ai une révision de mon salaire avec effet rétroactif depuis 2008 (une bonification de 6 525 DA brut). Ma question est la suivante : ma revalorisation de 2014 peut-elle aussi être révisée et comment dois-je procéder ?
B. B.
Réponse
La CNR doit prendre acte des nouveaux salaires et recalculer votre pension de retraite afin de revoir le montant de votre revalorisation pour 2014, à condition bien entendu que votre ancien employeur verse les cotisations sociales dues.