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Masters : ici, tout est écrit ou presque…
Participation relativement stable des mêmes joueurs, palmarès verrouillé par Federer et Djokovic : avec Roland-Garros où règne Nadal, le rendez-vous des Maîtres est le tournoi le moins surprenant de l’année depuis une petite décennie.
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Qui aime l’inattendu ne doit pas s’offrir un ticket pour assister Masters de Londres qui s’ouvrira ce dimanche. Cela n’empêche pas le spectacle et le tennis de très haut-niveau mais pour ce qui est des surprises, on repassera. Même dans un tournoi à la participation resserrée, avec la crème de la crème, les tout meilleurs font la loi. Depuis 2003, le palmarès de cette épreuve est dominée par deux joueurs, Roger Federer (six titres) et Novak Djokovic (2008, 2012, 2013), seuls, dans pendant cette période, Nikolay Davydenko (2009) et David Nalbandian (2005) ont réussi à passer entre les gouttes.

Si le palmarès a des allures de déjà-vu, c’est aussi, dans une moindre mesure, le cas de la participation. Évidemment, avec la prédominance du Big 4 -Nadal, Djokovic, Federer et Murray étant conjointement qualifiés systématiquement depuis 2008 mais pas toujours présents en raison de blessures- la moitié des sièges est déjà squattée, ce qui n’aide pas à la présence de nouveaux visages, celle-ci devant s’opérer sur les quatre places restantes.

Malgré tout, j’ai regardé ça en détails sur les dix dernières éditions, afin de calculer quel avait été le taux de renouvellement des troupes. Depuis une décennie, 29 joueurs différents ont disputé le Masters, ce qui, sur dix ans donc, correspond à 36% de renouvellement en moyenne par édition. A vue de nez, j’aurais dit un peu moins. Cela illustre en tout cas, outre la difficulté d’accéder au sommet et surtout la plus grande difficulté encore de s’y maintenir. Les sièges valsent assez facilement pour les joueurs classés de 5 à 8 à l’ATP. Maitre du tennis est un statut fragile pour certains…

Si l’an passé, un seul « bleu » -Stan Wawrinka- s’était qualifié, le cru 2014 est bien plus intéressant dans ce domaine avec l’arrivée de Milos Raonic,Kei Nishikori et Marin Cilic. Trois petits nouveaux donc, un chiffre facilité il est vrai par le forfait de Rafael Nadal. Ce trio prend la place de Juan Martin Del Potro (blessé cette saison), Richard Gasquet et David Ferrer.

Mais que ce trio tout neuf ne se berce pas d’illusions. Les vainqueurs du Masters à leur première participation ne sont pas légions. Depuis 1972, première année du format par poule, seulement trois joueurs ont remporté cette épreuve dès leur baptême du feu: Guillermo Vilas (1974), John McEnroe (1978, tournoi disputé en janvier 1979) et Alex Corretja (1998). Un trio en 41 ans, c’est maigre. On ne fait pas la loi chez les Maîtres comme ça!
Pour ce qui est des finalistes lors de la première, ou parfois unique, participation, c’est mieux, évidemment, mais ça reste modeste. Ils sont huit à avoir réussi cette performance : Tom Okker (1973), Wojtek Fibak (1976), Vitas Gerulaitis (1981), Boris Becker (1985), Jim Courier (1991), Sébastien Grosjean (2001), James Blake (2006) et David Ferrer (2007). Il est d’ailleurs amusant de noter que dans cette liste, un seul, Becker, allait finalement réussir à remporter cette couronne, trois ans après cette première finale.

Et pour cette année ? Tout semble indiquer que nous sommes sur la même ligne que depuis dix ans, avec Djokovic et Federer comme supers favoris. A moins que Murray, qui recueille pas mal de suffrages suite à sa qualification à l’arrachée, ne s’impose une nouvelle fois à Londres après ses succès aux JO (2012) et à Wimbledon (2013). Il serait en quelque sorte un trait d’union entre la stabilité et l’inattendu. Le Britannique serait remporterait le titre à… sa sixième participation.