A la une/Actualité_Alain Juppé à oran
02 Février 2016
Alain Juppé
Ancien Premier ministre français
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«Les cicatrices se referment, ce n’est pas une raison pour oublier»
«Je me réjouis de voir que les relations entre la France et l’Algérie sont au beau fixe,
et je voudrai réaffirmer ma détermination de tout faire à l’avenir pour qu’elles se renforcent
et qu’elles s’approfondissent encore. Nous y avons intérêt mutuellement.»
Des propos tenus, hier, par M. Alain Juppé à l’issue de sa visite à Oran en tant que
maire de Bordeaux, mais qui avaient plutôt la résonance, d’une vision d’un candidat
à la présidentielle de 2017. D’ailleurs l’accueil et l’encadrement sécuritaire
dont a bénéficié le député –maire étaient dignes d’un chef d’Etat.
Amel Bentolba –Oran- (Le soir)
Pour M. Alain Juppé, il y a beaucoup de raisons de la bonne qualité des relations entre
les deux pays, notamment stratégiques en vue de combattre ensemble le terrorisme,
dit-il et d’ajouter, «nous avons aussi des intérêts économiques communs, gagnant/gagnant
comme aime à le dire votre Premier ministre. Puis, nous avons des relations humaines,
à renforcer entre la France et l’Algérie, je n’évoquerai pas ici l’histoire, les cicatrices
se referment, ce n’est pas une raison pour oublier, la mémoire reste active aussi,
et je crois qu’il faut aussi se projeter vers l’avenir ». Questionné sur sa candidature
à la présidentielle en France, Alain Juppé dira que sa visite n’intervient pas dans
ce cadre-là, même si précise-t-il «à Alger, j’aurai l’occasion de rencontrer
la communauté française à l’étranger comme j’ai eu l’occasion de le faire avec
celle d’Oran, je sais que vous êtes de fidèles spectateurs de la télévision française
et donc je vous renvoie au prochain débat».«Surpris» par tant d’insistance sur le sujet,
puisqu’une autre question concernant les primaires qui auront lieu en France lui
a été posée durant la même conférence de presse, M. Alain Juppé s’est permis
un peu d’humour, «il y a un tel intérêt ici pour les primaires que je me demande s’il
n’y a pas un candidat algérien ? !». Et d’ajouter plus loin «mais si vous voulez envoyer
des signaux positifs à un tel ou tel candidat, ne vous privez pas, il y en a un ici !».
Évoquant les actes antimusulmans en France à la suite des attentats de Paris,
l’intervenant s’est dit très impressionné par l’esprit de respect mutuel et de concorde
qui règne entre les différentes composantes de la société oranaise. «La France est
une société diverse, nous n’avons pas les mêmes origines, les mêmes religions,
ni la même couleur de peau, mais cette diversité est une richesse, à condition que
nous partagions ses valeurs communes celles de la République. C’est dans ce sens
que j’agirai, de faire en sorte que le dialogue interreligieux en particulier se développe.
La République doit se battre contre toutes ces manifestations d’hostilité et faire rétablir
la concorde entre les Français et les Françaises quelles que soient leur condition
et leur conviction religieuse, c’est en tout cas ma ligne de conduite et l’idée
que je défendrai», a conclu le candidat à la présidentielle de 2017.
A. B.