Cap sur les filières bovine et laitière
La France est une puissance agricole, et l’Algérie a des besoins.
Nous sommes sur un partenariat co-bénéfique.
Et dans cette relation, il faut que l’on soit capable de développer la production algérienne».
C’est en ces termes que Stéphane Le Foll, le ministre français de l’Agriculture,
de l’Agroalimentaire et de la Forêt et porte-parole du gouvernement, résume
les relations algéro-francaises dans le secteur agricole.Rencontré en marge du Salon annuel
des techniques de productions végétales, fruits et légumes, viticulture, semences
et horticulture Sival, tenu du 12 au 14 janvier à Angers dans le pays de la Loire,
M. Le Foll a indiqué à El Watan Economie qu’il doit retourner en Algérie «pour faire le point».
«Je ne sais pas trop quand, on est en début d’année, vous connaissez les difficultés avec
lesquelles nous sommes, moi j’ai une crise de l’élevage très importante et une situation
de l’agriculture préoccupante, mais je dois aller refaire le point», a-t-il tenu à préciser
en évoquant les chantiers entamés dans les deux filières, laitière et bovine, et dont, dit-il,
il va falloir poursuivre le travail.Ce travail titanesque qui attend pratiquement toutes les filières
du secteur agricole algérien, en dépit d’une manne financière importante qu’il a engloutie,
et dont on peut mesurer l’étendue du retard en inspectant les stands des exposants du Salon
où l’innovation promet d’être au cœur de l’agriculture de demain.
Un retard qui en dit long sur le manque de vision stratégique des gouvernants qui ont fait
la part belle aux importateurs, laissant les producteurs dans le désarroi. Une production nationale
qui a besoin d’investissements aussi bien dans la ressource humaine que dans les techniques
de production. Et en ces temps de vaches maigres, les investissements français sont attendus,
comme nous le précise le ministre Le Foll, pour qui «des projets, il y en a et il y en aura d’autres».
Et d’ajouter : «Le chantier le plus urgent aujourd’hui est lié aux investissements industriels.
Ce sont les échanges qui peuvent être faits en particulier dans la viande bovine, qui sont importants
et sur lesquels on a des relations qui se sont construites mais qu’il faudra conforter, consolider
avec un enjeu sur la filière bovine qui est liée aussi à une filière d’engraissement en Algérie.
On a réussi à créer un flux d’exportation d’animaux vifs. L’aboutissement du projet global,
c’est de pouvoir créer une filière d’engraissement en Algérie.»
L’innovation au cœur de l’agriculture de demain
Outre ces deux filières, bien des projets sont à l’étude. «La coopération entre les deux pays est inévitable.
Il y a différents climats et un pays ne peut pas tout produire», clame Bruno dupont, président de
l’association interprofessionnelle des fruits et légumes frais et également président du salon Sival.
Sollicité de toutes parts, M. Dupont ne cache pas sa satisfaction pour cette 30e édition du salon qui
a vu quelque 600 entreprises exposantes et plus de 22 000 visiteurs professionnels, selon ses dires.
Sur l’aspect international, c’est un tournant majeur qui est amorcé avec la concrétisation du Vegepolys
International Business (VIBE) en véritable convention d’affaires. En effet, avec 90 participants
et 15 nationalités représentées, ce sont près de 200 rendez-vous qui ont été honorés,
selon les organisateurs. Notons enfin qu’outre la présence massive des professionnels du secteur agricole,
une forte communauté estudiantine est venue visiter le salon.
En effet, Angers une ville qui compte près de 150 000 habitants, abrite, grâce
au pôle de compétitivité VIBE,plusieurs grandes universités qui travaillent sur le végétal, ainsi que plein
de lycées et collèges agricoles.Toutes ces recherches et productions ne sont pas destinées uniquement
pour l’alimentaire, mais pour d’autres débouchés comme les cosmétiques et les plantes médicinales.
«Le bio est un segment qu’il ne faut pas négliger», estime le président du Sival.
Enfin, l’agriculture de demain, fil conducteur de cette 30e édition,
a été illustrée par de nombreuses innovations dans le cadre des concours Sival Innovation
et AGreen’Startup par les exposants, ainsi que par les nombreuses interventions sur ce thème
dans les conférences et sur le Forum. Le Sival se positionne désormais, selon ses organisateurs,
comme le lieu incontournable pour tous les acteurs des filières du végétal spécialisé.