A la une/France_Déchéance de nationalité


Par David Revault d'Allonnes
LE MONDE | 31.03.2016 à 11h05
Mis à jour le 31.03.2016 à 11h28

Fin du débat sur la déchéance.jpg




C’est sous les ors du salon Napoléon-III de l’Elysée que François Hollande, dans une allocution télévisée
voulue courte et solennelle, a dû se résoudre à jeter la dernière pelletée de terre sur la réforme
constitutionnelle qu’il avait annoncée dans son discours au Congrès réuni à Versailles le 16 novembre. Et,
du même coup, sur une partie de ses attributs présidentiels. « J’ai décidé (…) de clore le débat constitutionnel »,
a abdiqué peu après midi le chef de l’Etat, qui avait reçu un peu plus tôt dans la matinée les présidents de
l’Assemblée et du Sénat, Claude Bartolone et Gérard Larcher. Et constaté avec eux l’impossibilité de trouver
une voie de conciliation entre les deux textes votés, d’une part par la majorité de gauche du Palais-Bourbon,
de l’autre par la majorité de droite du Palais du Luxembourg.
Il n’y aura donc ni Congrès ni révision constitutionnelle
pour François Hollande. Cruel aveu de faiblesse politique, cuisante démonstration d’impuissance présidentielle.
Condamné à renoncer, il a dû procéder en personne à l’enterrement d’une réforme engagée il y a plus de quatre mois,
au lendemain des attentats du 13 novembre. Quatre interminables mois de ping-pong entre Assemblées,
de positionnements tactiques autant qu’idéologiques à droite comme à gauche, et de débats qui, paradoxalement,
ont laissé de marbre une opinion pourtant très majoritairement favorable à la mesure la plus contestée, contenue
dans l’article 2 : celle étendant la déchéance de nationalité aux binationaux nés français.



Cette sortie, ou plutôt cette...