Cela s’est passé un 23 Juin 1919 Naissance de Mohamed Boudiaf




Juin 23, 2016
L’Algérie contemporaine (1962 à nos jours)


Responsable de l’O.S. Constantine (1947) ; responsable à
l’organisation Fédération de France du M.T.L.D. (1953) ; membre
fondateur du C.R.UA. et membre du groupe des 22 (1954) et du
C.N.R.A. (1960), Mohamed Boudiaf a été président du Haut Comité
de l’Etat (HCE) en 1992.
Né le 23 juin 1919 à M’Sila dans le Hodna,
Mohamed Boudiaf appartient à une famille de «grande tente »
en partie déclassée par la colonisation. Jusqu’à l’âge de quatorze ans
, il vit chez ses parents à M’Sila. Son père était cultivateur et exerçait
également la profession de tailleur dans cette ville. En 1933, il se rend
à Bou Saada chez son oncle maternel, Abadi Mohamed, où il fait une
partie de ses des études (cours complémentaire dans le collège de
Bou Saada). En mars 1939, il abandonne ses études sans obtenir de
diplôme. Il travaille alors chez Bentchicou, à Constantine, en qualité de
secrétaire, pendant environ un an et demi.
Il souhaite préparer l’Ecole
normale d’instituteur, mais son mauvais état de santé (il est frappé très
jeune de tuberculose) l’en empêchera, ainsi que ses convictions
nationalistes dans l’Algérie sous domination coloniale. En mai 1941,
après avoir passé un concours, il est nommé aide-commis administratif
à l’E.P.S.M. de Constantine (Parc d’artillerie). Au mois de juillet 1942,
Mohamed Boudiaf rentre au service des contributions à Djidjelle en qualité
de commis auxiliaire.
Il effectue son service militaire à Constantine et Batna
au 67e R.A.A. Incorporé au mois d’août 1943, démobilisé en août 1945,
il obtient le grade de brigadier-chef. Très marqué par les évènements de
mai 1945 dans le Constantinois, nationaliste convaincu, il adhère au P.P.A.
pour mieux se livrer à ses activités militantes. Il se fait mettre en disponibilité
de son travail, fait de la représentation commerciale dans la région de Sétif,
Bordj-Bou-Arreridj et M’Sila. Responsable de la région de Sétif en 1947,
il met sur pied l’O.S. dans le département du Constantinois. Il échappe aux
recherches de la police française en 1950, et se retrouve condamné par
contumace à huit ans, puis à dix ans de prison. Après la décision de la
direction du P.P.A. M.T.L.D. de dissoudre l’O.S., il est chargé de faire
l’inventaire de ce qui reste en armes après la vague de répression
(armes et effectifs).
Permanent et responsable à l’organisation de la
Fédération de France ( juin 1953, février 1954 ), il dénonce la politique et
les « méthodes » de Messali dans la crise du M.T.L.D. Membre fondateur du
C.R.U.A. , il obtient la confiance du « groupe des 22 » qui le charge de
coopter la direction nationale du F.L.N. Il quitte l’Algérie le 23 octobre 1954
et assume la responsabilité politique et militaire de l’ouest avec un siège au
camp de Nador (Maroc). Chargé de la logistique du F.L.N., il part en 1956
pour l’Egypte, puis il séjourne à Tétouan afin de se procurer des armes pour
la résistance oranaise qui a du mal à s’implanter. Il reprend son rôle de
messager entre la délégation de l’extérieur au Caire et les chefs de wilaya.
Arrêté dans l’avion d’Air-Atlas le 22 octobre 1956, Mohamed Boudiaf est
membre de tous les C.N.R.A., ministre d’Etat dans le G.P.R.A. (1958-1961),
vice-président du conseil (1961). Il dirige indirectement de prison, la Fédération
de France du F.L.N.
Libéré en 1962, il entre rapidement en conflit avec Ben Bella
au moment de l’affrontement de Boghari qui met aux prises les troupes revenues
des frontières et la wilaya IV. Fondateur du P.R.S. en septembre 1962, il est arrêté
le 21 juin 1963 puis libéré. Il soutient l’insurrection de Chaabani, puis part en exil
au Maroc. Le 16 janvier 1992, Mohamed Boudiaf revient au pays pour présider
le H.C.E.
Il sera assassiné six mois plus tard, le 29 juin 1992, à Annaba
par un des membres du G.I.S.

In Ajouad Mémoire