Il y a 30 ans, un comique au grand coeur à prouvé qu’avec une bonne idée et un peu d’espoir, il était possible de faire bien plus que tous les politiques réunis sur plusieurs années avec l’ensemble de leurs promesses. Trente ans et les Restos du coeur existent toujours, un triste constat qui montre que rien ne s’améliore, et qu’aucune décision politique n’a pu aider.

À l’heure actuelle, les Restos restent une des associations les plus transparentes de France sur leur budget, celui-ci étant publié chaque année sur leur site, même la Croix-Rouge ne fait pas mieux!

La saison dernière, ils ont distribué 130 millions de repas, un chiffre toujours en hausse. Ils ont surtout atteint pour la première fois le « record assez détestable » d’un million de bénéficiaires, qui devrait encore être atteint cette année, estime son président, Olivier Berthe.


Mais le mieux est encore de laisser la parole à l »association elle-même:

Avec un million de personnes accueillies lors de la précédente campagne et 130 millions de repas servis dans les 2 090 centres, les Restos du Coeur tiennent bon dans un contexte difficile pour toujours mieux accompagner les plus démunis vers l’inclusion sociale.Face à l’inquiétude suscitée par cet accroissement et la stagnation de leurs moyens traditionnels, les Restos recherchent de nouvelles voies pour diversifier leurs ressources, encouragent le bénévolat et continuent de lutter plus que jamais devant un tissu social sur le point de se déchirer.




FAVORISER LES DONS AGRICOLES ET LUTTER CONTRE LE GASPILLAGE

Sans une action politique volontariste et très rapide pour encourager les dons agricoles, les Restos ne pourront plus faire face à l’augmentation du nombre de personnes à aider.
Si les mesures adoptées sur la filière laitière l’an dernier ont déjà porté leurs fruits, il faut aujourd’hui mettre sur pied un dispositif fiscal incitatif pour étendre les dons en nature aux autres filières agro-alimentaires. Le monde agricole et les associations font des propositions concrètes depuis plus de 18 mois sur le sujet : il faut passer des promesses aux actes.
Il faut aussi continuer à lutter contre le gaspillage alimentaire. Des tonnes de nourriture sont perdues chaque jour dans les grandes surfaces ou les entreprises agro-alimentaires, qui ne donnent pas faute de garanties fiscales, parce que jeter coûte moins cher que donner ! La priorité doit aller à la clarification et au renforcement des incitations et à la pénalisation de la destruction.


NE PLUS LAISSER DES ENFANTS VIVRE DANS LA RUE !


Aujourd’hui, d’après une étude du Samu Social, corroborée par l’expérience des bénévoles des Restos, 35 à 40 % des personnes sans domicile en Ile-de-France sont des familles. 80 % d’entre elles et 2/3 des enfants sont dans une situation d’insécurité alimentaire.
A la sortie de la maternité, plus de la moitié des femmes
ayant vécu leur grossesse dans la rue n’a bénéficié d’aucun suivi et seules 13 % d’entre elles ont trouvé une place dans un centre d’hébergement !
Avons-nous épuisé notre capacité d’indignation ? Notre association va continuer à se battre pour aider ces familles et témoigner de cette situation inacceptable.



PROMOUVOIR L’ACTION ASSOCIATIVE : TOUJOURS PLUS DE BÉNÉVOLES


La mission des Restos est d’autant plus indispensable pour lutter contre la déchirure du tissu social que le pays traverse une crise inédite tant par sa longueur que par son ampleur. Les pouvoirs publics doivent tenir compte de la « plus-value sociale » des millions de contacts humains générés chaque année et prendre leurs responsabilités pour simplifier la vie associative :



  • En mettant un terme à la complexité des démarches qui asphyxient nos structures (réforme de l’Insertion par l’Activité Economique (IAE), mise en oeuvre du Fond Européen d’Aide aux plus Démunis (FEAD), multiplication des normes et des exigences statistiques,…).
  • En respectant l’autonomie associative, l’expérimentation, et en laissant la place aux initiatives locales.



Il y a pourtant un revers à la médaille, car si l’oeuvre est exceptionnelle et le travail fourni admirable, il y a un gros souci….du côté des bénéficiaires et de l’abus de certains. Combien profitent de l’association sans la respecter, combien jettent la nourriture car pas de la bonne marque ne par ce qu’elle ne correspond pas à leurs habitudes alimentaires? Et combien viennent aux Restos Du Coeur le ventre plein, sans en avoir RÉELLEMENT besoin? Les Restos Du Coeur illustrent le bon côté de l’humanité, mais également ses failles…