jusqu a quand les pauvres refugiers vont subirs ca et leurs derigents cons sont toujours au chaud que la coleres de dieu s abat sur eux
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jusqu a quand les pauvres refugiers vont subirs ca et leurs derigents cons sont toujours au chaud que la coleres de dieu s abat sur eux
A LA UNE/ACTUALITE_Crise migratoire en Europe
18 Octobre 2015
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Ankara juge
«inacceptable» l’offre financière de Bruxelles
La politique de coopération envisagée par l’Union européenne (UE) avec la Turquie pour gérer
le flux migratoire est loin d’être appréciée par Ankara.
Hier, le ministre turc des Affaires étrangères, Feridun Sinirlioglu, a indiqué que le plan d’action entre l’UE et la Turquie pour endiguer le flux des migrants sur son sol n’est qu’un «projet» et son financement proposé par Bruxelles «inacceptable». Pour le chef de la diplomatie turque, il est «hors de question» pour son pays d’accepter l’offre budgétaire de Bruxelles. «L’UE nous a proposé une enveloppe financière, nous lui avons dit qu’elle était inacceptable», a déclaré F. Sinirlioglu, cité par l’AFP.
Il a relevé que la Turquie a besoin d’au moins 3 milliards d’euros pour la première année. «Si l’UE décide de partager ce fardeau financier, ce ne sera pas sans allouer un montant suffisant à la Turquie» et «ce ne sera pas avec le montant insignifiant et inadéquat qu’ils nous ont déjà proposé dans le passé», a ajouté le ministre.
Et de poursuivre : «La Turquie n’est pas un pays dont on doit se souvenir uniquement en période de crise ou avec lequel on ne doit coopérer que pour des raisons tactiques (…).
Ce n’est pas définitif (...) C’est un projet sur lequel nous travaillons.» La Commission européenne a annoncé, dans la nuit de jeudi à vendredi, avoir conclu un «plan d’action commun» avec la Turquie, à l’issue d’un sommet des chefs d’Etat de l’UE.
Selon Bruxelles, ce plan prévoit la relance des discussions sur la candidature de la Turquie à l’UE, un accès facilité aux visas pour les citoyens turcs et une aide financière. En échange, Ankara s’est engagée à accueillir davantage de réfugiés et à renforcer la surveillance de ses frontières, a précisé la Commission.
La Turquie accueille officiellement sur son territoire 2,5 millions de réfugiés, dont 2,2 de Syriens qui ont fui la guerre civile qui fait rage dans leur pays depuis 2011. Dans la matinée d’hier, le président turc, Recep Tayyip Erdogan, a déclaré que son pays a déjà dépensé 8 milliards de dollars (environ 7 milliards d’euros).
Et de constater : «Nous supportons tout le coût financier.»
Outre la Turquie, d’autres pays voisins de la Syrie sont touchés par la crise migratoire. Ainsi, plus de 1,2 million de Syriens ont trouvé refuge au Liban, alors que la population de ce pays est de 4 millions. Ils sont 600 000 en Jordanie, selon le HCR (1,4 million, selon le gouvernement jordanien), soit 20% de la population du royaume.
Par ailleurs, la Hongrie a décidé de fermer sa frontière avec la Croatie aux migrants à minuit, un mois après en avoir fait autant avec sa frontière serbe, a annoncé hier le ministre des Affaires étrangères, Peter Szijjarto, au lendemain de l’achèvement d’une nouvelle clôture anti-migrants.
613 000 réfugiés déjà arrivés
L’Organisation internationale pour les migrations (OIM) a annoncé, hier, que 613 000 migrants et réfugiés sont arrivés en Europe en passant par la Méditerranée en 2015 et plus de 3100 sont décédés ou portés disparus. 34 720 personnes ont rejoint la Grèce et quelque 137 000 autres l’Italie. D’après le Haut-Commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR), la majorité de ceux qui arrivent sont des Syriens. En Grèce, les Syriens représentent 69% des arrivants.
D’après un porte-parole du HCR, Adrian Edwards, octobre a été plus calme que le mois de septembre, sauf ces deux derniers jours, avec l’arrivée en Grèce de 70 à 80 bateaux par jour. Mercredi dernier, 85 bateaux sont ainsi arrivés sur l’île grecque de Lesbos, première étape en Europe pour une grande partie des migrants venant de Turquie.
«Cette hausse (...) pourrait être le résultat d’une amélioration temporaire de la météo, d’une ruée avant l’hiver, ou être liée à la crainte que les frontières européennes soient bientôt fermées», a observé A. Edwards à Genève.
L’arrivée de milliers de réfugiés et migrants sur l’île de Lesbos n’est pas sans créer de tension. «Le personnel du HCR a dû être évacué brièvement d’un centre d’enregistrement lorsque des violences ont éclaté dans un site bondé sur l’île», a relevé le porte-parole de l’agence onusienne.
Selon le HCR, «à présent, il y a 3500 à 4000 personnes sur la côte nord de l’île», mais «les transferts en bus ont été arrêtés car les centres de réception sont surpeuplés».
De son côté, un porte-parole du Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef), Christophe Boulierac, a déclaré que la pluie et le froid sont les principaux défis pour les migrants et réfugiés, notamment à leur arrivée dans les Balkans.
En septembre, 4000 à 6000 personnes sont entrées en Grèce chaque jour, selon l’Unicef, avec un pic de 9000 le 9 octobre. Il est estimé nécessaire d’établir une «base de données plus solide» sur les enfants qui arrivent actuellement en Europe. M. Boulierac a, par ailleurs, relevé qu’«une mission de l’Unicef en Allemagne a reçu des rapports faisant état de plusieurs incidents, violences et abus liés au sexe dans les centres d’accueil et abris temporaires». Des abus qui seraient «commis essentiellement» par les migrants eux-mêmes.
Amnay idir
A LA UNE/ACTUALITE_Crise migratoire en Europe
11 Novembre 2015|18h40
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L'UE veut faire pression sur l'Afrique
Les Européens vont faire pression sur l'Afrique pour qu'elle limite
le flux de migrants vers l'UE lors d'un sommet commun qui s'ouvre
mercredi à Malte. Mais ils continuent d'y répondre en ordre dispersé,
comme l'illustrent les barbelés que la Slovénie a commencé à poser.
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La Commission européenne espère que les Européens mobiliseront 3,6 milliards d'euros en faveur d'un Fonds fiduciaire pour l'Afrique, dont elle apportera la moitié. Le but est de financer de nouveaux projets de développement pour freiner les départs des jeunes Africains. En Europe, après les clôtures récemment érigées par la Hongrie, le gouvernement slovène, débordé, a commencé mercredi à installer des barbelés à sa frontière avec la Croatie pour mieux contrôler l'arrivée des migrants. Mais les frontières "resteront ouvertes", a assuré son Premier ministre, Miro Cerar. "Nous n'aimons par les clôtures, cela nous rappelle le passé, les guerres", s'est néanmoins ému le maire d'une commune frontalière croate.
La crise migratoire, qui met à mal la cohésion de l'UE, ne connaît aucun répit à l'approche de l'hiver. Au moins 18 migrants, dont sept enfants, sont encore morts noyés mercredi au large des côtes turques en tentant de rejoindre la Grèce. "Cette année, selon les statistiques les plus récentes, quelque 1,2 million de personnes sont entrées illégalement dans l'UE, principalement par la mer", a rappelé le président du Conseil européen, Donald Tusk. L'Allemagne, l'un des pays où la pression est la plus forte, pourrait dépenser jusqu'à 14,3 milliards d'euros en 2016 pour l'accueil des réfugiés, a prédit un panel d'économistes conseillant le gouvernement allemand.
'Causes profondes'
A La Valette, les Etats membres de l'UE et une trentaine de pays africains veulent s'attaquer ensemble aux "causes profondes" qui poussent encore tant d'Africains à partir. Le sommet doit s'ouvrir en fin d'après-midi et se prolonger jeudi. Il sera suivi d'une réunion informelle des seuls dirigeants européens, qui feront le point sur la crise migratoire et sur les tractations avec la Turquie, sollicitée pour freiner l'afflux de réfugiés syriens vers la Grèce. La rencontre avait été programmée de longue date, au lendemain d'un naufrage dramatique au large de la Libye, la "route" empruntée par des dizaines de milliers de migrants africains. Depuis, l'attention s'est déplacée vers les Balkans et les demandeurs d'asile syriens toujours plus nombreux, mais les flux venant d'Afrique ont continué à augmenter.
Et les Européens sont décidés à dissuader ceux qu'ils ne considèrent pas comme des réfugiés, sauf exceptions comme les Érythréens. L'une des discussions les plus épineuses à la Valette concerne les "retours et réadmissions" en Afrique des migrants irréguliers, que l'UE veut accélérer. Le sommet devrait déboucher sur un "plan d'action", avec des projets concrets d'ici fin 2016: des aides financières et logistiques seront proposées, avec des plans de réinsertion ciblés. Mais les pays africains sont vexés du "deux poids, deux mesures" entre le traitement de leurs ressortissants et celui des demandeurs d'asile syriens. Ils demandent à l'UE de garantir des "canaux de migration légale" (tourisme, études, travail), alors que les dirigeants européens, inquiets des réactions
de leurs opinions publiques, sont très frileux en la matière.
'Externalisation' du problème
L'UE se propose aussi d'aider le continent face à ses migrations internes, en aidant des pays accueillant eux-mêmes de nombreux migrants, comme le Soudan, le Cameroun ou l'Ethiopie. "Les migrations africaines concernent surtout l'Afrique: l'émigration économique vers l'Europe est assez faible", a souligné un responsable africain, estimant qu'il fallait des solutions pour "fixer les Africains qui ne sont pas menacés par la guerre" en allouant des fonds à l'emploi. Un accord spécifique de l'UE avec l'Ethiopie doit ainsi être annoncé à La Valette. Le Soudan, important pays de transit de migrants vers l'Europe, a aussi demandé de l'aide pour faire face aux trafics des passeurs.
Amnesty international craint justement une multiplication d'accords bilatéraux discrets. "L'UE cherche à externaliser son problème migratoire", a déploré Iverna McGowan, une responsable de l'ONG, redoutant que les Européens ne négligent les droits de l'Homme dans leurs tractations avec les pays africains. L'accès à l'aide européenne "ne doit pas être conditionné à l'acceptation des politiques migratoires de l'UE", ont estimé dans une déclaration conjointe une trentaine d'ONG, déplorant de n'avoir pas été autorisées à participer à un sommet de la Valette "euro-centré".
A la une International_Sinaï en Egypte
le 15.11.15 | 13h16
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Quinze migrants africains tués par balles
Les corps de 15 migrants africains tués par balles ont été retrouvés dans le Sinaï en Egypte à la frontière israélienne,
ont indiqué dimanche des sources sécuritaires et un responsable de la Santé.
"Quinze Africains ont été retrouvés morts par balles dimanche" au sud de la ville de Rafah, a affirmé à l'AFP Tarek Khater, le représentant du ministère de la Santé dans le nord du Sinaï.
"Nous avons également trouvé huit Africain blessés dont l'état de santé est stable", a-t-il ajouté.
Les circonstances de cette tuerie n'ont pas été élucidées et ses auteurs identifiés, ont précisé les sources, ajoutant que les nationalités des migrants n'étaient pas encore connues. Le ministère de la Santé a dépêché
plusieurs ambulances sur les lieux de l'incident, a souligné M. Khater.
Le Sinaï, vaste péninsule de l'est de l'Egypte, est un lieu de passage pour faire entrer illégalement en Israël des migrants africains. Une partie de ces tentatives prennent fin de façon tragique, par la mort ou l'arrestation de ces migrants. Des associations de défense des droits de l'Homme dénoncent régulièrement
ces passages illégaux de migrants qu'elles considèrent comme un trafic d'êtres humains.
Le Sinaï est devenu ces dernières années de plus en plus instable en raison de la présence de jihadistes ayant fait allégeance à l'Etat islamique (EI) et de tribus hostiles au pouvoir.
Un avion charter russe avec 224 personnes à bord s'y est écrasé le 30 octobre,
probablement à cause d'un attentat selon plusieurs pays et des experts.AFP
A LA UNE/ACTUALITE_Crise migratoire en Europe
18 Décembre 2015|10h00
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Les batailles quotidiennes des migrantes
Arriver par le désert, résister aux ghettos, encaisser les agressions, se battre pour gagner un peu d’argent. A l’occasion de la Journée internationale des droits des migrants, El Watan Week-End, en partenariat avec la mission Algérie de l’association Médecins du Monde,
vous décrit la vie quotidienne de quatre migrantes subsahariennes installées en Algérie.
Maggie : Cinq jours en cellule pour avoir été agressée
Sur son jean, elle a enfilé un pull en laine où sont tricotés des motifs de flocons de neige. «Je suis un peu malade, mais ça va passer». Maggie, 27 ans, vit en Algérie depuis un an. Voix douce, sourire lèvres fermées. Elle ne rit que lorsqu’elle joue avec Grace, sa fille de 9 mois.
«J’ai quitté le Cameroun avec mon mari pour voir si on pouvait s’installer ici», raconte-t-elle. Mais après quelques mois, son compagnon est arrêté et condamné à 3 ans de prison. Il est incarcéré à Bouira. La jeune femme enceinte se retrouve seule. Elle accouche en mars à Oran. «Après l’accouchement, j’ai passé 4 heures debout. Sur une chaise ou par terre. Ils m’ont fait comprendre
qu’il n’y a pas de salle, pas de lit, pas d’endroit où me reposer.
Ce qui m’a marquée, c’est que des femmes qui ont accouché après moi ont eu des salles, des lits, et moi j’étais là, debout. Ma petite était posée sur le lit d’une dame», se souvient-elle. Maggie fait une dépression. Elle est alors soutenue par d’autres migrants qui l’aident à trouver un nouveau logement : une pièce et une petite cour, sans eau courante, pour 12 000 DA par mois. Pour survivre, cette bachelière cuisine des plats que d’autres migrants viennent manger chez elle : «Il y a des jours où je peux me retrouver avec 1000 DA, d’autres 500 DA et il y a des semaines où je n’ai pratiquement rien. Parce que je ne suis pas la seule à faire ça.» Un responsable associatif qui la connaît estime qu’elle est «vulnérable» et s’inquiète. Mais Maggie rebondit. Elle arrête le traitement anti-dépresseur.
Viol
Au mois de novembre, elle part rendre visite à une amie avec une autre migrante. Les deux femmes demandent à un taxi clandestin de les ramener chez elles. Au bord du taxi, un deuxième homme est assis à l’avant. Au bout de quelques minutes, les deux jeunes femmes réalisent que le véhicule prend la mauvaise direction. Elles protestent. «Le conducteur a commencé à me caresser dans la voiture. Ils voulaient nous violer.
On a réussi à sortir de la voiture. L’autre homme a attrapé mon bébé par le cou. J’ai cru qu’on allait mourir.» Les deux migrantes tentent de s’enfuir, mais les deux agresseurs les rattrapent en voiture. Ils les rejoignent, leur arrachent leurs sacs et s’enfuient. La gendarmerie, dont une caserne est à une centaine de mètres, arrive à ce moment-là. Maggie, son amie et la petite Grace sont emmenées pour enregistrer une plainte. Lorsque les militaires réalisent que les deux migrantes n’ont pas de carte de séjour, elles sont mises en cellule pour immigration illégale. Elle fait une crise de panique et est emmenée à l’hôpital, puis ramenée en cellule.
Juge
Nous sommes un mercredi. Maggie ne verra le juge que le dimanche. «Dans le dossier, il n’y avait plus que l’immigration clandestine. Ils ont fait disparaître l’agression. On a oublié que ma fille a failli se faire tuer.» En attendant, elle n’a pas de couverture pour sa fille, juste un sandwich pour la nourrir. Lorsque la juge lui dit que l’affaire va devoir attendre deux semaines, Maggie s’emporte : «Ma fille ne pouvait pas rester dans une cellule. J’étais d’accord pour suivre la procédure, pour revenir voir le juge, mais il fallait que ma fille mange et se lave. C’est un bébé !» Elle finit pas être libérée, avec une obligation de quitter le territoire. «Je sais déjà que je ne peux pas le respecter, je n’ai pas l’argent pour repartir, il faut au moins 200 000 DA pour faire la route». Conséquences de l’incarcération, Maggie et Grace sont malades. Elle tient le coup «pour la petite». On toque à la porte. Des femmes sont venues prendre de ses nouvelles, d’autres pour l’aider à organiser une visite pour voir son mari en prison. «On a le soutien de nos compatriotes. Ici, nous sommes solidaires», sourit-elle. n
Agathe : Travailler pour aller mieux
Elle a un diplôme de technicienne de maintenance en informatique. Aujourd’hui, Agathe,
31 ans, s’occupe du linge dans une résidence. «J’ai commencé à l’accueil, je gagnais 4000 DA par mois.
Mais il faut accepter de le faire. Aujourd’hui, je gagne plus. Au départ, je n’aimais pas repasser. Mais de tous ces boulots-là, c’est le repassage que je préfère. Je m’en sors bien et je suis tranquille. Au lieu de monter, descendre, aller dans les chambres, soulever les lits, se baisser...», raconte-t-elle en riant. Avant de trouver cet emploi, la jeune femme revendait des produits qu’elle allait acheter en Côte d’Ivoire. L’argent gagné était économisé pour acheter un nouveau billet d’avion. Cette Camerounaise a une petite fille d’un an, née à Oran. Pendant qu’elle travaille, sa fille est chez une amie. Parfois, elle est obligée de l’amener avec elle. La petite joue avec les adultes de la résidence. «C’est compliqué d’avoir des enfants. C’est une double charge. Grâce au travail, je suis moins stressée. Je me sens autonome, je ne dépends que de moi-même. Avant de travailler, j’avais beaucoup de préoccupations. Je m’inquiétais quand je voyais que le lait de ma fille commençait à diminuer.»
Route
Quand elle arrive en Algérie il y a trois ans, elle imagine pouvoir entrer en Europe à l’aide des contacts d’un de ses amis camerounais qui vit déjà en France. «Je voulais voyager, évoluer. Toutes mes demandes de visa pour l’Europe étaient rejetées. Un voisin a fini par me dire que je n’avais pas besoin de visa, que la route était simple jusqu’au Maroc». L’aventure est plus compliquée que prévu et la déception est grande : «Si j’avais su, je ne serais pas venue. Je serais restée tranquille, j’aurais amassé mon argent, ouvert ma petite entreprise comme j’avais l’intention de le faire». Perfectionniste, Agathe aime bien faire son travail. Son sérieux pousse Malika, une employée algérienne, à la recommander pour un poste de vendeuse dans une pizzeria. «C’est une vraie évolution pour moi. Je n’aurais jamais imaginé m’en sortir avec ma fille et mon travail. Les migrants qui travaillent dans les associations m’ont beaucoup encouragée.»
Féministe
L’aventure a rendu Agathe véhémente en ce qui concerne les droits des femmes. Elle s’emporte contre les «anciennes», ces migrantes arrivées il y a longtemps, qui encouragent une certaine forme de prostitution : «Quand on arrive, les anciennes nous mettent des mauvaises idées en tête, elles veulent nous exploiter. Il faut avoir de la chance, car si quand tu arrives tu tombes
sur une mauvaise femme, elle te met dans le milieu de la prostitution.
Elle t’accueille chez elle, mais il faut que tu mettes une petite tenue parce qu’elle veut que les hommes aient une bonne image d’elle à travers toi. Il faut tomber sur la personne qui va te dire de rester tranquille, que tu n’es pas obligée d’être avec un homme, que tu vas t’en sortir parce qu’ il y a du boulot ici. Mais c’est rare.» Coquette, la jeune femme aime porter de longues tresses. Même préoccupée, elle accueille les visiteurs avec le sourire. «C’est la base du travail». Un jour d’été, Agathe a disparu d’Oran. Elle a pris la route vers le nord avec sa fille. Ses amis n’ont plus de nouvelles. Seule certitude, elle n’a pas été identifiée parmi les victimes de naufrages en mer Méditerranée ces trois derniers mois.
Aïcha : La recherche impossible d’un logement
Assise sur un petit tabouret en plastique, Aïcha, coupe des pommes de terre. Un homme passe la tête par la fenêtre de la chambre où elle vit avec son mari et sa fille de 12 ans : «Prépare-moi deux assiettes !» Cette Ivoirienne, en Algérie depuis 3 ans, cuisine des ailes de poulet accompagnées de frites pour vivre. Couper les pommes de terre, faire frire le poulet, servir, nettoyer les plats, et tout recommencer. Le rituel dure toute la journée, tous les jours de la semaine. «Chaque matin, à 6h30, j’accompagne ma fille à l’école, et ensuite je ne me repose plus jusqu’au soir». Dans 12m2, il faut cuisiner, recevoir, vivre et aider la collégienne à faire ses devoirs. «Ces conditions de vie, je ne les avais pas imaginées. Quand tu pars de ton pays, c’est pour avoir une vie meilleure. Ici, c’est une désillusion.» Elle vit dans une «carcasse», un immeuble inachevé que le propriétaire algérien loue 8000 DA par pièce. Une trentaine de personnes y est installée et n’a qu’un seul robinet d’eau courante.
Agences
A 31 ans, Aïcha rêve d’un appartement à elle, pour être au calme. Elle a obtenu de l’aide pour payer le loyer, mais le plus difficile est bien de trouver le logement : «Quand j’ai du temps, je vais dans les agences immobilières. Ils disent qu’ils vont m’appeler, mais ils ne m’appellent pas. Certains me disent directement : on ne loue pas aux Noirs !» Elle aimerait rester dans son quartier, «parce que c’est plus proche de l’école de sa fille». Avoir un enfant avec soi lors d’un voyage vers l’Algérie reste une exception : «Quand je suis arrivée ici, tout le monde était surpris. Mais je n’ai plus de parents en Côte d’Ivoire. Ni ma mère ni mon père. Et je ne pouvais pas encombrer mes sœurs avec un enfant». Elle se dit épuisée par le travail, mais Aïcha a toujours le sourire : «La femme, c’est elle qui s’occupe de la maison.
Mon homme ne m’aide pas. Je fais le ménage toute seule.
Je suis toute seule pour tout faire. Quand je vends des ailes de poulet, je garde l’argent pour moi et je m’occupe de tout dans la maison.» Seule distraction, le vendredi, lorsqu’elle va chez une autre migrante où se réunissent plusieurs dizaines de personnes. «Je sors une ou deux fois par mois. De nature, je n’aime pas trop la fête. Ce sont finalement les mêmes gens que tu vois, ceux qui viennent manger chez toi. On s’asseoit, on parle de la vie des autres, c’est finalement toujours la même routine». Quand elle aura son appartement, elle veut transformer cette pièce en petit restaurant : «Je pourrai dormir chez moi et venir travailler ici le matin, avoir une vie normale.»
Josiane : Du ghetto au groupe de parole
Son téléphone portable sonne sans arrêt. Coup de fil. Message sur Viber. «Salut la reine mère !» lui lance l’une de ses amies migrantes pour lui dit bonjour. «C’est de la flatterie, tu connais les femmes», rétorque Josiane en souriant. A 36 ans, cette Camerounaise est devenue la «grande sœur» des migrants d’Oran, la référente associative. Un très long chemin parcouru depuis son arrivée il y a 6 ans. «A Tamanrasset, j’ai été coincée, je suis tombée dans un ghetto de Nigérians. Leur travail était de faire passer des gens de Tamanrasset à Alger». Le contrat, Josiane ne le connaît pas.
En échange d’un toit, l’homme, un migrant arrivé avant elle, attend qu’elle devienne sa femme. Elle accepte : «Tu te dis que tu vas te retrouver à la porte si tu commences à faire des problèmes. Finalement, je me dis que j’ai eu de la chance. Il y a des filles qui connaissent pire que ça. Je ne me suis pas retrouvée violentée, c’est déjà ça». Mais au fil des mois, Josiane entre en contact avec les associations. Elle se forme aux questions d’accès aux droits, à la santé. Généreuse, elle est aussi exigeante avec les migrants qui lui demandent de l’aide : «Il faut savoir ce que l’on veut et le dire». C’est dans cet objectif qu’elle imagine, avec un autre migrant, la création d’un centre pour accueillir les femmes avec les enfants, un centre qui serait un lieu de formation, d’accueil et d’activités.
Sport
Dans ce centre, un groupe de parole est organisé tous les quinze jours avec une psychologue : «C’est un lieu où on peut dire qu’on a failli se prendre un coup parce qu’on a dit une connerie à notre conjoint, et personne ne nous juge». Ce groupe de parole a permis aux femmes migrantes qui y participent, sous l’impulsion de Josiane, de prendre confiance en elles. Aujourd’hui, Josiane s’est recréé un environnement de femme indépendante. Difficilement envisageable dans un milieu où «tout le monde assume qu’une femme a besoin d’un homme pour survivre car elle n’a pas de travail». Deux fois par semaine, elle va faire du sport avec un ami migrant. Elle court autour d’un stade, fait de la corde à sauter. «Ça permet d’évacuer, après on se sent bien», rigole-t-elle. Elle a quitté un garage d’un quartier périphérique d’Oran pour un appartement du centre-ville. «Au moins, ici, le propriétaire me laisse tranquille», dit-elle. Elle partage le logement avec un couple de migrants et leur bébé et accueille deux jeunes garçons de 14 et 15 ans, qui ont «fait la route» seuls. «Ils n’avaient personne. Imagine si on les avait laissés dans la rue, ce qui aurait pu leur arriver.»
Terrain
Grandes boucles colorées aux oreilles, elle traverse Oran pour avoir des nouvelles des femmes qui ont accouché, de celles qui ont été agressées, oriente les malades vers les centres de soins, met en relation les personnes incarcérées avec un avocat, et organise des formations à la santé avec des associations locales algériennes. Un travail de terrain permanent salué unanimement par tous ceux qui l’entourent. «C’est une femme déterminée et engagée qui sait ce qu’elle veut faire. Elle est mature et efficace», estime l’un de ses collègues. «C’est une personne d’une force incroyable et très impliquée», raconte une collaboratrice. Josiane a également à cœur de transmettre cette force de caractère aux autres femmes qu’elle côtoie : «L’indépendance, la capacité de dire non, de faire ses propres choix, c’est important.»Leïla Beratto et Mohand Azzouz
A LA UNE/ACTUALITE_Crise migratoire en Europe
publié le 07 Janvier 2016|10h00
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L'Allemagne a accueilli 1,1 million de demandeurs d'asile durant l'année 2015, a annoncé, hier,
Crise des réfugiés en Europe en 2015
Allemagne-1,1 million de demandeurs d'asile
l'Office fédéral des migrations et des réfugiés (BAMF) dans un communiqué. “Pour l'année 2015,
à l'échelle fédérale, environ 1,1 million de demandes d'asile ont été enregistrées”, indique l'office,
à propos de cette année record au cours de laquelle environ cinq fois plus de demandes ont été
enregistrées par rapport à 2014. De janvier à décembre 2015, les demandes émanant de personnes
en provenance de Syrie s'élèvent, à elles seules, à 428 468. Les pays les plus représentés sont
ensuite l'Afghanistan (154 046 demandes), l'Irak (121 662), l'Albanie (69 426) et le Kosovo (33 049).
Pour le seul mois de décembre, l'Allemagne a recensé 127 320 demandes, un chiffre en baisse
par rapport à novembre (206 101) ou octobre (181 166). Le ministre de l'Intérieur Thomas de Maiziere
a souligné que pour faire face à “cet énorme afflux” de population, l'État fédéral allait fournir
“dans le courant de l'année, 4 000 collaborateurs et collaboratrices supplémentaires” au BAMF
R. I./Agences
A LA UNE/ACTUALITE_A la une/Actualité_Traite de migrants en Algérie
le 20.01.16 | 10h00
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Un expert américain en mission à Tamanrasset
L’ambassade des Etats-Unis s’intéresse à nouveau à la situation des migrants en Algérie. Le chef de département politique auprès de cette institution diplomatique, J. Spencer Driscoll, également expert en droits de l’homme, s’est rendu, avant-hier, dans la wilaya de Tamanrasset pour rencontrer les organisations
et les associations qui s’emploient à défendre les droits de cette population vulnérable,
mais surtout pour avoir des réponses aux questions ayant trait à la traite
des personnes migrantes et à l’exploitation sexuelle de femmes et d’enfants.L’émissaire de l’ambassade américaine en Algérie s’est d’abord rendu au centre d’accueil des migrants de Tamanrasset, où il a rencontré, à huis clos, la présidente du Croissant-Rouge algérien, Saïda Benhabilès. Puis, il a pris rendez-vous avec l’association Green Tea pour la lutte contre le sida et la toxicomanie afin de débattre de «l’immigration clandestine en Algérie et des conditions de vie dans ces petites enclaves ethniques non algériennes se trouvant à Tamanrasset», a-t-on appris d’un membre de l’association, qui dit avoir fourni toutes les informations infirmant les accusations portées à l’encontre de l’Algérie
par le département américain dans un rapport accablant dressé en 2015.
De par son expérience sur le terrain, l’association aurait donné des exemples concrets et bien étayés avec des chiffres quant aux efforts consentis dans le but d’assurer une meilleure prise en charge des migrants subsahariens en Algérie,
particulièrement à Tamanrasset considérée comme étant un point de transit inévitable.
Le droit des populations à la santé a également été à l’ordre du jour de cette visite effectuée sous l’œil vigilant des services de sécurité, affirme notre source qui a rejeté catégoriquement les conjectures liées à la traite de personnes à des fins d’exploitation sexuelle et de travail forcé ainsi que celle relative à la prostitution des enfants dans les communautés de migrants clandestins.
Ravah Ighil
Au moins 33 migrants sont morts ce matin dans un nouveau naufrage en mer EgéePublié le 30/01/16 à 16:45
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Originaires de Syrie, d'Afghanistan mais aussi de Birmanie, ces migrants tentaient
de rejoindre l'île grecque de Lesbos depuis la province turque de Canakkale,
lorsque l’embarcation dans laquelle ils se trouvaient a chaviré.
Selon l'agence de presse pro-gouvernementale turque Anatolie, les garde-côtes turcs
ont secouru 75 migrants.Mais au moins 33 migrants sont morts dans le naufrage.
Parmi eux, plusieurs enfants. Le corps d'un bébé, entièrement vêtu, s'est ainsi échoué
sur le rivage près de la ville d'Ayvacik, et le corps d'un autre bébé a été repêché,
selon un photographe de l’AFP.Les recherches se poursuivaient, un nombre
indéterminé de migrants étant encore portés disparus.Ce nouveau drame s'ajoute
aux naufrages successifs de ces derniers jours,
qui ont déjà coûté la vie de plusieurs dizaines de migrants…(Avec AFP)
A LA UNE/ACTUALITE_Crise migratoire
AFP
Publication: 31/01/2016 20h00 CET
Mis à jour Il y a 1 heure
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Plus de 10.000 enfants migrants non accompagnés portés disparus Europe, selon Europol
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Plus de 10.000 enfants migrants non accompagnés ont disparu en Europe sur les 18 à 24 derniers mois,
estime l'agence policière Europol, craignant que nombre d'entre eux soient exploités,
notamment sexuellement, par le crime organisé.Ces chiffres, révélés sur internet par l'hebdomadaire
britannique The Observer, ont été confirmés dimanche à l'AFP par le service de presse d'Europol.
Selon Brian Donald, un responsable d'Europol cité par The Observer, le chiffre avancé concerne les enfants
dont toute trace a été perdue après leur enregistrement auprès des autorités européennes. Environ la moitié
d'entre eux ont disparu en Italie."Il n'est pas déraisonnable d'estimer que nous parlons ici en tout de plus
de 10.000 enfants", explique M. Donald. "Mais tous ne seront pas exploités à des fins criminelles,
il y en a qui auront rejoint des membres de leur famille. C'est juste que nous ne savons pas où
ils sont, ce qu'ils font et avec qui".Environ un million de migrants sont arrivés en Europe en 2015 dans
le cadre de la pire crise migratoire en Europe depuis la Seconde Guerre mondiale, estime Europol,
citée par The Observer.Quelque 27% d'entre eux sont des enfants. "Ils ne sont pas tous non accompagnés,
mais nous avons des preuves montrant qu'une grande partie d'entre eux pourraient l'être".
Selon M. Donald, une "infrastructure criminelle" paneuropéenne sophistiquée vise désormais les migrants
à diverses fins. En Allemagne et en Hongrie, notamment, un grand nombre de criminels ont été pris
alors qu'ils exploitaient des migrants.Des groupes criminels actifs dans la traite d'êtres humains sont par
ailleurs maintenant actifs dans les filières d'immigration illégale afin d'exploiter des migrants, a souligné M. Donald.
Des organisations travaillant sur la "Route des Balkans" ont en outre indiqué à Europol voir l'exploitation d'enfants
migrants comme un "grand problème", selon la même source.Le gouvernement britannique avait annoncé jeudi qu'il accueillerait des enfants réfugiés qui ont été séparés
de leur famille par les conflits en Syrie et dans d'autres pays.
A LA UNE/ACTUALITÉ_Crise Migratoire en Europe.
14.03.2016 12:00
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Plus de 12.000 réfugiés coincés à la frontière gréco-macédonienne
Un nouveau sommet est prévu les 17 et 18 mars à Bruxelles au cours duquel les dirigeants
de l’Union européenne vont discuter du plan proposé le 7 mars par la chancelière
allemande Angela Merkel et le Premier ministre turc Ahmet Davutoglu pour mettre
un terme à la crise migratoire en Europe.
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La fermeture de la frontière gréco-macédonienne a créé une crise humanitaire aiguë
pour plus de 14.000 réfugiés qui demandent aux autorités de la Macédoine la réouverture
en urgence de la frontière. 200 migrants ont manifesté, samedi dernier dans les environs
du village grec d’Idomeni alors que d’autres, accompagnés de leurs enfants, ont occupé
la voie ferrée frontalière criant « Ouvrez la frontière ! », selon l’AFP. Un Syrien de 44 ans,
qui voyage avec ses trois enfants, a entamé une grève de la faim pour dénoncer la décision
de fermeture de la frontière qui l’empêche de rejoindre sa femme, atteinte d’un cancer,
et son quatrième enfant, en Allemagne. « Je veux la voir, juste pour un jour », a-t-il dit.
Ce mouvement de protestation au niveau de cette frontière a été marqué par la présence
de l’artiste chinois dissident Ai Weiwei, venu soutenir les migrants et dénoncer
la politique européenne en organisant un concert de musique en faveur des migrants.
Les conditions d’hygiène dans les centres d’accueil où vivent 12.000 réfugiés et aux alentours
sont particulièrement mauvaises, poussant des centaines de migrants à trouver refuge dans
des camps et des hôtels d’Athènes au moment où de centaines d’autres réfugiés
affluent quotidiennement vers Idomeni.
Un nouveau sommet est prévu les 17 et 18 mars à Bruxelles au cours duquel les dirigeants
de l’Union européenne vont discuter du plan proposé le 7 mars par la chancelière allemande
Angela Merkel et le Premier ministre turc Ahmet Davutoglu pour mettre
un terme à la crise migratoire en Europe.
Un plan qui, pour rappel, a été sévèrement critiqué par le Parlement européen, l’ONU
et de nombreuses organisations humanitaires qui craignent que des mesures discriminatoires
contraires au droit communautaire, soient prises par certains pays européens contre
une certaine catégorie de réfugiés.