A la une/Histoire_Mouloud Feraoun
15 Mars 2016
Voilà 54 ans, Mouloud Feraoun fut assassiné
Mouloud Feraoun
Écrivain
Mouloud Feraoun.jpg
Mouloud Feraoun est un écrivain algérien kabyle d'expression française
né le 8 mars 1913 à Tizi Hibel en Haute Kabylie. Il a été assassiné à Alger
par l’OAS le 15 mars 1962. Wikipédia
Naissance : 8 mars 1913, Tizi Hibel, Algérie
Date d'assassinat : 15 mars 1962, Alger, Algérie
Il ne restait que quatre jours pour l’instauration du cessez-le-feu,
moins d’une semaine avant que les armes ne se taisent définitivement en Algérie
Assassinat de Mouloud Feraoun avec cinq autres inspecteurs des Centres Sociaux
Éducatifs d’Algérie par un commando de l’OAS.
Le jeudi 15 mars 1962, Mouloud Feraoun se trouvait en réunion au centre social
Château-Royal à Ben Aknoun avec cinq autres inspecteurs de l’éducation nationale
Marcel BASSET, Robert EYMARD, Ali HAMMOUTENE, Max MARCHAND et Salah OULD AOUDIA.
Vers 10h30, deux voitures avec à bord huit hommes, arrivent sur les lieux. Six d’entre eux
descendent, pendant que les deux autres manœuvrent pour remettre les véhicules en position
de départ. Parmi les quatre hommes, deux vont neutraliser le personnel du centre
et arrachent les fils de téléphone au standard. Les autres iront chercher les six inspecteurs
en réunion au fond de la cour. Ils les fusillent contre un mur d’une façon méthodique,
remballent leurs armes et quittent les lieux.
Le lendemain, l’écrivain pied noir Jules Roy, écrivait dans L’Express : «Pourquoi Mouloud Feraoun ?
Parce que, ayant reçu le don d’écrire, il avait, lui, un raton, l’audace de l’exercer. Parce qu’il osait
conter son enfance pauvre et son pays, son attachement à ses amis et à sa patrie, et que
cette liberté représentait à elle seule un outrage intolérable et une provocation
à l’égard des seigneurs de l’O.A.S. »
Mouloud Feraounn né le 8 mars 1913 à Tizi Hibel, est pour toute une génération de l’époque
c’est « Le Fils du pauvre », un roman autobiographique publié en 1939 qui avait reçu
le Grand Prix Littéraire de la ville d’Alger en 1950. Il était l’ami d’Albert Camus
et d’Emmanuel Roblès. Instituteur, puis directeur d’école, il publia « La Terre et le sang »
qui reçut le Prix Populiste, puis « Jours de Kabylie » et « Les chemins qui montent ».
Il devient par la suite directeur adjoint des Centre Sociaux Educatifs (CSE).
Son « Journal » publié à titre posthume, dévoilera une personnalité humaniste.
Les Centres socio-éducatifs avaient été créés en 1955 par Germaine Tillion, à la demande
du gouverneur général, Jacques Soustelle, qui voulait contrecarrer la dynamique
du 1er Novembre 1954. De nombreuses personnes de bonne volonté, dont Mouloud Feraoun,
se sont mobilisées pour la réussite de cette action, convaincus de l’importance
de l’alphabétisation, en arabe et en français, des enfants algériens,
dont 90% étaient exclus du système scolaire à l’époque.
Ce crime commandité par l’OAS, sera désigné comme « l’assassinat de Château-Royal ».
Le 15 mars 1987, 25 ans après l’attentat, naitra, en France, l’Association des amis de
Max Marchand, de Mouloud Feraoun et de leurs compagnons, en souvenir de ces
six hommes assassinés dans l’exercice de leur fonction et dont l’objectif est de
poursuivre leur œuvre humaine.Zineb Merzouk