le Français Tony Gallopin, nouveau maillot jaune
Après Marcel Kittel et André Greipel, Tony Martin, ici le 13 juillet, est le troisième Allemand à signer une victoire d'étape sur le Tour 2014.
L'Allemand Tony Martin (Omega Pharma), triple champion du monde du contre-la-montre, a remporté la 9e étape du Tour de France, dimanche, entre Gérardmer et Mulhouse. A l'issue de cette journée, c'est le Français Tony Gallopin (Lotto) qui est en tête du classement général, succédant ainsi à l'Italien Vincezo Nibali.
Le coureur de l'équipe Lotto est le premier maillot jaune français dans le Tour depuis Thomas Voeckler qui s'était habillé de cette couleur pendant dix jours en 2011. Cinq coureurs français différents (Cyril Dessel, Romain Feillu, Sylvain Chavanel, Thomas Voeckler et Tony Gallopin) ont revêtu ce maillot dans les dix dernières éditions de la Grande Boucle.
Quelques heures avant la finale de la Coupe du monde à Rio, Martin a fait brillerles couleurs de l'Allemagne, déjà hissées par Marcel Kittel (trois étapes au sprint) et Andre Greipel.
Les favoris du Tour se sont observés dans ce deuxième volet du triptyque des Vosges, à l'exemple de Vincenzo Nibali, en tête du classement général au départ de Gérardmer, et d'Alberto Contador, à la veille du rendez-vousde la Planche des Belles-Filles.
Les attaquants ont mis à profit les rugosités du parcours pour chambouler(provisoirement) la hiérarchie. Au bénéfice de Tony Gallopin, héritier d'une grande famille de cyclistes. Son père Joël a couru chez les pros à la fin des années 1970 (son oncle Guy aussi) et son oncle Alain a fait carrière en tant que directeur sportif.
DÉCROCHAGE À 59 KM DE L'ARRIVÉE
A 26 ans, le Français a endossé son premier maillot jaune, significatif des progrès de ce coureur longtemps cantonné au registre des classiques (vainqueur de la Clasica San Sebastian 2013).
Autre grand bénéficiaire du jour, Pierre Rolland (tout comme Machado) a repris 5 min 01 sec aux hommes du classement général, au terme des 170 kilomètres de cette étape propice aux offensives en raison de son relief (six ascensions au total).
Dès le col de la Schlucht, à la sortie de Gérardmer, les attaquants se sont montrés.
Alessandro de Marchi et Tony Martin ont fini par trouver l'ouverture au quinzième kilomètre pour entamer une longue aventure.
Derrière eux, un groupe de 28 coureurs a mené la chasse et a pris d'autant plus facilement le large que dix-huit des vingt-deux équipes en lice étaient représentées et que la formationEuropcar, comptant cinq éléments dans cette contre-attaque, a assuré longtemps le travail pour son chef de file (Rolland).
A l'avant, sur les premières pentes du Markstein (1ère catégorie), Martin a accéléré pour décrocher De Marchi... à 59 kilomètres de l'arrivée. Sans craindre la longue distance le séparant de Mulhouse, le numéro un mondial du « chrono » a livré un très long effort solitaire, de plus d'une heure, pour signer son premier succès dans une étape en ligne du Tour.
RELANCE DANS LA PLAINE D'ALSACE
« Une journée géniale », a commenté l'Allemand, au gabarit de rouleur (1,86 m pour 75 kg), déjà vainqueur de deux contre-la-montre du Tour, à Grenoble en 2011 et au Mont-Saint-Michel en 2013. Mais il a aussi montré l'étendue de son registre en gagnant des courses d'une semaine, entre autres Paris-Nice (en 2011).
Limité en haute altitude, Martin passe bien la moyenne montagne, tel le Grand Ballon (1336 m). Cette fois, il a basculé au sommet, à 43 kilomètres de la ligne, avec près de trois minutes d'avance sur le groupe de poursuite et a conservé la quasi-intégralité de son avance pour créditer son équipe Omega Pharma d'un deuxième succès (après Matteo Trentin vendredi à Nancy).
Derrière lui, Gallopin a relancé l'allure dans la descente vers la plaine d'Alsace. Il a été aidé dans la partie finale par d'autres coureurs intéressés à distancer le peloton (Gautier pour Rolland, Machado) avant que Fabian Cancellara règle le groupe pour la deuxième place.
Au classement général, Gallopin se retrouve nanti d'une avance de plus d'une minute et demie sur Nibali avant la plus dure étape des Vosges. Pour l'Essonien, félicité par sa compagne Marion Rousse (ex-championne de France de cyclisme) à l'arrivée, c'était la fête avec un jour d'avance sur le 14 juillet.