Violations de la trêve en Syrie
Ankara appelle Téhéran à faire pression sur Damas

le 05.01.17|10h00

Une dizaine de groupes rebelles syriens ont gelé leur participation aux préparatifs
des négociations de paix à Astana, accusant les forces du régime de ne pas respecter
la cessation des hostilités en vigueur.
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La trêve est marquée par des violations
qui pourraient saborder les pourparlers d’Astana


En vigueur depuis vendredi dernier, la trêve parrainée par la Russie et la Turquie est marquée par des violations qui pourraient saborder les pourparlers d’Astana au Kazakhstan, prévus pour fin janvier. Hier, le ministre des Affaires étrangères de la Turquie, Mevlüt Cavusoglu, a appelé Téhéran à faire pression sur Damas pour les faire cesser. «Si nous n’arrivons pas à stopper les violations croissantes du cessez-le-feu, le processus d’Astana pourrait échouer», a déclaré le chef de la diplomatie turque cité par l’AFP. Et de constater «Quand nous regardons qui commet ces violations, nous voyons que c’est le Hezbollah, en particulier, les groupes chiites
et le régime» syrien. Ainsi, l’Iran, qui soutient le président syrien Bachar Al Assad, doit «faire pression sur les milices chiites et le régime», a ajouté le ministre.

Une dizaine de groupes rebelles syriens ont gelé leur participation aux préparatifs des négociations de paix à Astana, accusant les forces de Damas de ne pas respecter la cessation des hostilités en vigueur. Les négociations d’Astana, parrainées par Moscou, Téhéran, soutiens de Damas, ainsi qu’Ankara, qui appuie des groupes rebelles, constituent un prélude aux pourparlers prévus en février à Genève sous l’égide de l’Organisation des Nations unies (ONU).Mevlüt Cavusoglu a annoncé, hier, que des représentants russes se rendraient en Turquie les 9 et 10 janvier pour discuter des pourparlers d’Astana. Si la trêve est respectée, le sommet pourrait avoir lieu le 23 janvier, selon le ministre turc. Une dizaine de groupes rebelles en Syrie ont annoncé, lundi, qu’ils suspendaient toute discussion liée aux pourparlers de paix prévus à Astana, en réponse aux «violations» par le régime de la trêve.
«Ces violations se poursuivant, les factions rebelles annoncent (...) le gel de toute discussion liée aux négociations d’Astana», ont-ils indiqué dans un communiqué. Ils affirment avoir «respecté le cessez-le-feu dans l’ensemble du territoire syrien (...), mais le régime et ses alliés n’ont cessé d’ouvrir le feu et ont mené d’importantes et fréquentes violations, notamment dans les régions (rebelles) de Ouadi Barada et la Ghouta orientale», toutes deux situées dans la province de Damas.
L’autre front
Par ailleurs, le Premier ministre turc, Binali Yildirim, devrait effectuer demain une visite en Irak pour relancer les relations entre les deux pays après une période de tensions marquée par des échanges acerbes, a indiqué hier le président Recep Tayyip Erdogan. «Notre Premier ministre et certains de nos ministres vont effectuer un déplacement en Irak vendredi», a déclaré le président Erdogan tout en s’engageant à améliorer les relations bilatérales, «qui sont au point mort ces derniers temps».
Cette visite traduit la normalisation en cours entre les deux pays, dont les relations s’étaient fortement tendues, en octobre, en raison des désaccords sur la présence militaire turque dans la région de Mossoul et l’offensive menée par les forces irakiennes pour chasser le groupe Etat islamique de cette ville, son bastion en Irak. M. Erdogan, dont le pays a été tenu à l’écart de cette offensive, a irrité les dirigeants irakiens en critiquant la participation de milices chiites et en exprimant des craintes sur le sort de la population sunnite de la ville de Mossoul.Ankara estime avoir des droits historiques sur cette ville, près de laquelle elle a installé une base à Bachiqa, au grand dam de Baghdad qui a qualifié cette présence militaire turque de «force d’occupation». «Nous suivons de près tous les agissements visant à déclencher un conflit confessionnel en Irak », a encore dit R. T. Erdogan.Début octobre, M. Erdogan s’en était violemment pris au Premier ministre irakien, Haidar Al Abadi, le sommant de «rester à sa place» après ses critiques contre la présence militaire turque en Irak. Al Abadi a suscité la colère du chef de l’Etat turc après avoir dit craindre que «l’aventure turque» en Irak «ne tourne en une guerre régionale».


Amnay idir