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Discussion: Kbc TV

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    Post Kbc TV

    Intimidations contre KBC



    Son directeur convoqué par la justice
    le 21.06.16 | 10h00

    KBC_Tv.png

    L’émission satirique «Ki hna, ki nass» de KBC,
    chaîne de télévision du groupe de presse El Khabar, dérange-t-elle ?



    Pourquoi la fermeture du studio abritant cette émission et la convocation
    par le juge d’instruction des responsables de l’émission ?
    Pourquoi d’autres médias, tels que Numidia News, qui ont loué ce studio
    pour la même activité n’ont pas été interpellés sous prétexte que ces locaux
    sont sous scellés.Depuis samedi, le studio de l’émission est fermé et hier dans
    la matinée, sept personnes, dont le directeur de KBC et de NessProd,
    Mahdi Benaissa, et le producteur de l’émission
    «Ki hna ki nass» ainsi que
    les propriétaires de la bâtisse ont été présentés devant le procureur de la
    République près du tribunal de Sidi M’hamed dans le cadre de l’enquête sur
    le bris des scellés apposés sur ce studio, situé à Baba Ali, à près de 30 km de
    la capitale. Le juge a ordonné une mesure d’instruction.
    Après avoir été entendus
    par le juge d’instruction, les trois propriétaires des locaux ont été mis sous mandat
    de dépôt, tandis que le directeur de KBC, le réalisateur de l’émission et
    le responsable de la régie mobile seront entendus demain en tant que témoins dans
    cette affaire. Aucun grief et aucune charge n’ont été retenus contre eux.

    Les avocats de KBC et NessProd, jouant la carte de la prudence, vont jusqu’à dire
    que l’affaire n’a rien à voir avec le contenu de l’émission et qu’il ne s’agit nullement
    d’une affaire politique mais c’est plutôt lié au foncier. Il est clair que les avocats
    veulent calmer le jeu, de peur que les animateurs de cette émission ne subissent
    d’autres pressions et des représailles.
    Revenons néanmoins sur la genèse de
    l’affaire. Samedi soir, juste après le f’tour, sur instruction du procureur de la
    République près de la cour de Sidi M’hamed, les services de sécurité se sont
    rendus dans les locaux de ce studio situé à Baba Ali, pour le mettre sous scellés
    et empêcher, ainsi, le tournage des futurs numéros de cette émission qui, de l’avis
    de beaucoup de personnes, a une certaine liberté de ton.

    Le procureur de la République du tribunal de Sidi M’hamed a ouvert immédiatement
    une enquête concernant ces locaux qui étaient déjà sous scellés dans le cadre de
    l’affaire Al Atlas TV, une chaîne de télévision fermée en 2014. Immédiatement, la gendarmerie a procédé à l’arrestation des propriétaires des locaux et la convocation
    du directeur de KBC, Mahdi Benaissa.
    Ce dernier a répondu présent à la convocation «dimanche vers de 19h, je me suis rendu à la brigade de Bab J’did, les services de
    la gendarmerie m’ont demandé de rentrer chez moi et de revenir après la rupture
    du jeûne en raison de l’absence des responsables qui devaient assurer l’interrogatoire.
    J’ai exécuté. Vers 23h, je suis retourné.
    Je suis resté là-bas jusqu’à 3h du matin.
    Les gendarmes m’ont posé des questions certes, sur le contenu de l’émission,
    mais surtout sur la manière dont nous avons acquis le studio», explique M. Benaissa.
    Ce dernier, très confiant, a présenté tous les documents liés au contrat de location
    signé devant notaire et les demandes d’autorisation de tournage déposées auprès
    de la police et de la gendarmerie.
    Selon les témoignages de l’équipe de l’émission
    «Ki hna ki nass», durant les tournages, deux véhicules de police étaient postés
    devant l’immeuble et, fin mai, lorsqu’ils avaient visité les locaux, il y avait une équipe
    de tournage à l’intérieur qui réalisait une émission pour le compte de la chaîne
    Numidia News.L’équipe rédactionnelle juge arbitraire la mesure de fermeture
    «Nous avons visité ces locaux fin mai et à cette date d’autres chaînes de télévision,
    à l’image de Numidia News, qui tournaient leurs programmes et enregistraient des émissions dans ce studio appartenant à un privé. Et pendant ces tournages,
    les autorités algériennes n’ont jamais sévi pour fermer ce studio.
    Pourquoi ce réveil aujourd’hui ?»

    Nabila Amir

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    Post Placés en garde à vue


    Mehdi Benaissa et une directrice au ministère de la Communication placés en garde à vue




    Kbc-le 23.06.16 | 01h39
    KBC_Tv.png


    Le directeur de la chaîne de télévision KBC, Mehdi Benaissa, et
    la directrice des programmes au sein du ministère de
    la Communication viennent d’être placés en garde à vue par
    la gendarmerie de Bab J’did (Alger).

    Mehdi Benaissa a été entendu ces derniers jours par le procureur
    de la République et le juge d’instruction du tribunal
    de Sidi M’hmed. Les autorités reprochent au directeur de Kbc
    (groupe El Khabar), le fait d’avoir enregistré l’émission « Ki Hna Ki Nass »
    dans un studio « mis sous scellé » dans le sillage de la fermeture de
    la chaîne Atlas TV en 2014.
    Mehdi Benaissa avait affirmé que
    le studio en question a été loué par d’autres chaines privées,
    sans qu’il ait la moindre réaction des autorités.

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    Post Le directeur de Kbc mis sous mandat de dépôt

    Le directeur de Kbc mis sous mandat de dépôt



    le 24.06.16 | 17h04

    KBC_Tv.png


    Le juge d’instruction du tribunal de Sidi M’hamed (Alger) a décidé
    de mettre trois personnes sous mandat de dépôt, dans le cadre
    l’affaire dite des autorisations de tournage.


    Il s’agit de Mehdi Benaissa, directeur de KBC, Riad Hartouf, directeur de
    la production dans la même chaîne et Monia Nedjai, directrice au niveau
    du ministère de la Culture, chargée des autorisations de tournage,
    a rapporté El Khabar ce vendredi.


    Le président du Conseil d’administration d’El Khabar Zahr Eddine Semati
    sera entendu comme témoin.


    Lire aussi : Groupe El Khabar
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    Post Une responsable au ministère de la culture en prison

    Une responsable au ministère de la culture en prison



    «Donner une autorisation n’est pas un crime !»
    le 28.06.16 | 10h00

    KBC TV.jpg

    Mme Nedjaï n’a fait qu’un acte administratif. Dans tous les cas,
    elle ne doit pas être en prison !» Ce cri d’indignation est celui
    d’un ancien cadre du ministère de la Culture.
    Il fait référence à
    l’emprisonnement de Noura Nedjaï, cadre supérieur au ministère
    de la Culture, pour avoir signé un accord de tournage des émissions
    culturelles pour la société NessProd, qui sous-traite pour la chaîne KBC.

    Selon notre interlocuteur, Noura Nedjaï, «l’un des cadres les plus intègres»
    du ministère de la Culture, «n’a pas commis de crime» pour se retrouver
    en prison. Parce qu’elle a signé une autorisation de tournage à
    «une société algérienne, légale», la fille de moudjahid, artiste peintre,
    est menottée un jour de Ramadhan, comme ce fut le cas pour sa mère,
    arrêtée par l’armée coloniale durant ce même mois de carême.

    L’acte est donc «purement administratif». Mais pourquoi est-ce que cette
    dame se retrouve, avec deux autres cadres, en prison ? Pour ce cadre
    supérieur à la retraite, «ceux qui ont mis Madame Nedjaï en prison ont
    décidé de politiser l’affaire». Car, en plus du caractère administratif de ce
    document, «Mme Nedjaï n’aurait jamais signé une telle décision sans se
    référer au cabinet, donc au ministre», témoigne un ancien haut responsable
    du ministère de la Culture, qui regrette que le ministre, qui a refusé de
    s’exprimer publiquement, ne défende pas la fonctionnaire.
    Plus qu’un acte
    administratif, il n’existe aucune base légale qui exige d’une boîte de production
    d’effectuer des tournages dans des studios clos. Il existe bel et bien une
    autorisation pour le tournage sur la voie publique. Mais, «pour les émissions
    et autres programmes, nous tournons sans autorisation», explique
    Mustapha Kessassi, animateur de l’émission «Ki hna ki nass». Plus que cela,
    le journaliste rappelle que pendant des jours, des policiers étaient postés devant
    les studios de tournage sans dire un mot. Et ce n’est qu’une fois que l’émission
    commence à avoir du succès que les autorités ont décidé d’agir.
    Le même
    témoignage est répercuté par beaucoup d’autres producteurs qui indiquent tous
    que les autorisations de tournage ne sont exigées que pour tourner dans l’espace
    public. Pourtant, NessProd a demandé «par précaution» le fameux sésame au
    ministère de la Culture. L’accord a donc été donné. «Nous donnons ce genre
    d’autorisation régulièrement et sur la base d’un dossier», témoigne, pour sa part
    un haut responsable du ministère que gère Azzedine Mihoubi.Des éléments qui démontrent donc que le dossier KBC est avant tout «politique». «S’il y avait diffamation
    ou autre atteinte aux personnes, les personnes visées n’ont qu’à déposer une plainte», clame Kessaci qui revendique le droit «à la liberté de création artistique».
    Ali Boukhlef



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    Post Nora Nedjaï détenue dans le cadre de l’affaire KBC

    Nora Nedjaï détenue dans le cadre de l’affaire KBC



    Une femme face à l’injustice
    le 29.06.16 | 10h00

    Tous ses amis et collègues plaident sa rigueur, son professionnalisme et
    son dévouement au travail. Fille de chahid et d’une grande moudjahida,
    sœur de deux frères combattants de l’ALN, Nora Nedjaï
    incarne la parfaite cadre disciplinée et compétente.



    Nora Nedjaï bouclera aujourd’hui sa première semaine à la prison
    d’El Harrach. Son tort : avoir autorisé le producteur de la société
    NessProd de tourner une émission de télévision politiquement
    dérangeante. Son incarcération a été un choc pour sa famille et
    surtout pour ses proches et amis.Cette femme dévouée, engagée
    et surtout intègre et compétente ne s’attendait certainement pas à
    finir sa carrière en prison pour avoir juste fait son travail et
    certainement, comme l’affirment ses collègues, en se référant à l’avis
    du cabinet du ministre de la Culture, comme le prévoit le règlement.
    Quels que soient les faits qu’on lui reproche, ni le parcours, ni le statut,
    ni l’histoire de sa famille ne plaident pour une telle sanction.

    Pour ceux qui ne connaissent pas cette dame, Nora Nedjaï est issue
    d’une famille de maquisards. Sa mère Labassi Fatma, dont le nom sera
    donné, en novembre prochain, à une grande placette à Cherchell, avait
    été arrêtée au cours du mois de Ramadhan de l’année 1958, à Cherchell,
    et incarcérée au camp de concentration de Bois sacré à Gouraya,
    wilaya de Tipasa, où elle fût affreusement torturée. Elle n’a dû son salut
    que grâce à l’indépendance. Comble de l’ironie. Dans la lettre qu’elle avait
    envoyée de la prison à sa famille, elle écrivait qu’elle se portait bien mais
    qu’elle s’inquiétait pour sa fille Nora, qu’elle avait laissée alors qu’elle n’avait
    que 3 ans.
    Plus de 50 ans après, la petite Nora, devenue cadre de l’Algérie
    indépendante, se retrouve en prison, de surcroît en plein mois de Ramadhan.
    Le père de Nora, Abdelkader Labassi, est un grand martyr de la Révolution,
    très connu à Cherchell, et ses deux frères, Mohamed et Abderrahmane, ont
    été parmi les plus jeunes combattants de l’ALN qu’ils avaient rejoint dès les
    premières années de la Révolution. Nora a fait l’Ecole des beaux-arts, à Alger,
    puis en Espagne, avant de rentrer au pays.
    Sa droiture, son professionnalisme,
    sa compétence ont suscité sa nomination en tant que sous-directrice au ministère
    de la Culture. Un poste qu’elle a assumé avec abnégation. Tous ceux qui l’ont
    approchée lui reconnaissent son «sens de l’écoute, sa rigueur et surtout sa
    disponibilité» pour résoudre les problèmes.
    Enfin, Nora est décrite par ses collègues comme une femme «exceptionnelle, dévouée et sensible, toujours présente pour
    aider les artistes et les orienter, étant donné son statut d’artiste dont les œuvres
    sont au musée des Beaux-Arts à Alger et celui de Nasreddine Dinet à Bou Saâda».
    Mariée à un artiste peintre, Nora a pris part à de nombreuses expositions collectives
    en Espagne, en Corée du Sud et en Algérie, et ce, depuis 1986 jusqu’en 2013.

    Jalonné de récompenses, le parcours de Nora dénote son caractère de femme très
    active, notamment durant les années 1990. Or lorsqu’elle a été convoquée par les gendarmes en cette journée du mercredi 22 juin, elle ne se doutait certainement pas
    qu’elle allait passer sa première nuit en prison. Elle s’est déplacée toute sereine et
    très confiante. Malheureusement, elle fût placée sous mandat de dépôt dans la nuit
    de mercredi à jeudi. Cela a été très bouleversant pour elle et sa famille.

    Alors qu’elle était toujours dans les locaux de la gendarmerie, le ministre de la Culture
    lui a signifié sa fin de fonction, la condamnant avant même qu’elle ne soit entendue
    par le juge. Le lâchage est très mal perçu par les cadres du ministère, qui se sentent terriblement vulnérables et sans protection. Demain, Nora entamera sa deuxième
    semaine d’incarcération, loin de son époux et de sa famille. Sur la Toile, les artistes et
    ses proches mènent une grande campagne de mobilisation pour sa libération. La place
    de cette grande dame tant appréciée pour son intégrité n’est pas dans une prison. Elle mérite plus d’égards, vu son parcours irréprochable et l’histoire glorieuse de sa famille.

    Salima Tlemçani
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    Post Le verdict de l’affaire KBC vient d’être prononcé

    Le verdict de l’affaire KBC vient d’être prononcé

    Affaire KBC/Les détenus remis en liberté dans l'après midi
    le 18.07.16 | 14h27
    mis à jour le 18.07.16|17h09
    .
    Nora Nedjai, sous-directrice par intérim au ministère de la Culture,est
    condamnée à une année de prison avec sursis et 50 000 Da d’amende.
    Mehdi Benaïssa et Ryad Hartouf écopent de 6 mois de prison avec sursis.

    La salle, et même l’entrée du tribunal, s’est enflammée de youyous et
    différentes scènes de joie après le prononcement du verdict.Les trois prévenus
    seront libérés durant l’après midi depuis la prison
    d’El Harrach après
    accomplissement des procédures, avons-nous appris sur place.

    Bouzid Ichalalene
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    Post Enfin libres !-l’affaire KBC

    Des peines avec sursis pour les détenus dans l’affaire KBC

    le 19.07.16 | 10h00
    Le tribunal correctionnel de Sidi M’hamed a condamné, hier, Nora Nedjaï,
    fonctionnaire au ministère de la Culture, à une année de prison avec sursis.
    Ses codétenus dans le cadre de la même affaire, Mehdi Benaïssa et
    Ryad Hartouf, écopent quant à eux d’une peine de six mois avec sursis.
    Même si un grand soulagement a été ressenti à la remise en liberté des trois
    détenus, la défense, qui a plaidé l’innocence des trois accusés et dénoncé un
    acharnement judiciaire aux dessous politiques, compte faire appel contre la
    condamnation.Beaucoup d’émotion et de tension hier au tribunal d’Alger où
    Nora Nedjaï, sous-directrice au ministère de la Culture, et les deux responsables
    de KBC, Mehdi Benaïssa et Ryad Hartouf, ont comparu. Dès 10h, les prévenus
    arrivent dans le box, encadrés par des policiers. Ils ont l’air de tenir le coup.
    La salle est déjà pleine.
    De nombreux artistes, journalistes, amis et proches des mis
    en cause sont présents à cette audience consacrée, en cette période de vacances judiciaires, à l’audition des détenus et présidée par le juge Khatir. Ce dernier appelle
    les prévenus, mais aussi les huit témoins de la partie civile, remarqués par leur
    absence. Le juge veut reporter l’audience, mais les avocats lui font changer d’avis.
    Le juge Khatir se tourne vers Nora Nedjaï née Labassi. Les traits fatigués, elle se
    dresse comme un i pour répondre aux questions du juge.

    «Pourquoi avez-vous accordé une autorisation de tournage sans vérifier les activités
    de la société ?» demande le magistrat. Mme Nedjaï «Comment pouvais-je ne pas lui donner cette autorisation ? Benaïssa est un enfant du ministère de la Culture. Il est membre de la commission d’évaluation financière des films subventionnés par le
    ministère. Depuis 2014, il a eu de nombreuses autorisations au nom de sa société Iklim.C’est lorsqu’il y a eu l’affaire des studios d’Atlas TV que j’ai su qu’il était à la tête
    de NessProd.» Le juge : «Ne saviez-vous pas que c’était pour NessProd ?»
    La prévenue : «Pour moi, Benaïssa est un homme de confiance.
    Il a travaillé pour les ministères de la Défense, de l’Intérieur, et il a obtenu tous les moyens et les
    autorisations possibles pour le documentaire ‘‘L’Algérie vue du ciel’’, qui a été un succès. Je n’ai jamais eu de problème avec lui…» Le juge revient à la charge «Pourquoi n’avez-vous pas vérifié les documents liés à son activité ? Il a un registre du commerce pour
    des activités de divertissement et non pas politiques...» Mme Nedjaï : «Pour moi,
    il était en règle. J’aurais pu vérifier, mais je ne l’ai pas fait. Peut-être que j’ai oublié.
    Peut-être que je me suis trompée.»
    Le magistrat appelle Mehdi Benaïssa. «Je suis directeur général de NessProd. Au ministère, la seule chose qu’on m’a demandé
    c’est le passeport du directeur technique, qui est Syrien. Une fois devant les
    gendarmes, j’apprends que mon registre du commerce ne comporte que l’activité divertissement. Personne n’a attiré mon attention», dit-il au juge. Ryad Hartouf lui
    succède. «Je ne suis au courant de rien. J’ai été nommé directeur de la production
    deux mois auparavant. Ce sont les gendarmes qui m’ont parlé de cette autorisation.
    Mme Nedjaï je ne l’ai jamais connue. C’est au tribunal que je l’ai vue», lance-t-il au
    juge, avant de rejoindre sa place.
    Le magistrat s’adresse une seconde fois à Benaïssa auprès duquel il insiste sur le fait que le registre du commerce de NessProd évoque
    des émissions de divertissement. «Je ne savais pas. Personne ne me l’a précisé»,
    dit-il. Le juge : «Vous êtes du domaine et expérimenté. Comment une telle chose vous
    a-t-elle échappé ?» Benaïssa : «Je suis expérimenté dans le domaine de la réalisation,
    de la production technique, mais pas en juridique.» Le juge : «Vous êtes autorisé pour
    des émissions de divertissement et non pas politiques...» Benaïssa «Y a-t-il un jury
    qui décide de la limite du divertissement et de la politique ?
    Ce sont 8 émissions de 2 heures chacune, avec un plateau de 7 à 8 invités de divers domaines, cinéma, politique, sports, arts, qui parlent de tout. Quelle est la partie habilitée à dire qu’il s’agit d’une émission politique et non de divertissement ?» Le magistrat appelle Mme Nedjaï et
    revient sur l’autorisation ; la prévenue déclare : «Je reçois une cinquantaine de
    demandes de ce type. La secrétaire les dépose sur mon bureau. C’est un travail que
    je fais depuis des années sans aucune erreur. J’ai signé quelque 1900 agréments.
    Cette fois, je me suis peut être trompée.»
    Après quelques questions du procureur,
    c’est au tour de la défense d’interroger les prévenus. Fetta Sadat, avocate de
    Benaïssa et Hartouf, demande à Mme Nedjaï «Avez-vous obtenu une contrepartie
    après avoir délivré l’autorisation à NessProd ?» La prévenue répond d’un ton sec et énergique «Jamais ! Ni de NessProd ni d’autres durant toute ma carrière.»
    L’avocate interroge Benaïssa sur les autorisations de tournage. Il répond
    «Elles sont obligatoires lorsque le tournage se fait dans un lieu public. Dans les
    studios, seul le propriétaire de l’endroit est habilité à autoriser ou non le tournage.»

    Le procureur, d’une voix inaudible, annonce ses demandes «Deux ans avec sursis
    assorti d’une amende de 200 000 DA contre les trois prévenus.» Les avocats
    entament les plaidoiries dans une salle d’audience archicomble. Me Merabet est la première à défendre Mme Nedjaï, qu’elle présente comme une fonctionnaire
    «rigoureuse et compétente». Elle soulève de nombreux vices de forme dans la
    qualification des faits et réclame l’annulation de la procédure.

    Un fait et deux qualifications
    Pour Me Merabet, «ce n’est pas à NessProd qu’elle a délivré l’autorisation mais à Benaïssa, qu’elle connaît depuis des années». Me Madani évoque la détention des prévenus et affirme haut et fort que «les libertés ne peuvent être l’affaire de la société
    civile seulement mais aussi des praticiens de la justice». Une manière de sensibiliser
    le président sur la détention des mis en cause. Me Madani revient aux propos de Mme Nedjaï. «Elle vous a dit qu’elle a remis l’autorisation sans vérifier les documents parce
    que Benaïssa jouit de toute sa confiance. La société qu’il dirigeait, Iklim, est connue de tous.
    De plus, cette autorisation, il aurait pu s’en passer parce que les émissions sont enregistrées dans un studio et non pas dans la rue», explique l’avocat, qui ajoute
    «Elle vous a dit, ici, qu’elle n’avait pas vérifié les documents de Benaïssa. Ses propos
    sont confirmés par un témoin, une de ses collègues, selon laquelle la sous-directrice ne vérifie pas les registres du commerce.» Me Madani conclut «Levez cette injustice qui
    s’abat sur ces prévenus Monsieur le juge.»
    Me Mourad Zeguir lui succède et parle de
    faits «vraiment minimes, qui relèvent d’une simple erreur administrative et ne méritent vraiment pas une instruction judiciaire et surtout la détention en plein mois de
    Ramadhan». ll fait remarquer au juge que la loi ne prévoit d’autorisation de tourner
    que lorsqu’il s’agit d’un film dont le tournage se fait dans des lieux publics. Il clame l’innocence des mis en cause avant que Me Nahnah, avocat de Hartouf, lui succède.

    D’emblée, celui-ci lance : «Il n’a rien à faire dans le box. Il est innocent. Cette affaire n’aurait jamais dû atterrir au tribunal.» Me Sadat décortique le dossier et met en
    exergue les «graves violations» qui l’entachent. «Ne cachons pas le soleil avec un
    tamis. Lorsque l’on veut noyer son chien, on dit qu’il a la rage. Cette affaire n’a aucun
    lien avec cette histoire d’autorisation. Les Algériens savent qu’elle est liée à la plainte
    du 26 avril dernier déposée par le ministre de la Communication pour faire annuler la cession des actions du groupe El Khabar à NessProd. Mais il fallait chercher autre
    chose pour multiplier le harcèlement», dit-elle d’une voix coléreuse.

    Le juge se montre très intéressé. L’avocate poursuit «Le 17 juin, Benaïssa est convoqué par les gendarmes. Il était en France, mais comme il n’a rien à se reprocher, il est rentré pour s’y rendre. On se rappelle que les studios dans lesquels les émissions de KBC
    étaient tournées appartiennent à Atlas TV et étaient sous scellés. Benaïssa avait un
    contrat en bonne et due forme. Il a été entendu comme témoin. Il fallait trouver autre chose.
    Les gendarmes le convoquent une nouvelle fois et le présentent au tribunal pour
    le mettre sous mandat de dépôt. Les libertés ne sont plus aussi sacrées que les lois le prétendent. Entre les textes et la pratique, il y a un monde. Le plus grave, c’est qu’on découvre que 24 heures avant le 21 juin, soit 24 heures avant que Benaïssa soit
    entendu, un ordre de le mettre sous interdiction de sortie du territoire avait été donné
    par écrit. Comment peut-on accepter de telles dérives ? Pourquoi cet acharnement
    policier et judiciaire ?
    Son seul tort est d’avoir réalisé une émission où il y a de la liberté. Peut-on considérer la liberté d’expression comme une atteinte aux institutions de l’Etat ?
    Je ne peux rester indifférente devant ces graves dépassements.» L’avocate dénonce la confiscation des téléphones mobiles de Benaïssa, ce qui, selon elle, constitue une
    atteinte à la vie privée du prévenu. Elle s’interroge sur «la célérité» avec laquelle cette affaire a été traitée, «alors que des plaintes, que j’ai moi-même déposées en 2007,
    ne sont toujours pas enrôlées».

    «Le procès de la pensée et de la liberté d’expression»
    Me Sadat regrette l’absence de la partie civile le ministère de la Culture qu’elle qualifie
    de «désistement de l’action civile» qui aurait dû, d’après elle, pousser le parquet à demander «l’abandon des poursuites». Après Me Athamania Khemisi qui a abondé
    dans le même sens, c’est Me Bergheul qui plaide en dernier la relaxe des prévenus,
    en regrettant que le procès soit celui de «la pensée et la liberté d’expression».

    Pour lui, «cette affaire a été préfabriquée, la qualification trop exagérée et la détention provisoire arbitraire». Me Bergheul évoque la lettre écrite par Slimane Benaïssa,
    le père de Ryad, au président de la République : «Une plaidoirie politique, juridique,
    sociale et historique qui rappelle à Bouteflika les propos qu’il lui a tenus, en disant que
    ‘‘el babor maghrekch’’ (le bateau n’a pas coulé).»
    L’avocat fait l’éloge de la société Iklim
    de Benaïssa, qui a contribué à montrer une belle image de l’Algérie grâce au
    documentaire «L’Algérie vue du ciel». «Monsieur le juge, au nom de la défense et de
    toute la société, défendez la liberté d’expression, relaxez ces gens et réhabilitez-les !»
    Des propos fortement applaudis par la salle, laissant le juge pantois. M. Khatir annonce que la décision sera connue en début d’après-midi avant de lever l’audience.

    Très attendu, le verdict tombe vers 15h une peine d’un an de prison avec sursis pour
    Nora Nedjaï et une autre de six mois avec sursis pour Mehdi Benaïssa et Ryad Hartouf, assortie d’une amende de 50 000 DA pour chacun d’entre eux. Un soulagement pour les nombreuses personnes présentes dans la salle d’audience dans la mesure où les prévenus retrouveront leur liberté en fin de journée. Les avocats sont contents,
    mais estiment qu’il s’agit tout de même d’une condamnation contre laquelle
    ils vont interjeter appel.

    Salima Tlemçani
    Atlas-HD-200 B102 B118
    Icone I-5000

    ZsFa

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