Ankara provoque l’ire de Moscou sur l’avenir de Bachar Al Assad
Conflit syrien/le 01.12.16|10h00
Depuis 2011, Ankara a opté pour le départ de Bachar Al Assad,soutenant
les opposants au régime, des plus modérés aux groupes islamistes.
Les déclarations du président turc Recep Tayyip Erdogan sur l’avenir
du président syrien Bachar Al Assad ont provoqué l’ire de Moscou.
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Vladimir Poutine et Recep Tayyip Erdogan
La rencontre, le 9 août dernier, entre les présidents turc, Recep Tayyip Ergodan,
et russe, Vladimir Poutine, semble atténuer les tensions entre les deux pays.
Tensions suscitées par la destruction, en novembre 2015, d’un avion de chasse
russe en vol par les forces aériennes turques. Mais les déclarations du président
turc, Recep Tayyip Erdogan, sur l’avenir du président syrien, Bachar Al Assad, ont
provoqué l’ire de Moscou. Mardi à Istanbul, le président Erdogan a indiqué que
l’armée turque engagée depuis l’été dans une opération militaire en Syrie n’a qu’un
seul objectif : «Mettre fin au règne du tyran Al Assad (...) et rien d’autre», rapporte
l’AFP. Hier, la Russie a annoncé attendre des explications du président turc sur ces
déclarations. «C’est une déclaration très grave qui contredit en gros toutes ses
déclarations précédentes», a observé le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov. Et
de poursuivre «Nous espérons évidemment que nos partenaires turcs nous donneront,
dans les plus brefs délais, quelques éclaircissements sur ce sujet.» La Turquie a lancé,
le 24 août, une opération en Syrie à la fois contre le groupe Etat islamique (EI) et
contre les milices kurdes. Baptisée «Bouclier de l’Euphrate», l’opération est censée
contrer l’EI mais permet aussi d’empêcher les milices kurdes de Syrie de prendre
davantage de terrain. Soutenues par la Turquie, des forces d’opposition syriennes ont
repris à l’EI leurs bastions de Jarabulus et Al Rai, et libéré la ville de Dabiq.La semaine
dernière, l’état-major turc a mis en cause le régime syrien concernant la mort de ses
quatre soldats en Syrie, pour la première fois depuis le début de l’incursion d’Ankara
dans le territoire syrien. De son côté, la Russie a fait intervenir son aviation le 30 septembre
2015 sur le territoire syrien pour soutenir le régime Al Assad, qui mène actuellement une
vaste offensive sur Alep, bastion des rebelles.
Grains de sable dans la politique de changement
Depuis 2011, Ankara a opté pour le départ de Bachar Al Assad, soutenant les opposants
au régime, des plus modérés aux groupes islamistes. Le 20 août dernier, le Premier ministre
turc, Binali Yildirim, a déclaré que le président syrien est à prendre en compte dans le
règlement du conflit. Un changement de vision sans précédent pour un pays qui, jusque-là,
prône la chute de Bachar Al Assad. Au lendemain de la tentative du coup d’Etat avorté le 15
juillet, la Turquie a condamné le silence des pays occidentaux. Le président Erdogan a
demandé aux Etats-Unis l’extradition de son opposant politique Gülen, cerveau présumé du
coup d’Etat, selon Ankara qui reproche aussi à Washington son soutien aux forces kurdes.
Pour la Turquie, les Unités de protection du peuple kurde (YPG) sont directement liées au
Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), parti classé par Ankara comme organisation terroriste. Bachar Al Assad n’a pas été renversé, les Kurdes syriens gagnent en influence et sont armés
par les Etats-Unis qui les considèrent comme leurs alliés dans la guerre contre les groupes djihadistes.Amnay idir