L’OTAN s’intéresse à nouveau à la Libye
A LA/UNE/INTERNATIONAL_L’Alliance envisage d’envoyer ses navires au large des côtes de l’ex-Jamahiriya
le 26.04.16|10h00
L’OTAN s’intéresse à nouveau à la Libye
La ministre italienne de la Défense, Roberta Pinotti, a annoncé hier que
les navires de guerre de l’Otan pourraient commencer à patrouiller dès cet été
au large de la Libye pour tenter de réduire le flux de migrants arrivant en Italie.
«Au niveau de l’OTAN, nous avons demandé à ce que l’opération Active Endeavour
soit transformée, d’une opération antiterroriste en Méditerranée orientale,
en une opération qui englobe les côtes libyennes», a déclaré Mme Pinotti lors
d’une interview accordée au journal La Stampa. «Lors de notre récente réunion au
Luxembourg, le secrétaire général (Jens) Stoltenberg m’a indiqué que cette proposition
avait été bien accueillie», a-t-elle ajouté.La ministre italienne de la Défense, Roberta Pinotti,
dit s’attendre à ce que l’Alliance atlantique approuve ce plan lors du sommet de Varsovie
du 7 juillet. Cette mission ferait partie d’un plan plus large concernant l’Italie et prévoyant
de fermer la route maritime occidentale vers l’Europe et de renvoyer dans leur pays
les migrants économiques. Questionnée sur son espoir d’un feu vert à Varsovie,
Mme Pinotti a répondu : «Oui, certainement pour la coordination des missions en Méditerranée.
Lors du sommet, la proposition devrait devenir une décision effective.»L’opération Active
Endeavour a été lancée en 2001 par l’OTAN, pour combattre les groupes terroristes
en Méditerranée, par l’envoi de patrouilles maritimes. L’Otan mène déjà une opération en
mer Egée pour combattre les réseaux de passeurs de migrants entre la Turquie et la Grèce.
Mais une opération au large de la Libye serait plus compliquée et potentiellement dangereuse,
vu l’instabilité du pays et la présence sur la côte de rebelles alliés au groupe terroriste
autoproclamé Etat islamique.La situation libyenne devait être discutée, hier,
lors du mini-sommet à Hanovre réunissant le président américain, Barack Obama,
la chancelière allemande, Angela Merkel, le président français, François Hollande,
ainsi que les chefs de gouvernement britannique et italien, David Cameron et Matteo Renzi.
L’Italie s’apprête à commander une force de maintien de la paix soutenue par l’ONU en Libye,
quand le gouvernement d’union aura obtenu suffisamment d’autorité pour solliciter l’aide
internationale afin de stabiliser le pays.
El Sarraj gagne des points
A noter que le Conseil d’Etat libyen, la plus haute instance consultative issue de l’accord
politique parrainé par l’ONU, a pris ses fonctions vendredi et tenu sa première réunion à
Tripoli. Les 145 députés du Conseil général national (CGN) deviennent membres du Conseil
d’Etat. Près de la moitié de ces députés — dont le président du CGN, Nouri Abou Sahmein
ont refusé de se joindre au Conseil d’Etat. Leur décision n’a toutefois guère influé sur
l’installation de la nouvelle institution.L’avis du Conseil d’Etat «est contraignant pour
le gouvernement d’union (…) en ce qui concerne les projets de loi qui doivent ensuite être
soumis au Parlement qui, à son tour, les accepte ou les rejette».
Le gouvernement d’union nationale libyen a pris, hier, le contrôle du siège du ministère des
Affaires étrangères, un pas supplémentaire pour asseoir son autorité dans ce pays livré aux
milices et aux pouvoirs rivaux depuis des années. Mohamad Amari, ministre d’Etat du
gouvernement d’union, a signé les documents administratifs au siège du ministère,
au nord de Tripoli, une mesure qui renforce le contrôle des nouvelles autorités sur
les rouages de l’Etat.Depuis lundi dernier, le gouvernement d’union, représenté par M. Amari,
a pris le contrôle des ministères des Transports, des Affaires sociales, de l’Habitat, de
la Jeunesse et des Sports et de la Gouvernance locale.Même si sa légitimité n’a pas encore été
consacrée par un vote du Parlement reconnu par la communauté internationale et installé à
Tobrouk (est), le gouvernement d’union s’est autoproclamé, en mars, sur la base d’un communiqué
de soutien d’une centaine de parlementaires. Dans une déclaration publiée jeudi, une majorité
de députés du Parlement (102) de Tobrouk a exprimé sa confiance à ce gouvernement, expliquant
avoir été empêchés de voter formellement. Ces parlementaires souhaitent que
«la session lors de laquelle les ministres prêteront serment soit organisée d’ici la fin de
la semaine prochaine»,hors de Tobrouk.
Aniss Z.
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