Les États-Unis préparent une intervention en Syrie malgré les conditions fixées par celle-ci
L’armée des États-Unis prépare des frappes aériennes contre les militants de l’EIIL en Syrie, malgré le fait que Damas les ait mis en garde concernant de telles opérations sur leur territoire sans leur approbation.
Le porte-parole du chef d’état-major a déclaré ce lundi que toutes les options militaires, y compris les frappes aériennes, sont évaluées afin de combattre l’EIIL en Irak et en Syrie.
« Avec le commandement central, Dempsey prépare les options militaires pour combattre l’EIIL en Irak et en Syrie à l’aide d’une série d’outils militaires, dont les frappes aériennes », a déclaré le colonel Ed Thomas.
Il a également mis en avant le besoin de former une coalition avec des pays régionaux et européens dans cette campagne contre les militants takfiris.
Le président Obama ne s’est pas prononcé sur l’obtention de l’accord de la Syrie, mais le département de la Défense affirme être prêt à faire usage de la force contre les militants opérant en Syrie afin de mettre un terme aux opérations du groupe terroriste et de tuer ses hauts-responsables.
La semaine dernière, le général Martin Dempsey, chef d’état-major, a déclaré que la menace que représente ce groupe doit être traitée à la fois en Irak et en Syrie.
Le Pentagone a déjà commencé à bombarder les positions takfiris en Iraq.
L’EIIL contrôle de larges portions de territoire dans le nord de la Syrie. Ce groupe barbare a envoyé ses combattants dans l’Irak voisin en juin, où ils se sont rapidement emparés de larges portions de territoire, en passant par la frontière entre les deux pays.
Les responsables américains affirment que le groupe militant connaît une forte croissance et qu’il est bien plus redoutable que celui que les forces américaines ont dû affronter en Irak, lorsqu’ils s’appelaient « Al-Qaeda Irak », durant la guerre en Irak menée par les Américains entre 2003 et 2011.
Ce lundi, le ministre des Affaires étrangères syrien, Walid al-Moallem, a mis en garde les États-Unis et leurs alliés contre une intervention visant l’EIIL sur le territoire syrien sans l’accord de la Syrie.
« La Syrie est prête à coopérer et à coordonner ses efforts avec des puissances régionales et internationales pour combattre le terrorisme en accord avec les résolutions de l’ONU et dans le respect de la souveraineté syrienne », a-t-il déclaré aux journalistes à Damas.
« Nous les accueillerons sur notre territoire, y compris la Grande-Bretagne et les États-Unis, afin d’entreprendre des actions conjointes contre l’EIIL et Al-Nusra, dans le cadre d’une coordination complète et prioritaire avec le gouvernement syrien », a-t-il ajouté.
Des hauts responsables des États-Unis ont déclaré ce lundi que le Pentagone enverrait des vols de surveillances avec des pilotes à bord, ainsi que des drones de surveillance, sur la Syrie, faisant ainsi usage d’avions militaires divers, incluant les drones et peut être des avions-espions U2.
L’administration Obama prépare une intervention militaire en Syrie depuis que l’EIIL a commis ce que les responsables américains ont appelé leur « première attaque terroriste » contre les États-Unis, se référant à l’assassinat du journaliste américain James Foley la semaine dernière.
Israel/Syrie : le début du conflit armé ?
Les rebelles syriens de la branche armée d’Al-Qaida ont fait une prise importante, mercredi 27 août.
Carte de situation du plateau du Golan |Le Monde.fr
Le front Al-Nosra s’est emparé du poste-frontière de Kuneitra, qui marque la séparation entre la Syrie et le plateau du Golan, occupé par Israël depuis la guerre de 1967 et annexé par l’État juif en décembre 1981.
Les djihadistes s’étaient juré de « libérer » ce point de passage surveillé par les Nations-Unies.
Au lendemain de la prise de contrôle par les islamistes du Front Al-Nosra du poste-frontière de Kuneitra, l'aviation syrienne a bombardé cette position, jeudi 28 août.
Mercredi, les djihadistes de cette branche armée d'Al-Qaida s'étaient emparés de ce poste qui marque la séparation entre la Syrie et le plateau du Golan, occupé par Israël depuis la guerre de 1967 et annexé par l'Etat juif en décembre 1981.
L'enjeu est stratégique, pour le régime syrien autant que pour Israël. Dès la prise de contrôle par les rebelles syriens, Israël a fermé la zone. Dans la journée, un soldat israélien et un civil ont, par ailleurs, été blessés par des tirs de roquette provenant de la Syrie sur ce même plateau.
Selon l'armée israélienne, sept obus de mortier sont tombés sur la partie occupée par Israël ainsi que des tirs perdus qui ne visaient pas l'Etat hébreu. L'armée a indiqué avoir répliqué par deux tirs sur des positions de l'armée syrienne.
L'Observatoire syrien des droits de l'homme a fait état d'au moins vingt soldats syriens et quatre rebelles tués lors des combats.
Restée calme pendant des décennies, la frontière syrienne est devenue beaucoup plus instable depuis le début de la guerre civile en Syrie, il y a trois ans.
L'Etat islamique exécute des dizaines de soldats syriens
Les djihadistes de l'Etat islamique auraient exécuté des « dizaines de soldats »syriens après la prise, dimanche 24 août, de la base aérienne de Tabqa, dans le nord de la Syrie, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH).
Selon l'ONG, 1 400 soldats défendaient le site. Durant les combats, près de 200 soldats ont été tués, et environ 700 ont réussi à rejoindre des secteurs contrôlés par le régime. Sur les 500 restants, une partie continue à se battre dans la ferme Ajraoui, près de la base de Tabqa, d'autres se cachent et plusieurs dizaines ont été capturés dans la nuit de mercredi à jeudi alors qu'ils essayaient de fuir en empruntant les 50 kilomètres de route désertique les séparant de la localité d'Esraya, aux mains du régime.
LES DJIHADISTES REVENDIQUENT 200 EXÉCUTIONS
Cette affirmation de l'ONG corrobore les revendications publiées sur certains comptes Twitter des djihadistes qui font état de 200 exécutions. Sur ces comptes, des islamistes ont posté une vidéo montrant des jeunes en slip marchant pieds nus sur une route désertique encadrés par des djihadistes armés, dont l'un porte l'étendard de son organisation. Ils crient « Etat islamique » et d'autres répondent« Il est immuable ».
Dans un rapport, publié mercredi 27 août, une commission d'enquête des Nations unies avait affirmé que l'Etat islamique organise des mises à mort publiques de civils les vendredis dans les zones syriennes sous son contrôle, à Rakka et dans la province d'Alep. Les personnes sont tuées par armes à feu, ou sont décapitées, flagellées ou lapidées.
Les corps sont ensuite abandonnés sur l'espace public, explique le document.