L'Allemagne inflige une défaite historique au Brésil en demi-finales de la Coupe du
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Sur ses terres, la Seleçao a été humiliée par l'Allemagne, ce mardi en demi-finales de la Coupe du monde (1-7 !) à Belo Horizonte. Après deux demi-finales perdues, la Nationalmannschaft se qualifie pour sa première finale depuis 2002.
Le match
Il n’aura pas duré 30 minutes… Après avoir tenté d’imprimer un rythme élevé à la partie, la Seleçao a très vite affiché ses limites, et son adversaire n’a pas tardé à les exploiter avec sang-froid. Très froid, même. Sur un corner de Toni Kroos, d’abord, Thomas Müller a bénéficié d’un incroyable oubli pour ouvrir le score de près (11e). L’estadio Mineirao a assisté à un moment d’histoire ensuite, avec le seizième but en Coupe du monde de l’inoxydable Miroslav Klose au cœur d’une défense brésilienne apathique (23e). Sonnés, les Brésiliens ont complétement lâché prise, et six minutes plus tard, ils avaient encaissé trois buts supplémentaires !
Toni Kroos en a profité pour inscrire un doublé, d’abord à la réception d’un centre de Philipp Lahm (24e), puis idéalement servi par Sami Khedira (26e). C’est ce dernier qui a planté la cinquième flèche après une nouvelle action d’école (29e). Le Brésil a bien attaqué la seconde période avec ce qui lui restait d’envie et d’honneur… Mais Manuel Neuer était là, décisif face à Marcelo, Paulinho ou Oscar, avant qu’André Schürrle n’ajoute un sixième (69e) puis un septième but (79e), devant un public auriverde résigné et déjà occupé depuis de longues minutes à huer son équipe. Le Brésil a finalement trouvé la faille par Oscar à la 90e minute. Toujours sous les sifflets...
Le fait marquant : Klose au paradis des buteurs
Il l’a fait. Au Brésil, et face au Brésil, Miroslav Klose, 36 ans, est devenu le meilleur buteur de l’histoire des Coupes du monde avec seize réalisations. Comme face à l’équipe de France au tour précédent (1-0), son apport dans le jeu n’a pas sauté aux yeux. Ses prises de balle sont parfois apparues hésitantes. Mais face au but, cet homme est un animal. Sa première reprise est repoussée par Julio Cesar ? Qu’à cela ne tienne, il s’arrache pour récupérer le ballon et terminer le travail. Le tout sous les yeux de Ronaldo, qui avait fait ses premières armes de joueur professionnel à Belo Horizonte, sous le maillot de Cruzeiro. Le destin laisse rarement place au hasard. Le joueur : Toni Kroos
Au cours de la saison, ses relations avec Pep Guardiola ont parfois agité la presse locale. Trop souvent remplaçant à son goût, Toni Kroos ne s’estimait pas reconnu à sa juste valeur. Indiscutable en sélection, celui qui a poussé Mesut Özil sur un côté a profité de cette Coupe du monde pour devenir grand. Moins virevoltant que James Rodriguez, moins rapide qu’Arjen Robben, moins affamé de buts que Lionel Messi, Toni Kroos mérite pourtant d’être cité parmi les meilleurs joueurs de cette édition 2014. Ce mardi, son doublé l’a poussé dans la lumière, lui qui excelle dans la dernière ou l’avant-dernière passe. Bastian Schweinsteiger pas toujours à 100%, c’est lui qui a pris en main le jeu allemand. Mais comme ses partenaires, il ne jugera sa compétition réussie que s'il soulève le trophée dimanche.
Scolari : «Le pire moment de ma vie»
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Luiz Felipe Scolari, le sélectionneur du Brésil, a présenté ses excuses aux Brésiliens pour la lourde défaite subie contre l'Allemagne (7-1), qu'il considère comme une catastrophe.
« Luiz Felipe Scolari, quel message voulez-vous adresser aux supporters ?
Mon message est pour le peuple brésilien et pour les supporters brésiliens. On a fait tout ce qu’on pouvait faire, on a donné notre meilleur. Alors, excusez-nous pour cette erreur. Nous sommes désolés de ne pouvoir continuer jusqu’en finale. Mais on bataillera pour la troisième place à Brasilia et on espère qu’on aura leur soutien.
Qui est responsable de cette défaite ?
C'est moi qui ai fait l'équipe, c'est moi le responsable. Le résultat est catastrophique et peut-être qu'à l'arrivée, les responsabilités sont partagées mais c'est moi qui décide de la tactique à suivre. Et c'est moi qui assume la responsabilité.
Considérez-vous avoir une dette vis-à-vis du peuple brésilien ?
Je n'ai pas de dettes. J'ai fait mon job. J'ai fait ce que je pensais être le meilleur et ce que je pensais correct. Oui, vous pouvez dire que c'est une défaite terrible à cause du résultat. Mais je ne pense pas que ce soit une question de dette ou de crédit. Maintenant, n'oubliez pas le match de samedi, s'il vous plaît. Nous voulons le gagner.
Cela reste une défaite historique pour l'équipe du Brésil.
C'est une catastrophe, je suis d'accord. Maintenant, je dois travailler pour samedi.
Pourquoi n'avez-vous pas effectué de changements plus tôt ?
On a pris quatre buts en dix minutes. Cela s'enchaînait. Il n'y avait rien que je pouvais faire à ce moment-là. On a eu un moment de panique sur le terrain. J'ai attendu le moment opportun pour effectuer des changements.
Votre équipe a-t-elle succombé à la pression inhérente au pays organisateur ?
Non. Notre objectif était d'aller en finale et de gagner la finale. Ce n'est pas un problème de pression. On a fait ce qu'on pouvait faire pendant les cinq premiers matches. Et ce (mardi) soir, cela n'a pas marché pendant vingt-trois minutes, face à une équipe fantastique.
Aurait-ce été différent avec Neymar ?
Neymar est un joueur de l'équipe. Cela n'aurait pas été différent avec lui.
Son absence a tout de même suscité beaucoup d'émotions...
Non ! Ne cherchons pas d'excuse avec Neymar ou l'émotion que son absence a suscitée. On est juste tombé face à un adversaire fantastique. C'est la façon de jouer de l'Allemagne qui a influencé mon équipe. Mais cela n'a rien à voir avec l'absence de Neymar.
Qu'avez-vous dit à vos joueurs à la pause ?
C'est vraiment difficile de remettre l'équipe à l'endroit à 5-0, limite impossible. La deuxième mi-temps, on a tiré plusieurs fois au but et on aurait pu marquer un ou deux buts. Mais quand vous ne marquez pas sur vos premières occasions alors que votre adversaire a marqué cinq buts, cela devient compliqué émotionnellement. Malgré tout, on a continué à se procurer des occasions. Mais c'était un jour où tout ce que l'équipe d'Allemagne faisait, cela fonctionnait.
Quelles leçons tirez-vous ?
On doit s'asseoir avec l'équipe, analyser ce qui s'est passé, travailler avec les joueurs. Les qualités allemandes étaient immenses mais ce qui s'est passé aujourd'hui n'était pas normal. C'est la pire défaite du Brésil, même en amical, mais c'est arrivé. Maintenant, la vie continue même si c'est le pire moment de ma vie. Il faut l'accepter et voir ce qu'on peut faire de différents.»
Löw : «Pas d'euphorie»
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Joachim Löw, le sélectionneur allemand, a assuré après la nette victoire en demies face au Brésil (7-1) que son groupe était déjà passé à autre chose : la finale de dimanche.
«Joachim Löw, c'était une performance magnifique de votre équipe. Quel sentiment vous anime ce soir ?
C'est une très grande émotion. Je pense que nous avons été capables de faire face à l'immense passion qui animait les Brésiliens. Le résultat n'était évidemment pas attendu dans ces proportions. Après 2-0, on a réalisé qu'ils étaient perdus, sur le point de craquer. Et on en a profité. On savait aussi, en préparant ce match, que lorsque ses adversaires jouaient vite, le Brésil avait des problèmes.
Quel est votre sentiment par rapport à la finale qui vous attend ?
On a un bon feeling. Ce sera face à un adversaire qui sera différent de ce soir et qui aura d'autres qualités, quel qu'il soit. Mais on doit rester modestes, bien préparer ce rendez-vous pour répondre présent.
Avez-vous souvenir d'une tel score en Coupe du monde ?
Non, je n'ai pas souvenir d'un tel résultat en coupe du monde. Mais je comprends ce que les Brésiliens, en tant qu'organisateurs, vivent. On a perdu en 2006 contre l'Italie au même stade de la compétition et on sait ce que Scolari ressent, ce que le peuple brésilien ressent. Nous aussi, on a perdu cette opportunité de se qualifier pour une finale à la maison. Je comprends que pour le Brésil, ce soit très difficile à digérer, très douloureux.
Kroos élu meilleur joueur du match: qu'en pensez-vous ?
Kroos a été un joueur qui a toujours beaucoup donné pour l'équipe. Il est vraiment talentueux et il travaille énormément. Aujourd'hui, il est dans la meilleure de sa forme de sa carrière et si notre milieu de terrain domine autant, Tony y est pour beaucoup.
Quel adversaire préférez-vous affronter dimanche ?
L'Argentine et les Pays-Bas réalisent tous les deux une très belle coupe du monde. L'Argentine a une grosse défense et Messi et Higuain forment une magnifique attaque. Les Pays-Bas jouent très bien aussi avec un Robben en grande forme. Attendons de voir ce que ça va donner.
L'absence de Thiago Silva a-t-elle été décisive, ce soir ?
On sait que c'est un défenseur fantastique et c'est difficile de mesure la place qu'il a laissée. Il a été remplacé par Dante qui évolue en Bundesliga, un très bon joueur. Mais c'est dur de cibler la défense parce qu'à 2-0, on a senti le Brésil, dans son intégralité, très fébrile. Pas seulement sa défense.
Que pensez-vous de la performance de Khedira, qui revient en grande forme ?
Il a signé une grande performance. Il avait été blessé pendant six mois et n'avait pu jouer plusieurs matches. Mais ce soir, sa présence physique dans les duels, sa façon de jouer toujours vers l'avant, a pesé. Pour les défenseurs adverses, son jeu est difficile à appréhender.
Dans quel état d'esprit sont vos joueurs après ce résultat ?
Tout le monde est heureux, satisfait. A la mi-temps, on pouvait imaginer que la victoire était acquise mais on a su rester concentré parce qu'on se doutait que le Brésil allait réagir. On est resté sérieux, on a continué de contrôler le match.
Qu'allez vous faire pendant les deux prochains jours ?
Ce sera important de bien récupérer, de régénérer les corps. Mais le plus important est de rester calme. Je pense que ce ne sera pas compliqué parce qu'il n'y avait pas d'euphorie dans le vestiaire. Tous les joueurs veulent gagner la finale."
Coupe du Monde 1/2è de finale - Le Brésil n'avait jamais connu ça
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Le Brésil n'avait jamais connu ça
Lourdement défait par l'Allemagne (1-7) ce mardi en demi-finale, le Brésil n'avait jamais subi une telle déconvenue en Coupe du monde. Retour sur les plus gros revers de la Seleçao lors d'un Mondial.
1998, France - Brésil : 3-0
Le 12 juillet 1998, le Brésil est surclassé en finale par l’équipe de France (0-3), dans un Stade de France ivre de bonheur. Un doublé de Zinédine Zidane - deux coups de tête sur corner - anéantit les espoirs de la Seleçao de remporter une cinquième étoile. Ce jour-là, Ronaldo n’est pas du tout dans son assiette. Et en toute fin de partie, Emmanuel Petit alourdit l’addition. Les Bleus remportent leur première Coupe du monde.
1966, Brésil - Hongrie : 1-3 et Brésil - Portugal : 1-3
Lors de cette Coupe du monde organisée en Angleterre, le Brésil s’incline à deux reprises 1-3, à chaque fois lors du premier tour. Lors de son deuxième match, après avoir dominé la Bulgarie (2-0) grâce à Pelé et Garrincha, la Seleçao est sèchement battue par la Hongrie. Bene, Farkas et Mészoly assomment les Brésiliens, qui ont sauvé l’honneur par Tostao. Rebelote lors de la troisième rencontre face au Portugal. Un but de Simoes et un doublé d’Eusebio ont eu raison du Brésil de Rildo, pas qualifiée pour les quarts.
Le Brésil 66 est battu deux fois lors du 1er tour. (L'Equipe)
1954, Brésil - Hongrie : 2-4
En 1954 en Suisse, le Brésil est éliminé en quarts par une équipe de Hongrie nettement supérieure (2-4). Grâce à Hidegkuti, Lantos sur penalty et un doublé de Kocsis, les Hongrois valident leur billet pour le dernier carré. Les deux buts de Djalma Santos et Julinho ne pèsent pas lourd...
La Hongrie inscrit quatre buts à la Seleçao. (L'Equipe)
1934, Brésil - Espagne : 1-3
Le 27 mai 1934 à Gênes (Italie), le Brésil est sorti dès son premier match en huitièmes de finale. L’Espagne est le bourreau de la Seleçao (1-3), qui encaisse les trois buts dans la première demi-heure. Iraragorri signe un doublé et Langara enfonce le clou. Leonidas ravive l’espoir pour les Brésiliens, impuissants et éliminés.
Coupe du Monde 1/2è de finale - David Luiz demande «pardon»
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David Luiz demande «pardon»
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Le capitaine du Brésil, David Luiz, a demandé «pardon à tout le monde, à tout le peuple brésilien», après la déroute de la Seleçao face à l'Allemagne (7-1), ce mardi à Belo Horizonte en demi-finale de la Coupe du monde. «L’Allemagne a livré un match excellent sur tous les aspects. Encaisser quatre buts en six minutes, je n’avais jamais vu cela. On voulait donner de la joie à notre peuple, qui souffre de beaucoup de maux dans notre pays. Malheureusement, nous n’y sommes pas parvenus. Mais je remercie notre public, qui nous a exprimé beaucoup d’affection partout où nous sommes allés. Il y avait une union entre la Seleçao et les torcedores. On voulait leur donner de la joie en remportant le titre. Tous les cœurs souffrent aujourd’hui, a-t-il regretté. C’est un résultat tellement inattendu. La douleur est très grande mais la vie ne va pas s’arrêter, même s’il y a parfois des gens qui doivent apprendre à vivre toute leur vie avec une douleur… J’espère que cet échec nous rendra plus forts à l’avenir. Il nous montre tout ce que nous devons améliorer si nous voulons espérer gagner à nouveau une Coupe du monde.»
Coupe du Monde 1/2è de finale - Hummels : «Un grand jour»
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Hummels : «Un grand jour»
Le défenseur de l'Allemagne, Mats Hummels, savourait le large succès face au Brésil (7-1), ce mardi en demi-finale de la Coupe du monde. Sa réaction.
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«Mats Hummels, comment avez-vous vécu ce match, sur le terrain?
C'était incroyable... Marquer quatre buts en moins de dix minutes, c'est évidemment quelque chose auquel on ne peut pas s'attendre. Contre le Brésil, au Brésil... Ce qui s'est passé aujourd'hui est donc incroyable mais c'est aussi un grand jour pour nous et l'Allemagne. Ce genre de chose n'arrive pas souvent mais quand ça arrive, il faut juste en profiter.
Que vous êtes-vous dit à la mi-temps ?
Qu'il fallait rester concentrés, sérieux, et essayer d'accumuler les buts. On a eu quelques problèmes pendant les premières minutes de la deuxième mi-temps mais après, ç'a été... Toute l'équipe a bien fonctionné aujourd'hui. Pendant tout le tournoi, on est resté particulièrement concentré sur notre défense et après, il est toujours possible d'exploser.
Comment garder les pieds sur terre maintenant ?
On sait à quel point ce sera dur dimanche, quel que soit l'adversaire. Aucun d'entre nous ne s'attend à un match facile, on va vraiment se battre. On sait qu'on a une chance mais on ne sera pas trop confiant. On sait qu'on fait partie des meilleures équipes du monde mais on sait aussi qu'il faut un peu de chance, ou être un dans un bon jour, pour gagner ces matches-là. On en aura encore besoin dimanche. Si on perd la finale, cette demie n'aura servi à rien.»
Coupe du Monde 1/2è de finale - Un 7-1, des records
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Un 7-1, des records
En écrasant le Brésil (7-1) mardi en demi-finales, l'Allemagne est entrée dans la légende de la Coupe du monde en battant plusieurs records. Voici lesquels.
Sur le terrain
- L’Allemagne est devenue la première équipe à marquer 7 buts lors d’une demi-finale de Coupe du Monde.
- La Nationalmannschaft totalise désormais 223 buts en Coupe du Monde. Aucune équipe n’a autant marqué dans la compétition. Elle a dépassé le Brésil et ses 221 réalisations.
- L’Allemagne a atteint sa huitième finale de Coupe du Monde, plus que n’importe quel autre pays. Elle n’a cependant remporté que 43% de ses finales dans la compétition (3 sur 7), le dernier succès en date remontant à 1990. Un sacre dimanche lui permettrait de rejoindre l’Italie à quatre titres mondiaux, un de moins que le Brésil.
- Les Allemands ont disputé 105 matches en Coupe du monde. Soit deux de plus que le Brésil. C’est plus que n’importe quelle autre équipe.
- Joachim Löw a gagné 76.9% de ses matches en Coupe du Monde (10 sur 13), soit le meilleur ratio parmi les sélectionneurs ayant dirigé plus de 10 matches dans l’histoire de la compétition.
- Miroslav Klose a marqué 16 buts, plus que n’importe quel autre joueur dans l’histoire de la Coupe du Monde. Ses 16 buts ont tous été inscrits depuis l’intérieur de la surface. Il disputait mardi soir son 23e match dans la compétition, seul Lothar Matthäus (25) en compte davantage.
Avec 35,6 millions de tweets, Brésil - Allemagne est la rencontre sportive la plus commentée de l'histoire sur Twitter. Le record précédent datait du 2 février dernier lors du 48e Super Bowl (25 millions de commentaires).
Sur Facebook, 66 millions de personnes ont interagi pendant la demi-finale. C'est la rencontre la plus commentée sur le réseau social, devant Brésil - Croatie (58 millions).
A la télévision
32,57 millions d'Allemands ont regardé le match sur la ZDF. C'est la meilleure audience de l'histoire de la télévision allemande. Soit 1,5 millions de plus que le précédent record : la demi-finale du Mondial 2010.
Coupe du Monde 1/2è de finale - Thiago Silva : «Tous coupables»
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Thiago Silva : «Tous coupables»
Suspendu face à l'Allemagne, Thiago Silva a assisté impuissant à la déroute des siens (1-7) en demi-finales, mardi. Le capitaine brésilien estime qu'il aurait pu «tranquilliser l'équipe» en étant sur le terrain. Mais il «n'a pas pu intervenir» et «doit assumer» comme les autres.
(Reuters)
«Thiago Silva, que ressentez-vous après un tel choc ?
C’est une énorme déception, un résultat très douloureux, auquel personne ne s’attendait, et pas seulement au Brésil mais dans le monde entier. On avait l’occasion de marquer l’histoire de notre pays d’une façon positive. Au lieu de cela, on vient de la marquer d’une façon négative. Malheureusement, on se souviendra de cette défaite pendant de longues années.
«Il est évident que mon poids comme capitaine aurait pu donner à l'équipe plus d'assurance à certains moments.»
A vos yeux, cela restera comme une défaite collective ou certains joueurs serviront-ils de bouc-émissaires comme le gardien Marcio Barbosa après la défaite fatale contre l’Uruguay (1-2), au Maracana, en 1950 ?
Je ne sais pas. Tous les joueurs sont capables, pas un plus que l’autre. Le football est un sport collectif, où chacun doit assumer sa part de responsabilités. Aujourd’hui, tout le monde a commis des erreurs. Le sélectionneur a ses responsabilités dans le choix de son équipe. Et les joueurs sur le terrain. Il n’y a pas à cibler A, B ou C. Dans ma carrière, je n’avais jamais connu une défaite d’une telle ampleur. J’ai déjà connu des éliminations mais ce résultat rend celle-ci particulièrement douloureuse. Comme expliquer cette défaite ? On n’explique pas l’inexplicable. Il y a juste à présenter ses excuses au peuple brésilien.
Quelle a été le poids de votre absence lors de ce match ?
C’est difficile de le savoir. Peut-être que si j’avais été sur le terrain, on en aurait pris huit ou neuf. Il est évident que mon poids comme capitaine aurait pu donner à l’équipe plus d’assurance à certains moments, notamment quand on a encaissé quatre buts en moins de sept minutes. Mon rôle aurait alors été de tranquilliser l’équipe. De l’extérieur du terrain, je ne pouvais rien faire.
«Aujourd'hui, je n'ai même plus la force de pleurer»
Cette défaite est partie pour hanter longtemps le foot brésilien…
Personnellement, après chaque défaite, j’ai du mal à m’endormir. Après l’élimination avec le PSG contre Chelsea (0-2), en quart de finale de la dernière Ligue des champions, je n’avais pas trouvé le sommeil. Alors, imaginez après un tel résultat… C’est une Coupe du monde que tout le monde voulait. Aujourd’hui, je n’ai même plus la force de pleurer. Il va falloir maintenant retrouver des forces auprès de nos familles. Notre unique objectif était de soulever cette Coupe, dimanche prochain, au Maracana. Finir troisième ou quatrième, ça n’a aucune importance à nos yeux. Mais on essaiera d’entrer dans cette petite finale du mieux possible et de représenter dignement ce maillot.
Que faut-il changer dans le football brésilien après un tel désastre ?
Les gens vont beaucoup parler, c’est certain. Il va falloir avoir le sens des responsabilités et le caractère pour assumer cette situation. Les gens vont se demander si Felipao a commis ou non des erreurs. Il n’est pas le seul. Nous sommes tous coupables de ce résultat. A la limite, on aurait perdu 2 ou 3-0… Mais 7-1, personne ne s’y attendait. Je n’ai pas pu intervenir sur le terrain mais je dois assumer mes responsabilités : si je n’avais pas pris ce carton jaune contre la Colombie au tour précédent, j’aurais pu jouer et tenter d’avoir une influence sur mes coéquipiers.»
Coupe du Monde 1/2è de finale - «Horrible, inexplicable, douloureux»
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«Horrible, inexplicable, douloureux»
Les Brésiliens n'avaient aucune explication à fournir après leur raclée reçue en demi-finales du Mondial par l'Allemagne (1-7), mardi. Chacun des joueurs a surtout reconnu que l'adversaire était tout simplement «meilleur».
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Fred (attaquant du Brésil) : «C’est le moment le plus dur à vivre de toute ma carrière. Nous avons tout raté dans ce match. Tout. En face, l’Allemagne a livré un grand match. Je suis très triste. Je suis abattu. Il sera difficile de se remettre d’une telle défaite. Il va nous falloir beaucoup de forces pour tourner la page. Les sifflets contre moi ? C’est normal que les supporters, parfois, ciblent tel ou tel joueur. Mon problème, ce ne sont pas ces sifflets. Mon problème, c’est le résultat du match. C’est un résultat horrible après un match qu’on a très mal joué. Il faut apprendre des défaites comme des victoires. Ce qui est clair, c’est que l’équipe d’Allemagne joue un football très efficace. Elle nous a été supérieure.»
«Ce résultat va nous poursuivre pendant longtemps»
Maicon (défenseur du Brésil) : «Prendre sept buts en demi-finale de Coupe du monde, c’est inexplicable. Il faut maintenant relever la tête. Nous sommes un groupe uni et c’est dans de tels moments qu’on peut le prouver. Le public espérait nous voir en finale. C’est un moment de grande tristesse, pour les supporters comme pour les joueurs. Il va falloir tirer les leçons de nos erreurs pendant ce match et il y en a beaucoup quand on vient de prendre sept buts... C’est clair que ce résultat va nous poursuivre pendant longtemps. Il y aura une autre Coupe du monde, dans quatre ans, pour essayer de l’oublier.»
Luiz Gustavo (milieu du Brésil) :«L’Allemagne possède un football très organisé, des catégories de jeunes jusqu’à la sélection qu’on vient d’affronter. Et elle a un noyau de joueurs qui évoluent dans le même club depuis six ou sept ans. Ils ont démontré contre nous à quel point ils étaient bons.»
«C'est le meilleur jour de la vie des Allemands et le pire de la nôtre.» (Marcelo)
Marcelo (défenseur du Brésil) : «Le meilleur a gagné. C’est un résultat très douloureux. C’est le meilleur jour de la vie des Allemands et le pire de la nôtre. Nous avons lutté mais c’était impossible de passer ce tour. On a fini par se créer des occasions mais soit on n’arrivait pas à cadrer, soit leur gardien repoussait tout. Les gens ont le droit de critiquer, de siffler. Il nous reste un match à disputer pour la troisième place. Il va falloir qu’on aille chercher des forces, je ne sais pas où… Mais la vérité, c’est que cette troisième place ne signifie presque rien pour le Brésil. Il faudra quand même jouer avec le cœur et se battre pour honorer ce maillot brésilien.»
Paulinho (milieu du Brésil) : «On a eu sept minutes d’inattention fatales. On n’a pas d’explications. On se sent simplement responsable. L’Allemagne a une meilleure équipe que nous. Ils ont exploité au maximum leurs opportunités. Ils sont clairement des favoris pour le titre. Il va falloir maintenant montrer du caractère car il ne peut pas y avoir pire que ce qu’on vient de vivre.»
Coupe du Monde 1/2è de finale - Klose : «Tout simplement unis»
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Klose : «Tout simplement unis»
Les Allemands étaient les premiers surpris par l'ampleur de leur victoire (7-1) en demi-finales contre le Brésil, mardi. Ils ont estimé que c'est leur force collective qui a fait la différence.
Reuters)
Miroslav Klose (attaquant de l'Allemagne, auteur d'un but) : «Nous sommes très bien entrés dans le match. L'harmonie qu'on a, on la sent déjà à chaque entraînement. On est tout simplement unis, même les joueurs du banc font partie du groupe. Nous analysons bien l'adversaire. Il est important de mettre en oeuvre nos standards. On l'a encore une fois vu après le 1-0. Toni amène le ballon à chaque fois là où il doit être amené, et ça c'est une grande force. On doit encore y travailler. En tentant une frappe du gauche j'ai reçu un coup, et je n'étais donc pas en mesure de faire mon salto (pour célébrer son but, ndlr).»
«Peut-être qu'ils auraient été meilleurs avec Neymar, mais je ne sais pas si ça aurait vraiment changé quelque chose.» (Andre Schürrle)
Andre Schürrle (attaquant de l'Allemagne, auteur d'un doublé) : «Ce fut une nuit folle, nous n'aurions jamais imaginé battre le Brésil 7-1 en demi-finale de Coupe du monde. Le Brésil a une équipe fantastique, peut-être qu'ils auraient été meilleurs avec Neymar, mais je ne sais pas si ça aurait vraiment changé quelque chose. Peu importe l´adversaire de la finale, nous allons jouer notre jeu, comme nous l'avons fait à tous les matches, et nous allons voir si nous allons remporter le trophée.»
«Les Brésiliens ont totalement perdu le fil»
Oliver Bierhoff (manageur de l'Allemagne) : «A un moment donné les Brésiliens ont totalement perdu le fil. Nous avons été assez bons pour nous en servir. Je pensais aussi que ce serait aujourd'hui (mardi) un gros match, plein d'émotions. On a senti qu'on était la meilleure équipe. On n'a encore rien atteint, qu'on ait gagné 2-1 ou 7-1. On aborde la finale de nouveau à 50-50».
Coupe du Monde 1/2è de finale - Ces cinq-là sont des artistes
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Ces cinq-là sont des artistes
Les Néerlandais ont toujours eu des artistes dans leur sélection. De Johan Cruyff à Dennis Bergkamp, sans oublier Van Basten et Robben, voici notre Top 5.
1) Johan Cruyff
Premier Néerlandais Ballon d’Or, une distinction remportée trois fois (1971, 1973 et 1974), Johan Cruyff a martyrisé les défenses avec l’Ajax dans les années 70 (trois C1 en 1971, 1972, 1973) grâce à sa technique balle au pied et son agilité. Seule ombre au tableau : il n’a jamais remporté la Coupe du monde. Il n’était pourtant pas loin en 1974, mais il est passé complètement à côté de sa finale.«Cruyff voulut être à la fois au four et au moulin et le trouble qu'il était censé jeter dans l'équipe allemande se retourna contre la sienne propre, un peu à la façon d'un boomerang», avait-on écrit dans notre quotidien au lendemain de la finale perdue (1-2) contre la RFA.
2) Marco van Basten
Autre décennie, autre période glorieuse pour les Pays-Bas et autre artiste : Marco van Basten. Lui aussi Ballon d’Or à trois reprises (1988, 1989 et 1992), lui aussi vainqueur de trois Coupes d’Europe (C1 en 1989 et 1990, C2 en 1987), ce redoutable buteur a réussi là où Johan Cruyff a failli : remporter un trophée avec l’équipe des Pays-Bas. L’Euro 1988 en RFA. Une compétition qu’il a marquée de son empreinte, terminant meilleur buteur avec cinq réalisations, dont sa superbe volée en finale contre l’URSS (2-0).
3) Dennis Bergkamp
Dennis Bergkamp, c’était la classe à l’état pur. Un joueur qui faisait l’amour au ballon. Comme Cruyff et Van Basten, c'est un enfant de l'Ajax. Une technique hors du commun, du sang froid dans la surface, et... des buts de légende. Notamment celui inscrit à la dernière minute du quart de finale du Mondial 1998 contre l'Argentine (2-1). A l'instar de ses glorieux aînés, Bergkamp a soulevé plusieurs Coupes d’Europe (C2 en 1987 et C3 en 1994), a été une icône à l’étranger, à Arsenal (1995-2006), mais il n’a jamais remporté le Ballon d’Or.
4) Arjen Robben
Contrairement aux trois artistes précédemment cités, Arjen Robben n'est pas issu du centre de formation de l'Ajax. L’ailier néerlandais vient du FC Groningue. Celui qui a longtemps été surnommé l’homme de cristal pour sa propension à se blesser est entré dans la caste des très grands joueurs grâce à Jupp Heynckes. Sa technique sûre, son sens du dribble et sa vitesse (37,4 km / h au Brésil, un record en Coupe du monde), en font un des joueurs les plus redoutés de la planète. Un des plus titrés aussi (champion des Pays-Bas, d'Angleterre, d'Espagne et d'Allemagne, 4 coupes nationales et une C1). En grande forme depuis le début du Mondial, il sera l’atout numéro un des Oranje contre l’Argentine mercredi (22h00) en demi-finales.
5) Ronald Koeman
Qui a dit qu’il fallait être un joueur offensif pour être un artiste ? On peut très bien être défenseur et entrer dans cette catégorie. C’est le cas de Ronald Koeman. Dur sur l’homme, rugueux, Robocop était également un redoutable buteur, avec une spécialité : les coups francs. Pendant sa carrière, il a inscrit 193 buts. Aucun défenseur n’a fait mieux. Quant aux titres, il n’a rien à envier aux quatre autres, puisqu’il a quasiment tout gagné, marquant notamment le but de la victoire en finale de la C1 en 1992 (1-0 contre la Sampdoria). «Le premier coup franc dans un match, je le tire en force dans le mur. Comme ça, il y a des trous à la deuxième tentative.» Ronald Koeman, c’est de la poésie.
Coupe du Monde - Van Gaal : «On veut stopper Messi»
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Avant la demi-finale face à l'Argentine, mercredi (22h00), le sélectionneur des Pays-Bas, Louis van Gaal, n'a pas voulu faire une fixette sur Lionel Messi... dont il se méfie quand même.
Louis van Gaal a ciblé la menace. Le sélectionneur des Pays-Bas a eu beau garantir qu’il n’avait pas prévu de plan anti-Messi («On a un plan contre l’Argentine», a-t-il corrigé lorsque la question lui a été posée), le technicien n’a pas pu s’empêcher de ressortir la "Pulga" du lot avant la demi-finale programmée mercredi (22h00) à l’Arena Corinthians. Avec quatre buts et une passe décisive depuis le début de la Coupe du monde, l’attaquant de Barcelone a pesé lourd dans le bon parcours de l’Albiceleste. Suffisamment, en tout cas, pour éteindre les critiques qui l’ont régulièrement accompagné lorsqu’il évoluait sous le maillot national.
Que lui était-il reproché ? De ne pas afficher le même niveau de performance en sélection qu’en club. «S’il a été élu meilleur joueur du monde, ce n’est pas pour rien, a rappelé Van Gaal. Il a inscrit beaucoup de buts avec son club, mais c’est plus difficile à réaliser au niveau international. Il veut profiter de cette Coupe du monde pour changer ça, c’est son défi, mais nous, on veut le stopper. Ça sera un gros challenge.» Pour l’atteindre, le futur entraîneur de Manchester United mise un peu sur «la chance», mais également sur la capacité de ses joueurs à «forcer (leur) chemin». Notamment sous l’impulsion d’Arjen Robben.
Avec l’attaquant du Bayern Munich (trois buts et une passe), les Pays-Bas disposent eux aussi d’une individualité capable de faire pencher la balance. «Il fait un job fantastique, a confirmé Stefan de Vrij. Il est très important pour nous, il fait un tournoi magnifique». Alors que l’issue de la rencontre pourrait dépendre du duel Robben-Messi, Van Gaal a estimé qu’entre son équipe et l’Albiceleste, «il n’y avait pas de favori». «A ce niveau-là, c’est du 50/50». Mais il a aussi rappelé que «l’Argentine est au-dessus du Costa Rica», que les Oranje avaient éliminé aux tirs au but lors du tour précédent. Et pas seulement parce qu’elle a Messi…
Coupe du Monde - Sabella : «On ne va pas s'en satisfaire»
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Avant d'affronter les Pays-Bas, mercredi (22h00) en demi-finales du Mondial, une première pour l'Argentine depuis 1990, le sélectionneur argentin Alejandro Sabella a estimé que ses joueurs avaient «déjà gagné». Ce qui ne l'empêche pas de voir plus loin.
«Alejandro Sabella, comment comptez-vous vous y prendre pour contrecarrer le jeu de contre-attaque des Pays-Bas ?
Ils peuvent jouer ainsi, mais aussi différemment. Louis van Gaal a montré durant sa carrière qu’il était capable de changer de système ou de joueurs. C’est quelqu’un de très intelligent. Maintenant, c’est sûr que les pertes de balle peuvent coûter cher. Face aux grandes équipes, il faut faire en sorte qu’elles soient le moins douloureuses possible. Il faudra resserrer les lignes, attaquer, mais pas avec plus de joueurs que ce dont tu as besoin sinon, tu laisses des espaces… Le foot est une question d’équilibre. On s’est amélioré dans ce secteur, mais il faudra rester attentif. On affronte une équipe très puissante offensivement.
Avant d’affronter les Pays-Bas, le sélectionneur du Costa Rica avait affirmé craindre les simulations de Robben. Et vous ?
C’est un grand joueur. Il est très important pour les Pays-Bas comme peut l’être Neymar pour le Brésil ou Messi pour l’Argentine. Je n’ai pas d’autre commentaire à faire.
Le fait d’être aujourd’hui en demi-finale vous conforte-t-il dans votre ambition initiale d’aller au bout ?
On est venu au Brésil avec l’intention d’aller le plus loin possible. Vingt-quatre ans après notre dernière demi-finale, la première étape, c’était d’arriver parmi les quatre meilleures équipes du monde. On y est parvenu, les joueurs ont déjà gagné, mais on ne va pas s’en satisfaire. On va essayer d’aller en finale.
Le fait d’être dans le dernier carré vous enlève-t-il une forme de pression ou est-elle au contraire plus forte ?
La pression existe toujours, il faut l’optimiser. Après la qualification, on a profité du moment, mais la compétition continue. Et c’est de plus en plus difficile…»
Coupe du Monde 1/2è de finale - Les quatre vérités de Van Gaal
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Les quatre vérités de Van Gaal
Depuis le début de la Coupe du monde, Louis van Gaal a multiplié les coups tactiques pour avancer le plus loin possible dans la compétition. L'Argentine, qui l'affronte mercredi en demi-finale (22h00), a dû étudier ses recettes. Revue d'ensemble.
1) Contre le Costa Rica : Krul, la surprise du chef
Un coup de poker devenu un coup de maître, tout simplement. A la 120e minute du quart de finale contre le Costa Rica (0-0, 4 t.a.b à 3), Louis van Gaal fait rentrer son gardien n°2, Tim Krul, en prévision de la séance de tirs aux buts qui se profile. «J'ai pris la décision peu avant la 90e minute,explique Louis van Gaal en conférence de presse. J'ai senti que le match pourrait aller jusqu'aux tirs au but. Donc, j'ai évité de faire trois changements pour avoir la possibilité d'utiliser Krul. Chaque joueur de ma sélection a des aptitudes et il faut les utiliser quand on pense que ça peut servir. Tim est le plus approprié pour stopper des tirs au but : il a une grande détente et est le plus imposant.» Pourtant pas spécialiste des penalties vu son CV, le gardien de Newcastle fait échouer deux Costa-Riciens, Ruiz et Umana, et devient un héros national ... Au même titre que son entraîneur.
2) Contre le Mexique : le "plan B"
A 15 minutes de la fin de la rencontre face au Mexique (2-1), Louis van Gaal tire parti de la pause hydratation pour demander à ses joueurs d’appliquer son "plan B" : «C'était un système que nous avions travaillé, avec Huntelaar et Kuyt comme pointes. Nous devions jouer de longs ballons en profondeur, avec ces deux joueurs proches du but et Robben et Depay sur les ailes.» Soit quatre attaquants chargés de pilonner la défense adverse, stratégie qui a porté ses fruits puisque Wesley Sneijder a égalisé (88e), avant qu’Arjen Robben n’obtienne un penalty polémique mais qui scellera la qualification oranje (90e + 4).
3) Contre l'Australie : le 4-3-3 vitaminé
Après un succès chèrement acquis face à la Roja, les Pays-Bas toujours en 3-5-2 livrent une première période chloroformée contre l’adversaire le plus faible de leur groupe B (2-3). Juste avant la pause, Bruno Martins Indi, blessé, est remplacé par un attaquant, Memphis Depay. «L’Australie a dominé en première période et j’ai voulu modifier ça, expliquera après coup Louis van Gaal. A la pause, j’ai expliqué aux joueurs qu’ils devaient jouer en 4-3-3, ce qui est une formation naturelle que tout joueur néerlandais connaît. En seconde période, nous avons créé davantage d’occasions et nous avons trouvé la solution. Lorsqu’on perd la possession de balle, comme nous l’avons fait en première période, peu importe le système de jeu. Je devais changer quelque chose pour doper la confiance de mes joueurs, changer leur état d’esprit.» Au final, Depay donne la passe décisive à Van Persie pour le but de la victoire.
4) Contre l'Espagne et le Chili : le 3-5-2 létal
La nouvelle avait été divulguée mi-mai au sein du groupe oranje, provoquant stupeur et atermoiements. Oui, Louis van Gaal se résolvait à délaisser son 4-3-3 des familles pour un 3-5-2 où on mise tout sur le talent des gars devant. Et très vite dans la compétition, l’Espagne en a cruellement fait les frais (1-5) : «J'ai considéré qu’avec notre 4-3-3 habituel, nous n’étions pas assez bons pour battre l’Espagne. Si Van Persie n’avait pas ramené l’équipe à 1-1 avant la mi-temps, je serais repassé en 4-3-3. Si j’avais joué avec trois attaquants, mes ailiers auraient trop pourchassé les arrières latéraux espagnols, cela aurait été un fiasco.» Même tactique contre le Chili (2-0), pour le même résultat… Et le technicien néerlandais de défendre en conférence de presse cette tactique si peu séduisante au pays : «Il faut jouer selon ses forces.Je choisirai toujours le système qui amènera la victoire.» Face à l'Argentine donc, tous les moyens seront bons. Pas forcément beaux.
Coupe du Monde 1/2è de finale - Di Maria forfait, Pérez confirmé
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Di Maria forfait, Pérez confirmé
Enzo Perez sera titulaire face aux Pays-Bas en demi-finales, ce mercredi (22h00) à Sao Paulo, a annoncé le sélectionneur argentin Alejandro Sabella. Il remplacera Angel Di Maria, blessé et forfait.
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Blessé à la cuisse droite lors du quart de finale contre la Belgique (1-0), Angel Di Maria est forfait pour la demi-finale contre les Pays-Bas. Mardi, Alejandro Sabella a laissé entendre qu’Enzo Pérez, le milieu de Benfica, remplacerait de nouveau le Madrilène, après être déjà entré en jeu à sa place samedi. «Il est probable que l’on joue avec Enzo mais on va attendre jusqu’à demain, a expliqué le sélectionneur argentin. Di Maria est un joueur très important pour nous, on sait ce qu’il nous apporte : la capacité à créer des déséquilibres, à dédoubler en jouant vers l’avant et à s’associer avec Messi. C’est un joueur que toute l’Europe veut aujourd’hui. Mais cela ne veut pas dire qu’on déprécie Enzo, qui a des caractéristiques différentes. Il a été élu meilleur joueur du Championnat du Portugal… C’est un joueur qui manie bien le ballon, qui occupe bien les espaces et qui a beaucoup mûri psychologiquement.»
Par ailleurs, Sabella a confirmé que Marcos Rojo, suspendu contre la Belgique, retrouverait son poste de latéral gauche à la place de José Maria Basanta. Sergio Agüero, remis de son élongation à la cuisse gauche, débutera sur le banc. «Il va mieux et il est apte, a commenté Sabella. Il s’est entraîné aujourd’hui (mardi) avec plus d’intensité et on verra en fonction des circonstances du match si on a besoin de lui. »
Coupe du Monde 1/2è de finale - L'Argentine sait aussi défendre
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L'Argentine sait aussi défendre
Avant le début de la Coupe du monde, l'Argentine était crainte pour son attaque. Mais c'est plutôt sa défense, la meilleure du tournoi avec celle de l'Allemagne (3 buts encaissés), qui se révèle être davantage à la hauteur. Décryptage avant la demi-finale contre les Pays-Bas, ce mercredi (22h00).
Depuis le début de la compétition, l’Argentine ne brille pas forcément là où on l’attendait. L’incroyable quatuor offensif (Messi-Higuain-Agüero-Di Maria) n’est pas la machine de guerre attendue, alors que sa défense, plus anonyme, s’est révélée comme le point fort d’une équipe qui a gagné tous ses matches par un but d’écart. A l’heure d’entamer les demies, l’Albiceleste s’appuie sur l’arrière garde la plus étanche du Mondial, à égalité avec l’Allemagne. Elle n’a encaissé que trois buts en cinq matches, ce qui par exemple est mieux que les Pays-Bas (4 buts). La sélection de Sabella a pris un but lors de son premier match contre la Bosnie (2-1) et deux face au Nigeria (3-2). Puis rideau. Les filets de Romero n’ont pas tremblé en 8es face à la Suisse (1-0), ni en quarts devant la Belgique (1-0).
Sabella n'a pas une défense type
Cette défense prend peu de buts alors que, paradoxalement, Sabella tâtonne depuis le début de la compétition. Si l’on excepte le gardien, le sélectionneur a utilisé sept joueurs différents. Lors du premier match face à la Bosnie, il a même expérimenté une charnière centrale à trois avec Campagnaro, Fernandez et Garay. Elle n’a vécu que 45 minutes. A la reprise, il a placé une ligne de 4. Sacrifié, Campagnaro n’a plus joué depuis. Sabella a fait confiance à la paire Fernandez - Garay jusqu’en quarts, où il a décidé un peu contre toute attente de remplacer Fernandez pour sortir du placard Demichelis, lequel ne s’attendait même pas à faire partie de la liste des 23 après deux ans loin de la sélection... Sur les côtés, il a davantage de certitudes. A droite Pablo Zabaleta est un titulaire indiscutable. A gauche, Marcos Rojo a disputé les quatre premiers matches avant d’être suspendu en quarts, ce qui a profité au très polyvalent José Maria Basanta. Dans le but, Romero, 3 matches de L1 la saison dernière avec Monaco, est plutôt rassurant.
Messi défend aussi
Si la défense est aussi performante, c’est que les tâches défensives sont avant tout une œuvre collective. Sabella a mis au point une tactique très stricte qui consiste à occuper au maximum les espaces, avec comme objectif premier de limiter les offensives adverses. « Ils ont eu une grande défense parce qu'ils ont su fermer les espaces », a fait remarquer le gardien belge Thibaut Courtois après l’élimination des Diables Rouges en quarts. Fin stratège, Sabella s’est réjoui sur ce match du «très bon équilibre » de son équipe et du travail défensif de Messi, qui n’a pas hésité à provoquer quelques fautes pour éviter le départ de contre-attaques. « L’idée, ce n'est pas seulement de marquer des buts », a résumé le sélectionneur argentin, premier à hisser l’Albiceleste dans le dernier carré d’un Mondial depuis 1990. Son équipe ne fait pas rêver. On comprend mieux pourquoi. Mais elle gagne, et c’est bien là l’essentiel.