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Le FN espère et les syndicats se divisent pour le 1er mai
Entre 97.000 et 160.000 personnes ont manifesté mercredi en France pour réclamer un changement de cap et la fin des politiques d'austérité à l'occasion des défilés du 1er mai marqués cette année par un front syndical divisé sur la question de l'emploi et par un Front national galvanisé par les sondages. Quelque 97.300 personnes ont manifesté en France dans le cadre de la fête du travail, dont 16.300 à Paris, selon le ministère de l'Intérieur qui a recensé plus de 300 rassemblements dans l'Hexagone.
La CGT, qui appelait à manifester à Paris avec la FSU et Solidaires, fait pour sa part état de près de 160.000 personnes dans toute la France, dont 40.000 à Paris. Les militants de la CFDT, la CFTC et l'Unsa, qui avaient refusé de s'associer au rassemblement parisien sur fond de divergences sur l'accord du 11 janvier sur la sécurisation du marché du travail, se sont réunis en fin de matinée dans la banlieue de Reims.
"Il y a sur un sujet particulier un désaccord et il faut qu'on soit d'accord sur le mot d'ordre", a dit à la presse le secrétaire général de la CFDT, Laurent Berger. "Nous n'étions pas d'accord sur le mot d'ordre donc nous n'avons pas manifesté avec la CGT mais ce n'est pas une faiblesse du syndicalisme."
Le numéro un de la CGT Thierry Lepaon a déploré de son côté la division syndicale à l'occasion de la fête du travail qui était l'occasion selon lui "de dire au patronat et à ce gouvernement que nous entendons avoir un changement de cap et une autre politique économique et une autre politique sociale."
"La division l'a emporté sur le rassemblement, je continue de le regretter", a-t-il dit à la presse. "Je pense que dans les semaines qui viennent nous aurons des efforts à faire pour pouvoir nous rassembler pour donner de l'espoir aux salariés et enfin accéder au changement dont les salariés ont besoin".
COLÈRE
A Strasbourg, 2.500 personnes environ ont défilé au sein du cortège CGT-FO-FSU-Solidaires, pour protester contre l'accord destructeur de nos droits et de nos emplois", en référence à l'accord du 11 janvier. La CFDT et la CFTC avaient choisi de réunir leurs troupes, chacune de son côté, en dehors de Strasbourg.
A Toulouse, le cortège de la CGT, Sud et le Snes a réuni 5.700 personnes selon la CGT, 3.000 selon la police. La CFDT et FO organisaient de leur côté deux rassemblements devant leurs locaux respectifs.
Ils étaient plusieurs milliers, 10.000 selon les organisateurs et 3.100 selon la police, à manifester dans les rues du centre de Marseille.
A l'Elysée, en remettant la médaille du travail à dix-sept Français, François Hollande a réaffirmé son engagement à lutter contre le chômage et a assuré que la prochaine réforme des retraites prendrait en compte la pénibilité du travail.
"Il y a des cortèges pour le 1er mai et je respecte ceux qui sont dans ces cortèges et qui rappellent que le 1er mai c'est la considération pour le travail et donc pour l'emploi et j'entends ce message", a dit le chef de l'Etat un peu plus tard lors d'une conférence de presse avec le président du Conseil italien Enrico Letta. "Je ne fais pas la comptabilité parce que ce n'est pas au nombre de personnes dans la rue que l'on mesure ce qui est une aspiration, une revendication et parfois même une colère".
"LUMIÈRE"
Dans la matinée, quelques milliers de personnes ont défilé à Paris au sein du cortège du FN à l'heure où le parti d'extrême-droite semble tirer profit dans les sondages de la conjoncture économique et du discrédit porté sur la classe politique après l'affaire Cahuzac.
"Marine présidente", "Front, Marine, Liberté", ont scandé les militants réunis place du Palais-Royal avant de partir en direction de la place de l'Opéra où la présidente du FN s'est exprimée pendant trois quarts d'heure.
"Il y a un an jour pour jour, nous nous retrouvions ici même pour célébrer notre grande victoire de la présidentielle, plus de six millions d'entre nous avaient fait un vote d'espérance", a déclaré l'ex-candidate à l'élection présidentielle de 2012.
Pour Marine Le Pen, si "le chemin n'est pas terminé", la voie vers la victoire est bien engagée.
"Nous avons déjà gagné la bataille des idées, nous l'avons gagnée parce que nos idées dominent, nous sommes le centre de gravité du débat public français", a-t-elle affirmé.
Selon un sondage CSA publié lundi, si le premier tour de la présidentielle se déroulait dimanche, la présidente du FN se qualifierait pour le second tour comme son père l'avait fait en 2002.
"La France est dans la nuit des affaires, du délitement de la morale publique, du mensonge aux Français", a estimé Marine Le Pen. "La France est dans des temps obscurs parce qu'elle s'est enfermée dans les ténèbres de l'Europe, la France s'enfonce dans une politique absurde d'austérité sans fin."
"Elle est prise au piège d'un brouillard épais, celui d'un désespoir d'un pays désenchanté qui comprend un an après l'élection d'un président de la République que rien n'a changé."
Pour la présidente du FN, "il est temps de montrer une lumière aux Français, c'est la lumière de l'espoir, c'est la lumière d'un avenir que nous voulons rendre à la France toute entière et, à travers elle, à l'Europe".
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