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Les pathologies neurodégénératives
Santé du 02 Février 2016
Les maladies
Les pathologies neurodégénératives
Pr Kamel Sanhadji(*)
«La moindre chose contient un peu d'inconnu. Trouvons-le.»
(Guy de Maupassant, 1850-1893, écrivain)
Il arrive souvent de se poser certaines questions autour de soi. Est-ce de la démence sénile ou Alzheimer ? Est-ce des tremblements ou Parkinson ? Aujourd’hui, les médecins ont appris à discerner ces symptômes et la connaissance du vieillissement normal et pathologique n’a cessé de progresser. Néanmoins, les avancées thérapeutiques peinent à voir le jour. En effet, ces cinquante dernières années ont été marquées par la percée des maladies neuro-dégénératives. Non pas qu’elles soient brutalement apparues au cours du XXe siècle mais les cliniciens ont tardé, à cause de la complexité du système nerveux central, à distinguer un vieillissement physiologique normal d’un vieillissement pathologique. On mettait tout sur le compte de la sénilité. «Il perd la tête, docteur» ou «c’est l’âge», disait-on au sujet d’un parent. Aujourd’hui, une personne amène son conjoint en consultation et demande : «Docteur, est-ce la maladie d’Alzheimer ?» Cette attitude révèle bien l’évolution considérable survenue dans le domaine des maladies neurodégénératives.
Les maladies neurodégénératives constituent un chapitre important en neurologie. On se limitera, dans la présente contribution, aux plus fréquentes d’entre elles comme la maladie d’Alzheimer qui touche 10% de la population après 70 ans et la maladie de Parkinson qui touche 2% de la population après 60 ans. Nous faisons, au préalable, un bref rappel sur les mécanismes d’installation des maladies neurodégénératives et sur la structure de base de la cellule nerveuse qu’est le neurone.
Les mécanismes des maladies neurodégénératives
Ces maladies se caractérisent par la destruction progressive de cellules nerveuses d’une population ciblée et délimitée. Cette mort neuronale est plus rapide que celle observée lors du vieillissement normal et intervient dans une région précise du système nerveux central. Il peut s’agir de zones du cortex (couche superficielle extérieure du cerveau) associées aux fonctions intellectuelles et émotionnelles (maladie d’Alzheimer), ou de structures profondes du cerveau davantage impliquées dans la motricité (maladie de Parkinson, chorée de Huntington), du cervelet avec de l’incoordination et des troubles de l’équilibre (ataxie), mais aussi de la moelle épinière (sclérose latérale amyotrophique) ou des nerfs périphériques (maladie de Charcot-Marie-Tooth). Ces familles de maladies sont déjà fréquentes et risquent de le devenir encore plus compte tenu de l’augmentation de l’espérance de vie. Les chercheurs commencent aussi à connaître le dysfonctionnement des principales voies métaboliques à l’origine de ces maladies. Ils ont, par exemple, découvert que la présence de plaques séniles et de dégénérescence neurofibrillaire jouent un rôle essentiel dans la perte des cellules nerveuses à l’origine de la maladie d’Alzheimer, ou encore que la disparition des neurones dopaminergiques et la présence de corps de Lewy sont à l’origine de la maladie de Parkinson. Néanmoins, il reste beaucoup de chemin à parcourir avant de décrypter tous ces mécanismes. La structure du cerveau humain et son fonctionnement sont d’une grande complexité.
Il est admis que cent milliards de neurones établissent plusieurs milliers de contacts avec leurs cellules voisines. Il y a peu d’années, les scientifiques s’accordaient sur le fait que les neurones ne pouvaient pas se renouveler. Aujourd’hui, on sait que certains d’entre eux ont cette capacité. Nous imaginions qu’une perte de cellules nerveuses était définitive et sans ressource. Aujourd’hui, nous constatons que des réarrangements de circuits permettent de compenser la perte de ces neurones, assurant un certain degré de récupération clinique. Nous pouvons confirmer que des cellules souches ont la capacité, entre autres, de générer de nouvelles cellules nerveuses (neurones). Nous devons évaluer tous ces aspects dans les maladies neurodégénératives.
C’est dire l’ampleur de la tâche à venir. Malgré ces avancées, les progrès thérapeutiques peinent à se manifester. Le traitement avance certes, mais lentement. Les symptômes sont améliorés jusqu’à un certain point, mais leur apparition ou leur progression ne peuvent être empêchées. Autrement dit, nous soulageons partiellement les patients mais nous ne savons pas les guérir.
En ce qui concerne la chorée de Huntington (la «danse de Saint Guy») qui est une maladie génétique héréditaire, nous connaissons le gène impliqué, nous pouvons diagnostiquer la maladie avant la naissance mais nous ne pouvons pas empêcher sa survenue par la suite. Toutefois, certaines maladies, en particulier la maladie de Parkinson, bénéficient de traitements efficaces. Il s’agit de traitements médicaux sous forme d’un traitement de substitution avec la L-dopa, ou neurochirurgicaux par stimulation électrique profonde et ciblée à l’aide d’électrodes implantées dans le cerveau.
Rappels sur le neurone : cellule de base du système nerveux central
Le système nerveux central et périphérique est un immense réseau fonctionnel, composé de milliards de cellules ayant la particularité de communiquer entre elles par des signaux électriques et chimiques. Le coordinateur de cet ensemble complexe est le cerveau.
Depuis le début du XXe siècle (1906) et les travaux du grand chercheur espagnol Santiago Ramon y Cajal, on sait que la pièce maîtresse du système nerveux central est le neurone. Cette cellule spécialisée est apparue très tôt au cours de l’évolution. On en trouve chez les vers, les insectes ou les mollusques, ce qui permet aux chercheurs de l’étudier sur des modèles animaux très différents. Les neurones organisés en réseaux forment le socle des fonctions motrices, perceptives, émotives ou cognitives de l’esprit.
Sur le plan anatomique, un neurone est schématiquement composé de trois parties : le corps cellulaire, l’axone et les dendrites. Le «corps cellulaire», aussi appelé «soma», abrite le noyau avec ses chromosomes et ses gènes. Ces derniers jouent un rôle important dans la mise en place des différents circuits de neurones au cours du développement, en initiant par exemple la production des agents chimiques de construction et d’information des cellules nerveuses.
«L’axone» est un prolongement unique et non ramifié du soma. Son principal rôle est de transmettre l’information électrique et chimique aux neurones qui l’entourent.
Ce travail est souvent accompli dans une périphérie rapprochée de quelques micro- ou millimètres, mais certains axones peuvent atteindre un mètre de longueur.
La transmission de l’information est favorisée par le dépôt d’une gaine de myéline autour de l’axone. Elle est constituée par d’autres cellules du cerveau (les cellules gliales, dix fois plus nombreuses que les neurones). Les cellules de Schwann ou les oligodendrocytes (deux familles de glies) s’enroulent ainsi autour de certains axones et leur procurent la gaine de myéline : cette «matière blanche» (par opposition à la «matière grise» des somas et dendrites) accélère la transmission de l’influx nerveux. Le processus de myélinisation se poursuit dans les lobes frontaux jusqu’à l’âge adulte et la destruction de la myéline, dans le cas de certaines maladies dégénératives comme la sclérose en plaques a des effets délétères sur le fonctionnement cérébral.Les «dendrites», troisième élément du neurone, sont des ramifications courtes et arborescentes, elles aussi liées au soma.
Leur fonction consiste à recevoir l’information véhiculée par l’axone. Il s’agit là de la description d’un neurone «standard» (le plus répandu) : il existe en fait des formes singulières, comme les neurones dendro-dendritiques, par exemple, dépourvus d’axone.
Comment les neurones parviennent-ils à communiquer l’information ? Une partie importante du processus se tient dans la zone de contact fonctionnel entre l’axone et les dendrites que l’on nomme la «synapse». Il s’agit d’un point de rencontre de 2 à 100 microns (1 micron =1 millionième du mètre) où se font face les boutons terminaux des axones et les épines des dendrites. On distingue deux types de synapses selon le mode de communication qu’elles utilisent : les synapses électriques et les synapses chimiques.
Les synapses électriques permettent de transférer l’information de manière bi-directionnelle (chaque neurone reçoit et renvoie), rapide et fiable. Mais cette communication électrique n’est guère flexible.
Les synapses chimiques, qui sont les plus répandues dans le cerveau des mammifères, utilisent des agents nommés «neuromédiateurs» ou «neurotransmetteurs» pour transporter l’information. Le neurone qui produit le neuromédiateur est appelé pré-synaptique et celui qui le reçoit post-synaptique. Les synapses chimiques sont unidirectionnelles et lentes, mais elles ont le mérite d’être très flexibles : ce sont notamment elles qui donnent au cerveau sa plasticité développementale.
Chaque neurone est en moyenne connecté à 10 000 de ses voisins et il lui suffit de quelques millièmes de seconde pour propager son potentiel d’action (appelé autrefois «influx nerveux» est une brusque modification du potentiel électrique de repos de la cellule).
Le nombre d’agencements possible des 100 milliards de cellules nerveuses qui forment le cerveau dépasserait donc de loin le nombre total de particules atomiques contenues dans l’univers. Cette extraordinaire capacité fait du cerveau humain l’organe le plus complexe jamais produit dans l’histoire du vivant. La compréhension du fonctionnement des neurones au plan moléculaire et cellulaire constitue un enjeu prioritaire de recherche fondamentale, car elle conditionne par la suite l’analyse des phénomènes perceptifs et cognitifs, jusqu’au mystère de la conscience, mais aussi et surtout la mise au point de thérapies innovantes pour les nombreux troubles affectant le système nerveux humain.
La maladie d’Alzheimer
La maladie d’Alzheimer est une maladie rare avant 65 ans. Moins de 2% des cas de maladie d’Alzheimer surviennent avant cet âge, essentiellement chez des personnes atteintes de formes familiales héréditaires rares. Après 65 ans, la fréquence de la maladie s’élève à 2% à 4% de la population générale, augmentant rapidement pour atteindre 15% à 80 ans. Les femmes sont plus exposées à cette maladie : sur 25 malades, 10 sont des hommes et 15 des femmes. Mais cette différence pourrait être liée aux écarts d’espérance de vie. Le nombre de personnes atteintes devrait progresser compte tenu de l’augmentation de l’espérance de vie. La perte de la mémoire est la première manifestation. Le trouble de la mémoire est le plus constant et le plus perceptible des symptômes associés à la maladie d’Alzheimer. Des troubles des fonctions exécutives sont également très évocateurs : par exemple ne plus savoir comment se servir de son téléphone ou comment préparer une recette jusque-là bien connue. Les problèmes d’orientation dans le temps et dans l’espace sont également révélateurs : les personnes qui développent la maladie se perdent sur un trajet habituel ou ne savent plus se situer dans le temps. L’extension de la maladie se traduit par des troubles progressifs du langage (aphasie), de l’écriture (dysorthographie), du mouvement (apraxie), du comportement et de l’humeur (anxiété, dépression irritabilité) et du sommeil (insomnie). Beaucoup d’individus se plaignent de trous de mémoire récurrents. Quand ces troubles préoccupent le patient (ou son entourage) et qu’ils le gênent dans sa vie quotidienne au point de ressentir le besoin d’en parler à un médecin, la plainte doit être prise très au sérieux et faire l’objet d’une évaluation précise. On devrait mettre en place un réseau national sous forme de «Centres mémoire» spécialisés dans le diagnostic de ces affections. Deux facteurs biologiques identifiés sont incriminés dans la maladie d’Alzheimer : le «peptide bêta amyloïde» et la «protéine tau phosphorylée». En effet, l’étude du cerveau des patients atteints de maladie d’Alzheimer montre l’existence de deux types de lésions qui signent avec certitude le diagnostic de la maladie d’Alzheimer : les «plaques amyloïdes» et les «dégénérescences neurofibrillaires».
d’Alzheimer et de Parkinson
Ces deux types de lésions sont chacune associée à un composé protéique, lui-même associé à la survenue et la progression de la maladie : le peptide bêta amyloïde pour les plaques amyloïdes, et la protéine tau phosphorylée pour les dégénérescences neurofibrillaires.
La protéine bêta amyloïde, naturellement présente dans le cerveau, s’accumule au fur et à mesure des années sous l’influence de différents facteurs génétiques et environnementaux, jusqu’à former des plaques amyloïdes (aussi appelées «plaques séniles»). Selon l’hypothèse de la «cascade amyloïde», il semblerait que l’accumulation de ce peptide amyloïde induise une toxicité pour les cellules nerveuses, se traduisant par l’augmentation de la phosphorylation d’une protéine de structure des neurones, la protéine tau. Ce phénomène affecterait l’hippocampe, une structure cérébrale qui constitue le siège de la mémoire à court terme. La phosphorylation de la protéine tau entraîne une désorganisation de la structure des neurones et une dégénérescence dite «neurofibrillaire» qui entraînera elle-même, à terme, la mort de la cellule nerveuse. La façon dont ces processus pathologiques s’enchaînent reste encore à découvrir. Les chercheurs suspectent des phénomènes d’agrégation anormale de ces protéines, qui pourraient ainsi se diffuser de cellule en cellule et s’étendre à l’ensemble du cerveau, depuis la région de l’hippocampe jusqu’à l’ensemble du cortex cérébral.
Très lent, ce processus prend plusieurs dizaines d’années à s’établir avant que des symptômes de la maladie n’apparaissent.
L’âge, la génétique et l’environnement constituent le cocktail des facteurs de risque. En effet, le principal facteur de risque de maladie d’Alzheimer est l’âge. L’incidence de la maladie augmente après 65 ans et explose après 80 ans. Mais comme dans toute maladie chronique, il existe également une susceptibilité individuelle, qui crée un terrain plus ou moins favorable à l’apparition de la maladie en fonction du vieillissement et des autres facteurs de risque environnementaux.
Le risque de développer la maladie est en moyenne multiplié par 1,5 si un parent du premier degré est touché. Il est multiplié par 2 si au moins deux le sont. Cette susceptibilité individuelle est en partie portée par notre génome. Il a été possible d’identifier 21 gènes et régions du génome à l’origine de cette susceptibilité. Une quinzaine d’autres sont en cours de validation. Le niveau de susceptibilité individuel est défini par une combinaison complexe de ces gènes.
Le cas particulier des formes héréditaires de la maladie d’Alzheimer représentent 1,5% à 2% des cas. Il s’agit de cas à transmission familiale autosomique dominante (anomalie portée par un seul chromosome non lié au sexe) survenant avant 65 ans et même souvent autour de 45 ans. Dans la moitié des cas précoces, des mutations rares à l’origine de la maladie ont pu être identifiées.
Elles affectent trois gènes : l’un code pour la protéine précurseur du peptide amyloïde (APP pour Amylmoid Protein Precursor) et les deux autres codent pour les protéines «préséniline 1» et «préséniline 2» qui interviennent dans le métabolisme de l’APP. Hériter de mutations affectant un de ces gènes entraîne l’apparition de la maladie.
La connaissance de ces gènes permet de mieux comprendre comment survient la maladie. Certains sont impliqués dans le métabolisme du peptide amyloïde, comme ceux codant pour l’apolipoprotéine E (APO E) ou la clustérine. D’autres interviennent dans le métabolisme des lipides, dans l’immunité innée, dans l’inflammation, dans le fonctionnement synaptique ou celui de l’hippocampe. Cette diversité témoigne de la grande complexité des mécanismes à l’origine de la maladie.
Certains de ces facteurs de susceptibilité génétique peuvent augmenter le risque de survenue la maladie, mais d’autres peuvent le diminuer et agir comme des facteurs protecteurs. Ainsi être porteur d’un ou deux allèles «epsilon 2» du gène de l’APOE va réduire le risque de maladie d’Alzheimer de plus de la moitié, alors que la présence d’un ou deux allèles «epsilon 4» le multiplie respectivement par deux et par quinze.
L’environnement semble également jouer un rôle important dans la survenue de la maladie d’Alzheimer, mais les facteurs impliqués sont encore mal connus. Des facteurs de risque cardiovasculaires (diabète, hypertension, hyperlipidémie) non pris en charge à l’âge moyen de la vie sont par exemple associés à une survenue plus fréquente de la maladie. Les mécanismes qui sous-tendent cette association restent à élucider, mais on imagine qu’ils pourraient mettre en jeu une altération des performances du système vasculaire cérébral, venant aggraver le processus pathologique. La sédentarité est un autre facteur de risque, ainsi que les microtraumatismes crâniens constatés chez certains sportifs (comme les joueurs de football américain ou les boxeurs) ou encore des anesthésies répétées.
A l’inverse, le fait d’avoir fait des études et d’avoir eu une activité professionnelle stimulante ainsi qu’une vie sociale active semble retarder l’apparition des premiers symptômes et leur sévérité. Cet effet protecteur serait lié au phénomène de plasticité cérébrale qui traduit l’adaptabilité permanente de notre cerveau. Il pourrait permettre de compenser la fonction des neurones perdus. De même, la consommation de caféine serait associée à un risque réduit d’apparition de la maladie.
Il existe plusieurs outils pour faciliter un diagnostic précoce. En effet, dès qu’une plainte formalisée existe et que le recours à un médecin a lieu, il est essentiel de réaliser un diagnostic le plus précoce possible. Ce diagnostic repose tout d’abord sur des tests des fonctions cognitives et sur des tests neuropsychologiques. Ils permettent d’évaluer la nature et la sévérité des troubles (perte de mémoire, orientation spatiotemporelle, fonctions d’exécution…) et souvent d’écarter un problème sous-jacent, comme une dépression qui peut favoriser l’apparition de symptômes similaires à ceux de la maladie d’Alzheimer.
Afin de renforcer le diagnostic, des marqueurs biologiques peuvent aider à confirmer l’origine des symptômes. Il est aujourd’hui possible de mesurer trois marqueurs dans le liquide céphalorachidien (LCR), accessible grâce à une ponction lombaire. Il s’agit de la protéine bêta amyloïde, de la protéine tau et de la protéine tau phosphorylée. Les niveaux de ces différents marqueurs permettent dans certains cas de confirmer le diagnostic de maladie d’Alzheimer. Des recherches sont en cours concernant l’utilisation d’autres marqueurs présents dans le LCR, qui viendront encore accroître la précision du diagnostic de maladie d’Alzheimer.
L’imagerie cérébrale permet également d’aider au diagnostic de la maladie d’Alzheimer, y compris à un stade précoce. L’IRM permet d’observer des anomalies cérébrales associées à la maladie. Une réduction du volume du cerveau et une atrophie de l’hippocampe constituent des arguments en faveur du diagnostic. Par ailleurs, de nouveaux examens d’imagerie cérébrale, plus spécifiques et plus précoces, sont utilisés. Ils se fondent sur la tomographie par émission de positons (TEP). Cette technique consiste à injecter aux patients des radio-traceurs qui vont se lier spécifiquement aux lésions cérébrales caractéristiques de la maladie, les plaques amyloïdes (peptide amyloïde) et les dégénérescences neurofibrillaires (protéine tau). Des recherches sont néanmoins encore nécessaires pour établir la validité de nouveaux examens très prometteurs. En effet, environ 20% à 30% des personnes de plus de 70 ans ne présentant aucun signe clinique de maladie d’Alzheimer présentent néanmoins des signaux positifs avec les marqueurs amyloïdes.
On peut noter qu’une réserve cognitive pourrait retarder l’apparition des premiers symptômes de la maladie d’Alzheimer. Ainsi, on remarque que la vitesse de progression de la maladie n’est pas la même chez tous les malades. Elle est influencée par différents facteurs génétiques et environnementaux, ainsi que par la plasticité plus ou moins grande du cerveau qui permet de compenser l’impact de la progression de la maladie.
En effet, des études prospectives de cohortes en population générale ont permis de mieux comprendre l’évolution naturelle de la maladie. Ces études consistent à suivre pendant des dizaines d’années des volontaires, âgés de plus de 65 ans et sans aucun trouble cognitif à l’entrée dans la cohorte, en surveillant l’éventuelle apparition de la maladie d’Alzheimer. L’analyse fine des tests neuropsychologiques des sujets inclus dans ces études a permis de montrer que plus de 10 à 15 ans avant le début des symptômes, ces individus présentaient déjà des modifications de leurs fonctions cognitives. Cela confirme que le processus pathologique évolue très lentement et que, selon les individus, il est plus ou moins longtemps compensé. Cette compensation est d’autant plus importante que le niveau d’éducation est élevé. L’hypothèse biologique sous-jacente est que l’éducation, le niveau de stimulation cérébrale et les liens sociaux stimuleraient le développement d’un réseau neuronal dense qui permettrait de compenser plus longtemps les lésions induites par la maladie d’Alzheimer. C’est ce qu’on appelle la réserve cognitive. Ainsi, stimuler son cerveau pour favoriser le développement de cette réserve cognitive permettrait de retarder les premiers signes de la maladie.
Quant à la recherche de nouveaux traitements, des recherches fondamentales sur la compréhension des mécanismes à l’origine de la maladie d’Alzheimer ont permis la mise en évidence de nouvelles cibles thérapeutiques qui pourraient ralentir ou essayer de traiter cette affection. Plusieurs molécules thérapeutiques sont en cours de développement. La majorité vise à bloquer l’accumulation des peptides amyloïdes. D’autres, comme des dérivés du bleu de méthylène, cherchent à lutter contre l’agrégation des protéines tau.
La piste la plus développée actuellement reste néanmoins celle de l’immunothérapie, utilisée pour éliminer le peptide bêta amyloïde. Cette stratégie consiste à injecter des anticorps hautement spécifiques dirigés contre le peptide (immunothérapie passive) ou à vacciner contre lui (immunothérapie active).
La deuxième approche se fonde sur l’injection d’un peptide de structure proche, pour stimuler le système immunitaire et augmenter son efficacité à éliminer les protéines amyloïdes qui s’accumulent dans le cerveau.
A ce jour, les résultats des essais cliniques mis en œuvre se sont révélés décevants. La stratégie permet bien d’induire une réaction immunitaire, mais sans réduction apparente des symptômes. Cependant, dans la mesure où les patients traités lors de ces essais sont à des stades modérés de la maladie, même si ces traitements sont actifs, l’état de leur cerveau et les limites de leur réserve cognitive ne leur permettent plus de récupérer des fonctions intellectuelles suffisantes. Il serait donc nécessaire de tester ces traitements plus tôt, avant l’apparition des premiers symptômes.
Cela pose des problèmes éthiques majeurs, en particulier celui de devoir rechercher et diagnostiquer la maladie chez des sujets bien portants, des années avant l’apparition des premiers signes d’une maladie d’Alzheimer. Toutefois, deux essais sont actuellement en cours en dans des formes familiales à début précoce, formes dans lesquelles il est possible d’identifier les patients à risque avec une quasi-certitude grâce à des tests génétiques. Il s’agit, dans l’essai français (CHU de Rouen, France), de tester deux produits dont l'objectif est d'éliminer le peptide amyloïde du cerveau : le gantenerumab (un anticorps monoclonal administré en injection sous-cutanée toutes les 4 semaines) et solanezumab (un autre anticorps monoclonal délivré par voie intraveineuse, également toutes les 4 semaines. L’autre essai, API (Alzheimer’s Prevention Initiative), en Colombie, où des dizaines de membres d’une très vaste famille sont atteints par la forme héréditaire de la maladie. Les auteurs ont identifié la mutation responsable chez plus de 500 personnes de cette famille et ont débuté un essai d’immunothérapie, ciblant également la protéine bêta amyloïde. La molécule testée est un troisième anticorps monoclonal (crenezumab). Les résultats de l’essai ne sont pas encore connus.
La maladie de Parkinson
Décrite pour la première fois en 1817 par un médecin anglais qui lui donna son nom, la maladie de Parkinson est une affection dégénérative du système nerveux central. Les zones spécifiquement atteintes sont les neurones producteurs de dopamine (système dopaminergique).
La dopamine est un neurotransmetteur, c’est-à-dire une molécule chargée de transmettre l’information entre les neurones. Lorsque la production ou la circulation de la dopamine est diminuée, les cellules nerveuses communiquent mal. Cela se traduit par de nombreux troubles, dont ceux de la maladie de Parkinson. Les trois principaux symptômes permettant d’établir un premier diagnostic sont une «akinésie» (lenteur et difficulté du mouvement), une «hypertonie musculaire» (rigidité dite «extrapyramidale», touchant à la fois le rachis et les membres) et les «tremblements» (au repos, de manière régulière à 4 à 7 cycles par seconde).
L’examen clinique est primordial et vise un objectif double : authentifier l’existence d’un syndrome parkinsonien et différencier une maladie de Parkinson d’une autre cause de syndrome parkinsonien.
Cet examen recherche :
- un tremblement (sensibilisation par le «stress», comme le calcul mental),
- une rigidité de type plastique (sensibilisation par la manœuvre de Froment qui la renforce ou la fait apparaître) ; typiquement, elle cède par à-coups : c’est le phénomène de la «roue dentée»,
- des signes d’akinésie et de bradykinésie (l’akinésie est un ralentissement à l’initiation ; la bradykinésie est un ralentissement à l’exécution, des mouvements). Selon sa localisation, elle prend de multiples expressions : à la face, pauvreté des mouvements spontanés comme le clignement des yeux (amimie) ; aux membres supérieurs, ralentissement lors de la réalisation des gestes alternatifs rapides (opposition pouce-index, fermeture ouverture de la main, marionnette), micrographie (à rechercher), perte du ballant du bras lors de la marche ; aux membres inférieurs : gêne aux mouvements alternatifs de type «battre la mesure avec le pied», à la marche, elle peut donner un aspect pseudo-spastique ; sur la voix qui peut être moins bien articulée, monocorde et monotone (rarement en début de maladie néanmoins).
Les éléments suivants seront en faveur du diagnostic de maladie de Parkinson (par rapport aux autres causes de syndrome parkinsonien) :
- existence d’un tremblement de repos caractéristique,
- asymétrie de la symptomatologie parkinsonienne,
- normalité du reste de l’examen neurologique,
- absence de facteurs iatrogéniques (traitement causant la maladie) explicatifs,
- le diagnostic sera confirmé cliniquement par l’obtention d’une nette amélioration de la symptomatologie lors de la mise en route du traitement dopaminergique,
- aucun examen paraclinique n’est justifié lorsque ces éléments cliniques sont obtenus. Seule exception, chez le sujet de moins de 40 ans, sont pratiqués de façon systématique une IRM encéphalique et un bilan cuivre (recherche d’une maladie de Wilson).
À côté de ces trois troubles majeurs, la maladie de Parkinson se manifeste par des «symptômes secondaires» : douleurs, crampes, fourmillements, constipation, mictions urgentes, chute de tension à l’occasion d’une levée trop brusque (hypotension orthostatique), sueurs et salivations abondantes, anxiété, déprime, irritabilité, manie.
La maladie présente cinq stades d’évolution :
- Stade I : «premiers signes unilatéraux», ne gênant pas la vie quotidienne.
- Stade II : signes encore unilatéraux, mais entraînant une gêne.
- Stade III : «signes bilatéraux», posture modifiée, pas de handicap grave, autonomie complète.
- Stade IV : handicap plus sévère, marche encore possible, «autonomie limitée».
- Stade V : marche impossible (fauteuil roulant, alitement), «perte complète de l’autonomie».
L’espérance de vie des malades est variable. Dans les meilleurs cas (survenue tardive, repérage précoce, traitement efficace), la durée de vie peut être normale, c’est-à-dire identique à la moyenne de la population.
Rarissime avant 45 ans, la maladie de Parkinson atteint les sujets plus âgés : 1% de la population est concernée après 65 ans, et le pic de fréquence se situe autour de 70 ans.
On compte environ 100 000 malades en France, et 8 000 nouveaux cas se déclarent chaque année. Avec le vieillissement de la génération du «baby-boom» et les gains réguliers d’espérance de vie, le pic épidémiologique est devant nous.
Les hommes sont légèrement plus touchés que les femmes. Les causes de la maladie de Parkinson font probablement intervenir une interaction entre gènes et environnement.
Plusieurs pistes sont étudiées : exposition aux métaux lourds, pesticides et herbicides, chocs à la tête (traumatismes crâniens comme chez les boxeurs), micro-infarctus cérébraux, neurotoxines qui pourraient être d’origine virale…
Plusieurs gènes de prédisposition ont été identifiés, d’abord dans les cas (très rares) de forme précoce de la maladie, survenant avant 50 ans, parfois même avant 40 ans. Mais la forme la plus courante (plus de 95% des cas) n’a pas encore livré tous ses secrets génétiques, et les études familiales ou de jumeaux ne montrent pas une héritabilité très élevée.
Quant au traitement, la L-Dopa (lévodopa ou traitement dopaminergique) est la thérapie de référence, efficace sur la triade symptomatique. Mais elle entraîne souvent des effets secondaires de fluctuation motrice, que n’ont pas d’autres molécules parfois utilisées en thérapie (agonistes dopaminergiques).
Des traitements innovants issus de la recherche, comme la stimulation cérébrale profonde (intervention à haute fréquence sur le noyau subthalamique) sont utilisés avec succès depuis une quinzaine d’années dans le traitement de la maladie de Parkinson en particulier par l’équipe du Pr A. L. Benabid au CHU de Grenoble (France). Le tremblement résistant au traitement médicamenteux et les complications motrices liées à la lévodopa constituent les principales indications de ce traitement neurochirurgical.
Ce traitement chirurgical peut être proposé, dans certains cas bien particuliers (sujets relativement jeunes, lourdement handicapés malgré un traitement bien adapté, ce qui correspond généralement à au moins 10 ans d’évolution), persistance d’une parfaite réponse à la symptomatologie parkinsonienne en traitement dopaminergique (même si cela s’accompagne de dyskinésies sévères). L’intervention consiste en l’application d’une stimulation électrique à haute fréquence (130 Hz) dans les deux noyaux subthalamiques du patient grâce à des électrodes implantées par chirurgie stéréotaxique reliées à des stimulateurs (de type pacemaker cardiaque) implantés en région pectorale.
Ce traitement améliore de façon spectaculaire l'akinésie, la rigidité et le tremblement. Toutefois, cette intervention n’est pas anodine et présente certains risques d'effets secondaires : confusion mentale, troubles de la parole… Plus récemment s’est développée la stimulation corticale (électrode sur la dure-mère au niveau du cortex moteur), moins invasive et donnant des résultats comparables à la stimulation cérébrale profonde sur les symptômes des patients.
En conclusion, comme pour le «Plan cancer», un «Plan maladies neurodégénératives» doit voir le jour en Algérie car ces pathologies du système nerveux semblent loin de régresser. En effet, les familles touchées restent largement démunies face à ces affections à évolution lente lesquelles, plus qu’une invalidité physique, rendent très problématiques les relations entre le patient et leurs proches.
A titre d’exemple, l’association France-Alzheimer note que 40% des aidants décèdent avant le malade, ce qui démontre à quel point l’impact des maladies neurodégénératives dépasse le nombre des personnes atteintes. Ces pathologies constituent désormais une véritable épidémie et un problème de santé publique majeur. Leur coût pour la société est abyssal. Face à la détresse des familles et des patients, la médecine semble largement désarmée, qu’il s’agisse du diagnostic ou du traitement.
K. S.
(*) Professeur des universités, directeur de recherches. Service d’immunologie des transplantations CHU de Lyon, France]
Sante de MaghrebSat_31 Janvier 2016
MaghrebSat Santé du 07 Février 2016
La santé
Sachez que...
Selon une étude anglaise, le romarin (iklil) contient un composé
appelé cinéole qui améliore les performances cognitives (mémoire)
et régule Suite...
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Le saviez-vous... ?
La cacahuète est originaire de la Cordillère des Andes. Son nom
proviendrait de la langue aztèque. La graine aurait été répandue
sur le territoire Suite...
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Préparation de la semaine
Un complément contre la dépression
Ce smoothie (boisson onctueuse) est un complément contre la dépression,
il est bon de l’ajouter à son régime alimentaire. Il influera sur le Suite...
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Côlon, ça gaz ?
Buvez de la tisane après les repas
Vous êtes nombreux à chercher la meilleure solution contre vos problèmes
de ballonnements au ventre et de gaz intestinaux…
Voici une tisane reconnue Suite...
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