SOIT DIT EN PASSANT
08 Février 2016

Malika Boussouf

Journaliste, écrivaine

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Malika Boussouf est née en Algérie, en avril 1954. Psychologue de formation,
elle embrasse en 1985 la carrière de journaliste, (Révolution Africaine,
Le Midi Libre, RTL.), et rejoint en 1991, la rédaction du quotidien indépendant
Le Soir d’Algérie dont elle deviendra Rédactrice en chef, directrice de
la Rédaction et aujourd’hui, éditorialiste. Auteur, elle publie en 1995: Vivre traquée,
aux éditions Calman Lévy (Prix spécial du jury de la fondation Noureddine Aba .
1995), et contribue à Moi vouloir travailler, 1995 éd. Actes Sud. Parallèlement
elle anime des tables rondes sur le code de la famille et la violence à l’encontre
des femmes pour l’association « Femmes en Communication ».


Le système est complice, et alors ?
Par Malika Boussouf
[email protected]

La corruption se ferait-elle une nouvelle jeunesse à l’ombre de pouvoirs publics peu scrupuleux
d’en découdre avec ? Inutile d’évoquer une lapalissade pour confirmer l’évidence.
Ironiser sur le sujet n’est d’ailleurs pas recommandé pour la préservation de l’équilibre.
Je parle, bien sûr, d’équilibre personnel, pas de stabilité d’un régime qui y arrive très bien tout seul !
Si le constat est sans appel, il n’en est pas moins retenu quelque part en otage, interdit d’expression
par la conscience même que nous en avons. Inutile d’en appeler à l’intervention d’une prétendue
autorité morale. Celle-là même certifiée conforme par des dirigeants peu soucieux, du reste,
de vraiment convaincre les naïfs qui les ont fait rois ! Combattre celle-ci et faire la chasse
aux déviations en tous genres ne fait pas partie des priorités du système, plus intéressé par
le maintien d’un statu quo qui hurle son nom.
Là-haut, au sommet de barrières infranchissables, y compris par les alliés d’hier qui aujourd’hui
font de l’opposition du bout des lèvres, des hommes et des femmes, elles sont moins nombreuses
mais elles sont là quand même, réfléchissent plus efficacement à comment river le plus longtemps
possible cette maudite pensée collective aux normes que l’on a décidées pour elle.
C’est quoi une pensée normalisée sinon une espèce de comportement dressé à l’obéissance ?
Un formatage du raisonnement individuel destiné à s’étendre peu à peu au groupe afin de
le soumettre. Loin de moi l’idée d’en appeler à la désobéissance civile même si la situation qui prévaut
m’a très souvent chuchoté que je le devrais, que nous le devrions. Qualifier une association
de mouvement fasciste juste parce qu’elle pense différemment et tente de s’en expliquer,
il fallait le faire ! C’est fait ! Personne d’autre qu’un Ouyahia n’illustrera mieux ce billet.
C’est à lui que j’ai pensé en le rédigeant.

M. B.