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Discussion: Contes d'Algerie

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    Contes d'Algerie

    Dhiab le nomade

    Dans la tribu nomade des Bnou Hillal, le jeune Dhiab, fils du chef Ghanem, était le meilleur des bergers. Rusé, grand cavalier, il maniait le sabre, parlait aux plantes et interrogeait le sable.Un jour, avant de changer de campement, les sages de la tribu désignèrent un groupe de jeunes garçons pour repérer les terres de leur nouvelle destination. C’était une épreuve d’initiation. Fiers d’entrer ainsi dans le cercle étroit des initiés, ils enfourchèrent leurs chevaux et galopèrent à bride abattue. Quelques jours après, ils revinrent fourbus de fatigue. Pressés de se reposer, ils entravèrent leurs montures en aval de la réunion des sages qui les attendaient. Seul parmi eux, Dhiab prit la peine d’entraver sa jument en amont et fit les salutations d’usage avant de rejoindre la tente de ses parents.Un peu plus tard, les jeunes se présentèrent dignement devant leurs aînés qui les interrogèrent.
    - Alors, ce voyage ? Qu’en avez-vous retenu ?
    - Rien de bien particulier ! répondirent les jeunes nomades.
    Ghanem regarda son fils et insista :
    - Et toi Dhiab ? As-tu quelque chose à ajouter ?
    Et à Dhiab d’expliquer :
    - Nous n’avons effectivement pas vu âme qui vive mais la terre que nous avons repérée, venait d’être traversée par une longue caravane. Une caravane qui comptait un dromadaire borgne, un dromadaire sans queue, un homme gaucher, une femme enceinte et une chienne qui venait d’avoir une portée.
    Les anciens, qui savaient la marque de la lignée, tendirent leurs oreilles afin de n’en rien rater :
    - Comment peux-tu être si précis, alors qu’il n’y avait pas âme qui vive ?
    Et Dhiab, inclinant légèrement la tête vers le bas en signe de respect, continua :
    - Les traces de la caravane sur le sol étaient visibles. Quant au reste, voici mes observations. Le dromadaire était borgne car sur le bord de la route, l’herbe n’était broutée que d’un seul côté. Preuve que l’animal ne voit que d’un œil. L’autre dromadaire était sans queue car il était le seul à avoir les crottes alignées. Preuve qu’il ne pouvait les disperser en agitant la queue.
    - Et l’homme gaucher ? Et la femme enceinte ? insista un homme de l’assemblée.
    - Le sable parle ! Comme vous le savez, les nomades ne se séparent jamais de leurs bâtons, prêts à se battre en cas de danger. L’un d’entre eux qui suivait à pieds, portait constamment le sien de la main gauche. Quant à la femme enceinte, ses pas sur le sable montraient qu’en marchant, elle appuyait beaucoup plus sur les talons. Seule une femme alourdie par sa grossesse marche ainsi.
    - Et comment as-tu deviné que la chienne de cette tribu venait d’avoir des petits ?
    - La chienne qui suivait, marchait par moment sur ses pattes arrières seulement, preuve qu’elle s’agrippait à une bête sur laquelle était posée sa portée. Cela chez les chiens nous l’avons tous constaté.
    Les sages, qui étaient en admiration, posèrent une dernière question :
    - Dis-nous pourquoi, en arrivant, contrairement aux autres garçons, tu as attaché ton cheval en amont ?
    - J’ai senti la direction du vent. En aval, l’odeur du crottin de mon cheval risquait de vous incommoder, vous, l’honorable assemblée, conclut enfin Dhiab qui fit, une fois de plus, l’admiration des siens.
    Tous les sages tournèrent leurs regards vers Ghanem son père, qui dit avec fierté : « C’est ainsi ! Pour saisir ce qui est hors de portée, le héros hillalien possède sa main, son sabre, mais également le bord de ses cils ! »
    De nos jours encore, les récits des élégantes hardiesses de Dhiab enchantent petits et grands.
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    Re : Contes d'Algerie

    L'âne et le renard


    Un jour, la fermière dépêcha l’âne pour porter deux agneaux jusqu’au pâturage sur la colline où les bergers les attendaient. Sachant que Renard Dhib serait aux aguets, la fermière multiplia les recommandations et l’âne promit d’être prudent. Justement, il trouva sur son chemin Dhib le rusé, étalé sur le dos et gémissant : « Aïe ! Aïe ! »
    L’âne, généreux et pacifique, lui demanda :
    - Que t’arrive-t-il ?
    - J’ai la patte brisée ! Aïe ! Pitié, porte-moi !
    - Impossible ! Je transporte des agneaux et je sais que c’est là ton repas préféré.
    - Je te promets de ne pas y toucher mais ne me laisse pas ainsi à la merci des bergers.

    L’âne eut finalement pitié et l’invita à grimper sur son dos. A peine quelques mètres, et Dhib dévora le premier agneau. Il jeta ses os au loin. Le bruit attira l’attention de l’âne qui s’en inquiéta :
    - Mais ? Qu’est-ce que j’entends là ?
    - Ce n’est rien ! Ce n’est rien ! Ce sont les bergers qui se lancent des cailloux d’une colline à une autre.

    Puis il dévora le deuxième agneau et jeta ses os.
    - Mais ? Quel est donc ce bruit ?
    - Ce n’est rien te dis-je ! Ce sont les bergers qui se lancent des cailloux d’une colline à une autre, continua le traître avant de bondir d’un coup et de détaler dans la campagne.

    Pauvre âne ! Il comprit trop tard qu’il venait d’être dupé et dut affronter les bergers qui l’attendaient. Mécontents d’avoir perdu deux agneaux, ces derniers le rouèrent de coups. Et à chaque coup, l’âne jurait de se venger.
    Le temps passa et l’hiver s’annonça particulièrement rude. La nourriture se raréfia et les animaux avaient faim. L’âne qui n’avait oublié ni la duperie, ni la bastonnade des bergers, un jour de grande disette et de grand gel, s’étala et fit le mort devant la porte du renard. En sortant la première, la renarde le découvrit. Elle revint vite sur ses pas et réveilla son mari :
    - Lève-toi, le ciel nous comble. L’âne est mort devant notre porte.

    Dhib sauta de son lit et se pourlécha les babines :
    - Quelle manne ! De la viande fraîche ! Ma femme, vraiment tu ne m’annonces que de bonnes nouvelles ! Tu es mon porte-bonheur. Mais comment l’introduire dans la maison pour le découper ?

    L’idée surgit de l’esprit de la renarde :
    - Je vais attacher ta queue à la sienne et tu n’auras plus qu’à le tirer tout doucement.Le renard acquiesça. Mais une fois les deux queues bien liées ensemble, contre toute attente, l’âne se releva d’un bon et fila à toute vitesse emportant son ennemi derrière lui. Traîné sur le sol gelé et caillouteux Dhib hurlait, implorait le pardon mais l’âne continua sa course. Il le promena longtemps afin que chacun puisse en rire. Puis il l’abandonna écorché vif sur le chemin tout en lui lançant :
    - N’oublie jamais : L’âne est endurant, mais il ne peut supporter plus que de raison
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    Re : Contes d'Algerie

    L'astucieuse fille du paysan

    Pour se trouver un vizir, un grand sultan posa une énigme à ses sujets :
    - C’est un arbre qui possède douze branches ; chacune des branches comporte trente feuilles et chacune des feuilles renferme cinq graines ! Sera mon vizir celui qui, dès demain, me rapportera la réponse. Il arrivera au palais nu et habillé à la fois ; transporté et marchant à la fois.
    Parmi les hommes se trouvait un paysan ambitieux. Il courut consulter sa fille qu’il savait intelligente. Sans hésiter, elle lui dévoila la solution:
    - Père ! L’arbre représente l’année, les branches les douze mois, les feuilles les trente jours. Quant aux graines, elles sont les cinq prières quotidiennes qu’effectue le musulman.
    - Mais comment être nu et habillé à la fois ? Comment me déplacer à pied tout en étant transporté ?
    - C’est simple. Demain, très tôt tu t’habilleras du seul vêtement que je vais te confectionner à partir d’un filet de pêcheur. Tu seras donc à la fois habillé et nu. Ensuite, tu n'auras qu'à monter sur notre jeune baudet. Comme tu as de longues jambes, elles toucheront le sol. Tu seras donc à pieds et à dos d’âne.
    À l'aube, le paysan triompha et le sultan qui apprécia son intelligence, en fit son vizir. Ainsi, le nouveau vizir gouverna grâce à l’aide discrète de sa fille. Mais, avec le temps, le sultan qui était un homme d’esprit eut un doute à son sujet. Un jour, il l’interrogea :
    - Voilà un moment que je t’observe. Tes solutions, bien qu’efficaces ne me semblent pas être le fruit d’une intelligence masculine. Éclaire-moi par la vérité et tu seras pardonné. Si je découvre que tu m’as menti, je te ferai couper la tête.
    Le vizir, confus, avoua :
    - Sire ! Je vous demande pardon. C’est ma fille unique qui me conseille.
    Le monarque, qui n’avait pas trouvé la femme de ses rêves, lui pardonna et lui demanda la main de sa fille. Cette dernière accepta. Mais le sultan exigea d’elle de ne jamais intervenir dans les affaires du royaume sans y être invitée. Elle en fit serment. Le temps s’écoula dans l’harmonie et le respect des convenances, jusqu’au jour où un verdict injuste rendu par le sultan suscita le courroux de la jeune femme. Un pauvre paysan se trouva dépossédé de son ânon par un riche marchand qui prétendait que cet ânon était né de sa mule. Or, le sultan avait donné raison au marchand bien que chacun sut que les mules sont stériles.Le paysan débouté, l’air attristé, quittait le palais, quand la sultane l’interpella, de sa fenêtre :
    - Hé ! Homme de bien ! Approche, je vais t’aider à récupérer ton animal.
    Intrigué, le paysan écouta attentivement le conseil qu’elle lui souffla, et le sourire aux lèvres, il s’en retourna dans la salle d’audience et demanda la parole :
    - Sire, j’ai oublié de vous signaler un autre étrange phénomène dont j’ai été témoin.
    - Lequel ? Parle vite !
    - Un banc de poisson paissait dans le champ du marchand !
    - Des poissons qui paissent ? Tu te moques de moi ?
    - Ô grand sultan ! Pourquoi ne pas admettre que tout peut arriver à l’époque où les mules mettent bas ?
    Le sultan admit son erreur et fit restituer son bien au paysan. Non sans exiger de lui une explication :
    - Dis-moi ! Pourquoi t’es-tu ravisé ? De qui tiens-tu ces répliques astucieuses ?
    - D’une aimable femme du palais à sa fenêtre, Sire.
    Le sultan, furieux, se précipita auprès de son épouse :
    - Tu as rompu le pacte. Tu es intervenue dans les affaires du royaume sans que je te le demande. Emporte tout ce à quoi tu tiens et quitte ce palais dès demain matin.
    La jeune femme accepta sans broncher la décision souveraine. Pour leur dernier dîner, discrètement, elle versa une poudre soporifique dans le café du sultan. Dès qu’il sombra dans un sommeil profond, elle l’enferma dans un coffre et l’emporta avec elle. Le lendemain, lorsque le sultan ouvrit les yeux, il fulmina :
    - Que fais-tu encore à mes côtés ? Ne t'ai-je pas ordonné de t’en aller ? Mais, où suis-je ?
    Elle répondit d’une voix tendre :
    - Monseigneur ! Je suis partie. Et tu as bien précisé que je pouvais emporter avec moi tout ce à quoi je tenais, n’est-ce pas ? Et comme tu es mon bien le plus précieux, c’est toi que j’ai emporté !
    Le sultan, désarmé, ne put retenir un sourire affectueux. Il dit alors avec douceur :
    - Mon épouse ! Je dois admettre que tu es vraiment subtile et sage. Je te décharge désormais de ton serment car tes conseils me sont les plus précieux. Retournons chez nous à présent !
    Mon histoire a suivi le cours de la rivière et moi je suis restée avec les seigneurs !
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    Re : Contes d'Algerie

    L'enfant serpent


    était une fois, une femme qui se désolait de n’avoir pas d’enfant. Un jour, alors qu’elle cuisinait, elle aperçut un tout petit serpent au fond de la cheminée. Elle le trouva si mignon qu’elle dit tout haut:
    - Ô mon Dieu ! Si seulement j’avais un enfant même si c’était un serpent.
    Chose incroyable, son vœu fut exaucé et neuf mois après, elle mit au monde un petit serpent. Malgré le désagrément éprouvé par cette naissance, les parents le nommèrent Samy et lui donnèrent toute leur affection. Toutefois, ils s’accordèrent de le garder caché dans la maison. Mais Samy, bien qu’obéissant, se montra vite exigeant. Un jour, après avoir regardé par la fenêtre, il interpella sa mère :
    - Maman ! Habille-moi, je veux sortir jouer avec les autres enfants !
    - Tu ne peux pas, tu es un serpent ! répondit tristement la mère.
    - Puisque c’est ainsi, je rampe jusqu’à mon lit, je ne me lève plus et je ne mange plus !
    Sa mère, très inquiète, finit par céder et Samy se fit beaucoup d’amis. Quelques temps après, à l’approche de l’été, pour la célébration de la circoncision, toutes les mamans tissèrent à leurs garçons des burnous blancs et des chéchias rouges. Samy s’enthousiasma :
    - Moi aussi je veux être circoncis !
    Sa mère tenta encore une fois de le raisonner :
    - Tu ne peux pas, tu es un serpent !
    - Alors je rampe jusqu’à mon lit, je ne me lève plus et je ne mange plus !
    Contrainte et forcée, elle lui organisa une fête et lui tissa un burnous et une chéchia. Le temps passa et un matin, Samy vit ses camarades, ardoise à la main, se diriger vers l’école. Il courut trouver sa mère :
    - Je veux étudier comme mes amis !
    - Tu ne peux pas, tu es un serpent !
    - Alors je rampe jusqu’à mon lit, je ne me lève plus et je ne mange plus !
    Ses parents se concertèrent et son père le conduisit chez le maître d’école qui fort heureusement accepta de l’inscrire. Et Samy devint un très bon élève ! Longtemps après, alors que tous les enfants avaient grandi, une grande course de chevaux s’organisa. Chaque jeune homme devait y participer. Les jeunes filles, joliment parées, attendaient sur la ligne d’arrivée. Le champion serait choisi comme époux par la plus belle de toutes. Samy se préparait d’être de la partie quand sa mère lui dit :
    - Tu ne peux pas, tu es un serpent !
    - Alors je rampe jusqu’à mon lit, je ne me lève plus et je ne mange plus !
    Finalement, son père lui harnacha un magnifique cheval. Et Samy provoqua la surprise en arrivant le premier.
    - Hourra ! Samy est notre champion ! cria la foule.
    Hélas, aucune des filles ne voulut de lui comme mari. Inconsolable, Samy rampa et se glissa sous les couvertures. Il menaça de ne plus s’alimenter jusqu’au jour où on lui trouverait une fiancée. Sa mère, contrainte et forcée, munie d’un panier garni de cadeaux, se mit à la recherche d’une jeune fille à marier. Elle en trouva une et le mariage s’organisa. Le soir des noces, on introduisit la mariée vêtue de sa robe blanche dans la chambre nuptiale et on l’installa sur le lit. Samy, qui était caché sur la poutre du plafond, se laissa tomber dans son giron. La pauvre fille s’enfuit en hurlant :
    - Au secours ! Un serpent.
    Samy retourna se coucher et refusa de manger. Sa mère, désespérée, reprit son panier et demanda la main d’une autre jeune fille. Le soir du mariage, Samy se laissa de nouveau tomber dans le giron de la mariée. Celle-ci, contrairement à la précédente, le prit dans ses mains et dit avec tendresse :
    - Si c’est cela le mari que le ciel m’envoie, il est le bienvenu.
    Dès qu’elle prononça ces mots, un miracle se produisit ! Le serpent se mua en magnifique jeune homme. Il se vêtit d’un burnous blanc, se coiffa d’une chéchia rouge et se présenta devant les invités au bras de sa femme. Tout le monde était ravi et la fête dura plusieurs jours et plusieurs nuits !Vous pouvez me croire car j’y étais !Mon histoire a disparu et moi je suis revenue !
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    Re : Contes d'Algerie

    Hassan le portefaix


    Hassan est portefaix . Il est tous les jours, dès l’aube devant le marché central d’Istanbul. Il n’a que son dos, ses sangles et son énorme panier à louer.
    Un jour, il est là à attendre, et voilà une femme, un bébé sur le bras, qui s’approche de lui. Elle est bien portante et toute vêtue de noir. Elle vient d’acheter une quantité incroyable de fruits et de légumes. Elle lui demande de porter ses provisions à la grande mosquée de la ville. Il charge, il sangle et, quand il est prêt, elle lui colle le bébé dans les bras et se met en marche. Hassan ne sait pas comment on fait pour porter un nouveau-né. Il fait du mieux qu’il peut et suit la femme .Elle fend la foule et marche rapidement. Chargé comme il est, Hassan a du mal à suivre.
    Il se fraye difficilement un chemin à travers la foule dense des rues quand, soudain, on lui frappe sur l’épaule .C’est son cousin du village qu’il n’a pas vu depuis deux ans. Ils échangent des nouvelles et, quand le cousin est parti, Hassan le portefaix a perdu de vue la femme.
    Il la cherche du regard, elle a bel et bien disparu. Il se souvient : la femme a dit «la grande mosquée ». Il prend donc la direction de la grande mosquée quand le bébé se met à pleurer. Hassan ne sait que faire, Il n’a jamais pris soin d’un tout petit. Il berce et secoue tout en marchant.
    Il arrive enfin dans la cour intérieure de la mosquée, le petit pleure de plus en plus fort. Hassan regarde partout, se renseigne. Nul n’a vu une femme ronde vêtue de noir. Le bébé n’arrête pas de pleurer. Un homme est assis à côté de la fontaine des ablutions. Il semble faire partie des murs. Hassan l’interroge et lui raconte ses soucis. L’homme lui dit « Pose ton panier mon fils j’y veillerai. Quant au marmot, je connais un bon moyen de t’en débarrasser. Je passe ma journée ici et j’observe tout ce qui s’y passe. Hier une femme a posé un bébé sur la dalle en marbre là-bas et une vielle est venue le récupérer. Pose le petit sur la dalle et la vielle reviendra. Elle prendra le petit et tu en seras débarrassé.
    Hassan est soulagé. Il pose le petit qui pleure encore sur la dalle et ‘accroupit dernière une colonne pour observer la suite des événements. Il attend depuis un moment quand un bâton s’abat sur lui. Il bondit sur ses pieds et il a devant lui une vielle qui tient un bébé dans un bras et gros bâton dans la main.
    « C’est donc toi qui abandonne tes enfants ici ! Reprends le petit dernier et voici celui que tu as laissé hier ! »
    La vielle lui colle deux bébés dans les bras et disparaît. Hassan a un bébé qui braille sur chaque bras maintenant. Heureusement qu’il deux bras !
    Il erre dans la ville, espérant au moins la mère du premier. Les enfants hurlent à qui mieux mieux. Désespéré, il s’assied sur le bord d’un trottoir et se met à pleurer lui aussi.
    Une femme toute ridée s’approche de lui :
    « Quelle honte pour un homme jeune et fort comme toi de pleurer ainsi quand il a deux si beaux enfants ! »
    Hassan lui raconte sa mésaventure et la femme ridée a une idée de génie :
    « Mon fils, les bébés c’est une affaire de femmes- il y en a encore qui pense comme ça ! Va sonner à la porte du hammam, quand la tenancière va ouvrir, tu lui donnes les deux marmots et tu lui dis : «Ma patronne arrive derrière moi, je vous laisse ses enfants. »Elle les prendra et toi tu disparaîtras. »
    Hassan la remercie de tout son cœur. Il va au hammam et frappe à la porte. La tenancière lui ouvre, il dit :
    « Ma patronne arrive, elle est dernière je vous laisse ses petits. »
    La matrone lui répond :
    « Attends, j’arrive ! »
    Elle referme la porte et revient quelques secondes plus tard, avec un bébé dans les bras :
    « Tu m’as déjà fait le coup hier, reprends celui-ci ! »
    Elle lui colle un troisième marmot dans les bars du portefaix et lui claque la porte au nez. Hassan est bien embêté, deux bras pour trois bébés qui pleurent à l’unisson… Il erre dans la ville encore et encore quand une patrouille de gendarmes lui tombe dessus.
    La femme, la mère du premier petit, avait porté plainte pour l’enlèvement de son enfant. Les gendarmes étaient à la recherche d’un suspect, portefaix avec un bébé et les voilà devant un homme qui en porte trois !
    Hassan est emmené au commissariat où il raconte son histoire. Les gendarmes rient aux larmes, et le responsable lui donne un conseil :
    « Le padichah est malade. Il a perdu le goût à la vie. Va chez lui et raconte-lui ton histoire, cela lui fera le plus grand bien. »
    Hassan va au palais. Il se présente devant le padichah qui broie du noir. Les trois petits crient à qui mieux mieux. Il raconte son histoire au padichah qui rit pour la première fois depuis trois ans. Celui-ci avait perdu sa joie de vivre car il désirait plus que tout au monde avoir un fils et il n’en avait pas. Il rit beaucoup mais ne supporte plus les pleurs des bébés. Il demande à ses gardes de les emmener dans les appartements des femmes et bénit le ciel de ne pas avoir d’enfants.
    Il fait rechercher les mères et leur rend leurs petits. Il fait aussi donner deux bourses d’or à Hassan.
    Celui-ci est toujours portefaix mais il a juré que plus jamais il ne louerait ses services à des femmes qui portent des nouveau-nés.
    Il s’est aussi juré de ne pas avoir d’enfants…en tous cas pas avant longtemps…
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    Re : Contes d'Algerie

    L'homme qui épousa une ogresse


    Jadis, malgré la mise en garde des siens, un homme épousa une très belle femme rencontrée dans la forêt. Il ne pouvait se douter que c’était une ogresse. Le jour, elle pétrissait le pain, roulait le couscous et vaquait aux occupations ménagères telle les autres femmes. Mais la nuit, elle se faufilait dans l’enclos où les bergers enfermaient leurs troupeaux et dévorait une brebis. Les hommes de la tribu, très inquiets, se réunirent pour trouver une solution à ces disparitions. Le père du mari de l’ogresse se proposa :
    - Pour bien surveiller le troupeau, cette nuit, je m’envelopperai dans ma djellaba noire et me dissimulerai au milieu des brebis.L’ogresse, qui ignorait que son beau-père était dans l’enclos, se glissa comme à son habitude pour se rassasier de la brebis la plus grasse. Dans l’obscurité, elle saisit le vieux qui cria :
    - Lâche-moi immonde créature ! Lâche-moi !Elle retira sa main en bafouillant :
    - Mais ce n’est que moi, ta belle-fille ! J’ai entendu un agneau bêler et je suis venue voir s’il y avait un voleur.Le vieux fit mine de la croire tant il avait peur et dès le lever du jour, il alerta son fils :
    - Malheur ! Ta femme est une ogresse ! Sauvons-nous pendant qu’il est encore temps. Quand elle aura décimé nos troupeaux, elle s’attaquera à nous.Le fils protesta :
    - C’est impossible ! Elle m’a donnée une fille, elle ne peut être une ogresse.Comme l’homme ne voulait rien entendre, les siens le quittèrent. Ils déménagèrent en lui laissant sa part des bêtes : moutons, vaches, chevaux. Il resta seul avec sa femme et sa toute petite fille. Hélas, au fil des jours, son cheptel se rétrécissait. Aveuglé par l’amour qu’il portait à sa femme, il trouvait toujours une excuse à ces disparitions. Il se disait que les bêtes s’échappaient de l’enclos ou que le chacal les dévorait.Un jour, il revint plus tôt des champs et, horreur, il découvrit sa femme, la tête plongée dans les entrailles d’une pouliche. Avant qu’elle ne l’aperçoive, il déposa sa fille sur ses épaules et s’enfuit à toutes jambes.Soudain, alors qu’il reprenait son souffle, sa fillette l’attrapa par les oreilles et lui dit :
    - Hum ! Oh papa ! J’ai faim et je grignoterais bien tes belles oreilles !
    - Quoi ? Ma propre enfant serait une ogresse ?Sans hésiter, il la précipita dans la rivière profonde et continua sa course. Mais l’ogresse était déjà à ses trousses. Il faillit être rattrapé ne fut-ce l’opportune présence d’un grand peuplier. Il grimpa jusqu’au sommet. L’ogresse se posta au pied de l’arbre et se mit à le menacer :
    - Jamais tu ne m’échapperas car soufflera le vent d’hiver, tu tomberas et je te dévorerai ! Soufflera le vent du printemps, tu tomberas et je te dévorerai ! Soufflera le vent d’été, tu tomberas et je te dévorerai ! Soufflera le vent d’automne, tu tomberas et je te dévorerai !Depuis, chaque jour, sauf quand elle chassait pour se nourrir, elle s’acharnait sur le tronc de l’arbre qu’elle rongeait de ses dents pointues pour le couper. Terrifié, l’homme implorait :
    - Ô arbre de mon père et de ma mère, grossit, grossit ! Et juste au moment de se rompre, le tronc reprenait sa forme initiale.Le temps passa ainsi et l’homme scrutait l’horizon dans l’espoir d’apercevoir quelqu’un qui pût le secourir. Un jour, il vit un vol d’oiseaux et cria dans sa direction :
    - Ô vous, qui volez si haut, allez dire à ma mère et à mon père que je suis en grand danger ! Les oiseaux migrateurs portèrent le message. Des cavaliers de sa tribu, armés, volèrent à son secours. Ils découvrirent le peuplier. Heureusement, l’ogresse était à la chasse. L’homme quitta vite son arbre après avoir accroché son burnous à une branche pour laisser croire qu’il était toujours là. Il enfourcha un cheval et fila avec ses sauveurs.À son retour, l’ogresse, rassurée par le burnous qui flottait sur la cime de l’arbre, continua ses menaces tout en rongeant le tronc de l’arbre. Ainsi, les saisons se succédèrent et vint l’automne venteux. Un matin, une tornade se leva et le burnous voleta dans l’air avant de tomber sur un rocher à proximité de l’arbre.
    - Ah ! Je t’avais dit que tu tomberais ! hurla l’ogresse en furie. Elle se jeta sur le burnous et le mordit avec une telle violence que toutes ses dents se brisèrent sur le rocher. On dit qu’elle en est morte ! Quant à l’homme, il vécut en paix avec les siens !Mon histoire a pris la route du feu ! Et moi, j’ai mangé du R’fiss délicieux


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    Re : Contes d'Algerie

    La gazelle d'or


    Il était un prince, voyageur intrépide, qui parvint un jour au pied d’une citadelle, entourée de remparts. En levant la tête au ciel, il s'aperçut que chaque créneau était coiffé d’un crâne humain. Il en compta quatre-vingt-dix-neuf. Emporté par sa curiosité, il franchit le lourd portail qui en permettait l´accès. Une atmosphère austère y régnait. Sur son chemin vint à passer un petit homme à l’allure pressée. Il s´en approcha pour l'interroger, mais l´homme l’interrompit :
    - Quitte cette ville, étranger !
    - Mais pourquoi donc ?
    - Elle cause la perte de tous les jeunes hommes qui s’y aventurent.
    - Et ces crânes humains, qu’est-ce que cela veut dire ?
    - Le sultan fait couper la tête des prétendants de sa fille auxquels il soumet une énigme que personne n’a réussi à résoudre.
    - Ciel ! Mais quelle est donc cette énigme ?
    - La princesse, d’une beauté sans pareille, a une mystérieuse marque de naissance sur le corps. Quiconque voudrait l’épouser doit deviner de quoi il s’agit, à ses risques et périls.

    Le prince, qui aimait les défis, se laissa tenter. Mais avant de se porter candidat, il s’installa discrètement dans la ville. Il avait déjà sa petite idée derrière la tête et se mit à la recherche d’un bijoutier de renom. L’ayant trouvé, il demanda à entrer en apprentissage. Le maître accepta. Mais au bout de quelques jours, il s’aperçut que son apprenti, bien que fidèle au poste chaque matin, n’était pas attentif au métier. Il s’en inquiéta :
    - Jeune homme, je vois bien que ce n’est pas le métier que tu cherches à acquérir. Pour quelle raison es-tu là ?

    Sans détours, le prince sortit une bourse d’or et la posa sur l’établi :
    - Je suis le fils d’un grand roi et je ferai ta fortune si tu m’aides à m’introduire secrètement dans la chambre de la princesse.
    - Mais tu es fou ?
    - Non ! C’est le seul moyen de découvrir la marque qu’elle porte sur le corps afin de l’épouser et d’arrêter le massacre.

    Le bijoutier ne se fit pas prier plus longtemps et se mit à l’ouvrage. Il fabriqua une magnifique gazelle d’or de grande taille dont l’abdomen creux était doté d’une porte secrète. Cette prodigieuse et inestimable œuvre d’art ne pouvait être acquise que par le roi qui en fit cadeau à sa fille. Avant de la livrer, ainsi qu’il en avait été convenu, le bijoutier y enferma le prince. La gazelle fut déposée dans la chambre de la princesse, qui voulait l’admirer tout à son aise.
    Voilà comment, dès la première nuit, le prince activa l’astucieux mécanisme et sortit du ventre de la gazelle. Alors que la princesse dormait profondément, à pas de velours, il saisit la chandelle qui se trouvait sur le chevet, l’éteignit, et la déposa sur un guéridon au pied du lit. Dès le réveil, la princesse remarqua que la chandelle avait été déplacée. Et plus surprenant, elle ne s’était pas consumée. Intriguée, elle mena une discrète enquête auprès de ses servantes mais sans résultat. La nuit suivante, elle se cacha derrière les rideaux de sa fenêtre pour confondre un éventuel intrus, mais elle céda rapidement au sommeil. Le prince en profita pour répéter son manège de la veille. La princesse sentit sourdre en elle une angoisse infinie. Elle tenta de veiller sans y parvenir. Après la troisième nuit, convaincue qu’il s’agissait d’une manifestation de l’invisible, elle implora :
    - Ô toi qui perturbes mon sommeil, qui que tu sois, Djinn ou humain, montre-toi !
    - Fais-moi serment sacré de ne révéler ma présence à personne et je te dirai toute la vérité, répondit une voix étouffée.

    La princesse sursauta, se reprit, et fit serment. Alors, le ventre de la gazelle s’ouvrit et le prince apparut, majestueux. Il se présenta selon les coutumes de son rang :
    - Ô merveilleuse princesse, ne crains rien, je suis fils de roi et je ne te veux aucun mal. J’ai risqué ma vie pour venir jusqu’ici. Fais-moi la faveur de me révéler le secret de ta marque de naissance et j’irai demander ta main.

    La surprise passée, le visage de la jeune fille s’illumina et elle s’exclama :
    - Ô noble étranger, ton courage m’honore et une parole donnée relève du sacré.Et, joignant le geste à la parole, elle découvrit son épaule. Il ne restait plus au prince qu’à quitter le palais comme il y était entré. Il eut l’idée ingénieuse de briser une patte de la gazelle avant de s’y cacher. La princesse, devenue sa complice, exigea qu’on la portât chez le bijoutier pour la réparer.

    Le lendemain, richement vêtu et portant les armures et les écussons de son royaume, le prince se présenta au sultan et lui demanda la main de sa fille. Le monarque le mit en garde :
    - Ignorez-vous les conditions, mon ami ? Si vous échouez, à tout jamais votre crâne sera le centième à orner mes remparts.Le prince, impassible, répondit :
    - Sire ! J’ai la solution à votre énigme. Sur l’épaule droite de la princesse, poussent un long cheveu noir, un long cheveu d’or et un long cheveu d’argent.

    Le sultan n’eut d’autre choix que d’accorder la main de sa fille à ce prétendant si avisé. Une grande cérémonie fut organisée. On y célébra à la fois le mariage et la fin de cette cruelle épreuve. En guise de dot, la princesse n’emporta que la gazelle d’or.Mon histoire a suivi le cours de la rivière et moi je suis restée avec les seigneurs !
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    Re : Contes d'Algerie

    Le lion et le renard cordonnier


    Il était une fois un vieux lion qui ne pouvait plus chasser car ses pattes ankylosées refusaient de le porter. Compère renard se mit en tête de se moquer de lui :
    - Ô Monseigneur ! Tu devrais courir un peu pour te dégourdir les jambes.
    - Insolent ! Il fut un temps où tu n’osais même pas rôder à distance de mes terres et te voilà maintenant me narguant parce que je suis vieux et que mes jambes me lâchent.
    - Monseigneur ! Quelle méprise ! Je suis ton humble serviteur et je ne cherche qu’à t’aider.
    - En quoi un misérable comme toi pourrait m’aider ?

    Le renard, se maintenant à bonne distance, poursuivit :
    - En te soulageant de tes douleurs. Le métier de cordonnier n’a pas de secret pour moi. Nous sommes cordonniers de père en fils ! Je vais te fabriquer des bottines en cuir afin que tu puisses marcher sans avoir mal aux pieds, et même chasser comme au temps de ta jeunesse !À ces mots, le fauve redressa la tête et un frisson parcourut sa crinière.
    - Voyons cela ! Allez ! au travail ! Et gare à toi si tu me racontes des histoires.

    Sans plus tarder le renard se dirigea vers un monceau de terre où on venait d’enfouir le cadavre d’une vachette. Il y découpa quatre larges morceaux de peau encore fraîche et rejoignit le roi des animaux sans crainte, sûr de son affaire.
    - Ô mon roi ! Tends tes pieds.

    Le lion s’exécuta de bonne grâce à l’idée de retrouver une nouvelle jeunesse. Le renard s’appliqua délicatement et lui couvrit chaque patte d’un morceau de peau qu’il attacha d’un lacet en tige de palmiers nains. Sous l’effet de l’humidité, le lion éprouva une agréable sensation.Le renard insista :
    - Maintenant il ne te reste plus qu’à mettre tes pattes à sécher au soleil et tu pourras filer.

    Le lion, confiant, suivit les consignes à la lettre, et patienta sous le soleil brûlant. Hélas, le cuir se rétrécit, se rétrécit… et durcit comme du bois mort ! La douleur arracha au lion de terribles rugissements. Aucun animal n’osa s’en approcher. Le renard, lui, fier de son exploit, parcourait le pays pour annoncer la nouvelle :
    - Je suis le vengeur ! Le lion est sous la torture.

    Seule la hase, madame lièvre, eut pitié et dit au lion :
    - Monseigneur ! Promets-moi de ne pas me dévorer et j’atténuerai tes souffrances.
    - Parole de roi. Tu auras même une récompense !

    La hase s’activa du mieux qu’elle put en courant du point d’eau au roi des animaux. Elle remplissait son gosier et le déversait sur le cuir qui se dilatait. Elle libéra enfin les pattes du lion qui retrouvèrent quelque liberté de mouvement. L’animal, ingrat, loin de remercier madame lièvre qui s’était donnée tant de mal, leva sa lourde patte et la laissa retomber sur elle. Elle se débattit :
    - Tu cherches à dévorer celle qui t’a sauvé ?
    - Oui, c’est la providence qui t’envoie.

    Et gloup ! Il l’engloutit si vite, qu’elle glissa rapidement et se retrouva expulsée par derrière. Ouf ! Elle se sauva sans demander son reste, tout en répétant : « Bonnes gens ! Craignez le mal qui vient de celui à qui vous avez fait du bien ! Bonnes gens… »
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    Re : Contes d'Algerie

    Un andalou à Alger

    Sidi Fredj, aujourd’hui un complexe touristique de la capitale, hier, le lieu qui vit débarquer les troupes françaises pour s’emparer d’Alger, tient son nom d’un saint homme, Sayed El-Faradj, d’origine andalouse, qui s’y établit au début du XVIe siècle. Son histoire, peu connue, est surprenante.

    Sidi Fredj ou Sayed El-Faradj, était un célèbre mystique venu des côtes d’Espagne, natif de Grenade et qui faisait partie d’un groupe d’exilés andalous expulsés d’Espagne. Il s’établit d’abord à Saguiet El Hamra (Sahara Occidental) comme beaucoup d’autres saints, avant de venir à Alger au début du XVIe siècle. Il choisit pour retraite une presqu’île solitaire-qui portera plus tard son nom- à peine fréquentée par quelques pêcheurs et par des bergers. Vivant dans la prière, l’isolement et la pauvreté, il attira vite l’attention des habitants du Sahel d’Alger qui commencèrent à fréquenter sa kheloua (lieu de retraite).
    Selon d’autres sources, ce sont les populations de la région qui se proposèrent de lui bâtir une maison dans un lieu convenable, mais le saint homme préféra faire son choix tout seul. Armé de sa canne, il bâtit donc la région, à la recherche d’un lieu propice à son repos et à sa dévotion. Il descendit vers la mer, scrutant les rochers et remarqua une petite crique qui peu tout juste abriter un homme allongé. Isolée, elle est bercée par le bruit des vagues et offre un lieu idéal pour se recueillir de l’une des plus belles œuvres divines, la mer.
    Sidi Fredj établit donc sa demeure dans ce lieu où il déposa les quelques effets qu’il possédait. Il se contentera d’une vie sobre et de peu de nourriture : ce qu’il cueillera dans la nature et ce que les paysans des environs lui donneront. Le reste de son temps, il le passera en méditation et en prière. Mais sa quiétude ne durera pas longtemps, on affluera de partout pour demander sa bénédiction, une prière, des conseils… Et Dieu l’écoutera, ce qui le grandit aux yeux de tous.
    Beaucoup lui proposaient de s’installer ailleurs, lui offrant une vie plus opulente, la possibilité de tenir une école… mais Sidi Fredj refusera toutes les offres, préférant sa petite crique isolée où il pouvait admirer le lever et le coucher du soleil, la mer dans toute sa splendeur, le ciel immense aux teintes les plus incroyables…tant de beauté qui invitait à chaque instant de louer le créateur. En totale communion avec la nature, comme il l’a été dans le désert, le saint homme ne pouvait imaginer quitter ce lieu pour un autre, aussi somptueux puisse-t-il être.
    Selon la légende, par une chaude soirée d’été, alors que Sidi Fredj dormait en dehors de sa maison, un pirate espagnole, le capitaine Rock, ou Roukko selon d’autres sources, venu s’aventurer jusqu’aux côtes du Sahel algérois avec l’intention de perpétrer quelques chapardages, amarre son bateau dans une petite crique et y aperçoit le saint homme assoupi. Il le ligotât avant même qu’il se réveille et l’enleva pour le vendre comme esclave. Il l’embarqua sur son navire, hissa les voiles et mit le cap sur l’Espagne.
    Après une nuit entière de navigation, le pirate fut stupéfait de constater que son navire se trouvait toujours en vue de l’île. « Dépose moi sur la plage, lui dit avec calme Sidi Fredj, et tu pourras repartir tranquillement ». Le pirate et son équipage, troublés par ce qu’ils venaient de vivre, débarquèrent le saint personnage. Mais après une autre nuit de navigation, l’embarcation n’avait toujours pas avancé, Sidi Fredj avait laissé ses savates sur le pont. Frappé par le pouvoir du saint homme, le capitaine Rock lui demanda de lui pardonner et de le garder auprès de lui, et sans tarder, il prononça la profession de foi. Durant les années suivantes, les deux hommes vécurent ensemble, consacrant la majeure partie de leur temps à la prière et à l’adoration de Dieu, se nourrissant de poissons et de coquillages.
    Selon la légende, ils moururent le même jour, à la même heure. La population d’Alger les enterra ensemble, ne voulant sans doute pas les séparer et leur bâtit une magnifique « kouba ». En 1847, les Français, voulant construire un fort sur la presqu’île, ont détruit la koubba. Les restes des deux hommes, Sidi Fredj et Sidi Roukko, ont été transférés dans un cimetière voisin. Dans un article, M. Benkhodja raconte que « quelque trois siècles plus tard, l’Akhbar, un journal francophone algérois, a évoqué dans son édition du 22 juin 1847, l’exhumation des dépouilles mortelles des saints hommes : Mercredi (16 juin 1847), Lammarque, commissaire de police du 5e arrondissement, délégué spécialement par M. le commissaire central, s’est rendu à Torre-Chica pour y faire procéder en sa présence à l’exhumation des corps du marabout Sidi-Fredj et de son ami le capitaine Sidi-Rock, qui avait été demandée par l’autorité supérieure.
    P. Payer, employé à la direction de l’Intérieur, s’était joint à M. Lammarque, ainsi que plusieurs indigènes envoyés par la Grande Mosquée pour assister à la cérémonie. Aussitôt après leur arrivée à Sidi-Fredj, les deux chefs de la Grande Mosquée ont reconnu l’endroit où avaient été inhumés le saint marabout et son fidèle ami, 340 ans plus tôt. L’exhumation a commencé par les ordres et sous les yeux du commissaire. Après avoir creusé assez profondément sur le lieu indiqué, on a trouvé deux tombes fermées par deux larges pierres et c’est sous ces pierres que reposaient, depuis plus de trois siècles, sous la sauvegarde de la piété musulmane, les restes mortels des deux saints défunts.
    Les ossements de Sidi-Rock ont été retirés les premiers, avec tous les soins que pouvait comporter cette délicate opération. Une particularité assez singulière, c’est que le crâne était encore, sur divers points, couvert de touffes de cheveux noirs. On a procédé ensuite, avec les mêmes soins, à l’exhumation des restes de Sidi-Fredj. Le crâne de ce dernier présentait également une circonstance assez remarquable. C’était d’être, comme celui de son compagnon, couvert, çà et là, de mèches de cheveux. La mâchoire inférieure conservait, en outre, toutes ses dents, qui étaient d’une grande blancheur et le menton présentait, de plus, plusieurs poils qui paraissaient être le reste d’une barbe blonde très forte.
    Les ossements des deux célèbres personnages furent recueillis individuellement dans deux draps, et placés ensuite dans deux caisses en bois, préparées pour les recevoir. Vers midi, on hissa ces deux caisses sur un mulet et on se mit en route pour Sidi Mohamed M’ra Oued El-Aggar, où le cortège arriva vers quatre heures de l’après-midi.
    Aussitôt qu’ils furent en présence de ce marabout, l’oukil de la mosquée fit, conformément à la loi religieuse, creuser deux fosses dans lesquelles furent placées les deux caisses, à la suite d’une grande cérémonie selon le rite musulman. A quatre heures, en présence de tous les assistants, le commissaire de police délégué a dressé le procès-verbal de l’exhumation et de la réinhumation des ossements de Sidi-Fredj et de Sidi-Rock, et ce procès-verbal a été signé par tous les témoins européens et indigènes qui avaient assisté à l’opération.»
    Le mausolée de Sidi Fredj deviendra un lieu de visite durant longtemps, mais sera peu à peu oublié après sa démolition par les Français qui transformèrent son nom même en Sidi Ferruch. Il ne sera rétabli qu’à l’indépendance de l’Algérie.
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    Re : Contes d'Algerie

    Une facétie bien lugubre
    La vie autrefois était calme et s’écoulait paisiblement les gens vivaient en parfaite entente avec la terre et les saisons.

    Ils se levaient avec le soleil et se rendaient aux champs qu’ils abreuvaient de sueur pour s’acquitter du devoir que la vie leur avait assigné sur terre.

    Quand le soleil avait parcouru la moitié de son chemin dans le ciel, ils marquaient une courte pause à l’ombre d’un figuier ou d’un olivier pour se sustenter et reprenaient aussitôt leurs tâches respectives.
    Le soir, ils retournaient chez eux, éreintés, pour y goûter à un repos réparateur bien mérité, en attendant un lendemain toujours identique. Les gens trouvaient juste que la vie s’écoulât ainsi monotone et sans imprévu. Mieux ; ils ne pouvaient en imaginer une autre qui soit différente de celle qu’ils menaient et qu’ils avaient de tout temps connue.

    Mais cet avis n’était pas partagé par un jeune paysan qui trouvait cette existence-là bien maussade et ennuyeuse. Aussi décida-t-il, un jour, de jouer un tour à tout le monde afin de créer un peu d’entrain et de gaieté. Il choisit le crépuscule pour mettre à exécution sa farce parce que tous les paysans étaient rentrés des champs à ce moment là. Il monta sur un monticule surplombant le village, s’ébouriffa les cheveux, déchira ses habits, de frotta le visage de boue et en descendit en hurlant comme un possédé.

    Quand les paysans sortis en catastrophe de leurs demeures, lui eurent demandé la raison de sa frayeur, il lâcha en haletant : “vite, vite !fuyons d’ici ! Je viens de rencontrer en cours de route, et se dirigeant vers notre village, un terrible monstre à 7 têtes crachant du feu…
    Ses dimensions, sans exagérer, équivalent à une centaine de boeufs ! Regardez mes vêtements, mon visage, mes cheveux, euh….c’est lui qui m’a mis dans cet état !
    Son haleine est si puissante et si chaude qu’elle renverse et brûle tout sur son passage. Même les rochers fondent à son approche, vite, fuyons, ne restons pas là !”

    Les villageois se regardèrent, incrédules. Ils auraient certainement éventé la farce si certains d’entre eux n’avaient hasardé quelques inquiétantes réflexions.
    Ce fut tout d’abord un vieux à barbe blanche qui prit la parole :

    “je me disais bien que la chaleur d’aujourd’hui était peu commune. Serait-elle due au feu que ce monstre crache ?”

    Un jeune berger enchaîna : “le troupeau m’a paru bien nerveux aujourd’hui, c’est à croire qu’il avait subodoré la présence hostile de quelques créatures inconnue…”

    Et il n’en fallut pas plus pour semer le trouble et le désarroi dans les esprits ! Les hommes prirent leurs enfants sur leurs épaules et se mirent à courir vers la montagne, suivis tant bien que mal par leurs femmes.
    Ce branle-bas avait effrayé quelques enfants qui s’étaient alors mis à sangloter ; des vieillards étaient tombés en essayant de courir, quant à ceux à qui le poids des ans avait immobilisé les membres, ils s’étaient mis à affûter qui un couteau, qui une hache en prévision du combat qu’ils se voyaient déjà livrer à la terrible bête.

    Quelques ânes, peu habitués à tant de remue-ménage, s’étaient emparés de tout le village. L’atmosphère était si angoissante et si épouvantable que le farceur lui-même finit par croire que le monstre existait bel et bien !

    Et à son tour, la peur le submergea. Il leva les bras au ciel et se mit à courir derrière les fuyards en hurlant : “Attendez-moi ! Ne me laissez pas seul avec le monstre !”

    Son affolement était tel qu’il trébucha. Et en tombant, il se cogna la tête contre l’arête d’un rocher. Le choc fut mortel.
    Quelques jours plus tard, les paysans finirent par apprendre que la terrible créature n’existait que dans l’esprit facétieux de leur jeune voisin. On commenta durant plusieurs mois l’incident qui finit, avec le temps, par s’estomper des mémoires.
    La vie reprit alors son cours, monotone et sans imprévu.

    Une vie que le jeune paysan aurait sans doute qualifiée de maussades et ennuyeuse s’il était vivant

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