BEYROUTH (Reuters) - Au moins vingt-cinq personnes ont été tuées dimanche dans le sud de Damas dans le bombardement d'une mosquée du camp de réfugiés palestiniens de Yarmouk par des chasseurs de l'aviation syrienne, alors que les rebelles tentent d'entrer dans Damas.
Une roquette au moins s'est abattue sur la mosquée où s'étaient réfugiés des habitants fuyant les combats des faubourgs de Damas, selon des activistes de l'opposition.
C'est la première fois depuis le début de la révolte contre Bachar al Assad, en mars 2011, que des informations font état d'un bombardement aérien contre le camp de Yarmouk, établi dans le sud de la capitale.
Dans une vidéo mise en ligne sur YouTube, on peut voir des corps et des morceaux de corps éparpillés sur les escaliers de ce qui semble être une mosquée.
Les combats, qui ont éclaté il y a douze jours entre les Palestiniens fidèles au président Assad et ceux ayant rejoint les insurgés syriens, se sont intensifiés samedi avec la progression des rebelles à l'intérieur du camp.
Ils se poursuivaient dimanche, après la frappe aérienne, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), organisation proche de l'opposition et basée à Londres, qui rapporte la mort de quelques combattants du Front populaire pour la libération de la Palestine-Commandement général (FPLP-CG).
ÉCOLE MILITAIRE
Gouvernement syrien et rebelles ont enrôlé et armé des Palestiniens dans le conflit qui agite le pays depuis mars 2011.
Un demi-million de réfugiés palestiniens vivent en Syrie, la plupart à Yarmouk, qui tombe ainsi dans l'arc allant de l'est au sud-ouest de la capitale, duquel les rebelles espèrent prendre le coeur de Damas, qui abrite la famille Assad.
Les rebelles ont également enregistré un nouveau succès militaire avec la prise d'une école de formation de l'infanterie, à Alep, capitale économique du pays.
Un chef militaire de la brigade islamiste Tawhid a déclaré que ses hommes avaient contribué à la capture, samedi, de ce centre de l'armée gouvernementale, après cinq jours de combats.
"Au moins cent soldats ont été faits prisonniers et 150 autres ont décidé de rejoindre nos rangs. Les soldats souffraient de la faim en raison du siège", a-t-il ajouté.
Quelque 40.000 personnes ont été tuées depuis le début de la révolte contre le président alaouite en mars 2011, qui constitue désormais le conflit le plus long et le plus dévastateur ayant agité la région depuis le début du "printemps arabe".
Par ailleurs, les pénuries alimentaires s'accroissent en Syrie, où heurts et mouvements de foule pour de la nourriture sont devenus monnaie courante, notamment à Alep, où les conditions sont particulièrement dures.