Un comité d'entreprise extraordinaire s'est ouvert ce lundi pour évoquer le dépôt de bilan de la marque et l'avenir des 1000 salariés. Elle se poursuivra demain.
Les élus du comité d'entreprise (CE) de Virgin Megastore ont indiqué ce lundi que la réunion extraordinaire consacrée au projet de cessation de paiement de l'entreprise se poursuivrait mardi, en présence de l'actionnaire majoritaire.
La rencontre au cours de laquelle la direction a présenté officiellement son projet de cessation de paiement du groupe, qui emploie plus de 1000 salariés en France, s'est déroulée dans un "climat plutôt serein", a indiqué Guy Olharan (CGT) au cours d'une suspension de séance à la mi-journée.
"Lors de la réunion de ce matin, nous avons fait un état des lieux de l'entreprise, de son endettement, et nous avons défendu une idée forte qui est celle de rencontrer l'actionnaire Butler Capital Partners", a-t-il ajouté, au nom de l'intersyndicale (CFTC, CFE-CGC, CGT, FO et SUD), un syndicaliste à son côté précisant que "rien n'est acté" en ce qui concerne le dépôt de bilan.
« On ne va pas se laisser faire »
"Nous sommes absolument déterminés à trouver une solution pour les 1000 salariés des Virgin", a ajouté Guy Olharan. Peu après, Ahcène Bouzit (FO), a indiqué que la direction avait annoncé qu'un représentant de Butler serait bien présent mardi matin, précisant que la réunion de lundi avait par conséquent été suspendue.
Les syndicats estiment que la société d'investissements française Butler, qui contrôle le groupe depuis 2008, est "le principal responsable" de la situation dans laquelle se trouve Virgin aujourd'hui, faute notamment d'avoir fait les investissements nécessaires à son développement.
Les syndicats ont rendez-vous dans l'après-midi avec la ministre de la Culture Aurélie Filippetti pour évoquer le sort du distributeur de biens culturels victime, comme d'autres distributeurs spécialisés, de l'effondrement des marchés "physiques" du disque et du DVD, et de la concurrence des grands acteurs du web, comme Amazon ou Apple. La ministre a promis de "veiller à la meilleure issue possible pour chacun de ces 1.000 salariés".
Un projet de petits magasins avec moins d'employés
Avant l'annonce vendredi de cette volonté de placer l'entreprise en cessation de paiement, Virgin avait déjà donné des signes de mauvaise santé financière en entreprenant fin décembre de résilier le bail de son magasin amiral sur les Champs-Elysées à Paris, alors qu'il génère 20% de son chiffre d'affaires.
Le groupe aurait accumulé une dette de 22 millions d'euros. Les magasins Virgin sont en retard de paiement de ses factures et de ses cotisations sociales, peine à payer ses fournisseurs et ses loyers. Le 19 décembre dernier, un projet de résiliation de l'emblématique Virgin Méga Store des Champs-Elysées avait été présenté par la direction, suscitant la colère des salariés.
La direction envisage de profiter de la cessation de paiement pour installer de nouveaux types de magasins : petits, avec moins d'employés et des bornes de paiement numériques, comme il en existe déjà dans certains supermarchés.
Contrôlée depuis 2008 par la société d'investissements française Butler Capital Partners, Virgin est notamment victime, comme d'autres distributeurs spécialisés, de l'effondrement des marchés "physiques" du disque et du DVD, et de la concurrence des grands acteurs du web, comme Amazon ou Apple.