Grosse déception de Amar Ghoul après sa désignation
par Abdekka au poste de sénateur. Il espérait la prési-
dence de la…
… FAF !
Le spectacle de leur bonheur satisfait est touchant. Ils sont béats et transis d’amour les uns pour les autres, les frères du Château, là-haut perché sur la colline blanche. Tellement heureux qu’ils s’en accrochent des médailles sur les poitrines. Tiens mon coco ! Tu l’as bien méritée, ta médaille. Merci Bibiche ! Et vas-y que je te tresse des lauriers et que je t’appelle «mon bon papa spirituel». Même les nuages passagers n’arrivent pas à assombrir le ciel de ce monde de Bisounours babillants. Ghoul a été viré du tourisme ? Qu’à cela ne tienne ! Il est désigné, nommé, affecté sénateur du tiers présidentiel, et plus si besoin ! Qu’importe si en bas, dans la crasse vallée, les couffins de la solidarité reviennent en catimini dans les foyers, afin de ne pas heurter la fierté et la sensibilité des enfants, que les mamans les vident vite fait afin que la maisonnée ne se rende pas compte que l’on vit des aides de l’APC, du Croissant et de Sidi Zekri ! Là-haut, dans le Palais Enchanteur, on se décerne des médailles, on s’offre des breloques, et on se frotte la panse de satisfaction impossible à dissimuler aux sans-dents d’en bas. Ah ! Le bonheur républicain ! Mumm l’auto-liesse civile ! Ils sont contents d’eux-mêmes les bougres, au point de s’organiser des cérémonies pour nous dire et nous montrer tout le bien qu’ils pensent d…eux-mêmes ! Que nous sommes tout de même ingrats, nous peuplades de la basse vallée qui n’applaudissons pas assez fort à ces orgies de bonheur privé, de ripailles en club restreint. Les gueux resteront les gueux, c’est-à-dire une tribu de jaloux, d’envieux et qui n’a pas conscience de la chance d’avoir autant de médaillés du mérite, héros, champions n’ayant même pas besoin de passer par des JO pour décrocher une montagne de titres et s’alourdir à en tomber leurs poitrines flétries. Oui ! Nous sommes de minables jaloux. N’est-ce pas de la jalousie crasse que de ne pas admettre ce pouvoir immense sur le calendrier qu’ont nos frères du Château, là-haut, sur la colline blanche ? Eh oui ! Grâce à eux, en Algérie, c’est Noël en pleine canicule de juin. Sapin, mon beau sapin, fume du thé et reste éveillé à notre cauchemar qui continue.
H. L. |