Condamnés à la prison pour viol collectif sur mineur
Oran
jeudi 26 mai 2016 à 14:36

M. Abdelkader, commerçant de 36 ans, Kh. Ahmed, vendeur de vêtements de 31 ans,
et N. Dahou, transporteur clandestin de 29 ans, ont été condamnés à 7 ans de prison
pour viol avec violence sur mineur, B. Mohamed, lycéen de 17 ans.


Le procès qui s’est tenu ce mardi au tribunal criminel d’Oran a révélé l’un des aspects
les plus glauques de la société algérienne : celui de l’égarement d’une certaine partie de
la jeunesse algérienne, analphabète ou de faible instruction, en perte de repères et prise
dans les griffes de différentes drogues. Selon les faits rapportés par l’arrêt de renvoi,
la genèse de l’affaire remonte à la journée du jeudi 18 décembre 2014 dans le quartier
très fréquenté de Akid Lotfi. L’un des gardiens autoproclamés, en l’occurrence B. Mohamed,
jeune lycéen, s’approche d’une des quelques voitures garées dans “sa zone de gardiennage”
pour demander le percevoir le droit de stationnement. Les occupants de la Skoda Fabia,
quatre trentenaires, un peu taquins, un peu provocateurs mais pas menaçants refusent de payer.

L’un d’eux descend du véhicule et invite Mohamed à se joindre à eux. “Je ne sais pas ce qui m’a
pris, je suis monté dans la voiture. Ca a été la plus grosse erreur de ma vie”, se souvient-il à la barre.
Une fois à bord du véhicule, l’adolescent se rend rapidement compte que les quatre occupants de
la voiture sont en état d’ébriété avancée et semblent même avoir consommé de la drogue.
Peu à peu gagné par la peur, il demande qu’on le laisse descendre mais ses “nouvelles connaissances”
refusent et le chauffeur démarre. L’adolescent se rend compte que la voiture prend la direction de
la corniche oranaise et, quelque temps plus, elle se gare à Cap Falcon, devant un cabanon désert.
Selon ses déclarations -qu’il a maintenues tout au long de l’enquête et de l’instruction
les quatre hommes l’ont séquestré dans le cabanon pour attenter à sa pudeur à de multiples reprises.
“On m’a ramené dans mon quartier aux environs de 3 heures du matin”, a-t-il conclu devant le tribunal
en soutenant le regard de ses “violeurs”, qui l’observaient depuis le box des accusés. Mais pendant
le trajet qui les ramenait de Cap Falcon à Oran, deux de ses agresseurs échangèrent avec lui leurs
numéros de téléphone. Et ce sont ces numéros qui permettront à la police de retrouver leur trace
quand, le lendemain matin, la victime et son père allèrent déposer plainte à la 9e sûreté urbaine.
Durant l’instruction, les trois accusés M. Abdelkader, Kh. Ahmed et N. Dahou
(le quatrième n’a pas été identifié) diront tout et son contraire. Ils nieront les faits puis en reconnaîtront
une partie avant de se rétracter et de rejeter toutes les accusations.Seul Kh. Ahmed avouera avoir eu
des relations intimes « mais consenties » avec la victime et sans menace avec arme blanche. Abdelkader
et Dahou nieront tous les faits qui leurs sont reprochés et clameront leur innocence. Le représentant
du ministère public a évoqué l’ampleur du phénomène des kidnappings et des viols dans la société
algérienne avant d’affirmer que les accusations portées contre les trois inculpés sont fondées.
Pour cela, le magistrat requis huit années de prison. Dans leurs plaidoiries, les différents avocats
de la défense ont tenté de décrédibiliser la victime et jeter le doute sur sa version des faits.
Tous plaidèrent l’acquittement à l’exception de l’avocate de KH. Ahmed qui a demandé
la requalification des chefs d’accusation en atteinte à la pudeur.