Le parquet fait appel après le non-lieu
Le parquet fait appel après le non-lieu
Viol présumé au 36, quai des Orfèvres
publié le 20/07/2016 à 12:56
mis à jour à 18:16
Après plus de deux ans d'enquête, un non-lieu général a été prononcé
dans l'affaire des accusations de viol au 36, quai des Orfèvres à Paris,
rapporte une source judiciaire, mercredi 20 juillet. Des agents de la Brigade
de recherche et d'intervention (BRI) étaient visés par la plainte d'une touriste
canadienne, qui affirmait avoir été violée dans les locaux de la police en
avril 2014. Deux d'entre eux avaient été mis en examen pour viol en réunion
et un troisième placé sous statut de témoin assisté.Cette décision, également
révélée par Europe 1, intervient alors que le parquet de Paris avait requis le
renvoi des deux policiers aux assises.L'avocate de la touriste, Sophie Obadia,
ainsi que le parquet ont indiqué qu'ils feraient appel de cette ordonnance de
non-lieu. "Cette ordonnance est ahurissante", a-t-elle dit. "Elle est très différente
de ce que le parquet a écrit, et elle met sciemment de côté les expertises
psychiatriques, qui disent que ma cliente est crédible, et en état de stress post-traumatique", a-t-elle ajouté.
Des traces ADN
Le 22 avril 2014, dans un pub irlandais situé face au siège de la PJ, des policiers
de la BRI s'étaient liés avec la femme, alors âgée de 34 ans, lors d'une soirée très alcoolisée. En pleine nuit, les fonctionnaires, qui n'étaient pas en service, lui avaient
fait visiter les locaux du "36". Un peu plus tard, elle en était ressortie en larmes, extrêmement choquée. Elle avait porté plainte pour viol.Après avoir démenti lors de
sa première audition de garde à vue, le policier le plus âgé avait évoqué une relation sexuelle "consentie" avec la jeune femme. L'autre a réfuté avec constance avoir eu
un rapport sexuel, même s'il avait fini par reconnaître des "attouchements réciproques", selon une source proche du dossier.
Mais aux yeux du parquet, les traces ADN le confondent.
Expertises psychologiques contradictoires
"L'absence de consentement de ma cliente et le comportement totalement abusif
des policiers ont été parfaitement analysés par le parquet dans un réquisitoire très
détaillé", avait relevé Sophie Obadia, l'avocate de la jeune femme. "Mon client
réaffirme avec force son innocence et attend maintenant avec confiance la décision
des juges d'instruction", a réagi de son côté Sébastien Schapira, l'avocat d'un des
deux policiers. S'agissant de la victime présumée, les expertises psychologiques se
sont révélées contradictoires. L'une d'elles relevait qu'elle ne présentait pas "de
tendance à la mythomanie ou à la fabulation", tandis qu'une autre estimait que sa "personnalité", "son état d'alcoolisation" cette nuit-là et "son discours sur les faits
allégués" soulevaient "une forte réserve quant à la possibilité de s'appuyer
sur son seul témoignage".
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