Mondial 2017 : les Bleus, favoris trop évidents ?



A bien des égards, la France se présente comme la meilleure équipe du Mondial de handball qui débute ce mercredi face au Brésil (20h45), à Paris. Mais les pièges à éviter seront nombreux.


Une concurrence relevée

Battue au tour principal de l'Euro 2016 et en finale des derniers Jeux Olympiques, l'équipe de France, tenante du titre mondial, n'a pas décroché de titre l'an passé. Elle demeure la grande favorite de «son» Mondial, qu'elle ouvre ce mercredi à l'AccorHotels Arena. «J'ai rarement vu une équipe aussi complète, avec un tel mélange de jeunesse et d'expérience», soutient ainsi Philippe Gardent, l'entraîneur toulousain. Pour conserver leur couronne, les Bleus devront toutefois franchir de sérieux caps, à commencer par le Danemark de Mikkel Hansen, champion olympique en titre, «le favori de la compétition aujourd'hui», estime Luc Abalo.

Si la Norvège, son bourreau à l'Euro, sera dès les phases de poules un révélateur intéressant du niveau des Tricolores, c'est à partir des huitièmes de finale que la France va devoir renverser les principaux cadors : l'Espagne, championne du monde 2013, pensionnaire du groupe B qui croisera avec celui des Bleus, ou la Croatie, capable dans un bon soir de battre n'importe qui, comme le prouve sa victoire face aux Français au premier tour des derniers Jeux. A surveiller également : la Russie, de retour sur la pente ascendante, et le Qatar, menaçant malgré un effectif plus réduit qu'au Mondial 2015 où il s'était hissé jusqu'en finale.


Claude Onesta, le nouveau manager des Bleus, le rappelle à l'envi : «quand un Mondial est organisé en France, comment pourrait-on expliquer aux gens qu'on n'a pas l'ambition de le gagner alors qu'on va gagner des Mondiaux chez les autres?» Sacrée quatre fois en 15 ans (2001, 2009, 2011, 2015), l'équipe de France a connu diverses fortunes à domicile : elle s'était imposée en finale à Bercy il y a seize ans, mais avait terminée dernière des équipes classées en 1970, à une époque où le handball tricolore n'était, il est vrai, qu'un «sport de profs de gym», dixit Gardent.

Alors que les organisateurs espèrent rassembler au moins 500 000 spectateurs dans les huit ville-hôtes (431 000 billets étaient déjà vendus lundi), les deux nouveaux co-entraîneurs des Bleus ont conscience de l'ampleur des attentes et du défi qui les attend. «Nous sommes bien placés pour savoir que ce n'est pas évident car nous avons souvent été ceux qui ont cassé le rêve des pays-hôtes, prévient ainsi Guillaume Gille. Le chemin (vers le titre) est tortueux, complexe.»Didier Dinart évoque même un «fardeau» : «l'obligation d'accéder au dernier carré, vous pensez que c'est facile? A nous de transformer cela en énergie positive.»
By lequipe