Un double attentat fait 38 morts à Istanbul
Les Faucons de la liberté du Kurdistan revendiquent l’opération
le 12.12.16|10h00
Un double attentat a frappé samedi un quartier touristique de laLes deux déflagrations se sont produites à 45 secondes d’intervalle.
mégapole Istanbul, faisant 38 morts dont 30 policiers, rapporte
l’AFP citant le ministre de l’Intérieur turc Süleyman Soyluet.
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Les deux déflagrations se sont produites à 45 secondes d’intervalle
Une voiture piégée a frappé un car de transport des forces antiémeute
près du stade de l’équipe de football de Besiktas, sur les bords du
Bosphore, et un kamikaze s’est ensuite fait exploser au milieu d’un
groupe de policiers. Le ministre de l’Intérieur turc a indiqué que les
premiers éléments recueillis «désignent» les séparatistes kurdes du
Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK).De son côté, le président Recep Tayyip Erdogan a promis hier de lutter «jusqu’au bout contre le
terrorisme». Mais un peu plus tard , les Faucons de la liberté du Kurdistan (TAK) ont revendiqué les deux opérations. Deux membres des TAK «ont mené avec méticulosité (...) la double attaque simultanée qui s’est
produite le 10 décembre (…) devant le stade Vodafone Arena et le parc Maçka», a annoncé le groupe dans un communiqué. Le double attentat intervient alors que la Turquie a instauré l’état d’urgence après la
tentative de coup d’Etat raté du 15 juillet.
Vague d’attentats
Depuis l’été 2015, avec la reprise du conflit kurde et les combats en
Syrie voisine contre le groupe Etat islamique (EI), la Turquie a connu
une vague d’attentats, attribués à l’EI ou au PKK. Le 20 juillet 2015, un attentat à Suruç, près de la frontière syrienne, visant des militants kurdes, fait 34 morts. Il est attribué à l’EI. Deux jours plus tard, deux policiers trouvent la mort. Le 10 octobre, 103 personnes périssent dans un double attentat-suicide devant la gare principale d’Ankara, lors d’un
rassemblement prokurde.Le 12 janvier de l’année en cours, 12 touristes allemands sont tués lors d’un attentat-suicide à Istanbul. L’attaque est attribuée à l’EI. En février, une voiture piégée conduite par un kamikaze
fait 28 morts à Ankara. L’attaque, visant des militaires, est revendiquée
par les TAK. Ces derniers ont revendiqué aussi l’attentat à la voiture
piégée à Ankara du 13 mars qui a fait 35 morts.Six jours plus tard, quatre touristes (trois Israéliens et un Iranien) sont tués à Istanbul par un kamikaze. Les autorités accusent l’EI. Début juin, un attentat à la voiture piégée visant un car de policiers antiémeute à Beyazit, un quartier d’Istanbul, fait 11 morts dont 6 policiers. Suit le 28 juin un triple attentat-suicide à l’aéroport international Atatürk d’Istanbul.L’attaque, non revendiquée, a provoqué la mort de 47 personnes, dont des étrangers. Le 20 août, une cinquantaine de personnes sont tuées par un kamikaze lors d’un mariage à Gaziantep (sud-est). Le président Erdogan accuse l’EI. Le
26 août, 11 policiers sont tués dans un attentat-suicide à la voiture
piégée à Cizre, au sud-est à la frontière syrienne, revendiqué par le PKK.
Il est accusé par les autorités d’être l’auteur, le 9 octobre, de l’explosion d’une camionnette piégée devant un poste de police de Semdinli (sud-est) qui a fait 18 victimes.Début novembre, une voiture piégée explose et fait neuf morts, dont deux policiers, devant un poste de police de Diyarbakir, «capitale» du sud-est à majorité kurde. Attribuée au PKK, l’opération est revendiquée par l’EI puis par les TAK. A la fin du même mois, un attentat
à la voiture piégée fait deux morts et 33 blessés sur le parking du gouvernorat d’Adana (sud).
R. I.