Marché pétrolier
Le brent au plus haut depuis 18 mois
le 04.01.17|10h00
Trois jours après l’entrée en vigueur de l’accord de l’OPEP sur la limitation de la production,
les cours pétroliers mondiaux embrassent des niveaux jamais vus depuis un an et demi,
entamant ainsi l’année sous de meilleurs auspices.
Dans la matinée d’hier, rapporte l’AFP, le baril de brent de la mer du Nord pour livraison en mars franchissait légèrement la barre des 58 dollars sur l’InterContinental Exchange (ICE) de Londres, marquant ainsi une hausse plus qu’appréciable de 1,27 dollar par rapport à la clôture de vendredi. Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le light sweet crude (WTI) pour le contrat de février gagnait, lui aussi, 1,25 dollar pour s’établir à près de 55 dollars le baril.Au plus haut depuis juillet 2015, les prix du brut entament ainsi l’année à des niveaux quelque peu inattendus, les marchés affichant une confiance quasi-totale à l’égard des engagements de réduction de l’offre pris par l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) et d’autres pays producteurs, en novembre dernier. «La foi des marchés dans l’accord de réduction de la production, qui devrait être appliqué par les producteurs de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole et d’autres pays non membres, suffit à déplacer des montagnes», ont commenté en
ce sens les analystes de Commerzbank, cités hier par l’AFP. Tempérant quelque
peu ce nouvel élan d’enthousiasme, Bjarne Schieldrop, analyste chez SEB, note pour
sa part que «l’année 2017 démarre sur les chapeaux de roue, mais devrait finir bien plus modestement, car la production de pétrole de schiste américain devrait augmenter». Plus onéreux à produire que le pétrole conventionnel, le schiste américain a connu un net ralentissement du fait de la chute des prix du pétrole le rendant peu rentable, mais pourrait retrouver plus d’attrait si les engagements de réduction de l’offre sont respectés par les membres et non-membres de l’OPEP.A cet écueil d’une reprise de la production américaine, qui pourrait venir refroidir la
confiance actuelle des marchés, s’ajoutent d’autres sources de réticence, à savoir notamment le niveau record de la production de la Russie en 2016, ainsi qu’une hausse de la production en Libye, qui n’est pas concernée par les limitations de l’offre convenues au sein de l’OPEP. Au demeurant, nombre d’analystes soutiennent que même si la nouvelle stratégie de l’OPEP visant une maîtrise de l’offre est
actuellement efficace, son effet sur les prix ne devrait néanmoins être durable que si la demande mondiale de brut s’améliore et que l’Organisation accepte de prolonger ses engagements de réduction au-delà de juin 2017. En décembre dernier, convient-il de rappeler, les membres de l’OPEP ainsi que onze autres producteurs de pétrole,
dont notamment la Russie, se sont officiellement mis d’accord pour réduire leur production de près de 1,8 million de barils par jour au total, et ce, pour une période de six mois à compter du 1er janvier 2017. Cet accord historique aura ainsi permis d’enrayer la chute des cours pétroliers, le baril se rapprochant désormais d’un niveau de 60 dollars, après avoir chuté à moins de 30 dollars il y a à peine une année.
Akli Rezouali