A la une/Actualité_Programmes des chaînes de télévision privées
le 01.02.16 | 10h00
L’énième mise en garde de l’ARAV
Alors que son président, Miloud Chorfi, vient de la quitter pour rejoindre le tiers présidentiel
du Sénat, l’ARAV lance un nouvel avertissement aux chaînes de télévision privées.
L’Autorité de régulation de l’audiovisuel (ARAV) vient de mettre en garde, à nouveau,
les chaînes de télévision privées contre les dépassements et la transgression des lois régissant
le champ audiovisuel. Dans un communiqué répercuté par l’agence officielle APS, le énième du genre,
l’ARAV somme «les dirigeants et encadreurs du secteur à observer les lois et règles d’éthique le régissant».
«La diversité du champ audiovisuel doit constituer un atout pour mettre en valeur la nature
de la société algérienne,mais pas un moyen pour impacter négativement les aspects sécuritaire, politique
et socioéconomique du pays»,a souligné l’ARAV, qui prévient contre les conséquences du maintien
des «programmes anarchiques». Cette instance, qui vient de se séparer de son président Miloud Chorfi,
nommé hier sénateur du tiers présidentiel, estime que «le champ audiovisuel est marqué par l’émergence massive
de chaînes de télévision, bien que constituant une plus-value dans moult domaines et divers aspects du quotidien
du citoyen» ; mais elle regrette que «ces chaînes se caractérisent par des grilles de programmes anarchiques»,
truffés de «fautes et défaillances dans la forme et le fond».L’ARAV, qui admet qu’il y a un problème de manque
d’expérience, considère que «la diffusion à grande échelle d’émissions de proximité à caractère social et politique,
laisse entrevoir un mépris flagrant des règles de déontologie professionnelle et des règles d’usage dans
le domaine de l’audiovisuel».Toujours vague dans ses mises en garde, ses remarques et ses avertissements,
l’ARAV estime que «plusieurs chaînes se sont transformées en tribunes de l’invective et de la diffamation pour
des raisons qui, souvent, ne servent ni le citoyen ni la République mais profitent à des cercles réduits
et des intérêts personnels». Des chaînes que cette instance ne cite
bien entendu pas. «Les lois sont claires et précises, d’autant que de telles pratiques sont étrangères à nos us
et à nos valeurs ancestrales», prévient l’ARAV, qui parle ainsi de
«comportements qui favorisent la violence, sèment la discorde et déstabilisent notre société et notre pays».
L’ARAV avertit ainsi les responsables de ces chaînes en leur rappelant la nécessité de respecter le public,
les lois de la République et les règles de déontologie professionnelle en vigueur dans le monde.
«La liberté n’est pas synonyme de transgression des lois et des us ; la liberté implique l’observation des lois d
e la République qui ont favorisé l’évolution du champ médiatique dans notre pays», soutient cette instance, qui
fait état de l’obligation faite à ces chaînes d’«assumer leur responsabilité dans ce qu’elles diffusent et publient
et s’en tenir à leur conscience professionnelle, dans le respect de l’éthique professionnelle
et des institutions de la République».«Les dépassements enregistrés relèvent d’une transgression flagrante des règles
de déontologie et tombent sous le coup des lois sur l’information et de l’audiovisuel», insiste l’ARAV,
qui brandit la menace de lourdes sanctions pouvant aller jusqu’à la fermeture
en cas de «persistance de telles défaillances et pratiques irresponsables».
L’ARAV a déjà sanctionné une chaîne de télévision en fermant ses bureaux à Alger à cause de la diffusion
d’un entretien de l’ex-émir de l’AIS, Madani Mezrag, et a obligé une autre chaîne
à supprimer de sa grille de programmes une émission satirique. Mais d’autres télévisions dites proches
des cercles de décision demeurent intouchables, malgré leurs grilles de programmes qui sont loin
des règles de l’éthique et de la déontologie recommandée par l’ARAV.