TV Festival de Cannes

[ironman]

Quand le chat n'est pas là, les souris dansent, cette citation prend tout son sens quand il s'agit de parler du vide laissé par Canal+ au festival de Cannes. Le retrait de la chaîne cryptée a laissé le champ libre aux autres télévisions et chaînes de la TNT pour piocher à la Croisette. Ainsi TF1, sera la grande bénéficiaire, en accueillant sur le plateau du 20 heures, ce mercredi George Clooney et Julia Roberts pour Money Monster de Jodie Foster. Le groupe a mis en place un gros dispositif multimédia et multi-écran pour traiter l'événement, avec des pages spéciales dans les JT de la première chaîne, un 50 Minutes Inside quotidien animé par Christophe Beaugrand sur NT1 et MyTF1, et des points réguliers sur LCI. Pour sa part France 2 sera présente en force entre le 11 et le 22 mai, avec la diffusion de films présentés et récompensés à Cannes (Camille redouble et La vie d'Adèle le dimanche 22 mai) et surtout plusieurs émissions spéciales. Folie passagère et Thé ou Café recevront ainsi des personnalités du 7ème Art (Elsa Zylberstein et Dominique Besnehard pour la première, Yvan Attal et Michel Bouquet pour la seconde), tandis que Télé Matin fera, en deuxième semaine, un débrief quotidien avec sa journaliste sur place Charlotte Bouteloup, avant une édition 100% cannoise le vendredi 20 mai, la veille du palmarès. Mais le gros morceau reste le numéro exceptionnel d'On n'est pas couché du samedi 21 à 22h50, «une émission qui durera toute la nuit, entre plateaux sur la terrasse et festivités dans la villa Domergue et les jardins». Les nouveaux arrivés du PAF, Bfmtv, la «première chaîne info de France» a dépêché les envoyés spéciaux de son service showbiz pour couvrir et commenter l'actualité de la quinzaine cannoise. En plus de duplex, reportages et interviews, elle donne rendez-vous aux téléspectateurs chaque jour à 12h20, 13h20 et 14h20 pour la chronique «Culture et vous», animée par la journaliste maison Candice Mahout et Méliné Ristiguian, de la rédaction de Paris Match.
De son côté, M6 ne prévoit pas d'émission spéciale, hors du traitement habituel et quotidien dans ses tranches info du 12h45 et du 19h45. Quant à D8, aucune confirmation ou officialisation que Cyril Hanouna délocalisera dans Touche pas à mon poste sur la Croisette, mais il n'est pas impossible, qu'après Las Vegas, il fasse un nouveau Very Baba Trip à Cannes... La fin d'une ère, et le début d'une nouvelle? En assurant le service minimum pour cette 69e édition du festival de Cannes, Canal + laisse le champ libre aux autres chaînes. Si elles ne sont pas toutes précipitées pour réinvestir la Croisette, certaines chaînes ont ainsi clairement revu leur dispositif à la hausse.

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Samy Naceri l'enfant terrible du cinéma français



Alors que depuis quelques semaines, la chaîne Canal+ rediffuse la série «Taxi», l'acteur franco-algérien Samy Naceri qui joue le rôle principal a été interpellé samedi soir sur la Croisette à Cannes. C'est le énième incident de l'acteur sur la Croisette. Il y a quelques années, il a provoqué un incident en se déshabillant sur la place publique. Cette année, alors que la police lui demandait ses papiers d'identité, le héros de la saga «Taxi» aurait présenté un permis ukrainien. Conduit au commissariat pour des vérifications, il aurait, selon le quotidien local, «frôlé l'outrage et la rébellion».
Interrogé par la presse locale, Samy Naceri se défend, évoquant un «permis de conduire espagnol obtenu lors d'un tournage». Il justifie son comportement, par le fait qu'un policier l'a un peu chambré, et les esprits se sont échauffés. Mais le commissaire est rapidement intervenu et tout est rentré dans l'ordre». Le comédien a été relâché samedi soir. C'est décidément la malchance qui poursuit ce jeune qui n'a pas eu la vie facile.
Saïd Naceri, dit Samy Naceri, né le 2 juillet 1961 est surtout connu pour avoir interprété le rôle de Daniel Morales, un chauffeur de taxi marseillais adepte de la vitesse, dans la saga cinématographique «Taxi» de Gérard Pirès et Gérard Krawczyk produit par Luc Besson. Samy Naceri a rencontré Luc Besson lors du tournage de «Léon» en 1994, dans lequel le jeune acteur tenait le rôle d'un policier encagoulé Swat américain no 11. Ils se rencon-trent à nouveau lorsque Samy Naceri fait une apparition dans le clip «Nés sous la même étoile» du groupe IAM. Besson confie alors à l'acteur le rôle de Daniel Morales, un jeune chauffeur de taxi de Marseille qui se passionne pour les voitures puissantes et la vitesse folle. Le film «Taxi» (1998) atteint 12 millions d'entrées. Le succès du premier épisode a permis la production de «Taxi 2» (2000), «Taxi 3» (2003) et Taxi 4 (2007). En 2006, Rachid Bouchareb lui propose le rôle de Yassir dans le film «Indigènes» ce qui lui vaudra à lui et à ses partenaires (Jamel Debbouze, Roschdy Zem, Sami Bouajila et Bernard Blancan) le Prix d'interprétation masculine au festival de Cannes.
Ces films lui permettent de devenir une star dans les années 1990. Mais, dans le courant de la décennie suivante, sa carrière et son image pâtissent de son comportement personnel; il commet notamment divers actes de violence qui lui valent plusieurs condamnations à de la prison ferme. Des problèmes de santé se joignent à ses problèmes judiciaires, ce qui a rendu sa présence à l'écran plus rare les années qui suivent. En 2012, de retour devant les caméras, il participe à la comédie française «Tip Top» de Serge Bozon, aux côtés d'Isabelle Huppert, Sandrine Kiberlain, et Francois Damiens, où son étreinte sado-maso avec Isabelle Huppert est l'un des sommets du film. Cette comédie est sélectionnée à la Quinzaine des réalisateurs du festival de Cannes 2013. Il incarne le rôle de Murph dans la pièce de théâtre. En 2015, il accepte de jouer pour une jeune réalisatrice, Sandra-Jessica Koban, le rôle d'un ancien détenu en réinsertion dans le court-métrage Heliopsis.» Ce nouvel incident remet le comédien à la Une des médias, mais plus dans la catégorie des faits de people que dans la catégorie artistique du cinéma.

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[ironman]

Alors que l'Algérie n'a pas de long métrage en compétition à Cannes, les journalistes algériens présents sur la Croisette font parfois du surplace pour essayer de remplir leur agenda et surtout voir des films. Avec un badge presse on a accès à tous les films, mais pas aux stars. Il est même très difficile d'interviewer une star américaine ou même française ou européenne. Les attachés de presse ont une emprise complète sur la communication des stars et certaines agences font même de l'excès de zèle envers les journalistes arabes ou africains. Du coup, les journalistes venus de la rive Sud, n'ont aucun accès aux stars de Cannes. C'est pourquoi la majorité des journalistes présents à Cannes réalise des interviews avec les cinéastes arabes, mais jamais avec les stars de la Croisette. Certains journalistes vont même interviewer des comédiens ou des réalisateurs qui sont disponibles... à Alger... il faut dire que la concurrence est très rude, même avec du piston on n'a pas accès aux stars internationales y compris les plus lointaines et les moins connues. Ainsi, les journalistes algériens ont accès aux participants algériens, tunisiens, et même égyptiens, mais pas aux participants européens ou américains. Les agences de presse privées qui contrôlent toutes les interviews des stars moyennant une grosse fortune de la production, font barrage aux médias arabes. Ainsi, toutes les demandes d'interviews envoyées pour interviewer BHL qui présente son documentaire Peshmergas n'ont pas été acceptées par l'agence de presse. Pis encore, les médias occidentaux doivent parfois payer très cher pour avoir accès aux stars américaines. Lors du 65e festival de Cannes: la société de distribution Alliance Films, en charge du film Killing Them Softly avec Brad Pitt, a demandé la somme de 2500 euros aux journalistes pour 20 minutes d'interview avec la star. Des faits rapportés par le journal canadien La Presse et par le Spiegel du côté allemand après que leurs journalistes eurent reçu une grille tarifaire pour se voir accorder la moindre interview. Et on peut dire que la facture est salée: 2000 euros pour une interview écrite en groupe, 2500 euros pour une interview écrite en tête-à-tête et 3000 euros pour une interview télévisée. Alliance Films proposait également l'interview de Kristen Stewart, présente à Cannes pour le film Sur la Route, pour la modique somme de 1250 euros. Des journalistes contraints de payer pour une interview!!! nouveau moyen de monnayer l'information, qui est déjà très répandue dans le sport et plus particulièrement le football, ce qui risque de porter préjudice à l'image glamour et prestigieuse d'une cérémonie comme le festival de Cannes.

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69E FESTIVAL DE CANNES

Détermination et racisme



i Les films présentés jusque-là révèlent des histoires et des portraits plus ou moins intéressants, la grâce suprême du cinéma ne nous a pas encore touchés, voire très peu...
Le festival de Cannes 2016 a atteint son rythme de croisière. Les artères de la capitale sont depuis quelques jours super animées, même si les soirées de la plage se font de plus en plus courtes. Cette année dit -on, restrictions budgétaires obligent, avec l'avènement d'un nouveau DG à la tête de Canal plus, point de plateau télévisé avec les stars. Entre la course contre la montre pour aller voir un film, les queues interminables devant une salle de cinéma, il y a à côté de ce sérieux professionnel des médias, l'autre versant du décor du festival de Cannes. Son aspect bling bling talon perché. «Bon Gros Géant», le célèbre roman de Roald Dalh, adapté à l'écran par Steven Spielberg et dont l'affiche rayonnait lors d'une soirée spéciale a fait chavirer la Croisette. Ici il n'est pas interdit de croiser des stars à la sortie d'un Carlton ou faillir se faire écraser par une meute de photographes déchaînés, assoiffés de photos chocs, courant après (Robert de Niro, situation vécue par nous-même) les vedettes. Apres le remue-ménage du soir, arpenter les trottoirs, à 8h du matin n'est pas sans heurts, surtout quand les ruelles sont nettoyées au karcher. Faut faire attention à ne pas glisser. Et le cinéma dans tout ça? S'il est partout, dans les boîtes, resto et salles obscures, il l'est un peu moins cette année plus précisément dans la compétition officielle, car les films servis ces derniers jours nous ont laissés perplexes. On citera Julieta, un film espagnol réalisé par Pedro Almodóvar d'après trois nouvelles d'Alice Munro, sorti en 2016.
L'héroïne est interprétée par Emma Suárez et Adriana Ugarte selon les époques. Un film sur la culpabilité d'une mère qui se disputa avec son mari et le verra partir mourir dans les flots, perdre encore sa fille qui ne lui donnera plus signe de vie durant 12 ans.
«Ton absence emplit ma vie et la détruit» écrivit-elle à sa fille, dans une longue lettre où elle décide de tout révéler sur sa vie passée, sacrifiant le nouvel homme qui rentre dans sa vie. Mais après la douleur, vient l'apaisement. Un film sur la mélancolie et le renoncement, mais aussi sur le combat de continuer à exister malgré tout. Un film où la beauté des actrices se dresse comme un cheval de bataille qui décline tels les doux souvenirs amers et l'évanescence de l'attente. Mais ce n'est pas un film qui marque ou interpelle. Julietta manque d'épaisseur et d'originalité. Autre film qui aborde le sentiment de culpabilité est La Fille inconnue des frères Dardene, projeté hier matin au Théatre lumière.
Les frères Dardène signent un film ennuyeux, avec un scénario doué d'une écriture fine, une mise en scène lisse et ingénieuse portée par une comédienne aussi belle que froide, mais dont l'alchimie cinématographique ne nous réchauffe qu'à moitié. Un soir, après l'heure de fermeture de son cabinet, Jenny, jeune médecin généraliste, entend sonner mais ne va pas ouvrir. Elle se dispute avec le stagiaire, après lui avoir assené une leçon croit-elle sur le devoir d'être plus forte que ses émotions pour pouvoir exercer le métier de médecin. Le lendemain, elle apprend par la police qu'on a retrouvé, non loin de là, une jeune fille morte, sans identité. La même fille qui est venue le soir frapper à sa porte. Assaillie par la culpabilité, Jenny décide de mener elle -même l'enquête pour dénouer le mystère de cette inconnue et l'identifier et découvrir ce qui s'est réellement passé. Avec la fille inconnue, le film belge nous invite à suivre cette femme qui, se départissant peu à peu de sa carapace dure de femme médecin, se mue en une personne fragile, et extrêmement sensible. Humaine. Plaira-t-il au jury? La comédienne remplit parfaitement son contrat, mais n'a rien d'extraordinaire dans son jeu d'acteur. Un film dans lequel on pourrait aisément s'assoupir sans culpabilité aucune. Un autre long métrage, dont on espère entendre parler à la clôture, cette fois, est l'américain Loving de Jeff Nichos.
Tirée d'une histoire qui modifiera la Constitution américaine dans les années 1950 radicalement, le film raconte l'histoire d'amour vraie entre Mildred, une Noire et Richard Loving, un Blanc et ce, dans l'Amérique ségrégationniste de 1958. L'État de Virginie où les Loving ont décidé de s'installer, les poursuit en justice: le couple est condamné à une peine de prison, avec suspension de la sentence à condition qu'il quitte l'État et s'en éloigne pendant 25 ans.
Considérant qu'il s'agit d'une violation de leurs droits civiques, Richard et Mildred portent leur affaire devant les tribunaux. Ils iront jusqu'à la Cour suprême qui, en 1967, casse la décision de la Virginie. Un film puissamment beau où les personnages, désarmants parfois de naïveté, sont mis à nu devant la caméra du réalisateur à travers des gros plans fortement attendrissants. Un film qui aborde un sujet qui n'est pas sans rappeler les incidents autour du racisme qui prévaut encore aujour-d'hui aux USA. La dernière image du film dévoilant le vrai couple nous ramène à la réalité du grand amour qui unissait ce couple mixte. Un film brésilien cette fois, est Aquarius de Kleber Mendonça Filho. Le rôle porté par une très belle actrice, Sonia Braga, la soixantaine, celle-ci est une ancienne critique musicale, née dans un milieu bourgeois de Recife, au Brésil. Elle vit dans un immeuble singulier, l'Aquarius construit dans les années 1940, sur la très huppée Avenida Boa Viagem qui longe l'océan. Un important promoteur a racheté tous les appartements, mais elle se refuse à vendre le sien. Elle va rentrer en guerre froide avec la société immobilière qui la harcèle. La dame ne se laissera pas faire aussi facilement, mais fera tout pour se battre, entourée de sa famille et ses amis, quand elle n'est pas en train de se baigner et dévoiler ses jolies rondeurs.
Femme combattante ayant subi l'ablation d'un sein, suite à un cancer, elle ne désarme pas, mais reste debout malgré tout. Le réalisateur qui la filme de près, la montre tantôt forte et tantôt colérique mais jamais faible, hésitante. Aussi, témoigne-t-il du Brésil d'aujourd'hui et de la modernité qui se propage dans ces villes huppées, portée par l'amour de l'argent et la perte des civilités humaines. Un film intéressant mais qui, encore une fois, ne nous prend pas à la gorge, ne nous étreint point. Pour la Palme d'or, on attendra encore! Notons par ailleurs que le réalisateur brésilien et les comédiens ont affiché, lors de leur montée des marches des slogans comme «Arrêtez le coup d'Etat», «Le Brésil n'est plus une démocratie» ou encore «Le monde ne peut pas accepter ce gouvernement illégitime». Le reste de l'équipe a également déployé une banderole lors de la projection.

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