2017 sera l'année de la standardisation pour la 5G
publié le Mardi 13 Septembre 2016
Technologie-Très haut débit, haute criticité, Internet des Objets ; la 5G doit permettre de progresser"La 5G va plus vite que l'on ne pense". Laurent Fournier, le DG de
dans de nombreux domaines qui intéressent les professionnels. Bonne nouvelle le mouvement s'accélère.
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Qualcomm France, ne fait pas ici référence au débit, mais bien à la
roadmap qui balise les grandes étapes de normalisation et de
standardisation de cette technologie qui doit supplanter une 4G
encore balbutiante. Un avis déjà partagé par Nokia en début d'année.
Du côté des organisations qui gèrent les standards le mouvement
s'accélère. La road map initiale a été revue avec l'objectif de déployer
les premiers modèles commerciaux 5G dans le courant 2019.
Conséquence 2017 doit être l'année où les efforts de standardisation
de la 5G vont se concrétiser. "La grande question de la 5G, c'est
l'utilisation de nouveau spectre" note cependant Laurent Fournier.
Et sur ce point de nombreux détails restent à régler.L'Europe doit
désormais mettre le paquet pour conserver son attractivité dans ce
domaine. Elle n'est pas "en retard", mais les efforts déployés ailleurs
sont impressionnants. Et faute d'initiative tant industrielle que
réglementaire, les entreprises locales les plus en pointes sur cette
question, comme Veolia ou BMW, seraient tentées d'aller positionner
leurs solutions sur le sol américain par exemple. De même, le Japon
et la Corée du Sud semblent avoir un temps d'avance.Sur le vieux
continent les initiatives se multiplient aussi. British Telecom et Deutsche
Telekom ont annoncé cet été des initiatives 5G, tout comme Telecom
Italia. En France, des tests sont menés régulièrement, à Rennes ou
encore à Belfort.Les opérateurs européens tout comme la Commission
semblent avoir pris la mesure de l'enjeu.Objectif désormais qu'une ville
européenne par pays soit couverte avant 2020.
"On sent un réveil européen" assure Laurent Fournier. Reste que le "5G
Manifesto" poussé en juillet par les opérateurs, pose question quant à la
neutralité du net défendue par le BEREC.
Haut débit, haute criticité, IoT
Côté usages, là aussi, on assiste à une structuration. "Des choses n'étaient
pas encore claires il y a 6 ou 8 mois se formalisent en cas d'usage, qui
commencent à voir le jour désormais" affirme Laurent Fournier.D'une part
nous allons assister à l'augmentation des débits des réseaux mobiles. "Avec
la 4G, l'objectif est d'atteindre le Gigabit par seconde. En 5G, nous visons le
multi-gigabit par seconde" assure Laurent Fournier. Reste que sur ce terrain,
la question n'est pas tant celle de la croissance des débits que la question de l'uniformisation de la couverture. Certes, les opérateurs enregistrent des
croissances de trafic de l'ordre de 70% à 80%, avec des limites vites atteintes,
comme lors du dernier Euro de football dans les stades. Mais les attentes des
utilisateurs portent aussi sur la capacité du réseau à les suivre partout.
Ensuite, Qualcomm voit des opportunités à la 5G dans le secteur des services
à haute criticité. Industrie, robotique, automobile, drones ; ici c'est la latence la
plus réduite qui est attendue, en passant sous la milliseconde. Pour l'heure,
la performance oscille entre 20 et 40 millisecondes.
"Network slicing" et "fog computing"
Pour ce faire, le coeur de réseau tout comme l'architecture de la puissance de
calcul se doit d'évoluer considérablement. Côté réseau, le "network slicing", c'est
à dire la gestion fine des capacités réseau en fonction des besoins utilisateurs va
se développer. Côté cloud, le terme de "fog computing" se développe. Ici, il s'agit
de répartir la puissance de calcul sur des petits datacenter à différents points de
la chaîne pour répartir la puissance là où elle est le plus nécessaire. "Nous allons
combiner le cloud avec le réseau pour réduite la latence en fonction des besoins
de l'utilisateur" résume Laurent Fournier. C'est à ce prix que la très grande fiabilité
pourra être atteinte, soit la perte d'un paquet pour 100 millions de paquets qui
transitent dans le réseau.C'est aussi là, dans le domaine de la haute criticité, que
les cas d'usages sont les moins développés pour l'heure, même si une étude
récente Ericsonn montre que les secteurs verticaux ont bien conscience que la
connectivité mobile va révolutionner les modèles d'affaires. La robotique sans fil
est un des cas d'usage testé en ce moment avec le Wi-Fi. Faute de "fiabilité
suffisante" selon Qualcomm, cette technologie est délaissée pour la 4G, et à termes
la 5G. Enfin, la 5G pourrait bénéficier au développement de l'Internet des Objets, et
ce dans des secteurs aussi variés que les wearable, les villes et les maisons
intelligentes. Ceci représenterait une alternative de poids face aux réseaux IoT
dédié, comme Sigfox. A ce titre, il faut déjà noter que la 4G supporte l'IoT via un
standard 3GPP (Narrow-Band IoT ou NB-IoT) mis sur pied cet été. Les premières
offres devraient éclore en 2017, assure Qualcomm. Reste que si la 4G promet la connexion de 300.000 objets par kilomètre carré, la 5G pourrait-elle promettre
1 million d'équipement connectés sur la même superficie, via un débit de croisière
de 10 To/s par kilomètre carré. Au final, Qualcomm pronostique, en attendant un déploiement massif de la 5G une "utilisation massive de la 4G jusqu'en 2023".