Sidi-Saïd face à la poussée de la base

le 27-10-2016 10:00

L’état-major de l’UGTA examine le dossier de
la retraite aujourd’hui à Oran

Le projet portant suppression de la retraite anticipée va peser de tout
son poids sur la réunion de l’état-major de l’UGTA qui se tiendra
aujourd’hui à l’hôtel Le Méridien d’Oran. Outre ce dossier brûlant de
la retraite qui a suscité le mécontentement de la base syndicale de
l’organisation, l’état major de l’UGTA, qui regroupe les membres de
la commission exécutive, les secrétaires généraux des unions de wilaya
et des fédérations, va débattre de la rentrée sociale et du cumul des
mandats au sein de l’organisation. Mais c’est surtout le projet de la
retraite qui divise les structures de l’UGTA qui est le plus attendu par
les cadres syndicaux lors de cette réunion, notamment les secrétaires
généraux des fédérations qui subissent depuis plusieurs mois une forte
pression de leurs adhérents leur demandant de ne pas cautionner la
“suppression de la retraite anticipée”. À cela s’ajoute la réaction des
travailleurs de la zone industrielle de Rouiba et leurs représentants qui
exigent carrément le “retrait du projet” tout en invitant la Centrale
syndicale à élargir le débat et la concertation afin d’éviter toute
précipitation qui risque de causer des dégâts non seulement aux acquis
des travailleurs et aux entreprises économiques mais également à
l’organisation ellemême. Les syndicalistes, qui continuent de jouir de
plus de crédibilité auprès de la base, sont sur la même longueur d’onde
que les secrétaires généraux des fédérations qui, lors de la réunion tenue
en juin à Alger, ont souhaité la révision graduelle de la retraite. Pour
rappel, lors de ce conclave, les SG des fédérations ont émis un avis
favorable seulement pour la révision de la retraite proportionnelle tout
en rejetant la décision de l’annulation de la retraite sans conditions d’âge. Abdelmadjid Sidi-Saïd, qui ne s’attendait guère à une réaction de la base
syndicale, va-t-il revoir sa copie lors de cette réunion, d’autant plus que
les syndicats autonomes qui continuent à faire pression sur le
gouvernement sont décidés à ne pas reculer sur le dossier. “L’UGTA
risque de laisser des plumes si elle reste en marge de ce dossier et de cette contestation, et si l’UGTA, qui a toujours défendu les valeurs de la
république s’affaiblit, ce n’est pas bon pour le pays”, nous a affirmé un
cadre syndical. Un risque que certains cadres syndicaux ne veulent pas
prendre dans le contexte actuel, d’où les divisions qui continuent à
apparaître au sein même de la Centrale syndicale sur ce dossier qui, selon
Amar Takjout, a été mal réfléchi. “On n’a pas voulu nous écouter, on n’a
a pas eu une bonne vision, il n’y a pas eu de discernements, notamment
pour ce qui concerne les départs précipités de milliers de cadres formés
durant des années et dont on a besoin aujourd’hui, pour démarrer, les
usines refaites à coup de milliards de dollars. Le constat est amer”, nous
a-t-il expliqué il y a quelques jours.

M. T.