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Vue hybride

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    Post Pousse avec eux By Hakim Laâlam

    Mardi 16 Juin 2015
    La somme de ces erreurs
    impardonnables !

    Par Hakim Laâlam
    Email :
    [email protected]
    Vu le nombre d’incendies «accidentels» qui ravagent ses
    usines, Rebrab devrait se lancer dans…

    … l’industrie de l’extincteur !Certaines erreurs faussent toute approche du drame algérien. Ainsi, au lieu de chercher de manière obsédée le sens de la lettre de Gaïd Salah à Saâdani, ne serait-il pas plus juste de se poser cette question : que fait encore un vieux soldat de 80 ans à la tête d’une institution bourrée de jeunes hauts cadres aux compétences archi-avérées ? Autre erreur qui devrait être évitée. Nous nous demandons ce que cache le «Non» asséné par Saâdani à la proposition d’Alliance présidentielle qui lui a été faite par Ouyahia. Alors que la seule question qui vaille d’être mise sur la table est celle-là : comment le FLN a-t-il pu dériver de Ben M’hidi à Saâdani ? Comment le parti historique de Si Larbi, chahid torturé par la France, peut être dirigé aujourd’hui par un ancien animateur de fêtes et de kermesses résidant en France, y possédant familialement sociétés immobilières et s’étant compromis avec de hautes personnalités françaises dirigeantes afin de s’y faire établir des pièces officielles de séjour ? Autre bourde aux conséquences incommensurables : nous nous interrogeons benoîtement sur l’issue des consultations autour de la future Constitution menées par la présidence. Alors que tous ceux qui ont eu à mener ces consultations pour le compte du Palais, ainsi que le Palais dans ses chambres qui comptent devraient répondre devant la plus haute cour de ce pays du fait d’avoir osé faire entrer en ce lieu sacré un assassin comme Madani Mezrag, l’y faire asseoir avec «honneurs», lui servir café, thé, gâteaux et sourires, et l’autoriser à empester l’air ambiant avec ses paroles venimeuses. Et puis, question qui finalement fédère toutes les autres : un pays anciennement colonisé par la France peut-il aujourd’hui continuer à être présidé par un homme régulièrement soigné dans des hôpitaux de l’armée française, dont le corps et l’espérance de vie ont été mille et une fois scannés et documentés par les services médicaux militaires de ce pays, donc par les services tout court et qui – juste pour ne citer que cet exemple précis que vous confirmeront tous les médecins réanimateurs – a pu, lors de l’une des ses opérations subies dans ces structures françaises, y dévoiler à l’insu de son plein gré consentant, dans son sommeil paradoxal, et sous l’effet des produits anesthésiants, des secrets de l’Etat algérien ? Voilà ! Ce n’est pas exhaustif. Mais c’est déjà mieux comme questionnement que de faire des misères aux mouches en se demandant si c’est Saïd, Gaïd, H’mimed ou Amar qui va succéder à Abdelaziz. Je fume du thé et je reste éveillé, le cauchemar continue.
    H. L.
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    Post Pousse avec eux By Hakim Laâlam

    Mercredi 17 Juin 2015
    El Meftah !

    Par Hakim Laâlam
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    [email protected]
    A l’Alliance présidentielle, Saâdani préfère le Front National.
    En plus de résider en France, il veut maintenant…

    … adhérer au FN !On plaisante, on plaisante, mais Hollande a dit tout de même des trucs hyper-intéressants lors de sa visite «Mir-express» à Alger. Tenez ! Cette sentence par exemple que je trouve très vraie : «L’Algérie est un partenaire clé de la France.» Qui oserait dire le contraire ? Saâdani ? Sûrement pas ! Car, c’est vrai que l’Algérie est un partenaire clé de la France. Et pas qu’une clé. Des clés. Des trousseaux de clés carrément. Toutes ces clés que des «frères» algériens tiennent bien nichées au fond de leurs poches et qu’ils sortent vite une fois arrivés en… France pour ouvrir avec leurs lofts luxueux des bords de Seine. Oui M’sieur François ! Entre l’Algérie et la France, la clé est devenue un élément central, fondamental de la coopération immobilière et résidentielle. Mais pas que ! Parce qu’Hollande, décidément très prolixe lors de son passage chez nous, a aussi précisé qu’entre lui et Abdekka, il y avait «une convergence de vues totale» Total ? Total ? Mais bien sûr qu’elle est «Total» la convergence de vues entre ces deux-là, et qu’importe si moi, l’inculte grincheux, j’écris Total avec un «T» majuscule et sans «e» à la fin. C’est la faute à l’école algérienne qui ne m’a pas inculqué le sens du devoir national et du respect des institutions, avec à leur tête le premier pétrolier du pays. Cancre je suis, cancre je resterai ! Et puis, au fond, lors de cette visite au pas de charge, nous en avons aussi appris beaucoup sur le Président français lui-même. Vous saviez vous, avant qu’il ne débarque à Houari- Boumediène, que François le Français n’était pas médecin ? Non, bien sûr ! Eh bien, Hollande nous l’a révélé. Sans détour. Sans manière. Avec des mots simples, emprunts d’humilité : «Je ne suis pas médecin !» Mon Dieu le choc ! La révélation. Une fois ce véritable séisme encaissé, je me suis laissé aller à ce commentaire à voix basse, entre mes lèvres, juste entre moi et moi : «Heureusement qu’il nous a prévenus qu’il n’était pas médecin.» Eh oui ! Qu’est-ce que ça aurait été s’il l’avait été, médecin ? Déjà, là, sans être toubib, ce cher François a disséqué la mobilité de Abdekka, notant certes qu’elle était réduite, mais que cela n’empêchait pas le Raïs dialna de faire preuve d’une étonnante capacité d’analyse, d’une clairvoyance rarement rencontrée par Hollande chez d’autres chefs d’Etat à la mobilité pourtant plus… mobile, et d’un formidable réservoir d’idées en mesure de régler un tas de problèmes internationaux. Je n’ose imaginer ce qu’aurait été un tel diagnostic si Hollande avait effectivement prêté serment à Hypocri… Hippocrate ! Non, assurément, cette visite du Président français en Algérie fera date. D’ailleurs, deux dates ont d’ores et déjà été retenues à cet effet. 2017, pour François. Et 2019 pour Bouteflika’s. Je fume du thé et je reste éveillé, le cauchemar continue.
    H. L.
    Dernière modification par zadhand ; 17/06/2015 à 21h39. Motif: Pousse avec eux By Hakim Laâlam
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    Post Pousse avec eux By Hakim Laâlam

    Jeudi 18 Juin 2015
    Cheminot, ça ne s’improvise pas !

    Par Hakim Laâlam
    Email :
    [email protected]
    Donné pour mort lors d’un raid américain, Mokhtar
    Belmokhtar serait toujours vivant selon…

    Ben Laden !C’est au moment précis où les cheminots débrayent, entament un mouvement de grève qu’une étrange bataille ferroviaire s’engage entre le FLN et le RND. A H’mimed qui proposait à Amar El Fennan de reformer l’Alliance présidentielle, l’artiste de la cour rétorquait : «Si l’Alliance est relancée, le FLN doit en être la locomotive.» Ce à quoi, l’homme de confiance d’Ouyahia, Seddik Chiheb, répondait suavement : «Dans cette Alliance, le RND ne cherche à être ni la locomotive ni un wagon.» Hum ! Hum ! J’ai dû rater une station ! Un arrêt dans ce cheminement tortueux de tortillard un peu vicelard. Je veux bien que l’on me dise que le rail, c’est l’avenir de l’Algérie, mais là, ça déraille sec ! Le pays est en danger, le pays est à la lisière de l’inconnu, le pays est au bord du gouffre, le pays sent le soufre, et les deux compères jouent au train ! Font mumuse avec les locos, chacun voulant endosser la tenue de chef de gare, et monter le premier dans le wagon de tête, voire conduire la draisienne. Attention les mecs ! Cheminot, ça ne s’improvise pas. Cheminot, c’est un métier. J’en sais quelque chose, je suis fils de cheminot. Faut porter ça dans le sang, les trains, l’odeur de brume qui se mélange le matin avec celle des wagons que l’on lave après un transport de bovins ou de paille plus ou moins sèche. Combien de fois êtes-vous montés dans un train, Pidabord 1 ? A quand remonte la dernière fois où vous avez mis les pieds dans une gare, Pidabord 2 ? Non ! Amar ! Tu ne me réponds pas «y a à peine une semaine M’sieur». Le TGV français, ça ne compte pas ! Moi, je te parle de train algérien. Oui, alors, H’Mimed, l’Orient-Express, Agatha Christie et la brume londonienne, tu me raconteras ça un autre jour. Moi, je vous parle à tous deux d’une gare algérienne à la veille de la nuit du doute. Les regards hagards des familles ne sachant pas l’horaire affiché à la craie est celui du jour ou de la veille. Les mecs qui fument malgré les panneaux l’interdisant. Le contrôleur qui explique pour la 3452e fois que les pieds ne peuvent se reposer de la fatigue sur le siège d’en face, et surtout pas déchaussés. Voilà ! Si tu veux parler de train, de qui doit conduire la loco, du nombre de wagons et de qui monte où, sur qui et avec qui, allons-y ! Mais de grâce, foi de fils de cheminot, arrêtez de jouer dans vos bacs à sable en agitant sous nos nez blasés vos petits trains modélisés. Arrêtez surtout de faire de la politique modèle réduit» ! Je fume du thé et je reste éveillé, le cauchemar continue.
    H. L.
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    Post Pousse avec eux By Hakim Laâlam

    Samedi 20 Juin 2015
    Peur sur la ville !

    Par Hakim Laâlam
    Email :
    [email protected]
    3e jour du Ramadhan. L’Algérie en mode…
    … Fabius !
    7 heures 45 minutes. Huit heures moins le quart. Les rideaux des commerces sont baissés. Les volets des maisons sont fermés. Un chat tente de traverser la rue, comme tous les matins, pour entamer sa tournée-retour des restes de poubelles, sur le versant d’en face. Mais là, il hésite. Il pose une patte en bas du trottoir, se prépare à balancer tout son corps de félin nourri au gaspillage sur le bitume déjà brûlant, puis se ravise. Il sent que quelque chose ne va pas dans ce décor. Un truc foireux. Une anomalie. Pas un passant pour lui envoyer un coup de pied dans les flancs. Pas une voiture pour le contraindre à détaler. Même les moineaux habituellement si nombreux à piailler, à pinailler, à chahuter, à se disputer quelques vers imprudents, dans l’ombre rafraîchissante des larges feuilles de platane, se taisent. Ramassés sur eux-mêmes, en boule, le duvet à peine frémissant sous l’effet d’une brise chétive, que l’on aurait dit elle aussi tétanisée par cette ambiance inquiétante. 8 heures. Les rideaux des commerces sont toujours baissés. J’ai même l’impression sourde – eh oui ! J’ai aussi mis en sourdine mon impression – qu’ils sont encore plus lourdement baissés que tout à l’heure, un quart d’heure plus tôt. Docte et sage, le chat s’est définitivement rangé à sa propre théorie. Un événement grave s’est déroulé dans sa ville qui en a détraqué le fonctionnement habituel. Pas question donc de s’aventurer dans une tournée sans retour. A quelques distances des poubelles «dégorgeantes», il est tapi. Tout à l’heure, peut-être. Et c’est d’un œil torve, résigné, qu’il voit s’ouvrir furtivement un volet. D’abord, un quart d’ouverture, puis d’un coup sec, une demi-ouverture, une nappe déployée dehors par des mains agiles, des miettes de ripailles de la veille qui s’envolent, marquent comme une arabesque repue dans le ciel, au niveau de la fenêtre, avant de subir les outrages implacables de la gravité et de retomber en petite grêle colorée sur le trottoir vide. Le bruit de la fenêtre et des volets qui se referment parcourt un court, très court instant la ruelle, heurtant les parois des murs, ricochant sur des façades inertes, pour retomber lui aussi, comme les miettes, en silence de cathédrale. Etant entendu qu’il n’y a jamais silence en la mosquée, les maisons de Dieu ayant un rapport différentié avec les décibels. Ne reste que ce bruit de fond. Comme un moteur fatigué. Un ronronnement phtisique. Deux octaves se succédant sur un rythme presque continue. Une basse. Une haute. Parfois avec une distorsion. Un bruit inquiétant. Un bruit pesant. Comme un métronome échappant au contrôle du musicien. Des ronflements ! Un orchestre de ronflements ! 9 heures 25 minutes. Les rideaux des commerces sont toujours baissés. Les volets des maisons étouffent la vie. La ville dort. Et moi, dehors, à quelques encablures du chat, je fume du thé et je reste éveillé à ce cauchemar qui continue.
    H. L.
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    Post Pousse avec eux By Hakim Laâlam

    Dimanche 21 Juin 2015
    SVP, arrêtez avec ça !

    Par Hakim Laâlam
    Email : [email protected]
    Je rappelle que le ministère des Affaires religieuses n’a
    émis aucune fatwa interdisant, durant le Ramadhan,
    l’usage régulier du…
    … Dentifrice !
    En général, je ne suis pas quelqu’un de contrariant durant le Ramadhan. Je dois même dire que je vis et je laisse vivre, largement. Mais, malgré cette «cool attitude», j’ai une petite demande à formuler. Ne froncez pas les sourcils, ne vous braquez pas. Je ne vais pas vous demander la lune, de toutes les manières elle appartient déjà au comité national de scrutation du croissant au beurre. Non ! Ma demande est riquiqui. Insignifiante. Pour vous. Par contre, pour moi, elle est énorme de retombées bénéfiques sur mon quotidien, de zénitude enfin retrouvée et de sérénité planante. Non, ma tendre et douce compagne. Ma supplique ne va pas s’adresser à toi. Je n’exigerais pas de ta bonté proverbiale de me concocter tel ou tel plat. Non, cher voisin dont je connais la vie intime en mode «murs transparents». Je ne te demanderais pas de baisser les décibels qui s’échappent de ta demeure quotidiennement et qui sont autant de scans in vivo de la vie d’une famille algérienne en période de carême. Même si, souvent, ce n’est pas l’envie de venir frapper à ta porte, puis sur ta figure qui me fait défaut. Ma requête est pacifique. Ma requête ne vous engage pas à de gros sacrifices. Du moins, je le suppose. Ma requête relève d’une recherche passionnée de la paix intérieure, d’une exploration de mondes sans conventions et sans tics de vie. Ma requête n’est pas financière, matérielle, de convoitise ou de concupiscence veule. Je me crois même autorisé à affirmer que ma requête peut vous aider à faire l’économie d’efforts inutiles en ce mois de privations, de grosses fatigues et de niveaux lipidiques et de glucose torturés. Peut-être même me remercierez-vous une fois ma requête émise et reçue par vous. Vous vous rendrez compte alors de son côté bénin, non contractuel, juste de bonne convivialité. Ma requête ne relève pas d’un effort surhumain ni d’un reniement de vos principes de vie. Je vous demande juste un peu de pitié pour les miens de principes de vie, et donc, je vous supplie, oh ! Toi mon épicier, oh ! Toi mon boucher, oh ! Toi mon marchand de légumes et de fruits, vous tous gens de bonne famille - je n’en doute pas un instant - je vous implore d’arrêter de me susurrer à 8 heures 30, lorsque j’ai terminé mes courses matinales chez vous cette sentence spasmodique et écœurante à ce créneau horaire-là : «Saha f’tourek aâmou !» Ne me souhaitez plus «bon appétit» aux aurores pour un dîner prévu à 20 heures passées. De grâce, arrêtez ça ! Vous ne le voyez pas, mais aussitôt cette formule encaissée comme un violent uppercut dans le foie, je n’éprouve plus qu’une seule envie durant toute la journée, jusqu’au soir : furieusement fumer du thé pour rester éveillé à ce cauchemar qui continue.

    H. L.


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    Post Pousse avec eux By Hakim Laâlam

    Lundi 22 Juin 2015
    Qui c’est la plus belle ?

    Par Hakim Laâlam
    Email :
    [email protected]
    C’est quoi l’islam selon Hollande ? Une religion qui prône
    un amour sans faille à un Dieu unique…

    … Allah-Crité !Il était sûr d’avoir la plus belle. Non pas que les autres n’en aient pas. Bien sûr qu’ils en avaient une, eux aussi. Mais lui était convaincu que la sienne était la plus belle. La mieux faite. La plus originale. C’est toujours comme ça avec les certitudes. Les autres estiment imbéciles et prétentieuses vos certitudes. Vous, par contre, vous les trouvez juste normales, conformes à la réalité que vos yeux et surtout votre esprit vous renvoient. Et à ses yeux, ainsi qu’à son esprit, il le savait définitivement : la sienne était la plus belle. Il le pensait tellement fort qu’il en était arrivé à devenir superstitieux, à avoir peur que le mauvais œil ne l’atteigne dans ce bien précieux et tellement unique. Les autres l’exhibaient, la sortaient, la mettaient même parfois bien en évidence sur leur bureau. Lui se gardait bien de cet exhibitionnisme insensé, cet étalage sans pudeur. Lui la cachait. Jalousement, il la préservait des regards concupiscents. Il lui suffisait de savoir qu’elle était là, à portée de main, à fleur de pensée. Cette proximité l’emplissait d’un bonheur intense, profond. Ce qui ne l’empêchait cependant pas de se montrer méchant parfois. Disons narquois, le terme «méchant» me semblant après coup un peu fort. Non ! Juste narquois lorsque les autres mettaient la leur sur le bureau. L’affichaient. La donnaient à voir. La dévoilaient sans vergogne. Bien sûr, dans cette assemblée forcément étrange, des cris hypocrites de pseudo-admiration fusaient à l’envi : «Oh ! C’est vrai que la tienne est belle ! Et puis, quelle taille impressionnante ! Elle est d’une couleur magnifique. Ce brun léger, pas trop foncé, mais pas pâle non plus, quelle harmonie tout le long ! Et puis ces sillons, ces nervures qui lui donnent un tel volume !» Lui, mi-amusé mi-agacé, suivait d’un œil écœuré ce bal de rombières qui se seraient étripées si les convenances et le règlement intérieur de l’entreprise ne l’avaient pas interdit, et qui en étaient réduites, là, à s’inter-féliciter. Il regardait les leurs et n’en avait que plus d’admiration secrète pour la sienne. Il avait la plus belle. Cela tenait à un art transmis par ses ancêtres. De génération en génération, dans sa famille, les anciens ont toujours appris à leur progéniture que pour disposer le soir, au f’tour du Ramadhan de la plus belle, la plus longue, la plus croustillante des baguettes briochées, il fallait se lever tôt, et se pointer chez le boulanger dès la première fournée. Ce moment magique où le four est en phase de chauffe, qu’il cuit le pain mais ne le brûle pas, qu’il le dore, mai ne le noircit pas. Ces choses s’apprennent. Comme le reste. Avec aujourd’hui, au bout de ce long apprentissage cette certitude héritée des siens : la sienne était plus belle que toutes les autres. Et ce soir, encore, après avoir croqué dedans à pleines dents et s’en être repu, il fumerait du thé et resterait éveillé à ce cauchemar qui continuait.
    H. L.

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    Post Pousse avec eux By Hakim Laâlam

    Mardi 23 Juin 2015

    Cette indéfinissable couleur qui me perdra !

    Par Hakim Laâlam
    Email :
    [email protected]
    L’homme qui jurait hier aux médecins du SAMU que son
    chardonneret lui avait enfin parlé en arabe classique, à midi
    tapante, est toujours en observation. Les médecins préconisent
    une rupture du…
    Jeûne précoce
    Eugène Lacroix et Etienne Dinet, pour ne citer que ces deux-là, en ont abondamment parlé et de fort belle manière. La lumière algérienne ! Ah ! Cette extraordinaire lumière algérienne. Unique. Incomparable. Pourtant, ces deux peintres en ont vu des lumières à travers le monde, s’en sont copieusement servi pour créer leurs chefs-d’œuvre. Malgré cela, c’est la lumière algérienne qui les a marqués à jamais. C’est peut-être, c’est sûrement cette lumière qui donne à cette chose cette couleur elle-même unique. Insensée de déraison pastel. Je tiens l’objet entre mes mains, je le palpe, je le tourne un peu dans tous les sens, et à chaque fois, à chaque rotation, même infime, les tons changent. La couleur frise, cristallise et s’embrase en mille paillettes. Je me précipiterais que je la dirais verte cette couleur. Mais là, hop ! Elle n’est déjà plus verte, elle vire au bleu. Je lève la chose au ciel, lui fait surplomber mes épaules et ma tête, l’offre aux rayons qui dardent et la voilà repartie sur des tons émeraude-intense. Je sens bien qu’elle vit, elle qui a ce formidable pouvoir de muer, de changer d’apparence au gré de ses caprices que je devine immenses. Elle pousse son ascendant sur moi jusqu’à étendre ses teintes sur mes doigts et mes mains qui la tiennent, la pétrissent, mais pas trop de peur qu’elle ne rompe, car forcément fragile d’autant de beauté. A leur tour, mes mains sont vertes ! Bleues. Mélange furieux et instable que même mes rétines n’arrivent plus à lire, à décrypter. Et cette farandole de tons est prometteuse. Elle me dit ces plaisirs à venir. Elle me suggère des extases en gestation, pour l’heure toutes contenues dans mon objet, confinées même en son centre remuant et liquide, mais prêtes à jaillir lorsque l’heure sera venue. Car la chose, en plus d’avoir le don des couleurs indéfinissables, possède aussi cet art presque oublié des hommes de contrôler le temps. De jouer avec. Presque avec sadisme. Je palpite. Passant du vert, au bleu, du gris au presque noir, parfois, lorsque j’agite un peu plus fort son fond, et j’agonise de ne pouvoir encore m’y plonger complètement, crever sa carapace et éventer enfin son mystère. Ah ! Le mystère du sachet de «Cherbat» ! Ah ! Ce «jus» de fabrication artisanale, ce breuvage sorti d’une cave obscure jamais inscrite au registre des commerces des jus et que je tiens précieusement dans mes mimines. Il est comment ? Vert ? Bleu ? Gris-vert ? Rose ? Voire couleur sable ? Qu’importe ! Poison divin, il finira dans ma glotte en glouglous assassins, avec pour seul témoin de mon meurtre l’appel du muezzin. Et si malgré tout cet enchantement à l’issue tellement incertaine, j’en réchappe, alors, et alors seulement je pourrais fumer du thé et rester éveillé à ce cauchemar qui continue. Etienne ! Eugène ! A taaaaable ! Isabelle a fait un couscous de Aïn-Sefra.

    H. L.
    Dernière modification par zadhand ; 24/06/2015 à 18h18. Motif: Pousse avec eux By Hakim Laâlam
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